Les journalistes, techniciens et agents de la radio Shems FM n’ont toujours pas reçu leurs salaires du mois de septembre 2018, alors que nous sommes le 16 octobre. Une première, nous dit-on, car à aucun moment depuis que la radio a été confisquée en janvier 2011, on n’en est arrivé à ce point.

La radio s’est même vu, il y a 15 jours, son électricité coupée pour défaut de paiement. On ne sait même plus qui est responsable, chacun renvoyant la balle à l’autre. En théorie, et comme toutes les sociétés confisquées, la radio devait être autonome et sa direction assurer le règlement des salaires. Sauf que la radio peine à réunir ces montants chaque mois et se tourne vers sa maison mère la Karama Holding, la société publique qui a pour charge d’administrer toutes les sociétés confisquées.

Seulement voilà, celle-ci, qui a déjà énormément alimenté le compte courant associés, n’a pas été prévenue à temps de ce besoin de trésorerie immédiate. D’ailleurs c’est la même rengaine ces derniers mois. Il a fallu une nouvelle fois se retourner vers le gouvernement pour demander à la Karama Holding à débloquer les montants nécessaires en attendant que le processus de vente aille à son bout.

Le hic est qu’à force d’endetter la société, à travers son compte courant associé, la vente de Shems ne va plus rien rapporter à l’Etat. Chose invraisemblable puisque la radio se devait déjà d’être financièrement autonome depuis l’arrivée de Najoua Rahoui à sa tête et d’assurer suffisamment de rentrées publicitaires.

Alors que son audience a caracolé de la 6ème à la 2ème place en 10 mois, grâce à la restructuration de sa rédaction, la radio continue à trainer sur le plan commercial et à faire exploser son endettement. Jusqu’à quand ? En attendant, ce sont les salariés qui en pâtissent, ces mêmes salariés à qui on demande de faire un contenu journalistique avec tout le professionnalisme requis.

R.B.H