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Chroniques
Les dignes héritiers de Salah Zeghidi
03/04/2018 | 15:59
3 min

Par Synda Tajine

 

Le grand militant Salah Zeghidi s’en est allé hier. Paix à son âme. Celui qui avait milité pendant des années en faveur d’une Tunisie moderne, laïque et libre a laissé derrière lui de longs combats inachevés.

Salah Zeghidi était un grand homme. S’il n’avait pas que des amis, beaucoup se souviendront de lui comme l’homme de Gauche aux opinions libres, le syndicaliste acharné, le défenseur des droits de l’Homme et le militant contre les injustices.

 

Derrière lui, Salah Zeghidi laisse une classe politique qui a plus que jamais besoin d’hommes comme lui. Il laisse derrière lui des Imed Daïmi, des Slim Ben Hmidène, des Moncef Marzouki, des Yassine Ayari, des Monia Brahim, des Ammar Amroussia, des Hafedh Caïd Essebsi, des Sofiene Toubel et bien d’autres pointures de ce genre. Inutile de nous attarder sur leurs noms, la liste serait trop longue. Tristement trop longue.

Si certaines des paroles de Salah Zeghidi seront, dans plusieurs années, citées par les générations futures comme référence, on a du mal à imaginer que celles prononcées par les quelques lumières citées plus haut, le soient aussi. Imaginez un livre d’Histoire dans lequel on pourrait lire, page 26, chapitre 6, « dans un parlement déchaîné et alors que le pays traverse une crise politique sans précédent, le vaillant député Ammar Amroussia brandit des sucettes au chef du gouvernement de l’époque Youssef Chahed lui disant, dans une déclaration répertoriée par les historiens : distribuez ces sucettes à l’opposition, à l’UGTT, à l’UTICA, aux agriculteurs et au peuple tunisien », sous les rires des autres députés qui ont bien pris la peine d’assister aux débats ».

 Ou alors, chapitre 7, page 12 « dans un parlement déchaîné et alors que les députés, présents mais absents en même temps, venaient décider de la prolongation d’une instance illégale mais sans savoir vraiment s’ils ont le droit de le faire, le député Hassan Amri, ne trouvant rien de mieux à dire à sa collègue Samia Abbou la traita de ‘’danseuse’’. Une déclaration historique, qui restera dans les annales et qui fut répertoriée par tous les historiens de l’époque ».

 

Salah Zeghidi s’en est allé dans un pays où tous les combats sont encore à finir ou même à entreprendre. Où le chemin vers le monde auquel il aspirait reste long et tortueux. Le triste constat c’est que ce monde-là est le même dont rêvent de nombreux jeunes aujourd’hui. Triste car les jeunes rêvent encore d’un monde que les « vieilles branches » essayent de construire depuis des générations. Est-ce que les choses changeront ? Mon optimisme me hurle que oui. L’avenir est dans les jeunes d’aujourd’hui, la génération Z, la génération connectée, la génération réseaux sociaux, mondialisation, communication, marketing et startups. L’espoir est dans ce que ces jeunes-là auront à offrir et feront pour le concrétiser.

Le startup Act sera de leur côté. Un atout de plus à leurs rêves de grandeur, leurs envies de faire du pays une nation plus développée, plus libre des contraintes liées au travail administratif et classique, une « startup nation ». Encore faudrait-il qu’ils rêvent grand, qu’ils se donnent les moyens de leurs rêves et qu’ils aient des idées novatrices et ils les ont. Encore faudrait-il que la bureaucratie, que l’Etat, que le système ne leur mette pas les bâtons dans les roues et il le fera, mais j’ai confiance. La génération à venir n’a peut-être pas la carrure d’hommes comme Salah Zeghidi, mais elle est novatrice, elle sait se vendre et elle est plus libre. Et c’est cette  liberté qui fera oublier les discours, blessants aux oreilles, que la classe politique, adulte et responsable, nous sert tous les jours. Une génération qui peut bénéficier d’un chemin balisé par ceux qui leur ont déjà tracé la route afin qu’ils finissent ce que d’autres ont commencé…

 

03/04/2018 | 15:59
3 min
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Commentaires (5)

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Lecteur
| 08-04-2018 10:53
C est bien dommage chere Madame que vos reflections souvent pertinentes soit recuperees negativement par des elements nostalgiques du totalitarisme, de la pensee unique, du regionalisme , de l imbecilite politique ainsi que de leur belle epoque ,qui malgre tout a enfante une revolution ..

takilas
| 03-04-2018 19:37
Car tous ceux qui ont été recrutés (originaires et normalement résidents à Gabes et à Mednine) par nahdha , et plus plus précisément par le sauvage et l'inculte (sans diplômes) Ali Larayadh, n'y vont jamais aux lieux de travail. qui se trouvent à Tunis, et de plus ils ne savent rien du rôle ni des rouages d'administration.
Donc, ils n'y a pas de problème du côté de l'administration, et que la seule difficulté concernant l'administration, constitue toutefois un lourd fardeau pour toutefois, c'est celle de parvenir de collecter les salaires indispensables à allouer à ces choyés applaudisseurs de nahdha.

takilas
| 03-04-2018 19:21
Et nous en Tunisie, ces vagabonds et ces arnaqueurs , continuent à arnaquer le peuple tunisien, espérant encore un os à ronger, et ce après avoir vidés toutes les caisses de l'?tat tunisien, et s'être accaparés de tous les biens de la Tunisie lors de le venue de Londres et de Qatar au cours de l'année 2011.
Une leçon de vie et de patriotisme de la part des égyptiens.

HatemC
| 03-04-2018 18:53
Les meilleurs s'en vont avant la racaille tel khriji le sectaire ou la raclure marzouki ... HC

SAMIA
| 03-04-2018 17:56
Comparez le Combat de ce grand homme
et le " con- très bas" de khiriji...
Le premier par amour de la Tunisie a voulu faire d'elle un état émancipée à côté des pays développés
L'autre par amour à l'organisation des khwanjia et ses maîtres qatari a voulu qu'elle soit une imara du 7 ème siècle où la femme est complémentaire à l'homme,le voile ,l'ahbouss,et un enseignement coranique !