Ahmed Adhoum, président du Haut comité du contrôle administratif et financier (HCCAF), a remis vendredi 4 septembre 2015 au président de la République les rapports annuels des années 2013 et 2014.

Les deux rapports, selon un communiqué de la présidence, reviennent sur les résultats des travaux d’inspection réalisés par la Cour des comptes, les instances de contrôle, avec des chiffres et des statistiques. Les rapports contiennent également des recommandations pour parer aux manquements et améliorer la gestion publique, en conformité avec les règles de la bonne gouvernance.

Ceci pour la théorie et selon le communiqué de la présidence de la République. En pratique, et en application des règles basiques de la bonne gouvernance, basées notamment sur la transparence, on pourrait penser que les deux rapports étaient déjà en ligne à la disposition du public. D’autant plus que quelques bribes de ces rapports ont fuité et on sait que les inspections ont touché plusieurs institutions de l’Etat dont notamment la présidence de la République, sous la présidence de Moncef Marzouki.

Il s’avère hélas que, non seulement les rapports ne sont pas en ligne sur le site internet du haut comité des finances, mais que ce site est carrément piraté ! On ignore la date du piratage, mais il y a lieu de remarquer que le site est en .tn (www.hccaf.tn) et que rien n’a été fait pour dépasser cette intrusion. Pourtant, le nom de domaine est national et il est donc du ressort de l’ATI.

Un dicton tunisien dit « la maison du menuisier est sans porte », c’est la même chose avec le haut comité qui donne des recommandations en matière de bonne gouvernance, alors que son site web est mal « gouverné » et qu’on ne sait pas trop comment il va rendre publics les deux rapports remis au président de la République, en application de ces mêmes règles de bonne gouvernance qu’il recommande. On rappelle que le site web a été lancé sous la présidence de Ghazi Jeribi.

R.B.H.