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Le point sur la 4G, un mois après son lancement
27/04/2016 | 19:58
7 min
Le point sur la 4G, un mois après son lancement

 

Le 30 mars 2016, la 4G a été lancée en Tunisie. Une date qui représente un tournant technologique pour le pays. Bien que ce lancement soit une avancée en soi, tout reste à faire : le déploiement et l’attraction des Tunisiens, notamment en proposant du contenu. Autre point d’importance, l’interférence du marché parallèle sur le déploiement de la 4G : alors que plusieurs Tunisiens croient détenir des terminaux 4G, la réalité est que leurs handset ne sont pas compatibles avec les fréquences tunisiennes. Le point sur la 4G, un mois après son lancement.

 

L'ATUGE a réuni, mardi 26 avril 2016, pour son "Cycle des mardis" un panel d’exception pour sa conférence-débat tenue à l'hôtel Paris - Les Berges du Lac. Etaient présents le ministre des Technologies de l’information et de la communication et de l’Economie numérique, Noômane Fehri (présent plutôt en sa qualité d’atugéen), le PDG de Tunisie Telecom, Nizar Bouguila, le DGA d'Orange Tunisie, Hatem Masmoudi, le directeur technique de Ooredoo Tunisie, Hatem Mestiri, le DGA de Comete Engineering et qui a réalisé l’étude benchmark pour le compte de l’Etat pour la valorisation de la licence 4G, Walid Belhadj Amor. La conférence a été modérée par Khaled Abdeljaoued, directeur des ventes de Redknee.

 

La problématique posée par l’ATUGE est la suivante :  "Tunisie a enfin la 4G. Comment ? C'est quoi la 4G ? Pourquoi faire ? Quelles opportunités ? La 4G va-t-elle changer la vie des gens ? Sera-t-elle un accélérateur pour l’accès des citoyennes et citoyens au savoir et aux services de l'administration ou sera-t-elle un facteur aggravant des inégalités ?"

 

La 4G ou la LTE est la quatrième génération des standards pour la téléphonie mobile, qui succède à la 3G. Elle permet le «très haut débit mobile», c'est-à-dire des transmissions de données à des débits théoriques supérieurs à 100 Mbit/s, voire supérieurs à 1 Gbit/s (débit minimum défini par l'UIT pour les spécifications IMT-Advanced). En pratique, les débits sont de l'ordre de quelques dizaines de Mbit/s selon le nombre d'utilisateurs, puisque la bande passante est partagée entre les terminaux actifs des utilisateurs présents dans une même cellule radio.

Une des particularités de la 4G est d'avoir un cœur de réseau basé sur IP, ce qui signifie que les communications téléphoniques utilisent la voix sur IP.

En effet, la technologie 4G apporte plus de capacité pour le téléchargement en simultané, offre une amélioration des temps de réponse et un débit jusqu'à 10 fois supérieur à celui de la 3G et une qualité constante. En Tunisie, la 4G offre des débits théoriques allant jusqu’à 150 Mbit/s en réception et 50 Mbit/s en émission.

 

Dans son intervention, Hatem Mestiri a souligné que le réseau 4G est un réseau à part entière, qui offre des débits plus importants. Il a précisé que le ministère a libéré des fréquences puissantes, ce qui permet d’avoir une meilleure couverture. Il a noté, cependant, que le débit dépend de la largeur de la bande. Alors que le débit théorique de la 3G est de 42 Mbit/s (pouvant atteindre 84 Mbits), celui de la 4G atteint 150 Mbit/s. Il a indiqué, dans ce contexte, que peu d'appareils disponibles sur le marché peuvent supporter ce débit, la majorité supportant un débit ne dépassant les 75 Mbit/s.

Pour M. Mestiri, le passage à la 4G est incontournable et représente une évolution naturelle qui répond à une demande en data de plus en plus accrue.

 

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Hatem Masmoudi a mis en exergue l’expérience du groupe Orange, dans le déploiement de la 4G. La Tunisie étant le 12ème pays où cette nouvelle technologie a été implémentée par ses soins. Le DGA d’Orange Tunisie a avoué que le groupe trouve le prix de la licence plutôt cher.

En effet, les trois opérateurs ont déboursé 471,431 millions de dinars pour la licence et devraient investir une fois et demi ce montant pour l’implantation de leurs réseaux. En parallèle, les opérateurs devront continuer à entretenir leurs réseaux 3G. En notera que, pour un meilleur déploiement de la 4G à travers le pays, le ministère a imposé dans le cahier des charges que le territoire soit divisé sur les opérateurs et que chacun d’eux fournisse aux autres le roaming international pour les zones qu’ils couvrent.

Autre point, le président de la commission d’attribution de la 4G, Marouen Ben Saïd, a rappelé qu’un appel d’offre de services universels dans les zones blanches sera lancé dans moins de 4 semaines.

 

M. Masmoudi a expliqué que plus le taux de pénétration des terminaux compatible 4G est important, plus la croissance de la 4G le serait également. Il a précisé que 6% des terminaux en Tunisie sont compatibles 4G. En comptabilisant les SIM compatibles 4G et la couverture disponible dans le pays, on se rend compte qu’à peine 1% des Tunisiens ont accès à la 4 G.

Autre point soulevé par le DGA d’Orange Tunisie, le fait que plusieurs consommateurs qui se sont fournis sur le marché parallèle se trouvent aujourd’hui lésés, leurs terminaux n’étant pas réglés sur les fréquences tunisiennes de la 4G (800 et 1.800 mégahertz).

Il est évident que le passage vers la 4G va se faire graduellement, surtout que les terminaux 4G coûtent en moyenne 50 dinars plus cher que les terminaux 3G. Ainsi, les opérateurs s’attendent à ce que le trafic 3G continue à évoluer les 2 ou 3 prochaines années.

Alors comment pousser les utilisateurs vers la 4G ? La réponse est simple : en leur proposant un contenu spécifique, sachant que les utilisateurs de la 4G consomment 40% de plus en data que ceux utilisant la 3G.

 

Il faut aussi savoir qu’en Tunisie, le taux de pénétration de la data mobile a doublé entre 2013 et 2015 alors que la 3G présentait un certain nombre d’insuffisances, révèle Walid Belhadj Amor. Donc, le passage à la 4G s’impose comme une évidence et une nécessité, dit-il, soulignant qu’un meilleur débit a un impact sur l’écosystème, sur le progrès technique et donc sur la croissance.

 

Pour Nizar Bouguila, il est évident que l’opportunité de lancer la 4G était à saisir au plus vite et qu’il vaut mieux investir sur une nouvelle technologie que sur une technologie qui a atteint ses limites. Il estime que grâce à l’IP Native, la 4G est mature et qu’elle offre, de ce fait, une expérience IP mobile.

Interrogé sur l’expérience "contenu" de Tunisie Telecom relative à son service de vidéo à la demande ICFLIX, le DG rétorque que c’est une bonne piste mais que les résultats étaient en deçà du niveau espéré.

 

Pour sa part, Noômane Fehri a avoué que le prix élevé de la licence était une stratégie du ministère non pas pour remplir les caisses de l’Etat mais pour obliger les opérateurs à aller de l’avant et à investir. Il s'est référé, dans ce contexte, à la fameuse citation de Tariq ibn Ziyad qui en allant conquérir l'Espagne, après avoir incendié les bateaux à son arrivée, a dit à ses troupes : «La mer est derrière vous et l’ennemi devant», à savoir qu'il n'y a aucune échappatoire et qu'on ne peut qu'avancer!

Pour M. Fehri, pour vendre la 4G, les opérateurs seront forcés de développer le contenu et être plus créatifs : ils devront donc faire des partenariats avec leur environnement et avec les startuppers. Ce qui va entrainer une dynamique positive et un cercle vertueux et c’est exactement ce que vise le ministère.

En réponse à une question sur la 4G en tant qu'accélérateur pour l’accès des citoyennes et citoyens au savoir et aux services de l'administration, M. Fehri estime que ceci est certes vrai, mais que ce n’est pas le but premier du lancement de la 4G.

Marouen Ben Saïd a rappelé, pour sa part, que la 4G est une partie des axes du plan Tunisie Digitale. Il a précisé, dans ce cadre, qu’une subvention de 160 millions de dinars sera débloquée pour permettre aux familles nécessiteuses d’avoir accès à l’internet social. Le ministère étudie aussi l’émergence d’un opérateur d’infrastructure.

 

Autre volet abordé par Hatem Masmoudi, celui des risques pour les opérateurs, sachant que l’usage voix baisse et celui de la data augmente. Pour lui, il est évident que si les prix de la minute de communication passent à 1 ou 2 millimes, les équilibres financiers des opérateurs seront rompus : donc soient ils aient des revenus additionnels soient ils seront obligés d’augmenter les tarifs data.

 

 

La 4G est lancée et les 3 opérateurs télécoms sont en train de déployer leurs réseaux partout conformément à l'obligation de licence. Deux ans seront nécessaires pour que la population tunisienne puisse avoir accès à un réseau mobile de haut débit et de bonne qualité. Donc, plusieurs défis restent à relever, notamment en ce qui concerne le contenu mais cette nouvelle technologie porte en elle un espoir naissant : aboutir à un cercle vertueux débouchant sur une économie numérique qui booste notre croissance et résorbe le chômage… en attendant la 5G en 2020 !

 

Imen NOUIRA

27/04/2016 | 19:58
7 min
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Commentaires (4)

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Albatros
| 29-04-2016 13:06
Mais que font vos polytechniciens, polymines, polytechnobureaucrates qui meublent vos bureaux ??

sont-ils capables d'inventer koi que se soit ??

non. tout ce qu'ils font: copier la France, mal, très mal.

les Chinois eux, ils savent copier ET améliorer.

Il est vrai, ils ont de la chance: ils n'ont pas de polytechnique.

DIEHK
| 28-04-2016 16:48
Moi, je préfère le point G à la 4G!!!
Le jour, où vous m'indiquez exactement le nombre d'abonnés en 4G, je croirai que le point G existe bien en Tunisie!!
Toujours la folie des grandeur!
Sacré Bahloul, Sacré Tunisie!!!

4G
| 28-04-2016 10:39
@Alya: Juste pour signaler que l'état tunisien a vendu les 10% restant de ooredoo au groupe ooredoo.
Les qataris détiennent désormais 100% de l'opérateur ooredoo Tunisie.

Alya
| 27-04-2016 23:59
Il faut arrêter ses discours qui ne valent rien. C'est simplement du blablabla .. La 4G n'est simplement pas faite pour al Tunisie point ! du moins pas pour 2016 ni pour quelques années si la situation ne change pas !

La Tunisie n'a même pas une infrastructure filaire internet stable ! N'est pas un grand marché ni en population ni en dynamique économiques ni a besoin d'applications mobiles nécessitant des débits de 4G, c'est-à-dire de 100 ou 150 Mbit/sec ?? que quelqu'un me nomme une application qui nécessite ce besoin et qui sera nécessaire à la Tunisie ?! ou une application que le tunisien paiera de sa poche .. il faut juste regarder le dreambox ou même les applications Microsoft dans les sociétés ? qui paie pour outlook, windows .. ? qui est toujours sur la route pour avoir un besoin imminent et présent de la data ? il suffit de s'arrêter à un café (ce qui ne manque pas) et d'accéder au Wifi gratuit !

Finalement, la 4G est basé sur IP, donc les opérateur doivent ouvrir la voix sur IP avec des tarifs qui devraient être inférieur à celui de la voix.. donc en bas de 22 mil/mn. IMPOSSIBLE que les opérateurs le permettent. Ses grosses machines à sous que sont TT, Orange et Ooredoo doivent réaliser qu'aujourd'hui ils devront se comporter comme des entreprises « normales » avec des bénéfices « normaux ». ce qui manque a cet article c'est de citer un exemple. Prenons par exemple, mettons Ooredoo depuis sa création .. calculons chaque année combien de bénéfices ont été fait, combien d'argent est parti au Qatar (propriétaire a 90% je crois) .. donc il est temps que les opérateurs font un gain comme les opérateurs européens .. c'est-à-dire DES BENEFICES NORMAUX !!! ce qui fera du bien à la Tunisie et diminuera le total des dividendes qui sortent de la Tunisie pour le Qatar (95 % ooredoo), France (50% orange) et Dubai (35% TT)