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Tribunes
Le modèle démocratique occidental n'est pas le seul et unique salvateur
14/01/2017 | 21:50
2 min
Le modèle démocratique occidental n'est pas le seul et unique salvateur

Par Nizar Ayed

 

Six ans après le 14 janvier 2011, les Tunisiens commencent à se réveiller progressivement d'une sorte d'hérésie collective, dans laquelle ils étaient plongés.

Hormis une classe politique opportuniste, sclérosée, qui n'a cessé d'exploiter la révolution comme une substance psychotrope hallucinogène destinée à provoquer une extase des masses, plus personne en Tunisie ne croit aujourd'hui au génie révolutionnaire.

Les jeunes et les moins jeunes jadis consommateurs assoiffés de discours révolutionnaires n'ont plus d'égard à leur révolution. A leur yeux, le processus s'est avéré obsolète, stérile, ayant réduit à néant les chances de redressement d'un pays, longtemps estimé par les observateurs comme étant une exception dans la région.

Quelle serait la raison d'une telle déception ? Certes, la Tunisie sous le régime de Ben Ali n'était pas l'eldorado que l'on dessinait. Le régime opprimait toute opposition dans l'état embryonnaire. Il avait peu d'égard aux droits de l'Homme et la presse était cloisonnée. Le changement était inévitable et l'explosion était imminente. Sauf que les Tunisiens se sont trompés de processus, ils se sont trompés de révolution. Le monde moderne a connu la révolution politique et sociale dés le 18ème siècle pour connaitre ensuite la révolution industrielle. La révolution dans le sang, celle des incendies, des victimes, de la violence, d'autres peuples l'ont vécue au 18ème siecle. Oui les Tunisiens se sont trompés de révolution !

 

A l'aube du 21ème siècle, le monde connait la révolution numérique, une révolution basée sur l'intelligence artificielle, les nanotechnologies, les biotechnologies, une révolution dans le high-tech, dans la robotique, une révolution via des startups qui fleurissent chez les nations réellement révolutionnaires. Des bouleversements en profondeur des sociétés survenus dans les nations qui ont mis au sommet de leur valeurs l'éthique, le travail, l'innovation." Breveter ou mourir ", tel est le slogan de la révolution numérique chez les peuples de Corée, de Chine, d'Israël et du Japon.

Certes, il est vrai que la dictature opprime tout esprit d'initiative, mais il n'en est pas moins vrai que dans un pays comme la Chine, la révolution culturelle a permis à elle seule de mettre la nation en pôle position sans percée réelle en matière de libertés publiques. L'exemple chinois atteste que le modèle démocratique occidental n'est pas le seul et unique modèle salvateur, à adopter sous la condition de "take it or leave it package".

Dans son livre « Changer de révolution », Jacques Ellul, professeur d'histoire du droit et sociologue français, estime que «  la révolution n'est aujourd'hui qu'un mythe » . Un mythe que la Tunisie commence à détruire dans l'espoir de jours meilleurs.

 


14/01/2017 | 21:50
2 min
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Commentaires (27)

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Adnène
| 22-01-2017 20:46
Je pense que le modèle de gouvernement démocratique, respectueux de la voie du peuple à prendre comme modèle est : celui de la Corée du Nord.

hakim
| 16-01-2017 16:38
pour deux raisons:
1- En chine ou en occident et quel qu'en soit les aboutissants.la valeur recherché est la dignité humaine. Cette dignité est le vrai stimulant de recherche d'un nouveau système qui croit à la patrie et qui croit à la mortalité de l'être quelque soit son génie. La chine a fini par trouver au moins un smig qui est l'alternance au pouvoir( o2 mandats).
Les tunisiens ont bien avant tout et après tout revendiqué la dignité du moins par un simple respect de la constitution qui a été malh bafouée par les leurs.
Pour ce qui est innovation, j'invite à voir sur youtube le dernier interview de Steve Jobs qui, sachant qu'il va mourir incessamment, disait qu'il croit bien en la mort car la mort apporte l'innovation! Eh oui pour certains l'innovation est un don divin que le bon dieu leur a réservé à eux seuls...et pour celà ils se voient immortels et c au pauvre peuple de mourir...et aux applaudisseurs ...d'applaudir...

Nady
| 16-01-2017 10:28
"Il y a des peuples qui ont le droit à la démocratie et d'autres pas", un slogan qui ne fait que trahir un racisme, ou du moins un ethnomasochisme, qui ne dit pas son nom.
La démocratie n'est certainement pas un système politique sans faille, mais c'est le moins mauvais, du moins jusqu'à ce que l'humanité en invente un autre ou délivre son destin à une intelligence (artificielle) capable de plus d'équité et de justice.

Bechir Toukabri
| 15-01-2017 20:28
1èretentativeinteressantepour expliquer l'échec de la "révolution"? Mais plusieurs questions restent sans réponse? 1)Qui à choisie ce modèle qui existe depuis l'indépendance jusqu'à ce jour? 2)Pourquoi le modèle occidental ne correspond pas? 3)Quel est le modèle ou l'expérience la plus intéressante?4) Vous avez bien cité l'exemple de la Chine, que le commentateur "Le professeur" n'a rien compris? Pourtant l'exemple des pays émergeant sont très intéressants? Mais ouinou?

ali
| 15-01-2017 15:59
La Chine reste tout de même un pays dont les institutions sont encore fragile et le fait qu'un seul parti avec la pensée unique dominante,peut un jour déboucher sur une anarchie et même la scission de la Chine en plusieurs parties.La société chinoise se modernise et copie l'Occident partout jusqu'au christianisme qui se diffuse de plus en plus.On joue autant Mozart ,Beethoven et Verdi â Pékin qu'à Paris,à Rome ou Berlin.Noel est fété partout en Chine.Malgré cet essor,beaucoup de Chinois choisissent d'être clandestins en France ou en Allemagne.C'est vous dire que même si le modèle européen n'est pas l'idéal,Il est le plus attractif et surtout le plus libéral.

Tounsi
| 15-01-2017 15:21
Tu parle de qui? Parle de votre opinion ne parle plus de l'opinion du peuple.

Monia
| 15-01-2017 15:05
"quelle vérité que ces montagnes bornent, qui est mensonge au monde qui se tient au-delà"
Montaigne

Rationnel
| 15-01-2017 14:37
La révolution culturelle de Mao rappelle celle l'empereur Qin Shi Huang (246 AVC a 221 AVC) qui a créé la Chine sur le vestige des etats belligérants, le nom Chine provient du nom de l'etat de la dynastie Qin. Qin a brûlé tous les livres et a enterré vivants tous les savants de l'époque, la révolution culturelle de Mao est la deuxième révolution culturelle, la première a donné naissance à une Chine unifiée et la deuxième à réanime un géant qui dormait. Les Chinois ne sont pas critique de Mao, ils réalisent que de telle révolutions sont nécessaires pour l'harmonie sociale.

déja-vu
| 15-01-2017 14:16
Avons-nous le choix?!

Pouvons-nous, endettés comme on est décider de nous écarter des recommandations du fmi et compagnie et devenir chinois, indiens?!

Les peuples, comme les espèces évoluent et ce qu'ils sont devenus est le propre fruit d'adaptations à leur environnement spécifiques pour y survivre.

Le modèle Bourguibien était une concoction proprement Tunisienne, adoptée après maints essayages dèsastreux. Quand ce modèle est devenu insuffisant, Ben Ali a eu la sagesse de ne pas le diaboliser et le détruire, mais d'y ajouter la surcouche numérique pour l'adapter au changement.
D'où le succès économique.

2011 a été comme l'ont dicté les "libérateurs" une singerie irresponsable d'un modèle ultralibéral sauvage qui ne réssira jamais en Tunisie.

Passons la théorie du complot, indigérable par les "innocents".
Oublions que ce modèle n'a jamais été imposé que pour offrir un refuge à tous les étrangers devenus trop côuteux et génants dans un occident dont les gouvernements prétendent combattre le terrorisme...

Le modèle ultralibéral, pour réussir, exigera la suppression de milliers d'emplois et la privatisation de services vitaux pour le citoyen libre et digne.
Ils devront y venir. Ils nient encore, mais...Leurs jours sont comptés car les misérables va-nu-pieds incultes attendent toujours la manne des contes d'Ommi Sissi, eux!! Ni chinoix, ni indien.

Le modèle: Va-nu-pieds inculte.
Emploi à gogo, dignité incompatible avec toute autorité, la dolce vita ...et surtout la haine de 60 ans de travail, un bien bref interlude dans l'histoire de bédouins dégénérés...

Ils ont raison. Il n'a jamais été convenu qu'on bosserait encore plus que sous la dictature! Qu'on perdrait même les privilèges infâmes contre lesquels on s'était rebellé!.

Ommi Sissi leur intime de se réveiller, leur jure que c'était un conte, une blague, rien n'y fait...

Alors, des petites vendeuses d'allumettes qui claquent de froid, ils y en aura des dizaines...

Elles tomberont par terre,
Maudit soit voltaire
Maudits soient les sots
d'Ommi sissi et rousseau...

Professeur de droit
| 15-01-2017 12:29
l'article n'est pas très intéressant, car reposant sur beaucoup d'approximations et de confusion.
En plus, j'estime, personnellement, qu'il faut se lever tot, pour critiquer la notion de démocratie, je ne commenterais donc pas cet aspect de l'article.
La révolution, non plus, ne m'intéresse pas, comme sujet de débat( encore faut-il commencer par la définir), je ne commenterais pas cet volet de l'article, non plus, à mon avis, sans intéret.
Par contre le débat sur la Chine, accidentellement lancé par l'auteur, et repris par d'autres intervenants, est très intéressant.
Je dis "accidentellement", parce que je constate que sur la Chine, l'auteur ne sait absolument pas de quoi il parle:
La révolution culturelle a été un des pires moments de l'histoire de la Chine, mais aussi de l'humanité:
- Outre les massacres, à grande échelle, elle a légitimé l'ignorance. on y brulait tous les livres non conformes à la "pensée" de Mao. et beaucoup des pays du monde ont été influencé par cette énorme idiotie, qu'on voit encore, parfois, de nos jours, dans certains situations de crise.
- Le régime politique le plus sanguinaire de l'histoire (Pol Pot au Cambodge) est un produit direct de la révolution culturelle chinoise, puisqu' organisé par ses adeptes (et installé avec l'appui militaire des "gardes rouges" de Mao).
- Si vous voulez voir, en direct, ce qu'était la révolution culturelle, regardez la Corée du Nord, indiscutablement le peuple le plus malheureux du monde, figée depuis 50 ans, dans ce modèle politique.
La Chine d'aujourd'hui a été orientée par Deng Xiao Ping , qui est précisément,le leader des opposants à la révolution culturelle (il a connu la prison et l'exil);rappelé aux affaires après la chute, l'arrestation, le jugement et l'exécution des leaders de la révolution culturelle (des fidèles de Mao, dont sa dernière femme) , connu sous le nom de l'affaire de "la bande des quatre".
Non, Mr Ayed, la Chine actuelle, n'est pas née de la révolution culturelle, mais plutot de l'élimination de la révolution culturelle et de ses leaders.
Quant à la Chine, qui serait une dictature, votre information semble se limiter à la presse occidentale la plus légère. La Chine n'est pas encore, une démocratie à l'occidentale, mais c'est nettement l'option choisie par ce pays, contrairement à ce qu'on croit ( dans la philosophie chinoise, on respecte beaucoup la tactique dite des "petits pas") : Aujourd'hui, en Chine, le Président ne fait que deux mandats et quittent le pouvoir, définitivement et sans discussions, et ce, depuis 25 ans !!!Les 3 prédécesseurs de l'actuel Président ont fait deux mandats et se sont effacés, comme aux USA.
Leur élection n'est certes pas, au suffrage universel direct, mais ils sont bel et bien élu par l'assemblée des représentants du peuple, elle-meme constituée d'élus au suffrage direct.
le Président vainqueur est souvent connu à l'avance, parce qu'il s'agit (encore, petits pas!) d'un seul parti, donc ils discutent avant, en commission comme à l'ARP, et ils trouvent un consensus, pour ne pas se déchirer en final, en respectant la rotation entre les différentes régions, avec priorité aux candidats issus des régions les plus pauvres du Pays, (cas de l'atuel Xi Ji Ping l'actuel Président, meme si à titre personnel, il est issu d'une famille aisée et instruite, dont le père fut un compagnon de lutte du grand réformateur Deng Xiao Ping)). le régions les plus riches (Shanghai, canton, Bejing et les régions entourant Hong kong) retirent leurs candidats en premier.
Ce qui pourrait donner une leçon à beaucoup des pays...Soyons modestes, avant de traiter les autres de ceci ou de cela.