Par Karim Baklouti Barketallah
Sous la pression de son partenaire islamiste, le président de la République a parlé de l’héritage et de sa volonté d’apporter un peu d’air frais au Code du Statut Personnel. Insistant sur le fait que la Tunisie est un État civil, il a néanmoins parlé de la spécificité de la population tunisienne qui est avant tout musulmane, a-t-il affirmé.
Partant de ces constats, Béji Caïd Essebsi veut consacrer l’égalité de l’héritage dans un texte de loi et demande à son partenaire de ne pas bloquer son projet. En contrepartie, il lui fait à son tour une concession permettant à ceux qui veulent appliquer la chariâa de le faire de leur vivant. Pas un mot sur le reste des propositions de la Colibe.
Certains diront qu’il y a là une avancée historique puisque l’égalité dans l’héritage devient une loi. D’autres sont abasourdis et se demandent pourquoi le président aborde-t-il la chariâa alors qu’il a insisté sur le fait que l’article 2 de la constitution parle de l’Etat civil sans référence aucune à l’Etat islamique.
Les youyous que l’on voulait forts et stridents ont été à peine audibles. Le président qui se voulait rassembleur et président de tous les Tunisiens n’a pas manqué de faire le constat de la puissance politique d'Ennahdha ainsi que sa forte présence sur le terrain.
Le 13 août 2018 une journée historique ? D’aucuns diront que le combat ne fait que commencer.
Commentaires (3)
CommenterUn président qui autorise le trafique parallèle
les protagonistes seront bientôt unis
Avons nous déjà atteint le développement social des pays scandinaves pour penser à une pareille loi?
si la loi est éventuellement votée, nous seront enfin comblés par la liberté de l'appliquer ! la cerise sur le gâteau de la justice, de l'égalité et du développement !
Mais sérieusement, les Tunisiennes et les Tunisiens en ont-ils vraiment besoin de ce rapport en ce moment de déclin de notre pays . Est-ce une priorité des citoyens j'en doute , la preuve le nombre de manifestations à l'Avenue.
Comme l'on exprimé d'autres lecteurs, le besoin des générations futures est une lueur d'espoir d'une vie avec dignité dans leur pays et le besoin du pays est une vision pour sortir de la crise pluridimensionnelle et pour transformer la Tunisie en un pays développé, moderne et indépendant des dictats étrangers. Nous avons les cerveaux pour le faire; à cet égard nous ne peuvent qu'être égaux à ceux du monde développé . Malheureusement notre système éducatif est en déclin et notre élite est forcée de plus en plus de quitter le pays pour plus de dignité et pour éviter la médiocrité. N'est t-il pas plus prioritaire de penser à nos vrais problèmes.
Enfin, quoi que l'on dise les Tunisiennes et Tunisiens sont respectueux de leurs religion, même si elle n'est pas bien comprise par tous et le projet de la Colibe, Que Dieu nous en préserve, sera voué à l'échec. La preuve, dans quelques jours les pro et les contre le rapport Colibe seront unis dans les festivités de l'Aid El Idha.
Enfin, j'ajouterais à ceux qui comprendraient que dans notre quête de développement sociétal et personnel nous ferons mieux de nous inspirer des valeurs musulmanes que des "libertés" occidentales.
Copier et adapter de l'occident ce qui est bon pour nous et rejeter ses kouchours, c'est ce qu'il faudrait faire.