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Le CJD et la KAS organisent un débat sur la loi d'urgence économique et ses enjeux
28/04/2017 | 14:03
4 min
Le CJD et la KAS organisent un débat sur la loi d'urgence économique et ses enjeux

Un petit déjeuner débat placé sous le thème « Relance économique : entre mesures d’urgence et réformes structurelles » s’est tenu ce vendredi 28 avril 2017 à l’hôtel Paris aux Berges du Lac. Il a été organisé par le Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise de Tunisie (CJD) présidé par Wafa Laâmiri et la Konrad-Adenauer-Stiftung Tunis (KAS), fondation politique proche de l’Union chrétienne-démocrate d'Allemagne dont le nom est associé à la reconstruction démocratique de l’Allemagne (1876- 1967) représentée en Tunisie par Holger Dix.

 

Présidée parles panélistes Hakim Ben Hamouda, économiste et ancien ministre de l’Economie et des Finances dans le gouvernement de Mehdi Jomâa ; Eymen Raies, conseiller auprès du ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale dans le gouvernement d’union nationale ; Fadhel Ben Omrane, ancien président du bloc parlementaire de Nidaa Tounes à l’Assemblée des Représentants du peuple (ARP) et membre de la commission des Finances à l’ARP ainsi que Anis Morai, journaliste à Radio Tunis Chaîne Internationale (RTCI) en tant que modérateur, la conférence a eu pour objectif de décortiquer la loi d’urgence économique et ses enjeux à la lumière des derniers évènements de Tataouine.

 

 

Wafa Laâmiri a ouvert la séance en déclarant que la crise économique actuelle est due à la combinaison de plusieurs facteurs : « l’absence de politiques publiques claires, la lenteur voir l’extrême lenteur des réformes et de l’adoption des lois à l’ARP ainsi qu’un climat de confiance altéré associé à une pénurie de fonds ». La présidente a également fait état du blocage persistant depuis un mois au sein du CJD Tataouine. Holger Dix a quant à lui évoqué le cas catastrophique des doctorants tunisiens au chômage et a ajouté : « En 2003, l’Allemagne était considérée comme l’homme malade de l’Europe, c’est grâce à l’abandon des réflexes normaux de syndicalisme et des idéologies de gauche et de droite que le pays s’est relevé ».

 

La lenteur de l’adoption de la Loi d’urgence économique d’initiative gouvernementale et soumise aujourd’hui à l’approbation des députés à l’ARPa été dénoncée. Anis Morai a évoqué « le foisonnement des procédures administratives qui font vivre aux investisseurs un véritable chemin de croix ainsi que la problématique de conciliation entre relance économique, d’un côté, et fin des colmatages pour engager de véritables réformes structurelles, de l’autre ». Le panéliste, Eymen Raies a présenté la loi d’urgence économique dans sa nouvelle version à l’ARPet a indiqué que, paradoxalement, nous ne pouvons plus considérer qu’elle est urgente vu la lenteur de son adoption.Il a annoncé deux nouveautés intégrées à la Loi. Le volet « marché public »et le volet « projets privés » pour contrecarrer la concurrence économique mondiale qui est dévastatrice pour la Tunisie.

 

Hakim Ben Hamouda a, pour sa part, indiqué que le déficit tunisien est en réalité « un déficit d’action et non un déficit de réforme ». « La problématique réside dans l’exécution des réformes, je prends l’exemple de la Loi organique du budget que le FMI a posé aujourd’hui comme condition. Elle était déjà prête en 2014 ! Le problème est donc celui de l’exécution des réformes » a-t-il déclaré. Par ailleurs, il a mentionné l’absence de grands projets d’investissement structurants et planifiés sur une période allant de 20 à 30 ans. Il a également appelé à accélérer le rythme des investissements à Tataouine sans plus attendre. « Depuis 2011, la croissance tunisienne n’est portée que par la consommation des ménages, il faut, aujourd’hui, parler d’investissement » a déclaré l’ancien ministre.

 

Fadhel Ben Omrane a évoqué l’inexistence d’une définition à ce qu’on entend par « urgence économique ». Selon lui, le problème réside dans la gouvernance et dans l’erreur d’appréciation vis-à-vis de l’administration tunisienne. Il a déclaré « Il faut être responsable et comprendre que l’administration tunisienne a ses propres codes ».

 

K.H

28/04/2017 | 14:03
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