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Le chariot de la ménagère, otage de la hausse des prix
02/01/2018 | 20:55
7 min
Le chariot de la ménagère, otage de la hausse des prix

La Loi de finances 2018 est entrée en vigueur et avec elle toutes les hausses décidées en droits, taxes et impôts. Au cours des prochains jours, les Tunisiens vont découvrir des augmentations qui vont toucher absolument tout. Mais sont-t-ils vraiment conscients de l’ampleur de ce qui se prépare ? Focus sur ces futures augmentations qui vont toucher de plein fouet le pouvoir d’achat des citoyens.

 

Intervenant ce mardi matin 2 janvier 2018, l'expert économique Ezzeddine Saidane a affirmé que les prix de tous les produits, sans exception, vont augmenter à cause de la LF2018 ainsi que des impôts et des ajustements continus des prix des carburants et autres produits.

 

Augmentation des prix des carburants

En effet, le 31 décembre 2017, le ministère de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables a augmenté le prix des carburants de 50 millimes, une hausse de prix qui se répercutera sur absolument tout, vu qu’elle touche le transport des biens et des personnes.

Malheureusement, cet ajustement sera suivi d’autres, comme l’explique M. Saidane vu que le prix de référence du baril pris comme hypothèse lors de l’élaboration de LF2018 est de 54 dollars le baril alors qu’actuellement son prix est de 64 dollars.

 

Ces hausse ne sont, malheureusement, qu’un avant-goût de ce qui attend les Tunisiens en ce début de 2018. Diverses hausses en droits, taxes et impôts ont été annoncées dans la LF2018.

 

Augmentation des droits de consommation

Les droits de consommation ont augmenté pour plusieurs produits. Des droits qui varient de 10% à 334%. Ainsi, les produits sucrés, le chocolat, le pain, les cakes, les biscuits, les produits de boulangerie, les glaces et les desserts glacés seront soumis à un droit de consommation de 10%.

Les jus de fruits et de légumes, les arômes, les produits à base de thé ou café, les sauces préparées, notamment celles avec de la moutarde, les épices mélangées, les eaux minérales, les eaux gazeuses, sucrées ou aromatisées, ainsi que diverses autres boissons, certaines boissons alcoolisées, les produits cosmétiques, de maquillage, de manucure et pédicure et les eaux de toilette seront, pour leur part, assujettis à un droit de consommation de 25%. Pour le marbre, certains genres de parterre et de matériaux de construction, ces droits varient de 10 à 50%

Les parfums et dérivés ainsi que les produits en verre ou en cristal pour la cuisine ou la décoration sont soumis à un droit de 40% alors que les yachts, bateaux de plaisance, les systèmes massant par jet d’eau, les jacuzzis, les montres et certains de ces composants sont assujettis à 50% et 60% pour les cartes de jeux.

Le tabac brut, ses dérivés ainsi que certains produits anti-tabac sont, quant à eux, soumis à des droits de consommation qui oscillent entre 40% et 135%.

Les droits de consommation pour les boissons alcoolisées varient, selon les produits et leur concentration en alcool, pour certains c'est 100%, pour d'autres de 7,5 à 570 dinars par hectolitre. quelques variétés sont soumises à un droits qui va de 3,750 à 24 dinars la bouteilles, alors qu'à d'autres on impose un droit de 1,8 dinars le litre.

Le gaz propane est soumis, quant à lui, un droit qui évolue de 8,256 à 44,700 dinars la tonne. Pour le GPL, il faudra débourser 0,113 dinar par m3.

Le droit de consommation oscille entre 20 à 334% pour les véhicules et de 30 à 100 % pour les motocyclettes, selon leur cylindrée.

 

Augmentation des droits de douane

De même, les droits de douane ont été aussi revus à la hausse. Par exemple, ils passent de 0 à 15% pour certains produits agricoles qui ont été exonérés, de 20 à 30% pour d’autres produits. Le droit de douane sur le kilo de bananes (cité explicitement dans la LF2018) passe, quant à lui, de 0,5 à 0,6 dinar. Autre nouveauté, la suspension temporaire de l’accord de libre-échange entre la Tunisie et la Turquie, et qui permet l’imposition des produits turcs à hauteur de 90% sur deux ans, à l’exception d’une liste bien définie. Ces tarifications douanières exceptionnelles seront levées graduellement sur les 3 années qui suivent.

 

Augmentation de la TVA

Au menu également l’augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). La TVA passe de 6% à 7% pour le secteur privé, les transports locaux, le tourisme et l’artisanat, l'éducation et la formation professionnelle, les services de santé et les services médicaux de base, les médicaments fabriqués localement, les restaurants et cafés et les services environnementaux et les équipements importés non fabriqués localement et tout équipement utilisé pour contrôler l'énergie. Elle évolue de 12% à 13% pour les services de professions libérales (avocats, experts, consultants, experts-comptables, architectes...) et des produits pétroliers, l'électricité à faible tension pour usage domestique, l'électricité à faible tension utilisé pour faire fonctionner l'équipement de pompage d'eau d'irrigation ainsi que les voitures touristiques à 4 chevaux. Elle grimpe de 18% à 19% en ce qui concerne tous les autres produits non soumis à 7% ou à 19%.

 

Autres diverses augmentations

Les augmentations touchent aussi la retenue à la source libératoire sur les dividendes distribués qui passe de 5 à 10% ainsi que la taxe unique sur l'assurance pour les risques de navigation aérienne et maritime qui évolue, respectivement, de 5 à 6% et de 10 à 12% pour les autres risques.

Elles englobent aussi les droits d’enregistrement et timbres sur services téléphoniques et internet ainsi que certains contrats et documents. Les hausses sont comprises entre 40 millimes et 10 dinars : elles sont souvent comptabilisées par nombre de pages.

Il est à signaler, également, l’instauration d’un droit de séjour de 1 à 3 dinars, selon le nombre d’étoiles de l’établissement hôtelier, appliqué à tous les résidents des établissements touristiques, âgés de plus de 12 ans, pour chaque nuitée.

De même, il a été décidé la création d'une contribution solidaire sociale allouée au financement des fonds de sécurité sociale. Elle est comptabilisé, pour les personnes physiques sur la base des revenus ou des bénéfices nets soumis à l'IR ou à l'IS en ajoutant un point aux proportions retenues au niveau des tranches de revenu selon le barème d'IR. Elle est comprise entre 1 à 36% du revenu. Pour les sociétés, elle est comprise entre 100 et 300 dinars.

 

Augmentation du prix de l’immobilier

Les ventes d'immobilier à usage d'habitation par les promoteurs immobiliers (à l’exception des logements sociaux) sont dorénavant soumises à une nouvelle TVA de 13%, qui sera relevée à 19% à partir du 1er janvier 2020. Cette hausse aura pour effet une hausse globale du prix de l’immobilier comprise entre 3 et 5%, estiment les experts.

 

Nouveaux impôts et taxes sur les entreprises

Une nouvelle taxe a été imposée pour les banques et les institutions financières pour les années 2018 et 2019, respectivement de 5% et de 4% des bénéfices, avec un seuil minimum de 5.000 dinars. Pour leurs parts, les mutuelles d’assurance seront dorénavant imposées sur ces bénéfices à hauteur de 35% au même titre que les institutions d'assurance. Il en sera de même pour les concessionnaires automobiles, les grandes surfaces et les sociétés sous contrat de franchise avec un taux d’intégration inférieur à 30%.

Il est évident que ces hausses seront répercutées, au moins en partie, sur le consommateur.

 

Augmentation du prix des véhicules

La LF2018 regorge de nouvelles augmentations des droits, taxes et impôts pour le secteur automobile. Au menu, une augmentation de la TVA, des droits de consommation de 25%, des droits de douane de 10 à 15% et, cerise sur le gâteau, de l’IS de 10%. S’ajoute à ceci, la décision du gouvernement de baisser le volume des importations des véhicules de 20%, qui va diminuer le nombre de véhicules disponibles sur le circuit officiel, ce qui va enflammer le prix des véhicules.

L’Etat recevra désormais au moins 55% du prix de chaque véhicule vendu. Pour une voiture de petite cylindrée qui coûte 30.000 dinars, il y aura une hausse de prix d’au moins 5.000 à 6.000 dinars, estiment les concessionnaires. Des hausses qui se répercuteront en grande partie sur le prix final du produit et donc sur le contribuable.

 

Depuis la révolution, les Tunisiens peinent avec la hausse des prix et la dégringolade du pouvoir d’achat. Ils croyaient que le pire était derrière eux, mais avec l’arrivée de 2018, ils vont se rendre compte que l’austérité sera de rigueur. Mais elle ne le sera pas pour tout le monde. Elle touchera uniquement le citoyen lambda, et surtout la classe moyenne et pauvre.

 

Imen NOUIRA

 

 

02/01/2018 | 20:55
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Commentaires (11)

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Cible
| 04-01-2018 18:25
Gouvernements, gouvernants, politiciens et... vous vous trompez de cible pour renflouer les caisses de l'État due à votre gestion d'amateurs. Vous rendrez des comptes et ça va faire mal. La cible ce n'est pas celle là, le peuple désorienté par vos incompétences le sait.

Hermés
| 04-01-2018 15:54
Qu'on se réunisse tous et descendant ensemble dans le secteur rue de toutes les villes de Tunisie.

Dr. Jamel Tazarki
| 03-01-2018 21:20
Si le Tunisien achetait les produits et des services made in Tunisia, le déficit de notre balance commerciale serait négligeable! Exemple, il faut plutôt acheter les produits et les Services de Tunisie Télécom que les services de télécommunications des sociétés étrangères qui se sont installées (Dieu sait comment) en Tunisie!

De même il est injuste de refuser d'aller voter le jour des élections législatives et présidentielles et de se lamenter après que ceux qui nous gouvernent sont des incompétents!

==> oui, le Tunisien est partiellement responsable de sa propre misère!


Je reviens au sujet de l'article!

Je viens d'acheter, en Allemagne, un sac de 10Kg de pommes de terre a deux euros. c'est comme si je disais que 10Kg de pommes de terre ne coûtent que 2 dinars en Tunisie (si on relative avec le SMIC en Allemagne). En Allemagne, un Kg de pain coûte 80 centimes, 12 oeufs coûtent 1,19 euros et un litre de lait coûte 60 centimes (la marque JA).

D'après le Spiegel-online, 13 millions d'allemands vivent avec moins de 900 euros par mois! Comme si je disais que 13 millions de Tunisiens pourraient vivre avec moins de 100 dinars par mois! Est-ce possible? Oui, si l'état tunisien pourrait garantir l'abondance des aliments de base sur le marché tunisien et ceci à un très bas prix.


Faisons un très simple calcul numérique:
a) Nous formons un panier de biens (on néglige les différents services) qui contient des aliments de base: pain, huile, lait, pommes de terre, céréales, fruit (on se limite aux oranges, dattes, pastèques, figues), sucre (bien que le sucre industriel n'est pas à mon sens un aliment de base), oeufs.
b) Pt est le prix sur une période t de notre panier défini ci-dessus.
c) ===> Si on compare l'évolution de l'indicateur Pt de l'Allemagne avec celui de la Tunisie pour la période 2011-2017, on remarque que l'indicateur Pt de la Tunisie a subi une inflation de 5%, alors que l'indicateur Pt de l'Allemagne est resté constant. Je rappelle que l'Allemagne a eu entre 2011-2017 une inflation moyenne de 3% (2% pour 2016).
d) conclusion: si on arrivait à maintenir le panier des aliments de base hors de l'effet de l'inflation (comme c'est le cas de l'Allemagne), on aurait beaucoup moins de problèmes sociaux, et on n'aurait pas besoin de s'endetter encore plus afin de nourrir notre peuple'


Le problème d'optimisation afin de faire sortir la Tunisie de la crise socio-économique est si simple: comment vivre dans les limites des moyens qu'offrent nos ressources naturelles afin d'assurer à chaque Tunisien une qualité de vie suffisante (je dis bien suffisante)?

Emeli Sandé - Read All About It:
https://www.youtube.com/watch?v=vaAVByGaON0

Dr. Jamel Tazarki
| 03-01-2018 21:14
2ème partie:

Je propose/conseille de garantir l'abondance des aliments de base sur le marché tunisien (comme les pommes de terre et les céréales) et de renoncer/limiter la culture des aliments qui ne sont pas vraiment indispensables afin de satisfaire les besoins nutritionnels de notre peuple. Si on continue à gaspiller nos réserves d'eau pour la production entre autres des fraises, nous allons sans un aucun doute vers une crise alimentaire (pour la production d'un Kg de fraise il faut sacrifier une tonne d'eau ---> pensez à l'empreinte écologique).

La pomme de terre est un aliment de base. On peut vivre des années et même tout une vie seulement des pommes de terre. Au 18ème siècle la pomme de terre a permis à l'Europe de vaincre les famines. La culture de la pomme de terre a nourrit toute l'Europe et continue à le faire. La stabilité alimentaire en Allemagne et partout en Europe n'est garantie que grâce à la pomme de terre. La pomme de terre est très nutritive, facile à cultiver et à conserver'

Je connais le problème d'eau qu'ont nos paysans à Tazarka et je sais aussi que la pomme de terre peut mieux supporter la chaleur et la sécheresse que la tomate ou les fraises. Puis, il n'y a aucun doute que la pomme de terre est plus nutritive que beaucoup d'autres légumes.

J'étais récemment chez une famille allemande au Ruhrgebiet (ancienne région industrielle allemande, jusqu'aux années 60). Oui, les Allemands au Ruhrgebiet mangent quotidiennement des pommes de terre, ils n'ont pas les moyens afin de manger autres choses que les pommes de terre et ne connaissent pas autres choses que la pomme de terre. Ceux d'entre eux qui vivent dans des petites agglomérations ont un petit poulailler pour avoir des oeufs frais. L'état allemand subventionne la culture des pommes de terre pour que la classe pauvre et même moyenne pourraient se nourrir à bons prix et d'un aliment très nutritif.

Oui, il faut arrêter/limiter entre autres la culture des fraises en Tunisie, et garantir d'abord l'abondance des aliments de base dans nos supermarchés.

Mon père m'a dit qu'à Tazarka on ne cultive les pastèques que depuis les années 70 et les fraises qu'à partir des années 90 aux dépens des aliments de base comme les pommes de terre et le blé.


Le but serait d'atteindre une autosuffisance alimentaire en produits de base (blé, huiles, maïs, pommes de terre, lait) à l'horizon de 2020, au prix de minimiser notre consommation de viandes rouges/blanches et de sucre, de limiter les dépenses inutiles pour les soins médicaux. Il faut même renoncer à certaines cultures agricoles non vraiment indispensables'

Je ne mange pas de viande, je ne prends pas de sucre, je mange quotidiennement des pommes de terres cuites à l'eau avec un peu de sel et une cuillère d'huile d'olive, je prends tous les matins deux oeufs et un verre de lait, j'utilise seulement les plantes médicinales pour mes soins de santé et je fais la navette à vélo entre mon Appartement et mon lieu de travail que de prendre la voiture, soit une distance de 20 Km par jour.

Je résume: l'idée centrale de mon commentaire est de vivre dans les limites des moyens qu'offrent nos ressources naturelles afin d'assurer à chaque Tunisien une qualité de vie suffisante (je dis bien suffisante). )! ===> minimiser les importations et ainsi plus besoin de s'endetter!

Jamel Tazarki

How to boil potatoes:
https://www.youtube.com/watch?v=tnt54_q3xNA

Anti profiteurs.
| 03-01-2018 17:30
Et alors on va pas contenuer à ce rythme payer un pain à 200 millimes et un kilo de sucre a 900millimes et beaucoups d'autres produits à prix minable et que tout le monde profite sauf les pauvres .
Deux millions de Libyen qui profitent deux millions d'Algerien qui profitent nous les Tunisiens de l'étranger un million en été qui profitent , tout le monde profite sur le dos des contribuables .
Une fois il faut faire stop la vache n'a plus de lait les cocos .
L'état doit prendre une bonne décision donner un revenu minimum aux pauvres et Suprimer tout ces conneris de subventions que Bourguiba a instauré quand les gens ce déplacent en Boricos et chameaux, maintenant des gaillards roulent en Mercedes et payent un pain à 200 millimes et un kilo nouilles à 300 ou 400 millimes .

SAM53
| 03-01-2018 16:24
Bravo à ceux qui ont scandé khobz ouma oubenali la.Ceux qui ont vraiment profité de cette révolution de la brouette sont tous les opposants à Ben Ali surtout nahdha et la troika en général.Mangez le pain sec maintenant.Les tunisiens se sont tirés des balles dans le pied.

Tounsi
| 03-01-2018 15:18
Je n étais pas sympathisant du RCD ni de Ben Ali mais il faut reconnaître que c était beaucoup mieux avant le 11 janvier .
Les seuls gagnants de cette révolution ce sont les dirigeants
D Ennahdha qui sont tous devenus milliardaire

Mohamed Obey
| 03-01-2018 12:02
Je crois que le pauvre "peuple" qu'on pense naïf et facile à anéantir par ces méthodes avilissantes ne vas pas se laisser avoir. Prédiction d'un citoyen pas trop naïf

DHEJ
| 03-01-2018 09:15
Elle est otage de la passivité du tunisien... Et la tunisienne, elle est très agressive en envoyant le tunisien en taule!


La Tunisie n'étant pas souveraine et n'ayant pas de VOLONTÉ INDÉPENDANTE ne peut pas créer de MINISTÈRE DU COMMERCE EXTÉRIEUR!!!

Citoyen
| 02-01-2018 21:37
Défendez encore le libéralisme chère business news et maintenant vous pleurnicher et vous parler de la classe moyenne