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Chroniques
Le chaos est une échelle
Par Ikhlas Latif
14/06/2019 | 15:59
3 min
Le chaos est une échelle

 

Du sur-mesure de très mauvais goût. Du sur-mesure qui pue la fébrilité inquiète d’une classe politique, imbue de ses chances de réussite et prise au dépourvu par les derniers sondages. Alerte rouge. Tous les signaux d'alarme se sont déclenchés. Les Nabil Karoui, Abir Moussi ou Kais Saied ne doivent avoir aucune possibilité de décrocher le gros lot. L’oligarchie politique panique. Elle vient de découvrir que le code électoral est truffé de dangereuses sottises. Le hasard des choses a fait que cela coïncide avec des candidats-adversaires qui caracolent en tête des intentions de vote.

Ce n’est pas dire que le code électoral est le meilleur du monde, loin s’en faut, mais le caractère précipité de l’affaire, l’urgence avec laquelle nos députés ont examiné la proposition d’amendement, ne laisse aucun doute sur les desseins que cache cette entreprise. Reluquer le pouvoir n’est pas permis pour tout le monde.

 

Branle-bas au parlement hier. Les téléphones n’ont pas arrêté de sonner, les tractations allaient bon train pour barrer la route à la menace. Rached Ghannouchi a débarqué en personne. Les blocs parlementaires tenaient des réunions et se concertaient sur la stratégie à ourdir. A peine 40 jours du dépôt des candidatures, on tente de changer les règles du jeu pour se prémunir des mauvaises surprises. La démocratie tant vantée en prend un sacré coup, mais peu importe. Le chaos est une échelle, disait un certain personnage fort machiavélique. Certains tomberont et se briseront, d’autres y grimperont au détriment de tous les beaux principes qu’on nous serine depuis huit ans.

Ce qui s’est passé au cours de cette plénière est une honte (une nouvelle sur une très longue liste il faut dire). Plusieurs amendements sont tombés, la séance a été suspendue à plusieurs reprises. Mobilisation générale, on suspend, on revient, on re-suspend et finalement les députés ne reviennent pas et la plénière est finalement levée pour absence de quorum. On tente de gagner du temps et de s’assurer que le projet passera dans sa version sur-mesure. Entre temps, des projets importants pour le pays prennent la poussière dans les tiroirs du parlement. Mais ça c’est une histoire, inintéressante pour nos députés obnubilés par les échéances à venir.

 

Le code électoral doit incontestablement changer, sauf qu’en démocratie le principe veut que les lois régissant les élections ne peuvent être amendées peu de temps avant celles-ci. Le timing dénote d’une absence totale de fairplay, d’autant qu’on impose des clauses applicables sur les candidats indésirables un an avant les élections. La mauvaise foi est poussée à son extrême.

 

Ceux qui se targuent de protéger les électeurs des manipulations, ne connaissent apparemment pas l’expression balayer devant sa porte. Tout autant que Olfa Tarres ou Nabil Karoui, ils profitent de la défaillance du système, pour berner les gens. Ennahdha dit refuser l’instrumentalisation du travail associatif, de la religion et des médias. Etrange assertion, venant d’un parti qui œuvre à travers des associations à gagner la sympathie des nécessiteux. Vraiment étrange, lorsqu’on sait que le parti islamiste n’a pas cessé d’utiliser les mosquées, les chaînes et radios à vocation religieuse, pour véhiculer son idéologie. Et les députés de la Coalition nationale qui montent sur leurs grands chevaux et dont le chef est en pleine pré campagne usant de surcroit des ressources de l’Etat, est-ce qu’on en parle ? Ceux de l’UPL ne sont-ils pas arrivés là où ils sont avec un chef, président d’un club sportif ? (la liste est longue). Les tricheurs sont les mêmes, il faut juste être du « bon » côté pour ne pas risquer l’exclusion. Tout ceci n’est que de la poudre de perlimpinpin, pour reprendre la phrase d’un certain président.

 

Susciter le chaos au risque de menacer le bon déroulement des prochaines élections, en maquillant le tout par la défense de la démocratie, est un comble. Changer les règles du jeu avant que celui-ne commence, n’a rien à voir avec la démocratie. Ces basses manœuvres auront l’effet contraire et se retourneront contre leurs instigateurs. En cours de route, l’échelle peut se dérober et entrainer tout ce beau monde dans sa chute.

Par Ikhlas Latif
14/06/2019 | 15:59
3 min
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Commentaires (3)

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Léon
| 14-06-2019 18:43
Les troubadours de la politique tunisienne ne sont gênés, ni par Nabil Karoui, ni par Caïus Said.
- Pour Nabil El Karoui, ce n'est rien d'autre que le phénomène Hechmi Hamdi. Un média à disposition 24h/24, accompagné d'une politique de mendicité, et le tour est joué. Je vous rappelle que dans l'élan démocratique de la poussière d'individus qui composent vos intellectuels révolutionnaires, Hechmi Hamdi était la deuxième force politique lors des élections pour la constituante SANS QUE CELA NE DERANGE PERSONNE.
- Pour Kaïs Saïd, l'oiseau rare de Ennahdha; il n'est pas plus chtarbé que l'ancien protégé de Ennahdha, à savoir Moncef Marzouki qui, je vous le rappelle au passage, et à titre anecdotique, fut même président, SANS QUE CELA NE DERANGE PERSONNE.

Alors qui dérange vraiment dans ce trio; et pourquoi? Elémentaire mon cher Watson! Il n'y a que Abir qui dérange. Et elle dérange encore plus les trois ou quatre "démocrates" qui croient encore en la révolution et bien sûr, les "faiseurs" de démocraties et de révolutions. Ceux qui ne veulent pas revoir la Tunisie de jadis et naguère. Ceux pour lesquels la Tunisie des Lumières et de la prospérité est dangereuse.
Ces islamo-fashistes qui, main dans la main avec les prétentieux et les régionalistes, main dans la main avec les footeux, ont oeuvré, sans le savoir, pour que le sionisme et les pouvoirs financiers mondiaux, avilissent définitivement le monde arabe et ses peuples d'imbéciles. Et à leur tête bien sûr, notre grand peuple (au moins premier en quelque chose).
Il est vrai que Abir dérange ces gens-là. Mais les chiens aboient et la caravane bourguibienne passe et les écrase.

Il suffisait d'avoir la bonne lecture des évènements dès le départ. Cette lecture qui se résume à deux pseudo: JW et votre prétentieux serviteur; Léon.
Il est quand même malheureux que huit années après le 14 maudit, vous vous entêtiez à croire que nous avions tort. Qu'avions-nous à y gagner, sinon vos insultes de bipèdes sûrs d'eux-mêmes et dominateurs?
Le problème pour nos "démocrottes" et pour leurs "sauveurs" atlantistes est Abir Moussi. C'est aussi simple que cela. Tout simplement parce qu'elle se positionne dans le refus de la manipulation atlantiste et veut libérer son pays du joug de la colonisation 2.0 perpétrée par les "penseurs" du monde, et applaudie par les imbéciles qui, aujourd'hui, et après avoir détruit le pays, le fuient en masse.
Les penseurs étrangers, ces mains manipulatrices des marionnettes qui vous gouvernent, projètent leurs manipulations locales sur la situation tunisienne (grossière erreur)? Ils proposent à leurs esclaves de "noyer" Abir dans une masse de charlots, afin qu'elle n'émerge pas au dessus des 2%. Un peu comme cela a été fait pour "noyer" Asselineau en France (seul candidat sérieux en face des candidats traditionnels). Mais les moutons de Panurge ne sont pas les mêmes en Tunisie qu'en Occident. Chacun est manipulable par quelque chose.
Ce jeu ne fonctionne évidemment pas pour la Tunisie, et s'est même retourné contre eux. Ils l'ont eu en plein dans le fondement. Leur stratégie a été contre productrice pour eux. Elle a fait émerger la seule candidate sérieuse dans le ramassis de charlots et de ceux qui ont fait leurs preuves en nuisance et destruction.
Cette femme de principe et militante, cette négation de l'esprit rétrograde des ingrats et des prétentieux tunisiens se trouve aujourd'hui sur une autoroute menant au pouvoir.
Maintenant que la démocratie ne va plus dans le sens voulu par nos "protecteurs" (sic!), je vous parie qu'ils vont pousser "certains" à prendre le pouvoir par la force et à arrêter ce jeu. Souvenez-vous en! La première manipulation a été d'empêcher Abir à se présenter. Vu la réaction du peuple, ils chercheront autre chose..

Nous vaincrons. Nous récupérerons le pays que les traitres ont détruit en criant "dégage" puis l'ont quitté pour un avenir meilleur chez leurs maîtres à penser. Nous tiendrons ces "nuisibles" en respect et les mettrons hors d'état de nuire. Hier un forum d'immigration de cerveaux fut organisé en présence des recruteurs étrangers et d'officiels tunisiens, dont notre ministre. Voilà à quoi est réduit la politique tunisienne:
1) La mendicité d'état.
2) Vendre nos enfants.
Dégagez le plancher, sinon nous vous y obligerons à coups de bâtons et pire s'il le fallait.

Léon, Min Joundi Tounis Al Awfiya;
Résistant.

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.

houda
| 14-06-2019 16:58
plutot la eme partie du titre qui est juste ce qui m ettone dans tout cela COMMENT YOUSSEF CHAHED a foncè aveuglement dand ce jeu il a brulè toutes ses cartes pour les tunisiens youssef chahed EST UN DICTATEUR puisque c est lui qui a presentè ces amendement au parlement youssef chahed n a plus aucune chance de gagner les elections meme devant un adherent soutenu par abir moussi

Zohra
| 14-06-2019 16:36
Ne finira pas par des assassinats politiques.