Lazhar Akremi explique les raisons de sa démission
Dans une lettre adressée au chef du gouvernement, en date de ce lundi 5 octobre 2015 publiée par Akher Khabar Online, Lazhar Akremi, explique les raisons de sa démission de son poste de ministre chargé des relations avec l’ARP.
Le dirigeant à Nidaa Tounes justifie, en effet, sa décision, par son incapacité, au vu des circonstances dans lesquelles il se trouve, à lutter contre la corruption. M. Akremi a même indiqué qu’il avait été mis à l’écart. « Voilà que des mois sont passés depuis que je suis installé dans ce bureau luxueux. On m’a dit que c’était la chambre à coucher du Bey. De plus, je me déplace en Mercedes, j’ai un salaire de ministre et des bons d’essence. J’assiste régulièrement chaque mercredi aux conseils ministériels. Mais, en même temps que tout cela, je me retrouve écarté, à dessein, de toutes les décisions et condamné à bouger dans un espace politique de la taille d’une cellule. Le but c’est de m’enlever toute crédibilité et m’obliger à la retraite politique », peut-on lire.
Au vu de cette situation, le dirigeant Nidaaiste estime qu’il ne peut accomplir, comme il se doit, la mission pour laquelle il a été désigné et honorer ses promesses électorales. Ainsi, il a préféré se retirer que de trahir son électorat. Lazhar Akremi critique, par ailleurs, les décisions et les nominations gouvernementales. « Nous apprenons ces mesures et ces désignations à travers les médias, sans en dire un mot ni faire de commentaire. En même temps, on me demande de défendre ces choix, parce que le gouvernement forme une équipe solidaire ? Et la gêne est plus grande quand les gens nous lancent : Mais vous êtes le parti au pouvoir », a-t-il écrit. Puis d’ajouter : « J’ai dénoncé toutes les injustices et me suis fait le porte-voix des opprimés, ceux qui subissent le système de corruption ».
A la fin de sa lettre, Lazhar Akremi s’est interrogé en ces termes : « Je me demande en toute honnêteté s’il y a vraiment une volonté de combattre la corruption ? Nous sommes dans un pays où l’économie parallèle représente 54% du PIB national. Je suis également convaincu que les personnes tyranniques ne peuvent mener une démocratie. Il en est de même pour la corruption. On ne peut y mettre un terme avec des dirigeants corrompus »
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E.Z.