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L’affaire de Regueb n’est que la partie émergée d’un cauchemar
06/02/2019 | 19:59
7 min
L’affaire de Regueb n’est que la partie émergée d’un cauchemar

 

L’émission les « 4 vérités », diffusée sur Al Hiwar Ettounsi, n’a pas uniquement dévoilé les agissements de l’école coranique de Regueb. Bien au contraire, elle a mis à nu tout un système troué de failles, qui a du mal à protéger ses enfants, permettant, sans le vouloir, leur « talibanisation ».

 

Iyed Dahmani, porte-parole du gouvernement s’est dit « choqué » par ce qui se passait derrière les murs de l’école coranique de Regueb. Et, pourtant, des écoles de ce genre, faisant partie d’associations coraniques, existent un peu partout en Tunisie. Des écoles dont le programme n’a rien à voir avec ceux établis par le ministère de l’Education nationale.

Des établissements dont le nombre s’est multiplié après 2011, avec l’éclosion de plusieurs associations coraniques. Elles sont implantées à Tunis, à Nabeul, à Sidi Bouzid, à Hammamet, Beni Khiar, Haouaria, Maâmoura, Tataouine, Médenine… et dispensent des cours plutôt « spéciaux », offrant par la même un « internat » pour héberger des mineurs et leur apprendre, exclusivement le coran et les fondements de la religion, sans qu’aucun autre programme établi par le ministère ne soit enseigné.

 

De source bien informée, Business News apprend que les services d’inspection du ministère de la Femme et de l’Enfance, ainsi que certains délégués à la protection de l’enfance, ont accompli leur devoir d’inspection. Ils se sont déplacés au sein de ces « jardins d’enfants » et écoles coraniques. Ils ont constaté les dépassements, formulé leurs constats et leurs recommandations dans les divers rapports établis, depuis 2015. Certains rapports concernaient l’école coranique de Fouchana.

« En 2016, on a reçu une dénonciation, d’une école similaire à celle de Regueb, avec des enfants de 10 à 17 ans totalement endoctrinés. On avait fait notre devoir d’inspection, et envoyé tout le dossier au chef du gouvernement, de l’époque. Depuis, aucune nouvelle », nous confie notre source, qui préfère garder l’anonymat.

 

Depuis 2016, on se demande pourquoi le gouvernement n’a pas réagi ? Pourquoi le ministère des Affaires de la femme et de l’enfance, dont les propres services ont accompli ces missions, n’a pas réagi ? Pourquoi ce n’est qu’aujourd’hui que le gouverneur de Ben Arous décide de réagir ? Probablement, parce qu’à un moment, toujours selon notre source, plusieurs responsables étaient en connivence avec ces jardins d’enfants et écoles coraniques.

« A l’époque, on a eu beaucoup de problèmes avec les gouverneurs pour les pousser à fermer ces jardins d'enfants « anarchiques », alors qu'il y avait une obligation d'avoir une commission au sein du gouvernorat, chargée justement de contrôler ces structures et leur fonctionnement », indique notre source.

 

Environ trois ans après, la dénonciation des agissements de l’école coranique de « Fouchana », le gouverneur de Ben Arous, Abdeltif Missaoui, décide d’évacuer les occupants de ce foyer. Une école qu’il considère « illégale ». Le foyer abrite, en effet, des mineurs, âgés de moins de 18 ans dont neuf âgés entre 14 et 16 ans, dans des conditions ne répondant à aucune norme d’hygiène. Une enquête a été ouverte par les autorités sécuritaires et le représentant de la protection de l’enfance.

Où étaient tous ces responsables depuis 2016 date à laquelle, le dossier a été expédié au gouvernement, et qui est resté dans les tiroirs ?

 

Pis encore, notre source nous apprend que parmi les enfants de l’école de Fouchana, dans le gouvernorat de Ben Arous, certains avaient passé deux ans au Soudan pour apprendre le coran. Par ailleurs, deux jumeaux de Sousse âgés de 9 ans, une fille et un garçon, ont quitté la Tunisie accompagnés de la femme d'un cheikh, instructeur de leurs parents. Grâce à l’intervention des services de l’enfance, ils ont été interpellés à l'aéroport de la Mauritanie et ont été rapatriés à Tunis.

 

Le plus grave dans toute cette histoire, c’est qu’on a l’impression que plusieurs sont soit de connivence avec les deux adultes, soit n’ont pas du tout pris la peine de vérifier leurs identités étant donné que les services sécuritaires et de douane ne se sont même pas rendus compte que la femme n’était pas la mère des deux enfants.

 

 

On se demande légitiment, d’ailleurs, ou se situe la faille dans le système ? D’autant plus que visiblement, les services du ministère des Affaires de la femme et de l’enfance, fonctionnent normalement. Ils font leur inspection, écrivent leur apport et dénoncent les agissements hors la loi.

A ce titre, un des jardins d’enfants inspecté par les services du ministère des Affaires de la femme et de l’enfance, mentionnait dans son règlement intérieur que les éducatrices ainsi que la directrice devaient toutes être vêtues de tenues religieuses. Le même règlement intérieur stipule par ailleurs qu’il est interdit aux enfants de faire du théâtre, de la danse et des spectacles de magie !

Selon les rapports des inspecteurs qui se sont rendus sur place, déjà en 2015, aucune des éducatrices n’a pu fournir le journal de travail malgré l’insistance des inspecteurs. Et aucune n’était qualifiée pour assurer le travail d’encadrement des enfants. Dans une armoire, ils ont même trouvé plusieurs posters faisant références au prophète, au mariage, … etc.

 

 

 

Dans un autre jardin d’enfant, les inspecteurs ont trouvé des flyers dans la salle des enfants âgés de 5 ans, à côté des cahiers des enfants parlant de : Hadhith, adhkar, la torture du tombeau…en plus d’une collection de livres relatant les histoires des prophètes en images d’illustration violentes.

 

 

 

Comme on peut le constater, ces écoles n’ont rien à voir avec l’école publique. Elles sont hors contrat, illégales, hors normes, et parfois même clandestines. On y enseigne à des enfants un islam souvent radical. Sur l’emploi du temps affiché dans certaines écoles, pas d’enseignement des sciences, de l’histoire, de l’art et de la géographie mais un enseignement moral et civique réduit à l’éducation islamique pure, avec un emploi du temps, qui démarre avec la prière du matin (el Fejr). L’étude quotidienne du Coran oblitère le temps de façon importante et réduit les séances consacrées aux connaissances et compétences minimales à faire acquérir.

 

La ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Naziha Laâbidi a souligné dans une déclaration à Business News que 209 espaces ont été fermés par les autorités régionales. Elle a ajouté que 36 d’entre eux ont régularisé leur situation et que les autorités compétentes ont décidé de suivre la situation de 140 autres.  Elle a aussi affirmé que les services du ministère et de l’inspection pédagogique surveillent de près ces établissements, appelant tous les citoyens à alerter contre n’importe quelle forme de dépassement ou d’abus pouvant être constatés contre des enfants.

 

Les chiffres sont éloquents. Le ministère accomplit sa mission, notamment en matière d’inspection. Mais, l’école de Fouchana, et on y revient, est connue des services du ministère depuis 2016. Mais, la décision d’évacuer les occupants de son foyer, n’est tombée que mardi 5 février 2019. C’est que forcément, il doit y a avoir une faille quelque part.

Il a fallu quelques années pour que les autorités réagissent et que la justice ouvre une enquête à propos de ces jardins d’enfants et écoles coraniques. Des années au cours desquelles, la machine à fabriquer des bombes à retardement avance. Des années au cours desquelles, les enfants ont subi des traitements pour le moins « inhumains » allant même jusqu’au viol.

 

Les autorités au plus haut sommet de l’Etat ont bougé.  Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a affirmé que des plaintes ont été déposées contre plus de 160 associations impliquées dans des activités illégales. Maintenant, à la justice de prendre le relais, et surtout de ne pas traîner. Quand les enfants sont touchés, on ne peut se permettre de passer des années sans trancher.  Et aux autorités de poursuivre le contrôle, et d’appliquer la loi, afin d’éviter la « talibanisation » de nos enfants. Il ne faut pas se leurrer, du travail il y en a, et des écoles coraniques comme celle de Regueb, existent encore. 

 

 

 

Insaf Boughdiri

 

06/02/2019 | 19:59
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Commentaires (14)

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antireligion
| 10-02-2019 15:42
comment ça :on dirait que vous êtes étonnés ? ne saviez-vous pas que toutes les religions et surtout l'islam sont des écoles de haines, et de vices,vous ignorez que toutes les religions et surtout l'islam, ont fait le plus de guerre entre les peuples dans l'histoire de l'humanité,vous ne savez pas,que le prophète de l'islam s'est bien marié avec plusieurs femmes,parmi lesquelles l'épouse de son fils adoptif, ce qui s'est passé a RGUEB l'église est éclaboussée à jamais avec ce genre de scandales

abouali
| 07-02-2019 19:00
Désolé de vous contredire, mais l'Islam et les hadiths ne sont pas tels que vous les décrivez. Cette religion, porteuse des ultimes paroles de Dieu, prône amour et bienveillance, appelle à la paix et à la compréhension entre les hommes, et défend la dignité et l'intégrité des êtres. L'expansion de l'Islam a favorisé l'émergence d'une ère de lumières, de connaissances, de sciences, de cultures et de grandes avancées dans tous les domaines : médical, artistique, architectural, etc ... Les paroles du Prophète clarifient l'application des préceptes du Coran dans la vie de tous les jours. Elle a été source d'inspiration pour de nombreux exégètes, penseurs et philosophes à travers le monde. Le problème est la déformation et la déviation de cet esprit à travers les âges, par ceux qui ne le comprennent qu'à travers le prisme de l'ignorance et de la décadence intellectuelle, et qui l'utilisent pour dominer et asservir. Certains en font un véritable commerce et une source de rentes confortables. Beaucoup n'en retiennent que ce qui les arrange et qui satisfait leurs instincts primaires. Des groupes se sont constitués pour en faire un outil d'embrigadement des foules et de conquête du pouvoir. C'est le cas des Frères Musulmans dont la branche tunisienne n'est pas la moins active. Voilà donc rapidement et très succinctement quelques unes parmi les nombreuses causes de toutes les déviations et de tous les dévoiements. Ajoutez à cela la crédulité et le manque de discernement, pour ne pas dire la bêtise crasse de la plupart des ouailles (comme cet ***) et vous comprendrez pourquoi nous en sommes arrivés là !
Bien à vous.

Farouk
| 07-02-2019 15:50
Le probleme n'est pas les ecoles religieuses, le probleme est l'islam et ses hadiths lesquels sont des lecons de heine et de destruction ou la mort est preferable a la vie.

Nephentes
| 07-02-2019 15:26
Chacun son cauchemar.

Pour la plupart des islamistes radicaux le cauchemar c'est l'Etat de Droit et la modernité. La Modernité et le droit positif sont incompatibles avec la Chariaa.

Les problèmes fondamentaux de la Tunisie et les entraves à l'établissement d'un Etat de Droit relèvent de l'incapacité socio-culturelle d'une partie importante de sa population à exercer une citoyenneté responsable et libre.

L'islamisation de la société est une conséquence de cette incapacité individuelle et collective. Cette incapacité est elle même le fruit de facteurs historiques et socio-culturels, tous liés à la perte de mémoire et à l'acculturation.

abouali
| 07-02-2019 14:40
De nombreux films de science fiction mettent en scène un envahissement de la terre par des entités venues d'ailleurs. Certaines prennent la forme d'êtres humains et adoptent leur mode de vie. Ils s'infiltrent partout, dans tous les rouages de la société et des cercles de décision. Ils rallient même certains bipèdes à leur cause. Le moment venu, ils reprennent leur véritable aspect, prennent le contrôle du monde et soumettent les terriens à leur volonté. Chez nous, hélas, il ne s'agit guère d'une oeuvre de fiction, c'est la triste et terrible réalité. Ils sont bien là, ils s'appellent les frères, ils ont un parti, Ennahdha, et un chef, Ghannouchi. Ils sont partout, ils dominent l'Assemblée, le gouvernement, la justice, les administrations et les autorités régionale. Le moment choisi pour se révéler au grand jour a été fixé pour dans dix mois. Alors apparaîtra le véritable visage de ces envahisseurs sans pitié ni commisération, est dont le dessein évident est d'imposer leur projet obscurantiste et de nous convertir à leur religion d'extra terrestres rétrogrades. Pour l'heure, ils font profil bas mais ils préparent ce moment par l'embrigadement des jeunes génération et le noyautage de toutes les instances qui pourraient s'opposer à leur sinistre projet. Ces gens ne nous ressemblent pas, ils ne pensent pas comme nous et beaucoup sont accoutrés d'une manière étrange à notre culture. Ils n'ont ni terre ni patrie, et ne reconnaissent qu'une seule appartenance, celle de la planète "oumma" dont ils proviennent. Le drapeau et l'hymne national ne sont pas les leurs et leurs bannières médiévales sont leurs signes de ralliement. Ce sont de véritables envahisseurs tels que décrits dans les fictions cinématographiques. Dans ces oeuvres toutefois, comme un message d'espoir, l'humain finit dans de nombreux cas par triompher et par les chasser. C'est déjà arrivé en d'autres lieux, en Egypte par exemple.

Ahmed
| 07-02-2019 13:37
Vous comparez l'incomparable.

Ou est le mal?

Ici, les enfants subissent des sevices sexuelles, qui a priori ne vous derange pas.

Ou est le mal? Vous êtes le mal.

momo
| 07-02-2019 13:21
Vous prenez l'exemple de la France qui a un système éducatif performant comparé au notre ,les écoles catholiques ou autres sont tous , sous licence du ministère de l'éducation nationale ,cela veut dire que le programme est exactement le même partout ,géographie ,histoire ,sciences etc.., alors que les écoles coraniques est un bourrage de crane sans intérêt pour les enfants .
Pour l'un l'objectif est de former des êtres intelligents et des citoyens responsables ,pour l'autre l'objectif est de former des tueurs et des kamikazes ,c'est-à-dire le mal absolu.
Par pitié ne mélangez pas les torchons et les serviettes

Témoin
| 07-02-2019 12:33
Le propriétaire de ce centre, Farouk Zribi, fréquentait depuis l'age de 14 ans, fin des années 90-début 2000, les Madrassas, écoles coraniques au Pakistan qui avaient formé les Taliban... A méditer...

veritas
| 07-02-2019 11:52
il ne faut pas mélanger les serviettes et les torchons,laissez les catholiques et les juifs tranquilles ,la France doit fermer tout les mosquées sur son territoire si non les mosquées détruiront la France à petit feux,pourquoi la France autorise les mosquées quand tout le monde sait qu'aucun pays musulman au monde n'autorise la construction d'une eglise ou d'une synagogue sur leur territoires

Open Sky
| 07-02-2019 10:49
Je ne vois pas où est le mal à apprendre à nos petits les préceptes de leur religion ? En France il y a bien des écoles, collèges et lycées catholiques, juifs , musulmans et même boudhistes . En Israel la majorités de leurs établissements sont talmudiques....!!!! et personne n'a crié au scandale
Il est plus que évident que dans notre pays on s'acharne contre tous ce qui se rapporte à l'islam, pour plaire aux maîtres des loges maçonniques, et pour nuire à Ennahdha qui va certainement remporter haut la main les prochaines élections.
Continuez ainsi vous n'éviterez jamais le raz de marrée des islamistes aux prochaines échéances électorales.
Wallahi j'avais voté Nida et BCE aux dernières élections et je ne ferais plus cette erreur