Par Lilia Bouguira
Encore une fois, l'IVD est au cœur de la polémique. Pis encore, l'IVD est l’image incarnée de la polémique s’illustrant en la personne de sa présidente et de ses mages.
Fortement polarisée, au vu et au su de tous, et notamment du parlement européen en septembre 2016, l'IVD n'a jamais été une instance indépendante comme devait l’instaurer la loi sur la justice transitionnelle de 2013. La présidente et son noyau dur ont toujours été les chanceliers d'un parti politique bien déterminé. Dans ses valises, seuls les enjeux politiques trônaient.
Manipulée au grand jour de l’intérieur et appuyée de l'extérieur par des partenaires parlementaires acharnés, l'IVD n'a, en réalité, jamais été le refuge des victimes ni la maison du peuple comme cela aurait dû l’être.
Tiraillée par des guéguerres interminables, elles'est laissée vider de ses compétences et des meilleurs (sept membres en tout) par le biais des décisions d'un conseil à la fois injuste et illégitime. Un conseil qui ne respecte plus aucune loi sauf celle de la dictature d'une majorité qui se veut politisée et qui obéit aux principes du parti unique. Soit tu es avec moi, soit tu es l'ennemi à abattre. Telle est la devise régnante.
Tuméfiée par cet appétit d'ogre et de surpuissance, l’IVD a oublié ses missions premières et a commencé à dépraver la justice transitionnelle en la remplaçant par une justice à la carte où règne le deux poids deux mesures. Ni la présidence de Carthage, dans la fameuse affaire des archives de décembre 2015, ni le tribunal administratif, dans l’application d’une décision de justice ordonnant à la présidente de l’IVD de réintégrer Zouheir Sadok Makhlouf, n’ont su se mesurer à l’instance.
Les verdicts des jugeset les décisions de justice ont été jetés à la poubelle comme l'avait fait remarquer un des membres de l'IVD dans l'affaire de mon collègue Mustapha Baâzaoui et moi-même Lilia Bouguira. Des procès qui ont été remportés contre la présidente de l’IVD et son conseil en 2016 et 2017 mais où la loi est restée lettre morte.
Le tribunal militaire n’a pas non plus eu son mot à dire face à l'IVD qui exhibe et joue de ses muscles dopés par la forte polarisation d’Ennahdha.
Se prenant pour Dieu, l’IVD a continué à faire la pluie et le beau temps selon ses humeurs ou plutôt selon ses intérêts à l’ordre jour en mettant en place un jeu malsain.
Aujourd’hui encore, l’IVD se pavane et se moque de la justice en refusant de lui délivrer les enregistrements complets de l'audition de Imed Trabelsi. Cette affaire avait fait l’objet de graves dissensions qui nous ont valu, à mon collègue et à moi, une lapidation terrible un certain juillet 2016. C’est à coups de boulet que nous avons été radiés de l’instance pour des accusations montées de toutes pièces alors que le conseil de l’IVD était absent et que sa présidente été mise aux abois.
Archives comme objet de chantage.
Lois piétinées sur l'autel d’une justice à la carte.
Jeux de bras de fer pervers à la chevrotine et aux auditions amalgamées.
Jusqu'où la surpuissance peut-elle aller?
Jusqu'où la présidente et ses membres, sous la cape de l'IVD, peuvent-ils embarquer le processus de justice transitionnelle qui aurait pu mener la Tunisie à bon port si ses moisissures politiques avaient été balayées ?
Jusqu'à quel point la cupidité et l'entêtement du puissant seront permis alors que l'enjeu risque d'enclencher une guerre civile et d'emporter le pays?
Commentaires (16)
Commentermain basse
LE MACHIN
@Citoyen_H: Content de votre commentaire!
@Mohamed Obey
Ça ne saurait tarder.
Son temps est compté, inch'Allah.
Les traitres chameliers imposteurs ont perdu obama et killary clinton, les plus importants sponsors de ces maudites tumeurs.
Mère nature finit toujours par reprendre ses droits.
Laissons le temps au temps.
Salutations.
Une seule solution: fermer ce dossier !
Mieux vaut prendre son courage à deux mains et fermer ce dossier qui ne fait que retourner le couteau dans la plaie de la Tunisie, véritable martyr qui a bien souffert de ses enfants.
si c'était un ministre !
A oublier
Si par miracle, Sihem Ben sedrine est remerciée, ce sera un signe de retour d'espoir...
Malgré tout, ce qui m'étonne, c'est qu'une juge (l'auteure de cet article) n'a pas réussi à convaincre les institutions pertinentes à prendre des mesures immédiates contre une personne refusant d'obéir à la loi!
@Citoyen_H| 30-08-2017 13:31
@Mansour Lahyani
"Que faudra-t-il employer pour se débarrasser enfin de SBS".
À ce que je sache et à ce jour, seule la colère divine pourrait mettre un terme à cette représentante de l'apocalypse.
La poubelle de l'histoire l'a dans le collimateur, tout comme les innombrables *** de son régiment, made in 2011.
Le temps travaille inlassablement et finit toujours par réduire en cendres les anomalies de la nature, aussi démoniaques soient elles.
Salutations.