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La question à des milliards de dinars !
09/01/2018 | 15:59
4 min

 

Le citoyen Khomsi Ben Sadek Eliferni est mort hier lors des affrontements déclenchés sous couvert de manifestations contre la Loi de finances. Ceux qui ont appelé à un « mouvement populaire généralisé » n’avaient pas prévu que les choses allaient dégénérer de la sorte…ou alors, l’ont très bien prévu.

 

Le Front populaire avait appelé la semaine dernière les citoyens à sortir manifester dans la rue pour protester contre les dispositions de la Loi de finances et les nombreuses hausses qu’elle comporte. Un appel a été lancé à « toutes les forces politiques, sociales, nationales et progressistes, ainsi qu’à l’ensemble du peuple tunisien touché par les récentes augmentations des prix des produits à unir les rangs, en luttant civilement et pacifiquement en vue d’annuler ces procédures et de suspendre l’application de la Loi de finances 2018 ».

Hier, plusieurs manifestants ont répondu à l’appel. Dans plusieurs villes du pays, des slogans ont été scandés contre la LF 2018. Voulues pacifistes, ces manifestations nocturnes se sont vite muées en heurts violents avec les forces de l’ordre. Un manifestant est mort, plusieurs agents de police ont été blessés et des locaux ont été saccagés et vandalisés. Des pilleurs et des casseurs se sont mêlés aux manifestants nocturnes et ont transformé la rogne populaire en une nuit de vandalisme. Prévisible. Et pourtant…

 

Aujourd’hui, le même Front populaire tient une conférence de presse. Non pour s’excuser et pour reconnaitre sa responsabilité dans la situation qui a dégénéré hier. Non pas pour dire : « Oui nous avons été stupides, nous nous sommes laissés emporter et nous le reconnaissons». Non, c’est la tête froide et le discours bien plat que les dirigeants de gauche se sont présentés aujourd’hui face à l’opinion publique pour reprendre le même discours. « C’est la coalition au pouvoir qui est responsable ! » avait dit Hamma Hammami. Ça aussi c’était prévisible.

Encore une fois, le Front populaire a raté sa chance de constituer une opposition forte et défendant les droits des minorités pour devenir une sorte de marionnettiste de mouvements protestataires avortés dans l’œuf. Encore une fois, l’opposition a réussi à déplacer le débat. Non pas à apporter des solutions qui pourraient susciter un quelconque intérêt mais à oublier la LF 2018 et parler des dégâts causés par la colère populaire qu’ils ont eux-mêmes attisée. Si la Loi de finances est certes critiquable et qu’il est vrai que le Front a été l’un des rares à avoir voté contre, qu’a-t-il fait, en revanche, pour apporter un soupçon de changement ?

 

Les manifestants qui sont sortis revendiquer leurs droits hier, pacifiquement, ne comprennent pas qu’ils ont « fait une révolution » afin de continuer à subir le chômage, la cherté de la vie et de voir leur dignité bafouée. Ceci est compréhensible. Tous ces slogans sont bien louables et tout cela est bien beau sur le papier. Mais dans les faits, l’Etat tunisien a-t-il aujourd’hui les moyens de garantir tout cela à très court terme sans passer, nécessairement et dans l’immédiat, par une politique d’austérité que les citoyens seront les premiers à supporter ? C’est la question à des milliards de dinars !

S’il est très difficile d’y répondre, il faut au moins reconnaitre que ceux qui défendent cette loi ont au moins le mérite de présenter des arguments solides. Le spectre d’expériences internationales terrifiantes est trop proche pour que l’on prenne le risque de s’y engouffrer.

Les députés de l’ARP, comme toujours, préfèrent reculer afin de n’assumer aucune responsabilité. Tirer sur le gouvernement pour des dispositions dont ils sont, en partie, responsables, est tout simplement lâche mais tout aussi prévisible.

Décembre, les élus de l’ARP votent ou participent au vote, d’un texte de loi. Ils viennent le dénoncer en janvier. Comme alternatives, l’opposition tunisienne verse dans les slogans populistes, trop faciles à formuler et sans même en assumer les conséquences. On préfère se retirer du gouvernement ou attiser la colère, bien légitime, des citoyens que de jouer pleinement son rôle. Tout cela pour camoufler le fait que, eux-non plus, n’ont pas de meilleures alternatives à proposer. De quoi répondre donc à cette fameuse question…

 

Face à la situation actuelle, toutes les décisions concrètes et effectives sont douloureuses. Encore plus douloureuses, celles qui se détacheront de tout calcul politique afin de privilégier l’intérêt national. Intérêt national encore plus illusoire lorsque l’on sait que les élections pointent leur nez et que plusieurs affutent leurs discours au moyen de slogans toujours aussi populistes et toujours aussi peu constructifs…

09/01/2018 | 15:59
4 min
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Commentaires (11)

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JOHN WAYNE
| 10-01-2018 14:49
POURQUOI LES MEDECINS TUNISIENS SONT DES MINABLES

PUBLIE LE 9 AVRIL 2012 SUR BUSINESS NEWS

Il eut un temps ou comme pour la profession d'avocat, celle de médecin en Tunisie symbolisait un nationalisme profond allié a un humanisme touchant.
Qui n'a pas rencontré pendant le protectorat, ces médecins Tunisiens généreux, cultivés, et nationalistes, et dont les soins étaient gratuits pour les pauvres du quartier.
Ces hommes qui assis derrière leurs bureaux qui sentaient le chloroforme, semblaient toujours pris par leur noble profession et perpétuellement préoccupés, mais qui vous accordait parfois un juste et bref regard derrière leurs binocles, eux qui souvent arboraient une fine moustache et de hautes et majestueuses chechias turques.
Mes souvenirs de jeune nationaliste sont riches en images de bureaux de médecins dont les salles d'attentes humides étaient bondées de pauvres patients tuberculeux, emmitouflés de burnous et dont les toux résonnaient dans les couloirs. Ces mêmes patients que l'on n'osait trop approcher car les rumeurs en faisaient quelque part des hommes condamnés.
Mon enfance est également pleine de ces vieux amis de quartier qui marchaient dans ces rues sombres et insalubres de la Medina le matin, et dont les toux et les crachats marquaient ces hivers aux courants d'air froids et impitoyables.
Ou sont aujourd'hui ces Frédérique Chopin qui ne manquaient jamais de me dire bonjour de leur voix rauques?
Probablement sous une tombe au Jellaz dont le ciment de mauvaise qualité est fragmenté et envahi d'orties et de pissenlits. Une tombe oubliée comme celles de nos vrais martyrs de la Tunisie nationaliste, et qui n'a pas vu l'ombre d'un visiteur depuis des décennies.
Le jour de la nouvelle de l'assassinat de Abderrahmane Mami résonne encore à mon esprit. Un médecin Tunisien abattu comme un chien par une rafale de fusil mitrailleur MAT, cette arme célèbre de la vengeance des colons Français.
La main rouge pensait qu'en tuant nos intellectuels, elle tuerait notre mouvement pour l'indépendance. Elle s'est trompée.

CET ARTICLE EST DEDIEE A L'INTELLIGENSIA DE LA REVOLUTION TUNISIENNE DE LA CIA ET DU MOSSAD, ET EN PARTICULIER AUX MEDECINS TUNISIENS, CETTE RACAILLE ET CES CHARLATANS QUI ONT PARTICIPE A LA PROPAGANDE MENANT AU DEPART DU GENERAL ZINE EL ABIDINE BEN ALI, ENCERCLE PAR LES BLINDES DE L'ARMEE COMMANDITEE PAR L'AMBASSADE DES ETATS UNIS A TUNIS.

F.M. Alias JOHN WAYNE
Diplômé d'Histoire et de Sciences Politiques de l'Université Paris-Sorbonne.
Ancien Fonctionnaire aux Ministères des Affaires Etrangères et de l'Intérieur Tunisiens des gouvernements d'Habib Bourguiba et de Zine El Abidine Ben Ali.
Diplomate de carrière et spécialiste de la sécurité et du renseignement.

Zohra
| 10-01-2018 14:29
https://www.facebook.com/Carthage.News24/videos/1530321410355684/

Zohra
| 10-01-2018 14:11
Bonjour cher Monsieur,

Absolument pas les arabes il leur faut effalga et encore.

https://m.youtube.com/watch?feature=share&v=MtSemLPtHlQ

Rabi ykhader elkhir

Mohamed 1
| 10-01-2018 13:30
La vraie question est: sommes-nous mûrs pour la démocratie?
7 ans après l'instauration de la démocratie, les habitants des pays de l'Amérique du Sud et de l'Europe de l'Est n'ont jamais fait subir à leurs pays ces sabotages et ces rapines.
Alors qu'auparavant, ces pays ont eu à subir des situations dictatoriales autrement pires que les nôtres.
7 ans après, ces mêmes pays n'ont pas gonflé leur fonction publique et n'ont pas multiplié par 2 le nombre des fonctionnaires atteints après un exercice de 60 ans.
Leurs dirigeants, vrais démocrates, n'ont pas installé le terrorisme dans les montagnes ni institué une "milice de défense de la révolution": ils ont suivi le vrai chemin de la démocratie.
Elément fondamental: la Justice, l'un des piliers de base de la démocratie, celle qui ferait oublier au citoyen d'un pays démocratique sa condition précaire si seulement cette justice était présente. Dans quelle état est-elle aujourd'hui ? A-t-on tout fait pour que le Justice règne, concernant soit le citoyen ordinaire, soit le gros poisson ?
Sans Justice, la démocratie s'écroulerait en Europe, aux USA ou au Japon.
Bref, la démocratie, elle a ses règles et elle a ses réalités aussi. La matière première doit être mûre.
Sans ces réalités, point de démocratie. Ca devient le chaos.

Helios
| 10-01-2018 13:11
Au lieu d'oeuvrer pour la stabilité et les plans d'investissements dans les régions, les gouvernants actuels et les députés font des discours de sourds et populistes et dérivent des actions de fonds de développement des régions prioritaires, le redressement du dinar, le rétablissement des pouvoirs d'achats des tunisiens. Tous ces perturbations ne sont pas bon pour un pays comme la Tunisie, qui a été dans un temps la vitrine économique moderne des pays arabes et un modèle dans la région.

déja-vu
| 10-01-2018 11:21
Les citoyens/citoyennes d'autre pays ont accepté de faire des sacrifices car ils/elles avaient confiance que des gouvernements integres et des législations rigoureuses empêcheraient toutes malversations et pillage.

C'est cette confiance que le baratin interminable et l'opulence soudaine et effrontée des incompétents a fait totalement disparaître chez le citoyen ordinaire à qui on propose de se saigner à blanc pour gonfler davantage les comptes de ceux qui prêchent l'austérité et s'octroient primes, augmentations et autres avantages à faire pâlir d'envie aristocraties et autres noblesses...
Et
Que les va-nu-pieds bouffent des biscuits, sacrebleu!

Foufou2
| 10-01-2018 08:38
est toujours possible mais....elle ne s'ouvre qu'aux audacieux.Ceux qui gouvernent la Tunisie sont là pour défendre leurs maîtres ,leurs bienfaiteurs,leurs commanditaires.Avec la politique(???) actuelle,la mort du pays et des citoyens est bien programmée.C'est très dur de s'opposer à l'ordre mondial mais il y a des expériences au niveau mondial très douloureuses au départ,mais qui ont fini par réussir.Je n'y crois pas trop sachant le mode de raisonnement du Tunisien au gouvernement depuis 60 ans.Servir et se servir ,c'est le slogan .Néanmoins,il n'y a plus grand'chose à perdre au vu de la situation actuelle.Quand tu empruntes pour payer les salaires,la faillite est au coin de la rue.C'est une loi économique.Une faillite individuelle ou une faillite de l'Eta,quelle différence?Aucune ....
Reste que les audacieux peuvent relever ce pays.Oseraient-ils s'opposer à leurs maîtres,France,USA,Allemagne,Italie,EAU;
Qatar;Arabie Saoudite....Pillage des richesses(eh oui ,elles existent bien,malgré tout) +prêts FMI-Banque Mondiale pour asseoir la dépendance,voici le cocktail qui mène le pays vers la catastrophe.Ceux qui gouvernent oseraient-ils changer de cap?Oseraient-ils changer de politique?Moi,je leur conseille simplement de déclarer la faillite de l'Etat et de renégocier le remboursement de la dette de manière à ce que tout dollar qui rentre soit dirigé vers l'investissement.Moratoire de 5 ans +investissements +richesses du pays pour relancer la machine.Sans ce changement de paradigme,la Tunisie n'existera plus telle qu'on l'a connue d'ici quelques années.C'est une vérité,c'est un dogme,c'est mathématique.Les dirigeants actuels ont oublié que le monde de 2018 ne ressemble en rien au monde de 1980 .Marche ou crève...à vous de choisir.
Certaines personnes feraient bien de lire et relire les expériences argentine ,Islandaise ou,actuelle ,grecque.A eux de bien choisir....

Un tunisien
| 10-01-2018 08:13
On ne sait plus ce qui va se passer, mais ce qui est sûr, c'est le grand retour des terroristes!

Merci ya bajbouj pour ta coalition avec nahdha: tu t'es fait avoir!

Jilani
| 09-01-2018 20:43
Un président de 93 ans qui pousse son fils et cherche l'intérêt de sa famille et sa mafia. Des islamistes qui prennent en otage les Tunisiens et les menacent de guerre civile s'ils ne les font pas élire. Un gouverneur de bct de plus de 80 ans qui s'en fout de l'économie du pays. Un président de l'ARP plus de 80 ans mou et inefficace. Des ministres hauts fonctionnaires députés impliqués avec un contrebandier Chafik jerraya. Les affaires d'assassinat de belaid brahmi naqdh traînent en longueur. Quelle image pour un pays geree

hakim
| 09-01-2018 17:26
Curieux et en même temps tellement classique de dénigrer l'opposition en la taxant de "populiste" alors qu'elle alerte de longue date sur l'injustice de cette loi de finances et que de plus, elle présente des alternatives(comme l'a fait au demeurant le FP). Curieux et tellement classique de présenter l'austérité comme incontournable (le tristement fameux : there is no alternative) alors que chacun sait que la lutte efficace contre la corruption rapporterait 2 points de PIB au pays, qu'une véritable réforme fiscale (incluant un impôt sur la fortune) permettrait d'améliorer la situation et que la lutte contre la contrebande qui paupérise le pays devrait être vraiment amplifiée au lieu d'étrangler les classes populaires et moyennes, qui n'en peuvent plus...Bref, oui Madame, l'opposition est dans son rôle et n'est nullement responsable des "casseurs" ni des bavures policières, oui Madame, il y a des alternatives à l'austérité, qu'en tant que journaliste vous devriez exposer et commenter au lieu de jouer à la porte-parole d'un gouvernement qui malheureusement (pour le pays) mais à l'évidence a échoué à améliorer la situation économique et sociale qui est la notre. Est-ce "populiste" que de dire tout cela ? En ce cas, permettez-moi de vous dire que je vous ai connu plus inspirée!