Je souhaiterais souligner l'impact extrêmement négatif de la dévaluation de notre monnaie sur
l'EVASION FISCALE DE MASSE,
le déficit des paiements courants
et la faiblesse de l'investissement productif.
Ces trois éléments jouent un rôle majeur dans les perspectives de résilience de notre économie
Notre pays se retrouve depuis PLUS DE 30 ANNÉES amputé d'une grande partie de ses recettes en devises en raison de la fuite des capitaux et de l'émergence d'un marché de change parallèle HORS DE CONTRÔLE, depuis 2005, et non pas, comme le pensent certains, depuis 2012.
Depuis 2013, suite au passage calamiteux de la maudite Troika, la BCT doit faire face à une explosion des dépenses liées au déficit de la balance commerciale et au service de la dette.
La fuite de capitaux représente un problème systémique vieux d'au moins 30 années : des investissements COLOSSAUX sont réalisés en Europe, en Afrique Subsaharienne, dans les pays du Golfe, voire en Amérique du Sud par le biais de la fuite de capitaux émanant de nos principaux hommes d'affaires.
Tous y participent, sans exception.
Ce phénomène est ÉTONNAMMENT PASSE SOUS SILENCE.
C'est POURTANT un des principaux facteurs qui ont freiné le développement de la Tunisie.
Depuis 1998, en moyenne, 950 millions de dollars par an quittent la Tunisie via des circuits illicites et très BIEN ORGANISES, par les plus hautes sphères de l'ETAT.
Il faut absolument se rendre compte qu'au fil de ces 30 dernières années le flux de capitaux ayant quitté illicitement le pays représente un montant hallucinant, inconnu par l'immense majorité des pauvres citoyens :
On évoque...130 OOO millions de Dinars !!!
C'est un fléau aux conséquences tragiques pour ce pauvre pays : un tout autre visage de la Tunisie, en termes de qualité des infrastructures, de PIB, de qualité d'éducation, de soins etc..., aurait pu se dessiner sans la mafia prédatrice de cette oligarchie économique et bureaucratique qui a détruit durablement notre potentiel de développement.
Entre 1970 et 2010, la Tunisie a perdu la somme de 38,9 milliards de dollars (33 milliards d'euros) en fuite de capitaux, soit presque le double de sa dette publique (21,6 milliards de dollars en 2010).
C'est ce qu'a révélé le rapport « Capital Flight from North African Countries » du PERI, l'institut de recherche sur l'économie politique de l'Université du Massachussetts.
Ce rapport évoque notamment le cas tunisien comme une « exception » dans la région, dans la mesure où durant le régime de Ben Ali, 33,9 milliards de dollars (28,7 milliards d'euros) ont quitté le pays, soit plus de 87 % de la fuite cumulée de capitaux enregistrée sur ces quatre décennies.
Durant le régime de Ben Ali, 33,9 milliards de dollars (28,7 milliards d'euros) ont quitté le pays, soit plus de 87 % de la fuite cumulée de capitaux enregistrée sur ces quatre décennies (AFP)
Selon le PERI, la fausse facturation des transactions commerciales internationales constitue l'un des principaux mécanismes de fuite de capitaux.
Cela se produit via la sous-facturation des exportations (en minimisant la quantité et les prix), dans le but de dissimuler les revenus réels et de maintenir la différence dans des comptes à l'étranger.
Autre procédé : la surfacturation des importations, qui permet aussi d'obtenir des devises supplémentaires auprès des autorités bancaires et de dissimuler la différence dans des comptes privés ou d'autres actifs.
Le montant de ces fausses facturations est estimé en comparant les statistiques d'importations et d'exportations déclarées par la Tunisie à celles de ses partenaires commerciaux.
Par exemple, les importations tunisiennes en provenance de France sont comparées aux exportations de la France vers la Tunisie pour la même catégorie de produits ou de services.
Le rapport indique une certaine accélération de la fuite des capitaux durant l'année 1984.
Pour l'expert en économie Jamel Aouididi, cette période correspond à la crise qui a secoué l'économie tunisienne avec une forte dévaluation du dinar ayant entraîné les émeutes du pain.
L'expert estime par ailleurs qu'il y a une forte corrélation entre la dévaluation monétaire et la fuite de capitaux : « Lorsqu'il y a une dévaluation, les gens cherchent à sauvegarder la valeur de leur argent en le transformant en devises. C'est ce qui se passe actuellement en Tunisie ».
Selon de récentes statistiques douanières, sur les 2,5 milliards de dinars (850 millions d'euros) de devises qui ont été déclarés aux frontières en 2016, uniquement 25 % ont intégré le système formel.
Autrement dit, trois-quarts des devises qui entrent dans le pays échappent aux canaux officiels de la Banque centrale et finissent dans le réseau de change parallèle.
L'État se retrouve ainsi privé de ressources essentielles pour assurer ses approvisionnements et honorer ses engagements envers ses bailleurs de fonds, au moment où il en le plus besoin.
le scénario argentin ou grec se confirme.