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Tribunes
La décennie qu'ils nous réservent...
19/02/2019 | 21:49
2 min
La décennie qu'ils nous réservent...

Par Taoufik Baccar *

 

Les chiffres sont maintenant connus de tous : le déficit du commerce extérieur pour l’année 2018 a atteint 19 milliards de dinars, ce qui signifie que le déficit des paiements courants sera pour la deuxième année consécutive à plus de 10% du PIB et plus proche de 11%. Un chiffre inédit que la Tunisie n’a jamais connu auparavant avec ce que cela signifie en termes d’endettement extérieur additionnel et de pressions sur le taux de change du dinar. Pour l’histoire, en 2009, le déficit du commerce extérieur était de 6 milliards de dinars et le déficit des paiements courants de 4%. Par ailleurs, quel que soit le niveau de croissance de 2019 et 2020, l’histoire retiendra que la Tunisie en aura connu sur la décennie 2011-2020 le plus faible, depuis cinq décennies.


La perte de nos équilibres financiers tant extérieurs qu’intérieurs et la croissance molle m’inquiètent, m’interpellent et m’amènent à me poser cette question simple : comment en si peu de temps, un pays classé en 2008, deuxième sur 140 juridictions dans la gestion de ses finances publiques, un pays classé en 2010, parmi les 40 juridictions du monde dont la situation financière extérieure est maîtrisée et qui pour cela, a même été sollicité par le FMI pour participer à un tour de table destiné à la mobilisation de financements en faveur d’un programme d’ajustement au profit d’un pays membre de cette institution, se permet-il de perdre complètement la maîtrise de ses équilibres ?

Une véritable « prouesse » que l’histoire de ce pays retiendra et qui fera certainement cas d’école sur le banc de nos Universités ! Le cas d’un pays qui a fait fi d’une expérience de vingt ans de gestion efficace de ses finances publiques, mais un pays qui a choisi de façon délibérée et passionnée, la rupture avec le passé, le cas d’un pays qui souffre de la maladie la plus répandue chez les hommes politiques : l'amnésie.

 

Ceux qui s’activent aujourd’hui à conquérir ou reconquérir le pouvoir ou encore, à s’y maintenir, doivent se rappeler qu’ils ne reste de salut que dans une politique d’austérité et que la décennie qui s’annonce fera subir à nous tous, nos enfants en particulier, les conséquences des « folies » de celle qui s’achève.

 

Les problématiques d’équilibres financiers et les approches requises pour les traiter et infléchir ces tendances catastrophiques sont amplement détaillées dans la deuxième partie de mon récent livre « Le miroir et l’horizon : Rêver la Tunisie ». Des mesures sont proposées sur le front court terme et des stratégies sont proposées pour le moyen terme. Je n’y reviendrais pas dans ce statut.

 

*Taoufik Baccar est ancien gouverneur de la BCT et actuel président du Ciped

 
19/02/2019 | 21:49
2 min
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Commentaires (11)

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Mohamed TOUNSI
| 23-02-2019 19:45
Le Ministre tunisien auprès du chef du gouvernement chargé des Grandes réformes n a pas bougé depuis 2011 suivez mon regard.
Juste une analogie avec le foot, Monaco qui était en déperdition avec le nouvel entraîneur Thierry Henri, il a suffit de changer d entraîneur qu ils ont renoués avec les victoires. Qui n est pas d'accord ?

TATA
| 20-02-2019 21:54
Les relations entre taux d'intérêt, taux d'épargne et taux d'investissement sont beaucoup plus complexes que l'on pense! Le taux d'investissement et l'efficacité marginale du capital sont en particulier fonction:
-des capacités nationales d'entreprendre (publiques et privées)
-des perspectives politiques
-de la disponibilité de main-d'oeuvre qualifiée.
-de la culture salariale
-de l'absentéisme
-de la conscience professionnelle,
-de l'initiative
-de la qualité du travail.
-de traitement de la main-d'?uvre.
-de la productivité
-de l'approvisionnement en matières premières,
-de la fiabilité des moyens de transport,
-des sources énergétiques.
-du stockage et de la commercialisation.
-de la logistique
-etc., etc., etc.
==>

Il suffit de reprendre l'exemple de la politique socio-économique de Mr. Essid du temps du de notre ex-troïka. Oui, , Mr. Essid a fait baisser le taux directeur de 5% à 3.5%; il a fait baisser l'impôt sur les sociétés de 30% à 25%, il a injecté 10 milliards d'euros (en vérité même beaucoup plus, indirectement) dans notre système bancaire oligarque (recapitalisation), il a fait baisser le prix du carburant, il a fait baisser La taxe sur les dividendes et il a facilité la sortie/exportation de nos capitaux, et ceci afin de motiver nos entrepreneurs à investir, mais rien de cela! ===> Oui, Il est temps d'adapter notre politique monétaire à la mentalité de notre oligarchie entrepreneuse et de nos hommes d'affaires! Il faut comprendre enfin que les relations entre taux d'intérêt, taux d'épargne et taux d'investissement sont beaucoup plus complexes que l'on pense!


Les Solutions existent, il faut savoir seulement les trouver.

Bonne soirée

Hermes
| 20-02-2019 20:53
On vous a connu minstre à l'époque de celui qui avant de déguerpir, vous étiez nul!!! En ce moment, vous êtes arriviste grâce au peuple tolérant, ainsi de la machine de nida tounes qui le pétri pour devenir malléable.
Mince.

momo
| 20-02-2019 17:17
Je retiens de votre analyse la pire catastrophe économique tunisienne depuis des décennies ,c'est un exploit extraordinaire ,historique réalisé a peine pendant 8 ans ,les islamistes peuvent être fiers de cet exploit ,quel bande d'incapable .

G&G
| 20-02-2019 10:20
Allez faire un tour du coté du lac avant de rédiger vos notes.
Le développement est à deux vitesses et vous en êtes responsable

DHEJ
| 20-02-2019 10:03
Ou comment l'ancien a affecté le nouveau?!

Mais de quel PIB tu parles?

D'ailleurs combien de retraites tu touches?

le connaisseur
| 20-02-2019 09:30
c'est pas étonnant c'est un raisonnement d'un grand patron et un grand financier qui a connu la Tunisie je dois que le respecter et le saluer merci monsieur le ministre et bravo.

jolibrunette
| 20-02-2019 08:23
arrêtez de vous foutre du tunisien.....il y a des milliardaires qui circulent dans le pays en étalant leur bien être aux yeux de tous avec arrogance...( voitures bling bling...soirées rocamborlesques, villas de rêves..et j'en passe)
vous dites que la balance est déficitaire, évidemment...puisque l'argent est dans les poches de ces mafieux.
alors ...au lieu de gaspillez votre salive à pronostiquer le pire...
allez cherchez l'argent là où il circule.......

MFH
| 20-02-2019 08:20
Austérité suppose blocage des prix et des salaires, interdiction d'importer les biens de consommation courantes non nécessaires et de luxe, produire plus pour augmenter la rentabilité et bien d'autres mesures à mettre en place, qui pour le moment semblent difficile à adopter.
Les deux principaux freins qui empêchent l'entame d'une politique d'austérité résident dans les positions à cet égard d'Ennahdha et de l'UGTT. Ennahdha qui gouverneme de fait ,via l'ARP, sans pour autant être responsable de quoique ce soit- l'accord de Paris entre le gourou et BCE oblige- et l'UGTT qui n'arrive pas ,ou ne veut pas , comprendre le phénomène de corrélation entre les salaires et les prix en cas d'augmentation.
'?tre austère c'est renoncer à certains avantages'? travailler davantage et avec sérieux, se dire avec soi-même plusieurs fois par jour, qu'est-ce que je peux donner à mon pays.... Tout est possible si Ennahdha et l'UGTT en conviennent.

Lion
| 19-02-2019 23:38
Quand on laisse le pays aux ignorants traitres et prisonniers le résultat de la décennie n'est pas surprenante et des décennies futures transformeraient le pays en yemen, soumal et équivalent.
Ye hassra ala rjel tounes