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La débâcle de Nidaa, bouée de sauvetage pour le pays
08/12/2018 | 14:17
2 min
La débâcle de Nidaa, bouée de sauvetage pour le pays

 

Par Karim Baklouti Barketallah*

 

Incapable de gérer sa victoire de 2014 et constituer un parti capable de gouverner le pays, Nidaa a dû faire bien davantage qu’une alliance avec Ennahdha, provoquant en cela un double échec :

- le morcellement du parti du président de la République qui est devenu un nid où couvaient beaucoup de personnes qui n’avaient absolument rien à voir avec Nidaa et qui avaient surtout maille avec la justice ;

- l’affaiblissement du processus démocratique qui n’a pu se construire convenablement puisque les deux partis gagnants qui se devaient d’être des partis adversaires et forces de propositions, ont préféré étouffer les affaires les uns des autres au détriment d’un pays dont l’économie suffoquait déjà par suite d’une gestion calamiteuse de la troïka.

 

Aujourd’hui, nous assistons, hélas, à un Nidaa qui a perdu l’ensemble de ses échéances électorales, en Allemagne ou les municipales, ainsi que plus du tiers de son groupe parlementaire ; et un parti Islamiste bien structuré, aux compétences certes toujours médiocres mais qui politiquement sont arrivés à s’en sortir à merveille

S’il est en effet ridicule de dresser à nouveau le drapeau de la peur d’Ennahdha aux prochaines élections, il n’en demeure pas moins, puisque Nidaa risquant une forte raclée aux législatives prochaines, que nous risquons de faire une croix sur notre démocratie naissante puisque Ennahdha pourrait jouer cavalier seul.

 

Est-ce pour autant qu’il faudra jeter l’éponge avant même de jouer ? Absolument pas ! Ce qui avait fait rêver les Tunisiens pour les élections de 2014, c’est une Tunisie libérée de la troïka, une Tunisie prospère et libre. Ce qui avait fait rêver les Tunisiens c’est aussi un casting qui avait réussi à se mettre en place.

L’objectif essentiel de l’après 2019, c’est de sortir le pays de l’impasse économique dans laquelle il se débat, et d’avoir enfin une équipe dirigeante ainsi qu’un parlement qui cassent avec la médiocrité à laquelle nous assistons depuis 2011.

 

Cette alternative est en train de se créer autour de Youssef Chahed et un noyau de députés. Mais pas seulement. Dans ce groupe, nous trouvons des gens qui ont fait leurs preuves dans la gestion des affaires de l’Etat, à l’image de Selim Azzabi et un groupe de ministres.

Mais pas seulement encore une fois. Puisque les relais aussi se sont frottés aux difficultés de la gouvernance locale, que ce soit des maires, des gouverneurs et bien d’autres commis de l’Etat

Mais pas seulement. Puisque dans ce groupe, nous trouvons toute une génération qui était là pendant la campagne de 2014, derrière les rideaux, une génération de jeunes aux idées nouvelles et qui aujourd’hui sont prêts à mettre en exécution leurs idées. C’est dire que ce projet a déjà tous les atouts de la réussite. La sauce pourrait bien prendre. On en a besoin. Le pays en a fortement besoin.

08/12/2018 | 14:17
2 min
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Commentaires (13)

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Zut et Flûte
| 10-12-2018 06:18
."Haya tawa bouss khouk".

BCE avait réussi à réunir au sein d'une même famille politique NT tout ceux voulant faire barrage au parti dominant de l'époque:Ennahdha;
NT (NE Non-Ennahdha) en sortit vainqueur ,victorieux aux législatives....
Par la suite,nombreux furent les Barons,ayant préféré déserter pour lancer leur propre parti,pressés à cause d'un EGO probablement surdimensionné d'être Calife à la place du Calife;

Sont-ils seulement conscients qu'ils sont en train de répéter les mêmes erreurs ouvrant ainsi un BOULEVARD à Ennahdha aux prochaines élections?

Même YC dénonça publiquement la volonté de mainmise du fils du président sur le parti,quand
l'a t'il fait? Le jour où le RAPPORT de FORCE lui sembla favorable,lui chef du gouvernement,à prononcer publiquement le patronyme présidentiel;
Ce jour-là un Mythe venait de tomber aux yeux du peuple,ce qui mit dans une colère noire le Président de la République qui avait tout de suite saisi "l'étendue des dégâts",lui qui 7 ans auparavant,avait lors de son discours d'investiture frappé fort d'emblée,puisque le premier homme politique ,alors venant d'être nommé PM, qui avait fait tomber le mythe Ben Ali aux yeux du
Peuple,en le qualifiant de déserteur avec son fameux:
"Zerta";

Alors un conseil aux jeunes
Pousses issus de NT:MM,YC,SA et j'en passe,ne soyez pas si pressé,ne vous brûlez pas les ailes,en politique,tout vient à point pour qui sait attendre,vous trouvez que HCE agissait en cavalier seul,ouech bih vous auriez pu unis et par des voies démocratiques le disqualifier avec la tenue d'un congrès;

Comment prétendre remporter des élections à l'échelle nationale si on rebrousse chemin,si on démissionne à la première difficulté,rencontrée au sein de son propre parti?

"Hayè tawa,bouss khouk".

mansour
| 09-12-2018 15:07
pour les lobbys religieux,économique et politique ça sera le même gouvernement après les élections de 2019

Faouzi38
| 09-12-2018 15:04
Youcef Chahed me fait penser à BCE lors des accord de Paris et sont parti me fait penser à Nida Tounes,
Après les élections de 2019 Youcef Chahed et les islamistes vont être obligé de gouverné ensemble est la Tunisie est partie pour cinq ans d'hospitalisation de la société

Zut et Flûte
| 09-12-2018 13:47
Que signifie ce "papillonnage politique"?

Comment est-il possible maintenant que l'enfant de 7 ans se tient debout et se met à marcher qu'il se mette à courir dans tous les sens sans que personne ne le rappelle à l'ordre?
Je ne suis pas Juriste de formation mais le bon sens nos appelle à nous interroger;
Il m'a semblé que lors des législatives et comme dans tous les pays démocratiques,les partis occupent chacun un certain nombre de sièges dans l'assemblée pour une durée de mandat bien définie qui est de 5 ans;Autrement dit et au cours d'une même législature, le nombre de sièges occupé par un parti devant être constant (sinon que signifierait un quinquennat?),la démission d'un élu ne devant pas signifier la perte du siège par le parti ,les moyens de trouver son remplaçant issu du même parti devant être nombreux;

Je comparerai cette nouvelle composition de l'assemblée et son nouveau remodelage à ce qui s'est passé en Novembre 2012 lorsque l'AC se permit une rallonge de plus de deux ans sur le mandat initial que lui avait conféré le bon peuple;
Il y a donc eu soit un défaut Constitutionnel soit un défaut d'application et il est curieux que cela ait pu passer ainsi*...

Serait-ce comme disait l'autre (voir mon post plus bas) que c'est le rapport de forces qui fait la loi en Tunisie au détriment des lois constitutionnelles auquel cas "Méskina Tounès"?
Un président de la République élu au suffrage universel serait-il si démuni en leviers de commande (lui qui est garant de la Constitution) au point d'en arriver à user à son tour des mêmes pratiques (ce qui serait bien que cela soit malheureux pour les Tunisiens, de bonne guerre) et renflouer son parti qui lui permit d'arriver en tête et devant sa fonte comme neige au soleil de tous les membres d'un autre parti,celui-ci s'étant lui même auto-phagocyté au passage?

Où sont les Juristes?où sont les journalistes?où sont les hommes politiques capables de relever encore une fois le défi et de remettre le train sur les rails?

"La Patrie avant les Partis" était un mot de Bourguiba et qui repris à son compte par notre président en exercice (d'après ses propres dires à propos de la fameuse réunion de Paris avec RG) avait permis au train tunisien après une année funeste qui connut deux assassinats politiques,et deux camps opposés au bord de l'affrontement (camp du Bardo et celui de la Kasbah) de retrouver le chemin du salut.

Aujourd'hui et plus que jamais ,c'est le chemin de la CONFIANCE que le Tunisien veut retrouver....

*Ti hiyè hatè fél koura el mahnounè (si on peut parler de foot devant le spectacle dégradant des stades en Tunisie),thèmè période mouâyénè lél transferts,en dehors de laquelle kol wéhéd ichéd blasstou ouè éllè el banc.

Rationnel
| 09-12-2018 12:50
Le Nidaa est mort, vive le Nidaa.
"des gens qui ont fait leurs preuves dans la gestion des affaires de l'Etat, à l'image de Selim Azzabi", la seule fois ou j'ai entendu de Slim Azzabi lors de son illustre passage comme conseiller de BCE c'est lors du passage de la loi pour l'immunité pour les corrompus de l'ancien régime. C'est le seul projet qui a fait sortir Azzabi de son silence et de son bureau. Il a réussit a faire passer cette loi en déployant une stratégie de communication relativement sophistiquée avec des "talking points", du lobbying etc. Donc la seule cause qui a pu motiver Azzabi était la protection des corrompus. L'un des freins aux développement du pays est la corruption et le manque de confiance dans les rouages de l'état et le manque de confiance autres citoyens, la montée d' Azzabi et le succès de Chahed est une garantie du maintien du statu quo ou pire. Chahed parle sans cesse de lutte contre la corruption sans pouvoir faire la moindre différence dans le sujet malgré tous les moyens de l'état et plus de deux ans d'efforts.

On voit que la boue de sauvetage ne viendra pas des partis politiques, ni d'Ennahdha dont le seul sourcil est le maximum d'argent et de dédommagements pour ses fidèles, ou Nidaa 1, ou 2 dont le seul soucis est le maintien des privilèges pour les rentiers et la grande bourgeoisie qui le supporte ou les autres partis qui ne sont que des projets personnels pour la gloire de leur chef respectif (M. Marzouk, Jomaa, Marzouki). Puisque 70% ne comptent pas voter pour les prochaines élection, Chahed et Ennahdha vont réussir a contrôler le parlement avec moins de 10% du vote populaire mais ça sera un gouvernement sans mandat populaire et non représentatif de la population.

Les citoyens doivent compter sur leurs propres moyens pour sortir de la crise.

Zut et Flûte
| 09-12-2018 11:56
Il est curieux que personne n'avait relevé et pointé du doigt une grosse CONTRADICTION politique faite par RG;

Lorsqu'il avait carrément demandé à YC de s'engager publiquement à ne pas se présenter aux prochaines présidentielles s'il voulait rester à la tête du gouvernement;Au nom de quoi?

Si la chose a été rendue possible avec le gouvernement intérimaire de M. Jemâa à l'époque,cela n'est tout simplement plus possible en vertu de la Constitution de cette II ème République*.

Je pense qu'il y eut encore une fois un dérapage au niveau de la gestion politique aux plus hauts sommets de l'Etat;
Et encore une fois,j'aurai tendance à faire plutôt faire porter le chapeau à RG plutôt qu'à BCE,pourquoi?
Le train a été une première fois remis sur les rails in-extremis après que RG ait à la suite de l'arrivée en tête de son parti en 2011,revendiqué,à l'instar des pays démocratiques (il avait cité la GB qu'il connaissait bien),le leadership (encore une fois comme il s'agissait de législatives) et non le CONSENSUS qu'il dut (et c'est là que je dois reconnaître son grand sens politique)
accepter (Egypte de Sissi oblige et évènements en Tunisie) même à contre-coeur.

Et lorsqu'il y eut de vraies législatives fin 2014 et que son second parti était arrivé second derrière NT,le voilà en train de dire à qui veut l'entendre que la Tunisie n'était pas encore tout à fait mûre et qu'il fallait poursuivre en consensus;

N'y a t'il pas là contradiction?
On a vu de quel consensus il parlait avec son parti arrivé en tête d'élections (non législatives),imaginez alors son mode opératoire si son parti arrivait en tête,cette fois-ci des législatives!

Il faut reconnaître la force politique de RG,qui après "mè rawèm" MBJ et MM avec la Troîka défunte,il a pu "irawém" de la même manière YC à un tel point que le parti arrivé en tête et dont était issu le chef du gouvernement a pu imploser de l'intérieur.

*C'est la différence fondamentale qui existe entre nos deux grands hommes politiques dirigeant l'Etat actuellement (du moins en nombre de sympathisants),BCE en homme de Droit parle au nom de la Constitution alors que RG parle (dixit:de "rapport de force existant").

Sadok Kenani
| 09-12-2018 10:47
Le Nida aurait perdu l'ensemble de ses échéances électorales..! J'ai beau faire redéfiler le calendrier,je n'en ai dénombré que les Municipales..c'est comme á la pêche,BCE a brassé tellement large qu'il s'est avéré que Nida Tounes ne fut finalement que la rencontre du bien et du mal,il nous a été donné d'apprécier certains figures qui méritaient tout le respect pendant que d'autres ne provoquaient que dégoût et rejet..Á ce jour aucune personne n'est en mesure de connaître la raison qui aurait poussé BCE á composer avec les Islamistes par contre tout un chacun est éc'?uré par l'attitude du Président vis à vis des opposants à son fils qui aura coulé le Parti..qu'en sera-il en 2019..?Les Tunisiens sont déjà édifiés sur les intentions du Chef du Gouvernement,non point garder un certain cap porteur au plan économique et social jusqu'aux prochaines échéances électorales mais se cramponner coûte que coûte à son poste,il aura ratissé'large sans aucune pudeur dans les rangs de certains Partis et avouons que ceux qui ont répondu tout de suite présents ce ne sont pas les plus estimés mais plutôt ceux qui mangent á tous les râteliers,pour le reste je n'ai pas relevé aucun nom de cette jeunesse triomphante dont parle l'auteur,citer un ex-Chef de Cabinet Présidentiel qui roule pour un Chef du Gouvernent en termes élogieux est tres degradant,quant aux autres compétences qui ont rejoint Youssef Chahed dans sa cavale,on rappellera que certains feront cause commune même avec le diable pour préserver leurs acquis,.n'est-ce pas Zohra Driss..je garde confiance que HCE soit poussé démocratiqement vers la sortie pour que le Nida retrouve un certain lustre,mais s'amarrer à ce train fou de Youssef Chahed il n'en sera jamais question,ni son Bilan économique et social encore moins sa méthode assez louche d'avancer ses pions ne plaident en sa faveur..

Zut et Flûte
| 09-12-2018 09:36
Le Mérite du Président en Exercice Béji Caied Essebssi était d'avoir la force et la vigilance d'esprit de rééquilibrer la scène politique tunisienne en créant un parti NT que j'appellerai plutôt NE (Non-Ennahdha,en ce sens que c'était dans cet esprit que les nouveaux sympathisants rejoignirent ce mouvement) au printemps 2013;

C'était de bonne guerre et devant le retard dans les délais pris par l'Assemblée constituante de l'époque dans les délais de livraison de la "marchandise" (Constitution&Préparation d'élections législatives et présidentielles),il faut dire que ce rééquilibrage était rendu nécessaire par la main-mise sur l'ensemble de l'appareil d'Etat du parti arrivé en tête (aidé il est vrai par le suivisme des deux suivants ) qui le confortèrent dans l'idée d'interpréter les résultats comme s'il s'agissait de "législatives" jusqu'à ce qu'ils se rendent à l'évidence,devant les "événements",qu'ils faisaient ainsi fausse route et que le CONSENSUS était nécessaire;

Revenons à l'article et plutôt que de parler de "débâcle" ou de "sauvetage",je dirai ceci:
Le nouveau-né (Octobre 2011 avec cette AC) a grandi et a aujourd'hui 7 ans et l'électeur tunisien en 2019 ne sera plus dupe:
Dupe de quoi?et bien d'être l'otage devant la liberté d'expression muselée en Tunisie Bourguibienne et Benalienne de ces chaînes étrangères où le Tunisien ébahi devant tant de liberté d'éloquence d'un Marzouki,Ghannouchi ou l'autre installé à Londres arrivèrent en tête du quarté avec notre Toubib national installé en tête de l'ANC .
La parole ayant été totalement libérée,le Tunisien ne pourra plus dire après les résultats de 2019:"Je ne savais pas" ou bien "on m'a trompé" ou bien "Je me suis fait avoir" ;
Quant à moi et à mon humble avis,que la Tunisie se dirige vers deux grands pôles est sain pour la future démocratie qui s'installe (on vit en République seulement depuis Janvier 2011,il est évident que la République de 30 ans de Bourguiba et celle de 23 ans n'en étaient pas une),à chacun de choisir son camp:un camp "conservateur" avec ce parti d'Ennahdha bien installé au sein de la population ou celui plus "moderniste" de NE,à charge pour celui-ci de se définir,de se rassembler et de présenter un front uni s'il veut avoir des chances quelconques de peser aux prochaines élections.

Aron
| 09-12-2018 08:48
Que Nidaa a implosé, ceci est regrettable et pernicieux pour le pays. En revanche, il faut réagir afin de s'opposer à une islamisation rampante et à une incompétence manifestement prouvée d'ennahdha et satellites. Que les partis modernistes s'unissent et que les compétences avérées sacrifient leurs égos respectifs pour une approche visionnaire et utile et patriote loin des rancunes et des vils calculs politiciens étroits.

Saf
| 08-12-2018 22:29
C 'est la seule alternative !! tous derrière 1 projet prometteur dirigé par 1 leader patriote qui donnera l 'espoir à tous les tunisiens toutes générations confondues !! Go go go et vite