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Chroniques
La BCT cible-t-elle réellement l'inflation ?
09/03/2017 | 15:59
4 min
 
 
 
Le Conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT) a décidé, lors de sa réunion du 2 mars 2017, de « maintenir inchangé son taux directeur ». Le communiqué n’a fournit aucune indication précise sur les raisons du maintien du taux directeur à 4,25%.  En tout cas, ce n’est pas l’examen d’un « rapport sur la gestion des réserves en devises durant 2016 et de la stratégie à adopter dans ce domaine au cours de 2017 », ni « le projet de circulaire aux banques portant sur les conditions générales de la mise en œuvre de la politique monétaire de la Banque centrale » qui éclairera les opérateurs économiques. Certes, l’institut d’émission a pris l’habitude depuis quelques temps d’être succinct dans ses communiqués puisqu’il les accompagnait d’une note de conjoncture à travers laquelle il suggérait les raisons de sa décision de maintenir inchangé son taux directeur. Or, la publication de cette note est devenue irrégulière. Dans ces conditions, il aurait été souhaitable que le Gouverneur de la BCT s’inspire de ces pairs européens qui tiennent systématiquement une rencontre avec les médias à l’issue de chaque réunion mensuelle du Conseil d’administration pour expliciter leurs choix de politique monétaire dans le cadre de son objectif de ciblage de l’inflation. Dernier exemple en date, la Banque centrale européenne (BCE) a publié un communiqué dans lequel l’autorité monétaire européenne indique avoir atteint son objectif de ciblage de l’inflation à 2% pour l’année 2016 dans la zone euro. 
 
 
Malheureusement, la BCT ne semble pas avoir eu d’objectif en la matière alors que sa mission fondamentale de ciblage de l’inflation l’y invite, sinon l’y oblige. Elle ne fournit aucun signal sur son objectif d’inflation. Sauf s’il s’agit de considérer que sa prévision d’inflation pour 2017 représente son objectif. Ce qui serait un comble. Dans sa dernière note sur « les évolutions économiques et monétaires et les perspectives à moyen terme », l’institut d’émission estime, en effet, que la moyenne mensuelle de l’inflation a atteint 3,6% en 2016 et devrait atteindre 4,7%.  Serait-ce là l’objectif d’inflation de la BCT ? La gardienne du temple de la lutte contre l’inflation aurait-elle décidé, ainsi, de laisser filer les prix sans réagir ? Pour sa défense, la BCT indique qu’elle n’a pas totalement prise sur les facteurs de risques sur les perspectives d’évolution de l’inflation que sont notamment les cours internationaux des matières premières ou la hausse des salaires attendue dans le secteur ou bien les augmentations prévues des tarifs de l’électricité et du gaz, du prix de l’essence à la pompe, de l’élargissement de l’assiette de la TVA inscrite dans la loi de finances 2017 et de la hausse des droits de douane sur certains produits. Soit. 
 
 
Des indicateurs monétaires préoccupants
Cependant, il lui est hasardeux d’affirmer qu’ « il n’y a pas de pressions inflationnistes significatives d’origine monétaire ». La compilation de certaines données monétaires et financières suggère tout à fait le contraire. La masse de billets et monnaies en circulation (BMC) a dépassé les 10 milliards de dinars, un record historique. Le ratio BMC/PIB dépasse les 10%. Une situation qui n’est pas uniquement due, comme veut l’expliquer la BCT, à l’attrait du Tunisien pour le cash puisque la monnaie scripturale (chèque, effet,…) a enregistré la même tendance. Parallèlement, les opérations de politique monétaire ont également atteint leur plus haut historique. Le volume global de refinancement de la BCT dépasse les 8,5 milliards de dinars. Il est vrai que la démarche de l’autorité monétaire obéit à la logique de réduire la pression sur le taux moyen du marché monétaire afin de maintenir le coût du crédit, et particulièrement celui qui concerne l’investissement, relativement attractif. Sauf que, cela ne semble pas aller dans le bon sens. En effet, l’encours des crédits à court terme octroyés aux entreprises a enregistré, entre 2015 et 2016, une évolution plus rapide que l’encours des crédits à moyen et long termes. Plus encore, l’encours des crédits aux particuliers s’est envolé pour atteindre 20,4 milliards de dinars en 2016 contre 18,5 milliards en 2015. Le volume des crédits à la consommation accordés aux particuliers a presque triplé en 2016 par rapport à 2015, atteignant environ 1 000 MD contre un peu plus de 340 MD. Des crédits de consommation qui, pour une grande part, ont gonflé les importations et par voie de conséquence contribué au glissement du taux de change du dinar et alimenté une inflation importée.  
 
Cela étant, on peut légitimement se demander pourquoi l’autorité monétaire s’obstine encore à maintenir inchangé son taux directeur. Face à la surchauffe inflationniste née de la persistance des déficits jumeaux, budgétaire et de paiements courants, n’est-il pas temps pour la BCT de changer son fusil d’épaule dans le ciblage de l’inflation ?
 
09/03/2017 | 15:59
4 min
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Commentaires (11)

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Dr. Jamel Tazarki
| 11-03-2017 11:59
Je pars du fait que même un taux directeur à zéro, ou négatif (négatif ne fait pas de sens, mis à la limite faisable:)) ne pourrait pas motiver/inciter nos hommes d'affaires affairistes à investir! La preuve est la baisse du taux directeur en 2011 qui n'a rien changé à notre situation socio-économique!

Et à partir de ce fait je fais des propositions!

Jamel Tazarki

PS: Je voudrais rajouter que même les entreprises COFAT et COFICAB n'ont rien fait de grand pour la Tunisie. Oui, COFAT et COFICAB travaillent pour des sociétés allemandes et profitent d'un gain sur une différence de salaires qu'ils prennent à leurs employés tunisiens. Si les Allemands mettaient fin à leurs contrats avec la famille Elloumi, les entreprises COFAT et de COFICAB fermeraient du jour au lendemain! ===> C'est inimaginable que des entreprises comme COFAT et COFICAB n'ont fait aucun effort afin de survivre même après le départ des Allemands. Non, la famille Elloumi préfère faire de la politique et financer des partis politiques plutôt que de penser à un plan B, si les allemands décident de rapatrier leurs lieux de productions et leurs capitaux (comme c'est le cas des USA qui veulent rapatrier leurs entreprises, et c'est légitime).

Pour savoir plus sur COFAT et COFICAB, regardez sur Internet!

Dr. Jamel Tazarki
| 10-03-2017 12:46
3a) Je propose de-maintenir le taux directeur même à 6%, pour les raisons suivantes:
- Les placements des épargnants auprès des banques rapporteront beaucoup plus, ce qui doit inciter les Tunisiens à thésauriser plutôt qu'à consommer.
-Les banques oligarques en difficultés vont étouffer dans leurs créances toxiques, et à la limite disparaitre du marché monétaire tunisien.
-Les Tunisiens à l'étranger vont mettre leur épargne plutôt en Tunisie (vous savez pourquoi!)


3b) Ce qu'il faut faire encore:
-diminuer les volumes prêtés
-limiter l'importation tout en assurant l'autosuffisance en aliments vitaux pour tous les Tunisiens.
- Taxer la grande richesse privée (nos milliardaires et nos millionnaires) pour rembourser la dette publique

Dr. Jamel Tazarki
| 10-03-2017 12:23
Au mois d'août 2011 la BCT a baissé le taux directeur de 4% à 3,5% ==> On espérait que cette décision aller "contribuer à favoriser les conditions propices à la relance de l'investissement et à la reprise de l'activité économique". Rien de cela, notre situation socio-économique s'est dramatisée de plus en plus!



1) Mes hypothèses:
-Ça ne sert à rien de rendre l'argent moins cher pour un système bancaire en faillite qui s'endette afin de se maintenir artificiellement sur le marché
-Certains de nos hommes d'affaires affairistes et mafieux n'ont aucune intention d'investir, même si le taux directeur est à zéro, ou négatif! Ils préfèrent plutôt l'argent facile, la fraude fiscale et douanière.



2) Le plus important est de protéger/sauver l'épargne des Tunisiens qui se trouvent dans notre système bancaire!!!! Il faut agir avant la faillite totale de certaines de "nos" banques.



3) Je propose de-maintenir le taux directeur même à 6%, pour les raisons suivantes:
- Les placements des épargnants auprès des banques rapporteront beaucoup plus, ce qui doit inciter les Tunisiens à thésauriser plutôt qu'à consommer.
-Les banques oligarques en difficultés vont étouffer dans leurs créances toxiques, et à la limite disparaitre du marché monétaire tunisien.
-Les Tunisiens à l'étranger vont mettre leur épargne plutôt en Tunisie (vous savez pourquoi!)
- diminuer les volumes prêtés
-limiter l'importation tout en assurant l'autosuffisance en aliments vitaux pour tous les Tunisiens.
- Taxer la grande richesse privée (nos milliardaires et nos millionnaires) pour rembourser la dette publique


Jamel Tazarki

A tous ceux qui adorent le théâtre, le mariage de Figaro Acte I scène 1
https://www.youtube.com/watch?v=aecJeY8eS04

Dr. Jamel Tazarki
| 10-03-2017 12:21
4) Il faut se libérer de cette idée absurde de l'entrepreneur tunisien créateur qui serait le personnage central de notre développement économique, qui prendrait des risques pour créer de nouveaux produits et emplois et ne demandant qu'un peu de capital-risque et d'être libéré des charges fiscales. Une idée platonique que voudrait nous imposer l'UTICA. Même un taux directeur négatif ne pourrait pas motiver nos hommes d'affaires affairiste à investir. Le rêve de développement d'un Silicon Valley en Tunisie ne serait possible qu'avec l'intervention directe de l'État.

Il n'y a pas un seul homme d'affaire millionnaire/milliardaire en Tunisie dont les entreprises n'appartiennent pas en grande partie à des cartels internationaux. Même délice qui monopolise le marché laitier en Tunisie est à 50% française (avons-nous besoin de Danone afin de produire notre fromage et pasteuriser notre lait???) ! Au juste, on ne produit que très peu en Tunisie par nous même!

Il est temps de réviser les rôles respectifs de l'Etat et des firmes privées dans le processus du développement socio-économique de notre pays. Le véritable entrepreneur qui prend des risques a toujours été le pouvoir public en Tunisie. Il n'y aura pas d'amélioration socio-économique essentielle dans laquelle l'Etat tunisien ne joue pas le rôle moteur, non seulement comme entrepreneur mais aussi comme créateur de marché.

Les firmes privées tunisiennes exigent et obtiennent des baisses d'impôts et des dépenses publiques et privent ainsi l'Etat tunisien des moyens financiers de jouer son rôle d'entrepreneur dans des secteurs économiques indispensables pour la Tunisie où personne n'ose investir, elles assèchent ainsi les moyens de la source d'investissement de l'État sans pour autant apporter de remèdes à notre économie. L'action publique est irremplaçable en Tunisie. Et ça ne sert à rien de jouer avec la valeur du taux directeur afin de motiver nos hommes d'affaires affairistes à investir et de faire ainsi fonctionner notre économie' Il faut faire face à la réalité et l'accepter sinon on risque la faillite totale et le collapse socio-économique!

La seule chose que maitrisent nos hommes d'affaires affairistes est l'industrie touristique et avec la faillite de cet industrie tout un pays risque la faillite.

Non, Il nous faut une politique socio-économique/industrielle qui devrait redonner à l'intervention publique une place centrale, non comme correcteur des échecs de marché ou garant de la libre concurrence, mais comme entrepreneur dans des domaines où personne n'ose prendre le risque et comme créateur de marchés. Cela exige de ne plus financer les firmes tunisiennes privées passivement et indirectement avec des mécanismes ruineux.

Jamel Tazarki

Dr. Jamel Tazarki
| 10-03-2017 12:19
Je propose pour la Tunisie une solution pragmatique à la chinoise. En effet, le gouvernement chinois a créé une structure organisationnelle par laquelle il peut procéder en tant qu'actionnaire dans tous les grands projets économiques afin d'optimiser la gouvernance et de guider la modernisation. Même si ces sociétés par actions présentent des particularités d'entreprise privées (actionnaires, conseil d'administration, rapports annuels), le gouvernement chinois détient au départ toujours la majorité des actions et il exerce ainsi un contrôle solide sur l'activité de l'entreprise. La privatisation complète se fait quand l'entreprise fait des bénéfices. Le gouvernement chinois a ainsi créé plus que 4 millions d'entreprises privées. Ces entreprises emploient près de 120 millions de chinois. La chine fait pression sur les responsables des banques afin de permettre des prêts à des conditions avantagées aux nouvelles entreprises qui sont au début surveillées par les fonctionnaires des autorités chinoises. Ces prêts hors des conditions de marché ne sont accordés qu'aux entreprises rentables. Les entreprises non rentables n'ont plus le droit d'opérer ou d'investir car les règles du marché les forcent à arrêter leurs activités ou du moins de ne pas réaliser de nouveaux investissements. Lors de la privatisation complète des entreprises fonctionnantes, les banques reçoivent leur argent de nouveau. Le stock des créances est à plus de 1200 milliards de dollars. Les dirigeants chinois sont conscients de la fragilité de ces investissements. C'est pour cela que les banques chinoises reçoivent du budget de l'Etat. Le gouvernement chinois cherche aussi des capitaux privés, chinois et étranger afin de recapitaliser ses banques. Par contre l'Etat chinois (contrairement aux américains et aux européens) n'accorde pas de crédit hors conditions de marché (très faible taux d'intérêt) aux ménages et à la consommation. Les ménages chinois doivent préalablement épargner les sommes nécessaires pour l'achat d'une voiture ou d'un appartement. De même de nombreux produits d'assurance ne sont pas disponibles. Les ménages doivent également épargner pour se protéger contre les risques de la vie courante. On comprend ainsi pourquoi le taux d'épargne des ménages chinois est très élevé et d'ailleurs il ne cesse pas de croître. Le taux d'épargne des chinois est de 50% du BIP. Ce taux d'épargne contribue à l'investissement. Les banques d'Etat dirigent l'essentiel de l'épargne chinoise vers les entreprises. Ces prêts soutiennent la production et favorise l'investissement. Ce qui augmente le taux de croissance du PIB.


La question est comment assurer l'autosuffisance et la stabilité des prix dans un temps record. Pour cela, il suffit de transformer notre agriculture traditionnelle, en la dotant d'équipements et de techniques d'avant-garde. L'agriculture moderne nécessite des techniques avancées, des équipements de haute performance et des agriculteurs qualifiés. Il nous faut un haut rendement, une excellente qualité, une grande rentabilité et un bon écosystème. Le développement de la productivité agricole est un but primordial de la construction de la nouvelle Tunisie. Le mode de production agricole caractérisé par les systèmes d'irrigation classique et de labour traditionnel n'est plus suffisant afin de nourrir 13 Millions de Tunisien. Afin de développer une agriculture moderne, il est important de la transformer et la doter des techniques modernes de l'hydro-culture. Puis, il faut augmenter les investissements dans les régions rurales, soutenir financièrement les agriculteurs.

Parallèlement, il faut pratiquer des politiques économiques structurelles qui ont une action à long terme. Par exemple une politique industrielle comme l'encouragement de la production artificielle des engrais agricoles et de l'industrie chimique.

De même, je propose de déterminer les potentialités de notre pays et de mettre en oeuvre les projets correspondants. Nous privilégions lors de la réalisation de nos projets d'abord le savoir-faire et les compétences locales. Et pour combler les compétences manquantes, on va rechercher les personnes susceptibles d'être recrutées partout dans le monde. Il y a énormément d'ingénieurs et scientifiques sur le marché international qui pourraient nous aider, mais ils ont un prix. C'est toujours une question d'argent. Les Américains, les Chinois, les Allemands et tous les autres font pareils, ils captent les meilleurs scientifiques et les meilleures capacités du monde. Nous ne sommes pas encore au plus haut niveau, mais on veut l'être. Nous sommes juste sur le bord d'y arriver. C'est une question de temps et de choix politiques. On ne cherchera pas seulement à séduire les entreprises étrangères à investir dans notre pays mais nous définiront nos projets en fonction de nos besoins et on cherchera sur le marché international de travail les compétences manquantes et peu importe le prix que l'on aura à payer

Jamel Tazarki

déja-vu
| 10-03-2017 12:03
Il me semble que... J'espère me tromper

Puisqu'on on ne fait pas partie des signataires du traité de Lisbonne, c'est que c'est l'état qui fait appuyer trop la BCT sur la planche à billets pour créer de la monnaie de singe,faussement fiduciaire (la confiance n'y est plus) et scripturale (donc virtuelle et consistant essentiellement d'emprunts aux entreprises, citoyens et à l'état) à des fins politiques. Donc inflation. Les prix explosent.

Donc ce n'est pas le citoyen "improductif" qui est le problème, comme on essaye de nous faire croire.

Incapables de stimuler la création de richesses réelles, on imprime des... brouettes de monnaie...sans valeur pour donner un semblant de vie à une économie cliniquement défunte.

Si cela est vrai. C'est l'indépendance de la BCT des influences politiciennes qui pose problème.

N.Burma
| 10-03-2017 09:09
Sans être l'un des imams de la BCT et sans faire appel au Grand Mufti de la BCT qu'est l'indéboulonnable Chedly Ayari, on peut quand même admettre que la fatwa du Grand Mufti de fixer le taux directeur à 4.25 % n'est pas dénuée de tout bon sens dans la mesure où la BCT ajuste son taux directeur sur une projection de l'inflation dans le pays pour l'année en cours.
Cela dit, je comprends parfaitement le désarroi de HBC devant l'attitude stoïque de la BCT qui n'entend faire tout un ramdam autour d'une décimale sur un taux de prêt de l'argent aux opérateurs de tous ordres.
Comparaison n'est pas raison, la BCE, grosse Bertha germano-européenne, confrontée à toutes les attaques de pays européens qui sont en difficultés et qui accusent la BCEE de tous les maux, obligeant cette dernière à communiquer sur l'ampleur de la dette de ces pays qu'elle rachète sur le marché monétaire et que ce faisant, elle éponge en partie la dette de ces pays, chose que la BCT ne peut pas faire et pour cause, elle n'est pas membre de l'Union Européenne et encore moins membre de la BCE.
Pour autant, la BCT ne laisse pas filer le chaton inflationniste et elle a posé les limites à 4.25 % comme une évolution raisonnable du taux d'inflation générale pour les neufs prochains mois, sans pour autant nier qu'en terme de glissement statistique ce taux avoisinerait les 4.7 %, soit un différentiel de 0.5% c'est une marge acceptable dans un pays où les nuances se mesurent à la tonne.
Maintenant, la BCT n'a pas la possibilité de modifier le comportement des entreprises et des ménages à court terme, car la BCT à la différence des institutions politiques qui ne savent pas compter, la BCT sait de quoi elle parle.
Plutôt que de critiquer l'institution financière gardienne du dernier temple républicain, il faudrait peut-être aiguiser la critique sur les hommes et femmes politiques qui dépensent sans compter, qui importent sans tenir compte des capacités du pays, qui revendiquent comme si nous avions une économie allemande dynamique.
Revenir à la raison, c'est compter sur ses propres forces, c'est arrêter l'hémorragie des importations incontrôlées, c'est rechercher l'équilibre de gestion entre les recettes et les dépenses de l'Etat.
Après avoir fait le ménage dans toutes les administrations de l'Etat, dans toutes les entreprises privées, dans le contrôle du marché parallèle, alors la BCT dernière gardienne des finances de l'Etat, pourra à bon droit, réviser ses prévisions.

Tunisienne
| 10-03-2017 08:54



Bonjour Nestor,


Voilà que moi, venant d'une autre discipline que l'économie, je me mets au jargon économique le plus théorique, et que toi le spécialiste de l'économie, tu te mets à expliquer l'économie avec le langage le plus familier ! Remarquable pastiche !


Bonne journée !




DHEJ
| 09-03-2017 20:17
Pire la banque des banques?


N.Burma
| 09-03-2017 19:38
« Le problème n'est ni (essentiellement) de nature monétaire, ni ne peut être endigué (uniquement) par des politiques monétaires. Cette création de pouvoirs d'achats artificiels sur le court terme est le fait d'une pression exercée par les entreprises et les ménages pour constituer des possibilités de consommation immédiates, non contrebalancées par des créations de valeur, non stimulatrices de l'investissement (en ce qui concerne les entreprises dont beaucoup s'endettent à court terme pour honorer leurs engagements immédiats et à peine pour se maintenir, d'où un cercle vicieux intenable de surendettements qui comblent des surendettements) et non adossées sur une production/ productivité conséquente.
Ce (dys)fonctionnement faussé de bout en bout est maintenu par un système global de gouvernance (dans lequel la BCT est partie prenante) qui ferme les yeux, pour des raisons politiques, pour que le système ne s'effondre pas et pour maintenir la soutenabilité de certaines décisions politiques plus que discutables telles que les recrutements massifs dans la fonction publique. » Tunisienne



Chère Tunisienne,

Je vais procéder comme jadis Champollion lorsqu'il est arrivé à lire la pierre de Rosette et traduire le texte pharaonique en langage vernaculaire !

Ce n'est pas un problème de flouz et à supposer que se le soit un problème de fric, on ne pourrait pas le contrôler comme le robinet d'une baignoire par une politique aquatique qui n'existe pas.
En fait, cette création de pouvoir d'achat comme la création monétaire, ce sont en définitive ménages et entreprises, le nez sur le guidon, incapables de voir plus loin que le bout du nez, puisqu'il n'existe aucune orientation claire de sortie de crise.
On continue à consommer sans tenir compte qu'il faut créer une richesse équivalente à notre consommation. Dès qu'un dinar est crédité par la banque, sur notre compte, on s'empresse de découper ce dinar en fines tranches, en lamelles pour faire patienter les créancier à qui nous devons des tunes et puis sans qu'il soit question de mettre du beurre sur les épinards, on est obligé de soigner les gosses et de veiller à ce qu'ils aient le stricte minimum. Du coup, nous sommes pressurés plus que, dans un avion de Tunisair où personnel bord au bord de la crise de nerfs déclenche une furieuse partie de boxe non pour régler des comptes, mais pour évacuer cette pression pour un laps de temps.
Cette usine à gaz complétement disjonctée par une fausse gouvernance dans laquelle la BCT fait office d'imprimerie de faux billets, BCT frappée de cécité sur ordre de ses maîtres chanteurs, pour feindre de croire que tout va très bien madame la marquise, en pipant mot, sur tout ce qui fâche, notamment par la séparation, voire le divorce avec les dizaines de milliers de couples qui ont été mariés à l'Etat nu qui a fait croire qu'il était riche.

Bonne fin de soirée


PS
En première lecture de la chronique j'avais envie d'y répondre, mais ta prose est arrivée et je n'ai pas résisté au plaisir de te pasticher, c'est mon côté lycéen attardé !