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La bataille des soutiens : Le Front populaire, entre le marteau et l'enclume !
26/11/2014 | 19:59
4 min
La bataille des soutiens : Le Front populaire, entre le marteau et l'enclume !
La fresque est désormais diaphane. Deux candidats sont finalistes à la présidentielle et un second tour s’échafaude sous haute tension. Béji Caïd Essebsi et Moncef Marzouki se disputeront donc une finale à risques élevés, l’écart séparant les scores des deux candidats étant fragile. Une finale qui s’annonce tel un derby où chaque équipe mène une quête rude de soutien et cherche à rallier les troupes partisanes en vue d’affermir ses chances de remporter la finale.

Une réelle opération de séduction a marqué les premiers pas de cette finale. Le but étant de gratter dans les voix recueillies par d’autres candidats, en l’occurrence ceux faisant partie du top 5. Et Hamma Hamami, « Weld Echaâb » [le fils du peuple] en fait partie. Le candidat du Front Populaire a réussi à décrocher près de 8% des voix des électeurs. Une vague spontanée de sympathie et de solidarité de la dernière heure a fait lieu d’un véritable fer de lance pour Hamma Hammami. Une recette qui a fonctionné et donné ses fruits aguichant actuellement les deux finalistes : le report des voix des frontistes pour le second tour devient l’objet de toutes les convoitises et chaque bord fait, subtilement, du pied au Front Populaire.
Hamma Hammami, lors d’une sortie médiatique, a estimé que le Front populaire constitue la véritable troisième force politique du pays après Nidaa Tounes et Ennahdha. Bien que le parti de l’UPL de Slim Riahi est classé troisième aux élections législatives, Hamma Hammami le considère tel un phénomène éphémère à l’instar de celui d’Al Aridha, lors du scrutin de 2011. Appuyé par cette estimation, et s’agissant des éventuelles alliances du Front Populaire notamment avec Nidaa Tounes, M. Hammami a expliqué qu’il est encore tôt d’en parler. Selon ses dires, toute alliance devra être faite sur la base d’un minimum de programmes et de projets à réaliser en commun dans les différents domaines économiques, sociaux, sécuritaires, culturels, etc. Ainsi, les premières allures d’une alliance entre le Front populaire et Nidaa Tounes n’ont-elles pas encore pris forme. Entre temps, le scrutin présidentiel s’est tenu et a débouché sur un résultat tout du moins serré conduisant les deux finalistes à opter pour une stratégie basée sur la sollicitation des candidats en troisième et quatrième position en vue de profiter du report de leurs voix.

Pour l’heure, Hamma Hammami et son parti ne se sont pas encore prononcés quant au candidat à soutenir. Certains des cadres du Front populaire, dont Zied Lakhdar, ont affirmé que le parti ne soutiendra pas Moncef Marzouki lors du second tour de la présidentielle contrairement à ce qu’avait déclaré Adnène Manser directeur de campagne de ce dernier. M. Lakhdhar a souligné, par la même, que M. Marzouki est en train d’entrainer le pays dans des domaines qui font peur, notant que le discours de M. Manser le prouve bien, ne prédit rien de bon et ne permet pas de suivre le bon cap. Il semblerait, toutefois, qu’au sein du Front populaire, les positions divergent et ne s’accordent pas à l’unanimité.

Par ailleurs, les dirigeants du CPR, parti de Moncef Marzouki, ont commencé à faire les yeux doux au Front populaire. Alors qu’auparavant, ils contestaient certaines de ses positions politiques et ne se rejoignaient pas sur certains sujets brulants, Tarek Kahlaoui, à titre d’exemple, a tenu, il y a, de cela quelques jours un discours élogieux à l’égard du Front populaire et de Hamma Hammami en présence d’Ahmed Seddik. Un véritable retournement de veste qui s’impose telle une évidence. Il n’y a plus place, à présent, aux discordes « inutiles », c’est une véritable course contre la montre qui est engagée et tous les moyens sont bons pour justifier la fin.

De son côté, Béji Caïd Essebsi avait marqué des points auprès du Front populaire et de Hamma Hammami lors de la constitution du front du salut qui a joué alors fortement en sa faveur. Il ne sera pas bien difficile pour le camp de Caïd Essebsi que de gagner la sympathie des frontistes bien que certains points de divergence entre les deux demeurent relevés. Rien n’est encore joué. Et certaines langues évoquent d’éventuelles négociations entre Béji Caïd Essebsi et le parti du Front populaire pour discuter d’une sorte de « marché » à conclure : le soutien à la présidentielle contre des postes clés au prochain gouvernement ou encore au sein du nouveau Parlement. Il s’agit de transactions classiques qui se tiennent dans les plus grandes démocraties du monde. Rien d’anormal ou encore d’illégitime. De l’autre bord, Moncef Marzouki n’a rien à offrir concrètement au Front populaire pour solliciter son soutien à sa candidature. S’ajoute à cela les nombreuses divergences et discordances séparant, de grandes distances, les deux parties. Cependant, Moncef Marzouki n’a peut-être pas de cheveux blancs à se faire à ce niveau, car il semble compter davantage sur le soutien du mouvement islamiste Ennahdha, soutien dont il a déjà bénéficié à raison de 70% des électeurs au premier tour de l’élection présidentielle.

Le Front populaire a annoncé, lors d’une conférence de presse, que leur décision, quant au candidat qui bénéficiera de leur soutien, sera annoncée ce jeudi 27 novembre. Toutefois, et comme l’a expliqué l’un des cadres du Front populaire, le parti aura beau annoncer une position officielle et bien déterminée, cela ne signifiera pas pour autant que les bases ainsi que les sympathisants suivront la même démarche. Car, disent-ils au sein du Front populaire, « nos électeurs sont loin d’être des moutons de panurge ».

Nadya B’CHIR
26/11/2014 | 19:59
4 min
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Commentaires (16) Commenter
ya hamma
sss
| 01-12-2014 10:04
ya hamma ya hamma n'oubliez pas les martyrs ! vous avez tjrs pensé à la tunisie et aux tunisiens!
La trahison a un désormais un Nom: "HAMMA"
CONQUERANT
| 29-11-2014 16:34
Un vrai patriote ne tergiverse pas. Un véritable camarade de combat n'oublie pas si vite le sang versé par un compagnon de route nommé "Chokri BELAÏD".
Attitude honteuse et cynique de la part de quelqu'un qui, il y a à peine une semaine, se disait fils du peuple.
Le voilà, par son mutisme assourdissant, dans les bras des islamistes.....Livrant son pays aux mains expertes dans l'art de la dissimulation, l'intrigue et la compromission. En retardant ou en conditionnant son soutien ce piètre personnage tombe enfin le masque et se disqualifie aux yeux des Tunisiens.
Il espère quoi? Devenir un jour un conseiller occulte de MARZOUKI? Occuper la place laissée vacante par un certain Krichène??? Profiter des ors de la République en tant que subalterne à défaut d'en être le premier commis???
Ces questions demeureront sans doute à jamais sans réponse....En revanche, ce qu'il l'est moins c'est la disgrâce assurée auprès de Tunisiens bernés un moment par son discours lénifiant, trompeur et somme toute machiavélique.
Monsieur Hammami vous êtes un minable.....Je ne rajouterai pas une ligne, vous n'en êtes pas digne.
pour nadya b
khNeji
| 27-11-2014 17:28
je respecte votre analyse mais je vous assure que le FP n'est pas entre le marteau et l'enclume mais entre les mains de Mr BCS.
trancher
bajbouj
| 27-11-2014 15:40
hamma, tu dois trancher vite et soutenir bajbouj sinon tu sera concidéré comme traitre qui n'aime pas son pas. ta7ya tounes
On doit choisir le meilleur qui est BCE
Khazri Mongi
| 27-11-2014 14:54
La neutralité n'a pas de place car il faut choisir entre le 7ème siecle et le 21ème siecle c'est net et clair pour le Front Populaire donc Bajbouj et point à la ligne et vive la Tunisie
comme ils ont l'habitude...
khNeji
| 27-11-2014 12:35
je parie que leFP va s'aligner derrière le RCD recyclé car les leaders n'étaient jamais fidèles à leurs principes et ont tjs(depuis l'indépendance)collaborer avec les 2 anciens régimes.bref la gauche Tunisienne est profiteuse et trahit ses adhérant et leurs aspirations.
chokri belaid
santa
| 27-11-2014 11:00
pour c'est claire et simple, si vous consultez les vidéos où le martyr chokri s'exprime sur BCE et Nidaa qui le considère comme un danger énorme pour la tunisie, vous ne voterez jamais pour lui. allah yar7mak ya chokri, vous n'avez jamais accepter de vous aligner à côté de BCE.
HAMMAMI JOUE AVEC LE FEU ET SE DESHONORE
Bourguibiste nationaliste
| 27-11-2014 10:40
Dans les moments très délicats que nous traversons, et devant le grand risque mortel de l'élection du Tartour à la présidence (ce qui risquerait de plonger le pays dans l'anarchie), M. Hammami semble hésiter et ne veut pas se prononcer. Ce personnage médiocre joue avec le feu et risque de s'y brûler les mains à force de louvoyer de manière cynique et opportuniste. Les Tunisiens doivent savoir que ce personnage de pacotille a soutenu et défendu l'islamisme politique avant 2011 et surtout au lendemain de la révolte de janvier 2011. Il était un ardent partisan de l'islamisme politique. Comme d'autres représentants de la « gauche » qui s'est déshonoré, Hammami s'était allié aux islamistes et aux yousséfistes pour comploter contre Ben Ali. Un jour, la « gauche » tunisienne apparaîtra comme celle qui a fait le lit des islamistes. C'est un homme qui a toujours tervigersé. Il se dit progressiste mais flirte avec les islamistes. Il faut rappeler que le 21 août 2014, lors du mariage de sa fille, Hamma Hammami a invité des hommes d'affaires ainsi que Marzouki aux noces de sa fille. Hamma Hammami avait invité son adversaire politique, le leader du CPR lequel avait entretenu des relations de complicité avec les Ligues de protection de la révolution qui ont une certaine responsabilité dans l'assassinat de Chokri Belaïd qui, comme chacun le sait, était un leader important du Front populaire, le parti de Hammami. Rappelons aussi la charge du mois d'août 2014 de ce représentant du Front populaire contre « la bourgeoisie tunisienne ». Sa déclaration au lendemain du premier tour des présidentielles où il fait la fine bouche en ne voulant pas appeler au soutien de BCE est une attitude cynique. Ses petits calculs politiques le perdront car à vouloir ménager les islamistes, il risque de perdre son âme. En cas de victoire de Marzouki, il PARTERA DEVANT LE PEUPLE UNE TRES GRAVE RESPONSABILITE MORALE ET POLITIQUE.
Ya Madame Nadya,
ZZZ
| 27-11-2014 10:25
n'avez-vous rien oublié dans votre article bidon ?
Le meurtre barbare de deux dirigeants du Front Populaire,sous la gouvernance de la Troika n'est qu'un petit détail dans votre esprit amnésique ?
C'est une curieuse analyse que vous livrez si vous occultez des faits aussi explosifs,ne pensez-vous pas ?
Franchement,parfois je me pose des questions sur certains de nos journalistes.Sont-ils incompétents ? Sont-ils partisans ? Sont-ils craintifs au cas oû,que Dieu nous en préserve,le tartour l'emporterait ? Est-ce une hypocrisie visant à nous faire croire à une pseudo"neutralité" du site ? Merci à ceux qui pourraient m'éclairer sur ces questions.
Ceci dit,il est évident que l'allié naturel de Nida est le Front Populaire (surtout qu'ils étaient tous deux membres du Front du Salut qui chassa le gouvernement larayedh).Pour peu que le FP prenne ses responsabilités,il obtiendra des postes ministériels importants et peut-être même la présidence du nouveau Parlement.
BCE
aliocha
| 27-11-2014 09:16
les électeurs du FP ne sont pas assez bêtes pour voter MMM au second tour! même si les leaders le leur demande. ils savent quels sont les dégâts faits par MMM pendant les 3 ans qu'il a passé à Carthage. Après tout le bilan de BCE pendant le première transition plaide en sa faveur!