alexametrics
jeudi 28 mars 2024
Heure de Tunis : 19:22
Chroniques
Journalistes menacés, quoi de plus banal !
Par Inès Oueslati
01/09/2015 | 16:23
4 min
Journalistes menacés, quoi de plus banal !

La nouvelle a été rendue publique, lundi 31 août. Business News ainsi que Akher Khaber et Hakaek Online sont la cible d’une menace provenant de la branche médiatique de Ansar Chariâa. Un tweet dans ce sens avait été mis en ligne par ceux qui assurent la communication de l’aile maghrébine d’Al Qaïda. Sur la toile et dans les médias autres que ceux concernés, RAS. On s’émeut encore devant la photo d’une souris trouvées dans une bouteille d’huile chez un épicier de quartier.

 

Des politiciens menacés. Nous avons connu ça. Des politiciens assassinés aussi. Des menaces contre des secteurs vitaux, nous avons connu ça. Des frappes contre des symboles de ces secteurs vitaux aussi. Nous avons connu en Tunisie, les mines, les bombes, les balles, les coups de kalach… Nous sommes désormais habitués, imperturbables, blasés. Une menace envers trois médias, ça nous frôle à peine.

 

La blogosphère tunisienne était, hier encore, et quoique le ministère de l’Intérieur ait pris au sérieux ladite menace, obnubilé par du plus léger. Elle était plus orientée vers ce que l’Algérien Kamel Daoud désigne, dans sa dernière chronique dans Le Point, par « le fait futile ». Fait futile, ce qui remplace le fait divers, en attention à l’accueil et qui dépasse la vraie information, en intérêt aux yeux des lecteurs. Tout ce qui n’est pas fait futile n’intéresse que trop peu. Tout ce qui n’est pas assez grave ne mobilise pas l’intérêt général. La foule veut du sensationnel. Un accident de la route ayant fait des morts intéresse plus ; pas aux yeux de celui qui reçoit l’information seulement, mais même aux yeux de celui qui la crée.

 

Lundi 31 août, des journalistes ne sont pas morts. Mais une menace sérieuse les a visés. A Akher Khaber, Hakaek Online ou à Business News, on ne cèdera pas à la menace et l’effet qu’elle voudrait produire. Toutefois, le fait est grave. Grâce à l’anonymat que procure le monde virtuel, les terroristes continuent à terroriser, du moins à l’essayer. Annoncer leurs plans, c’est leur manière de défier le système en marge duquel ils se sont mis et de narguer la sécurité nationale et ses défenseurs. Leurs menaces et leurs actions ont développé, toutefois, une témérité inconnue chez le Tunisien.

 

Qu’il y ait frappe récente ou menace persistante, on continue à vivre en se disant prêt à mourir. La cause ne vaut pas le coup, mais d’autres sont passés par là. Mourir pour son pays, pour prôner sa liberté et braver ceux qui le veulent aliéné et faible, quoi de mieux ? Ici, on n’a pas peur. C’est excellent ! Ici, on s’habitue au pire. Quoi de plus désolant ! L’opinion publique ne bouge que pour le plus futile ou pour le plus tragique. Ce qui est entre les deux, est de moindre intérêt. Bénéfique et dangereux, à la fois.

 

Pourtant, lorsque les terroristes avaient, auparavant, menacé, rien ne les a empêchés d’aller jusqu’au bout de leurs plans. Des journalistes ont été la cible d’assassinats, dans d’autres pays comme l’Algérie par le passé ou la France, plus récemment. En Tunisie, nombreux sont les journalistes « bénéficiant » d’une garde rapprochée. Surveillés de près car pouvant être la cible de ceux qui ont décidé de terroriser le pays pour mieux se l’accaparer.

 

Ce sont ceux dont le discours dérange qui sont la proie potentielle. Ceux qui ont attaqué l’IVD, me disait une personne hier. Ceux qui s’affichent anti-islamistes. Ceux qui se disent modernistes. Ceux qui n’aiment pas les « Marzoukistes » et le disent. Les motivations sont multiples et les étiquettes, dans ce pays qui se divise de plus en plus aussi. « Nous sommes deux Tunisies », avais-je écrit dans une chronique, par le passé. Nous sommes trois Tunisie, réellement. Une moderniste, une réactionnaire et une virtuelle. La première regarde l’avenir et tente de quitter une réalité aussi pathétique qu’engluante. La deuxième a déjà fait son bond vers l’arrière au niveau des idées et tente de tirer par la force ceux réfractaires à son « élan réactionnaire ». La dernière regarde le tout béate, prête à s’indigner pour la première futilité, à plonger dans l’alarmisme au premier fait-divers et à banaliser ce qui, hier encore, l’aurait terrorisée longtemps. La superficialité est ce luxe qu’en Tunisie on a décidé de s’offrir, depuis  que la sécurité de tous et de quelques-uns est régulièrement menacée.

 

« Quiconque a sondé le fond des choses devine sans peine quelle sagesse il y a à rester superficiel. C’est l’instinct de conservation qui apprend à être hâtif, léger et faux », avait écrit Nietzsche. Il devait avoir un ami Tunisien !

Par Inès Oueslati
01/09/2015 | 16:23
4 min
sur le fil
Tous les Articles
Suivez-nous

Commentaires (8)

Commenter

j.trad
| 06-09-2015 14:03
faire marcher ensemble le dire ,et le faire ,ils dressent des projets maléfiques ,et les mettent à réalisation ,,,le retentissement ,c'est ce qu'on vois ,et ce que on voit vivre l'humanité entière ,en guerres,en maladies,en stress ,en peur ,et tous les turpitudes que créent les cupides ,les égoïstes sans conscience ,l'avidité avec toutes ses ramifications,c'est le succès du Malin ,comme le qualifient les chrétiens ,pour éviter de l'appeler par son vrais nom de peur d'en faire une évocation qui lui fait joie ,bref ,le couple :dire ,et faire ,se trouve en belle entente ,et bel et bien en marche ,alors que l'autre couple :aimer le bien ,le penser ,le formuler ,le dire ,reste toujours en divorce avec son allié,le :FAIRE,la réalisation du bien ,est toujours en déception,le BIEN ,est l'impuissant presque absolut ,il y a des éclairs ,jamais aboutissants ,ils tournent en ouragans de colère,de vengeance,d'agressions contre les puissances du mal ...les forces du bien possèdent toujours la force ,de philosopher de penser ,de parler ,la sagesse parle ,pas pour ne rien dire ,mais pour ne presque rien faire ,voilà le drame de la condition humaine ,ALLAH a souscrit le voeux du malin ,le pacte de corrompre la race crée à partir ,de l'argile,de la terre,( tine pas figue ,mais tourab,7amain masnoun ...)ALLAH a bien mentionné ,que seuls sont exclues de la redoutable et maléfique corruption perpétrée par AL MAL3OUN ,,...voilà pourquoi les journalistes qui sont les diseurs ,les philosophes,les hommes de bonnes volontés...parlent ,parlent ,pour souffler dans la cendre,certains se font attrapés et pendre ,pour les beaux propos qu'ils s'obstinent à pondre ,...(lahoum ajroun wahidon ...

CONQUERANT
| 03-09-2015 08:18
Est-ce un éloge de la souffrance qui conduit fatalement à la mort ? Ou, est-ce un hymne à la conception doloriste et consolatrice qu'enseignaient Sénèque et les tenants du courant sceptique qui me conduisent à citer l'auteur des essais ?
Sûrement pas !
Certes, Montaigne nous enseigne que la finitude est une composante irréductible de la vie : chacun de nous est mortel. Mais cette expérience de l'inéluctabilité de la mort ne DOIT PAS DÉSESPÉRER L'HOMME. La pensée de la mort doit, au contraire, disparaître du paysage de la conscience. Ne pas Y penser EST une délivrance. Les journalistes, qui sont de grands philosophes, savent comme l'ecclésiaste que « tout est vanité et poursuite du vent ».
Il faut donc qu'ils passent outre les menaces proférées par les intégristes, ennemis de la liberté, qui ne connaissent qu'un seul paradigme ; celui de la violence abjecte. Ils doivent continuer à faire leur travail. C'est-à-dire : lire, observer, analyser, interroger et mettre le doigt là ça fait mal sans se préoccuper si cela plaît ou déplaît.
En somme continuer à être les sociologues de l'action au présent. C'est là un gage de sérieux et de professionnalisme. « Quand je danse, je danse, quand je dors, je dors, et quand je me promène solitairement en un beau verger, si mes pensées se sont entretenues d'autre chose quelque partie du temps, je les ramène à la promenade, au verger, à la douceur de cette solitude et à moi » écrivait Montaigne. La sagesse montanienne n'a pas de limites. Plus loin, le maître « ZEN » ajoute « Notre Grand et Glorieux chef-d''uvre, c'est de vivre à propos ». Alors, je vous encourage chère Inès, mutatis mutandis, à « vivre à propos » en faisant fi de ces menaces pour votre grand bonheur et notre immense plaisir.
Et, n'oubliez pas que la menace est l'arme des lâches. Ces « 3orbanes »-venus d'un temps prescrit et maudit- ne savent pas que l'âme tunisienne, l'ontologie tunisienne devrais-je préciser se fout de toute menace comme d'une guigne.
PS/ Je n'ai pas dressé mon arbre généalogique mais il me semble avoir un lointain rapport avec Nietzsche dans la mesure où je fais mienne cette magnifique sentence délivrée dans "Ainsi Parlait Zarathoustra":
Et la vie elle-même m'a dit ce secret : « Vois, dit-elle, je suis ce qui doit toujours se surmonter soi-même ».

déja-vu
| 02-09-2015 21:47
'Les hommes aux pensées profondes, dans leurs rapports avec les autres hommes, ont toujours l'impression d'être des comédiens, parce qu'ils sont forcés, pour être compris, de simuler une superficie.'
'Friedrich Nietzsche

Courage...

amazigh tunisien
| 02-09-2015 07:11
Si pour vous les modernistes Nida et les rcd vous se trompez trop. Ces parties ils ont moderniser 3 regions de la tunisie pendant 50 ans et ils ont abondonne les autres....de quel c moderniste parle tu? Jeux de mots democrate moderniste progressiste islamiste....bla bla nous devons juger les resultats...

HatemC
| 01-09-2015 20:48
Des lecteurs de ce journal partagent la ligne éditoriale ... et signent de leur nom leur avis .. sont-ils aussi menacés ???
L'essentiel est de se soutenir les uns les autres ... et affirmer notre existence ... Un lecteur qui n'a pas peur d'afficher son identité et son opinion ... Hatem Chaieb

JOHN WAYNE
| 01-09-2015 20:46
UN AEROPORT TUNISIEN DANS LE COLIMATEUR DE DAECH !

Les services secrets de JOHN WAYNE de leur vétuste base anticoloniale et anti-impérialiste du Bardo accusent réception d'informations gravissimes.
Ces informations sont fondées sur des nuits entières passées à étudier les différents sites web ou Al Qaeda et DAECH échangent des informations et des instructions sous forme codées, à l'approche de l'anniversaire des attentats du 11 Septembre 2001.
DAECH et Al Qaeda, et leurs branches Libyennes et Tunisiennes, planifient une attaque spectaculaire qui viserait un aéroport Tunisien.
Cette attaque pourrait se présenter sous les formes suivantes :

Attaque au fusil d'assaut et à la grenade d'un aéroport à l'heure ou le trafic aérien serait à son pic. Une telle attaque serait une reproduction des attaques des aéroports de Rome-Fiumicino et de Vienne du 27 Décembre 1985 par l'OLP et qui se sont soldées par la mort de 19 civils.

Attaque par une voiture piégée conduite par un kamikaze qui exploserait devant l'entrée d'un aéroport.

Attaque d'un aéroport par l'intermédiaire d'un avion de ligne commerciale qui s'écraserait sur le dit aéroport dans une reproduction des attaques du 11 Septembre 2001 de New York.

JOHN WAYNE appelle les autorités Tunisiennes à une vigilance extrême et à prendre les mesures nécessaires a sauver la Patrie de la destruction.

F.M. Alias JOHN WAYNE
Ancien Elève au Collège Sadiki
Diplômé d'Histoire et de Sciences Politiques de l'Université Paris-Sorbonne.
Ancien Fonctionnaire aux Ministères des Affaires Etrangères et de l'Intérieur Tunisiens des gouvernements d'Habib Bourguiba et de Zine El Abidine Ben Ali.
Diplomate de carrière et spécialiste de la sécurité et du renseignement.

Gardien
| 01-09-2015 17:52
Tous les terroristes - peu Importe de quelle Couleur et pays ne sont que lâche.
Ca sont ceux, qui ne peuvent arriver la haut dans les sociétés civilisés.
Il se sentent fort à meurtrier.
Mais ils sont ainsi bêtes, qu'ils croient les phrases impie de leurs
"Kalif".
C'est ridicul.
Chacun qui a des armes peut tuer.
Mais celui qui tue sans le besoin et sans faim-
celui est plus bestial comme un animal.
Le récompense pour leur atrocité n'est jamais le ciel mais l'enfer.
Ce que vous ne pouvez comprendre c'est
que vous ne pouvez finir aucun vie sans la volonté de Dieu.
Mais vous serez payer pour tous dans l'éternité !!!

nazou
| 01-09-2015 17:04
mais bien sur que c'est choquant que l'on veuille vous tuer !

Mais 3azizti vous nous demandez de choisir entre vous, journalistes ,et la ptite souris !!
Franchement ????? ni l'une ni l'autre ;
Je ne veuxpas de votre mort !
mais je ne veux pas non plus boire l'huile ou a baignée une souris !!

Mais le jour ,ou nous serons capable de respecter une souris !
Ce jour là ,vous ne courrez plus aucun risque en tant que journaliste .