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Chroniques
Je suis Samir El Wafi !
Par Inès Oueslati
24/02/2015 | 15:59
3 min
Je suis Samir El Wafi !


Nous avons des chaînes télévisées qui font tout pour nous séduire. Des émissions pour nous charmer. Des animateurs qui ne travaillent que pour nous attirer. Que demande le peuple ? Oui, que demande le peuple, « ce peuple de téléspectateurs » qui regarde, consomme et dénigre ? Focus sur l’hypocrisie du téléspectateur ingrat.


Samir El Wafi, souffre-douleur de facebookers difficiles, est l’illustration même de nos paradoxes. Animant une émission controversée, il est, toutes les semaines ou presque, regardé, en masse, et critiqué, en masse. Celui qui fait les plus forts taux d’audience en Tunisie est celui qui, des journalistes, est le plus dénigré. A celui-ci on rappellera, à chaque émission et longtemps après en attendant la suivante, qu’il n’est pas journaliste, qu’il n’a pas le niveau pédagogique requis, qu’il rabaisse le niveau des Tunisiens et qu’il est ce que l’audiovisuel présente de plus vil.


La dernière émission de Samir El Wafi, avec pour invité un neveu de l’ancienne première dame, reflète bien l’image de notre hypocrisie grandiloquente et creuse à la fois. Un taux d’audience record, un buzz gagnant, un teasing efficace et pourtant notre animateur maudit n’en finira pas de s’attirer les foudres de détracteurs déchaînés. Samir El Wafi a bien cerné le « client » tunisien, a bien trouvé son point faible et en a fait son point fort. Le choix de ses invités l’atteste.


A voir de près les taux d’audience, Samir El Wafi n’est pas le seul à avoir compris le paradoxe tunisien et à l’avoir exploité. D’autres émissions à tendance polémiste surfent sur la même vague qui fait que nous regardions ce que nous disons détester, que nous soyons fidèles aux contenus que nous disons honnir. Plus les téléspectateurs dénigrent, plus ils regardent, plus c’est décrit comme bas plus ça tire vers le haut en termes de statistiques. Nous faisons le bonheur de ces malheureux animateurs qu’on fustige au quotidien.


Avec des concepts volés, des émissions créées en mode copier-coller et du plagiat affiché, nos stars de l’écran ont trouvé la formule gagnante. Nous faisons dans la contrebande en tout, y compris sous les feux des projecteurs. On reprend les mêmes recettes, on les adapte à notre sauce et nous voilà servis, gavés de cette farce que ceux qui ont vu naître refusent désormais de se farcir.


Sous d'autres cieux, devant d'autres caméras et derrière d'autres écrans, "y a que la vérité qui compte" a été arrêtée, depuis 2006. Faute d'audience, l'émission trash, comme beaucoup d autres, n'attirant pas assez de téléspectateurs, a disparu des grilles. En revanche, ici, le trash attire. Plus ça râle, plus ça suit assidument le sensationnel. Plus ça suit, plus le sensationnel se normalise. Instinct voyeuriste du plus étrange des peuples. Bataille et Fontaine auraient, ici, fait fortune!


Toutes les semaines, on nous offre, aux mêmes jours et à la même heure, du déballage, plein l’écran. On nous sert pédophilie, meurtres, viols, prostitution, inceste… On nous bouscule, on nous choque, on nous brusque. Mais on nous avise, on nous prévient et on ne nous surprend pas. Appâté par des teasings comme lui disant « par ici l’audimat ! », le téléspectateur fonce, tête baissée, et regarde timidement mais religieusement ce que la télé peut offrir de plus banal. Le malheur des uns fait ainsi le bonheur des autres.


En somme, nous faisons des monstres de la télé et nous les voyons comme des monstres, nous faisons leur succès, la pérennité de leur business model, la survie de leurs chaînes et nous les percevons comme les pires produits télévisuels. Nous fustigeons les faiseurs de programmes en les accusant de nuire au goût général, de rabaisser le niveau et d’aller trop loin dans la bassesse et nous continuons presque de manière honteuse à les regarder assidument.


Quant à ceux qui réclament de la culture en prime time, ils zapperont devant la première émission dans le genre et trouveront rabat-joie la programmation télévisée desdites chaînes. Se jeter sur Samir El Wafi, sur Naoufel Ouertani sur les Alaa et Abderrazak Chebbi, les enchaîner dans la médiocrité et se déchaîner sur eux ensuite ; voilà le loisir préféré des téléspectateurs ingrats!

 

Par Inès Oueslati
24/02/2015 | 15:59
3 min
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Commentaires (23) Commenter
@ Pivot | 26-02-2015 13:13
Mansour Lahyani
| 04-03-2015 17:28
On a les Pivot qu'on peut ! Le nôtre est visiblement un peu trop catégorique pour être réellement fiable :
- Vu naître était correct, car nous devons considérer le groupe "voir naître" et non pas les deux verbes indépendamment l'un de l'autre ; c'est comme pour "faute que j'ai fait faire" tu ne dirais pas "que j'ai faite faire"!
- idem pour "sur la même vague qui fait que nous regardions" : après "faire que", toujours le subjonctif!

Moi aussi, "j'ai vu pire sur BN, mais enfin ... quand meme" : là tu passes la mesure. D'ailleurs j'appelle depuis fortlongtemps BN et NB à s'adjoindre un bon correcteur, mais je crains désormais que les faux Pivot catégoriques et sentencieux ne prennent le pouvoir !
@toukebri
joplin
| 01-03-2015 19:07
Parce que s'arrêter au titre sans faire aucune allusion à l'article ça n'est pas de la superficialité? Sinon , l'allusion à je suis Charlie à été reprise partout dans le monde , il n'y a pas de quoi faire une crise de nerf!
et pour finir parce que ça me pique les yeux et pour rester en surface comme vous; on dit blanchiment et non blanchissement. sur ce au revoir!
De la superficialité
Bechir Toukabri
| 28-02-2015 22:53
C'est l'époque du blanchissement qui commence. Apres la victoire de BCE et deNidaa Touness, qui est une victoire de la classe moyenne, democratiqueet liberale, c'est le blanchissement de tousles nuls, de tous les médiocres, de tous les parvenus superficiels. Aucune analyse profonde. Meme le "Je suis Samir El Wafi" est une palecopie du "Je suis Charlie". On continue à copier betement l'idéologie occidentale pourtant riche. On est totalement aliéné à la culture Française. Si on cpoiait les traditions culturelles des USA ou de la grande Bretagne, on aurait gagné au moins quelque chose.
no coment!
hassan
| 27-02-2015 23:47
Ma chère Inès, je vais faire simple et court!

"Les Tunisiens sont stupides"
Attention,
Dhiba
| 27-02-2015 16:47
oncommence à mélanger les genres!
Corrections orthographiques gratuites
Pivot
| 26-02-2015 13:13
"sur la même vague qui fait que nous regardions"
Emploi du subjonctif incorrect, d ailleurs vous ne le faites pas pour le verbe suivant "soyons".
" de cette farce que ceux qui ont vu naître "
Vue naitre, ici le verbe s'accorde avec "la farce".
"Appâté par des teasings comme lui disant"
Faute de francais, incorrect. Vous voulez surement dire "Des teasing qui semblent lui dire ..."
"assidument."
Le u prend un accent circonflexe.

Voila j'ai vu pire sur BN, mais enfin ... quand meme !
j'adore
Imed Daghbouj
| 25-02-2015 23:22
Ines Oueslati, j'adore votre billet, j'adore votre verve, j'adore votre ton léger qui semble avoir agacé plus d'un... Le malheur chez nous, c'est que certains ne comprennent pas qu'uqu'un chroniqueur se saisit de ll'actualité pour la passer à la moulinette de sa verve. Que ceux qui n'aiment pas qu'on parle de "futilités" zappent ll'article et passent à un autre! Mais non, il faut qu'iqu'ils le lisent et nous assomment par la suite...

Ines, rien que pour les faire bisquer,continuez donc à nous régaler de vos billets...
Non aucun Tunisien ne pourra être Samir El Wafi ni Yoav Hattab (2ème partie)
Abel Chater
| 25-02-2015 18:02
Ils ne disent jamais que même les ordures, les venins, les salmonelles, etc., existent aussi partout chez nous, mais que personne n'a le droit de les servir aux consommateurs.
Comme la chaîne Ettounissia et la radion Mosaïque fm, trouvent la source de leur financement chez les juifs hollandais Endemohl, ils ont un message précis à transmettre aux Tunisiens et un but précis à atteindre en Tunisie. Défoncer les tabous dans notre société tunisienne. Eloigner l'Islam de notre quotidien, le banaliser, le ridiculiser jusqu'à l'incriminer par des mots précis, qu'ils rabâchent à longueur des journées, comme «islamiste», «daéchiste», etc. On voit leur utilisation exagérée de l'alcool, de l'adultère et de tout genre de décadence morale, encore plus poussée même dans leurs séries télévisées réservées au mois de Ramadan. Tous us et coutumes des Tunisiens ayant leur base dans l'Islam, deviennent moqueries. Les autres du whisky et de la «birra», sont des vertueux «Si Foulèn».
De là on les voit fêter la Saint-Sylvestre (nouvel an grégorien), avec tambours et gâteaux, alors que notre vraie fête du nouvel an de l'Hégire, tangente l'inaperçu, jusqu'à l'ordinaire. Tout, tout, mais vraiment tout nous est préparé minutieusement, par le biais de médias Harkis et mercenaires, qui se vantent comme Samir el-Wafi et autres, qu'on les regarde et qu'ils s'enrichissent davantage. Celui qui les appelle à ne pas nous détruire notre société, ils l'appellent à leur tour de ne pas les regarder, afin qu'ils continuent dans l'impunité à s'enrichir ***, dans la légalité totale.
Ils continuent à nous apporter des paysannes censées être le joyau de la société tunisienne, pour nous dire qu'elle s'est enfuie avec celui qui l'a enceintée, sans la moindre gêne, ni la moindre honte, comme si cette paysanne nous venait des Bois de Boulogne de Paris et non pas de la campagne tunisienne.
Ils continuent à nous détruire notre société. Ils continuent à nous abattre dans le fond de notre âme. Ils continuent à nous abolir toute notre culture. Ils continuent à nous tuer en flagrant délit devant nos yeux. L'état nous laisse en proie à leurs planifications diaboliques. Celui qui lève la voix, devient jaloux, envieux et dans la plupart des cas «islamiste».
Ce malheur des uns, qui fait le bonheur des autres, n'est-il pas régi par la loi ou est-ce que, chacun peut faire son bonheur au détriment du malheur des autres, sans que la loi n'intervienne?
Que faire donc, que faire, que faire !!!!!
Bonne journée, santé et bonheur.
Ta nouvelle photo me plaît beaucoup.
Non aucun Tunisien ne pourra être Samir El Wafi ni Yoav Hattab (1ère partie)
Abel Chater
| 25-02-2015 18:01
Il n'y a ni un paradoxe tunisien, ni un autre paradoxe à exploiter. Il n'y a qu'une exploitation criminelle du caractère naturel, dans chaque être humain à l'état sauvage, dont l'instinct voyeuriste que tu évoques. C'est, pour cela que chaque société commence à éduquer ses progénitures depuis la naissance, pour les préparer à une vie collective, dans la sérénité, la sociabilité, la cohésion, la mutualité et surtout la cohabitation.
Lorsqu'une prostituée, tirée à quatre épingles, lunettes Ray-Ban, rouge à lèvres et tout genre de maquillage des plus chers, mais encore une voiture sport, de l'argent et je ne sais quoi encore de luxe, se tient devant une mère de famille habillée de la fripe d'El-Hafsia, pour se moquer d'elle, parce qu'elle n'atteint pas sa richesse et son «succès», que doit-on donc dire à l'une et à l'autre et du côté de laquelle se tient la loi?
Doit-on exhorter la prostituée à mettre fin à ses pratiques ou doit-on appeler la mère de famille, à aller se prostituer?
Lorsque la voisine se montre nue à sa fenêtre, tout le monde lève les yeux, mais néanmoins, ce n'est nullement en signe d'agrément, d'éloge ou de consentement. Ce même tout le monde, va poser par la suite une plainte contre cette «dame».
Aucun film arabe ni musulman, ne pourra jamais concurrencer les films occidentaux. Ces derniers utilisent sans la moindre gêne et sans le moindre tabou, tout genre de violence, de sexe, d'homosexualité, d'athéisme et de décadence morale, comme tu le dis toi-même, pédophilie, meurtres, viols, prostitution, inceste, etc., les utilisant même dans le sens de l'héroïsme et de la bravoure. Ils encaissent de partout, même des fabricants d'alcool et des sous-vêtements sexys, alors que le producteur arabe et musulman se voit lié et noué à des lignes rouges tabouisées, afin de ne pas détruire sa société et son peuple. On les trouve en conflit, même avec leur propre conscience.
Ce même conflit de conscience n'existe plus en Occident. Leur seul conflit ne trouve lieu qu'avec le gain, le profit et l'intérêt personnel.
Ils ont réussi à détruire la sociabilité familiale et même la religion chrétienne partout en Occident. La source judaïque de l'idée est claire et la source de son financement, est aussi claire. Les mercenaires s'enrichissent et l'idée de museler leurs adversaires, ne se base que sur deux réponses pures et simples. On n'oblige personne à nous regarder et nous montrons des choses qui existent chez nous. Comme si depuis nos ancêtres, nous ne savons pas que ça existe dans chaque société, comme les intestins existent dans nos ventres. Mais qui voudrait ouvrir son ventre pour voir ce que font ses intestins?
Rien de nouveau !!!
YALLATIFF
| 25-02-2015 12:35
Vous n'apportez rien de nouveau YALA INES, au contraire vous aurez du nous faire savoir pourquoi en tant que Tunisiens, nous voudrions savoir la vérité ? Et chercher toujours qui a fait mal à la Tunisie et là nos présentateurs copie entre eux ou l'un d'entre eux a compris le jeu et essaye à flamber les téléspectateurs pour qu'à chaque fois ils disent que nous allons découvrir les secrets des décennies qui ont passé et à ce jour aucune réponse n'a été fournie.
A ce sujet je voudrais bien que tous les Tunisiens s'unifient, pour savoir plusieurs vérités, parce que le coupable qui a trahi ce pays devra payer et s'il a pu s'échapper à sa sentence dans ce monde, il ne peut pas l'échapper dans un monde meilleures que ça INCHA-ALLAH, ou tout le monde aura son jugement.
Je demande à la direction de nos chaines télévisés de faire le nécessaire afin de progresser avec nos enfants et qu'ils commencent par des émissions culturels, ils invitent les élites de la Tunisie pour que nos enfants regardent le plus et l'espoir de ce pays, théâtre, films à la hauteur « historiques ou autres ». Des plateaux télévisés religieuse surtout avec des chercheurs, qui essayent de nous traduire le CORAN, et ce que notre prophète « MOHAMED SALA ALLAH ALLAYHI WA SALLAM » a dit vraiment, et ce pour que nos jeunes et nos enfants ne soient pas influencés par d'autres phénomènes.
Des professeurs qui donnent des cours"MATH,science, histhoire,..." à la télévision, des concours de connaissance il y en a beaucoup à faire à la télé et dans les gouvernorats, les quartiers et nous-même chacun dans son foyer.