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Chroniques
IVD, le grain de sel de trop
16/03/2018 | 20:00
3 min

 

Par Ikhlas Latif

 

L’Instance Vérité et Dignité, cette instance censée réparer le lourd héritage des violations et d’abus des droits de l’Homme en Tunisie, cette instance qui devait promouvoir la justice et arriver à terme à la réconciliation contribuant à une société pacifiée et démocratique, cette instance a, au contraire, mis tout le processus en péril.

Notre IVD, présidée par la sémillante Sihem Ben Sedrine ne fait pas dans la dentelle et ce ne sont pas les anciens membres qui le démentiront. Usant de tous les moyens possibles et inimaginables pour intimider proches et moins proches, madame la présidente n’hésite pas à faire usage de contre-vérités et à détourner les décisions de loi afin d’imposer son hégémonie.

Il nous faudra des pages et des pages pour recenser les dépassements et autres coups-bas de la Ben Sedrine, première responsable de la justice transitionnelle en Tunisie et de son dépérissement.

 

La patronne de l’IVD a pour idée de rempiler et de prolonger son mandat. Après des années d’activité émaillées de polémiques, de défections, de procès ou d’infractions en tous genres, la dame est bien décidée à ne rien lâcher et à aller jusqu’au bout. Pour ce faire, elle nous sort la sempiternelle carte de la victimisation. Ce n’est pas l’IVD qui a trainé, qui a échoué dans sa mission, qui a biaisé tout le processus. Grand Dieu non ! Ce sont les autres, ceux qui n’ont pas à cœur l’instauration d’une justice transitionnelle, les contre-révolutionnaires, les médias de la honte, les méchants anciens membres déchus ou plus récemment le tribunal militaire, le pôle judiciaire financier et le contentieux de l’Etat.

Une belle brochette d’ennemis que voilà, qui n’hésite pas à lui mettre des bâtons dans les roues, l’a-t-elle crié sur tous les toits. Parce que madame Ben Sedrine est irréprochable, parce que semble-t-il le tribunal militaire ainsi que le pôle judiciaire financier n’avaient pas déposé leurs dossiers auprès de l’Instance, parce que le chargé du contentieux de l’Etat avait refusé de s’entretenir avec les demandeurs d’arbitrage. Pour toutes ces raisons elle demande, ou plutôt exige un prolongement de mandat.

« Il s’agit d’une décision et non d’une demande ou d’un avis !», a martelé SBS défiant l’Assemblée des représentants du peuple. Cette prolongation annoncée comme une décision non-discutable est régie par l’article 18 du règlement intérieur de l’IVD, obligeant Sihem Ben Sedrine à en formuler expressément la demande auprès du parlement 3 mois au préalable. Il n’est pas question ici d’informer l’ARP mais de lui présenter une demande, d’autant plus qu’en l’absence de quorum au sein de l’instance, toutes les décisions qui en émanent sont tout bonnement caduques.

 

SBS ne l’entend pas de cette oreille et continue à monter au créneau en toute impunité et surtout en toute illégalité. Si on venait à énumérer les membres révoqués ou ceux qui avaient démissionné, l’IVD ne compte plus aujourd’hui que 9 membres, alors que toutes les décisions devraient émaner des deux tiers des membres initiaux à savoir 15. Le calcul est simple à faire. Mais justement il semblerait qu’il n’y a rien à faire puisque madame est intouchable, même quand elle refuse d’appliquer les décisions du Tribunal administratif, même quand elle publie un document sur l’exploitation des richesses naturelles de la Tunisie par la France en remettant en cause l’indépendance économique et financière de la Tunisie. Un autre dépassement puisque primo ce dossier n’entre pas dans ses prérogatives, et secundo elle n’est pas autorisée à fuiter des documents et des archives hors son rapport final. Mais encore, tenant compte de la position de l’IVD, il aurait été facile de vérifier des informations avant de les divulguer au grand public et pouvoir ainsi prouver chaque mot.

Une manœuvre qui survient comme par hasard quelques jours avant la plénière qui tranchera sur le prolongement de son mandat et qui a valu à Sihem Ben Sedrine un démenti en bonne et due forme de l’ambassade de France.

Continuera ou continuera pas, les députés auront le dernier mot et la plénière de samedi s’annonce houleuse vu que les députés d’Ennahdha soutiennent le prolongement des travaux de l’instance.

16/03/2018 | 20:00
3 min
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Commentaires (3)

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BELKO
| 17-03-2018 08:55
Toutes les décisions prises à moins de 10 membres ne sont pas règlementaires et non aucune validité et aucun effet ne peut avoir lieu. Que signifient les règles pour dite dame SBS, fait- elle ses propres normes... et quelle est l'autorité tutelle de cette instance qui, de droit peut annuler de suite, toutes les décisions invalides. Décidément, l'état de droit ne signifie pas grand chose pour beaucoup.

kameleon78
| 16-03-2018 20:56
Espérons que pour la plénière, il y aura un maximum de députés, une absence sera considérée comme à un soutien de l'IVD de la part des députés non-islamistes, c'est comme si les députés s'abstenaient. Les députés de la Nahda espèrent un soutien des autres blocs parlementaires en votant avec elle, une situation délicate pour Ghannouchi et son parti car s'il perd le vote ce sera considéré comme une défaite politique pleine de conséquences qui pourrait sonner le glas de l'Union Nidaa Tounès - Nahda.

HatemC
| 16-03-2018 19:57
Ce n'est qu'une tentative de falsification de l'histoire Tunisienne, de mensonges .... une altération de l'histoire, et ainsi d'instiller la culture de la haine et de diviser les Tunisiens ... ce n'est qu'une INSTRUMENTALISATION de l'histoire par des dégénérés du harak ... Tayyar ....
Et ce n'est pas la 1 ere fois que cette vipère tente de réécrire l'Histoire au lieu de capitaliser sur les points négatifs et positifs et demander aux Tunisiens d'avancer ... elle cherche la confrontation .....

Ben sedrine veut garder son poste à l'IVD et utilise l'IVD pour réécrire l'Histoire à la convenance des islamistes ...
C'est un vase communiquant ...

L'objectif de Nahdha et du Harak ... les Islamistes et les Panarabes se rejoignent sur un fait .. celui de réécrire l'histoire de la Nation Tunisienne à leur convenance ...

Il me semble que les historiens ont le DEVOIR de monter au créneau et remettre ces RACLURES à leur vrai place ... HC