alexametrics
vendredi 19 avril 2024
Heure de Tunis : 14:14
A la Une
Interview - Bassem Loukil : le gouvernement navigue à vue et nous aussi !
03/07/2015 | 19:00
12 min
Interview - Bassem Loukil : le gouvernement navigue à vue et nous aussi !

Bassem Loukil, patron du groupe éponyme, nous a reçus dans son bureau de Ets M.Loukil & Cie de l’avenue de Carthage, jeudi 2 juillet 2015, où il nous a parlé de la restructuration du groupe familial ainsi que de sa vision de l’économie tunisienne et de son avenir. Interview, première d'une série d’entretiens que Business News effectuera avec différentes figures économiques et politiques.


 

Business News : Vous êtes en pleine restructuration du groupe Loukil. La première Holding UADH, sur le pôle automobile est prête. Comment se passe son introduction en bourse ?


Bassem Loukil : UADH est le premier produit. C’est un bébé qui est né de la restructuration juridique et financière du groupe. UADH a été introduite en bourse, il y a à peu près un mois. Je pense que les résultats de l’introduction en bourse du titre et de son comportement sont très positifs. UADH a dominé, sur ce premier mois, presque le volume au quotidien sur la Bourse de Tunis : il y a eu un plus au niveau du volume global. Le titre a évolué progressivement et doucement. Il y a eu un échange important des titres sans spéculation, entre ceux qui ont souscrit et les nouveaux entrants dans le marché. Les fondamentaux de la société UADH ont clairement été appréhendés par les investisseurs. Il y a aussi une prise de position de certains investisseurs institutionnels qui ont renforcé leur position sur le marché secondaire. Ceci est un bon signe et un gage de confiance pour nous. Je pense que les réalisations de cette année, qui ont été amorcées de part et d’autre, ont contribué à renforcer la confiance des investisseurs dans le titre UADH, surtout les réalisations de Citroën en matière d’immatriculation.

 

Aujourd’hui, nous sommes le 2 juillet, je peux vous confirmer que les résultats du pôle UADH à fin juin vont bien dépasser les objectifs. Sur les jours qui viennent, en se basant sur les immatriculations ou sur les indicateurs d’activité qui vont être publiés le 20 juillet, nous allons confirmer ça, chiffres à l’appui. Toutes les équipes des différentes filiales et pôles ont tout fait pour que l’impression qui ressort après l’introduction en bourse soit bonne et que les objectifs annoncés dans le business plan soient non seulement atteints mais dépassés. C’était notre challenge à tous. Et au vu des résultats hier, nous les avons dépassés. Sur ce point, à mon avis, nous pouvons dire que le coup est réussi.

 

UADH a certainement préparé le terrain pour le reste du travail qui concerne la restructuration des autres pôles. Le prochain pôle à être restructuré, et dont les travaux ont commencé, est le pôle HT, NTC (New Technologie corporation) qui va regrouper les neuf filiales opérant dans le secteur des télécoms, la distribution et les réseaux de distribution (plusieurs marques concurrentes représentées par des filiales différentes). Même scénario qu’UADH : restructuration juridique et financière, renforcement des fonds propres des filiales pour renforcer les activités, par la suite une introduction en bourse à horizon fin 2016.

NTC est un pôle qui atteindra certainement, d’ici fin 2016, les 200 MD de chiffre d’affaires et qui pourra prendre la suite de UADH, parmi les holdings côtées en bourse.

 

La restructuration est un travail d’équipe qui nécessite le dévouement de tout le monde en même temps : on ne peut pas faire la restauration des holdings UADH et NTC au même moment. On était, cependant, obligé de restructurer UADH en parallèle avec la holding familiale du groupe, Loukil Investment Group (LIG). On ne peut pas créer des mini pôles sans restructurer la société mère. Ainsi, UADH et LIG ont été restructurées en même temps, LIG était préparée par notre équipe LMC Loukil Management Conseil et l’UADH a été prise en charge par l’équipe Attijari Finance en collaboration avec LMC.

 

Avec qui allez-vous faire l’introduction de NTC ?


On continue avec Attijari, on ne change pas une équipe qui gagne ! Ils connaissent les rouages de la structure et ont tout ce qu’il faut. L’opération sera donc beaucoup plus facile et beaucoup plus rapide.

 

Y a-t-il d’autres holdings en préparation ?


Oui, la constitution d’une nouvelle holding sera déclenchée juste après, sans attendre l’introduction en bourse de NTC pour lancer les autres pôles. Une fois le pôle constitué juridiquement et restructuré financièrement, on passera à autre chose. Le rôle de l’intermédiaire, c’est justement de continuer le travail par la suite et préparer l’introduction en bourse.

 

Le prochain pôle sera le pôle industriel. Il sera constitué notamment par MIG Engineering, Ateliers Mécaniques du Sahel (AMS) et une troisième entité industrielle d’assemblage des produits blancs (réfrigérateur et machine à laver) des marques LG et Thomson, ElectroIndustrie qui sera opérationnelle d’ici septembre 2015. Il sera suivi par le pôle équipements agricoles, travaux publics et tout ce qui s’y rattache.

 

Le choix de commencer par la restructuration d’UADH n’est pas anodin, c’est un choix stratégique dicté par l’importance du secteur automobile pour le groupe. Ce secteur souffre de plusieurs difficultés, notamment à cause du marché parallèle, quelle est votre vision et que préconisez-vous ?


Le souci majeur du secteur automobile, pour nous les opérateurs, c’est l’absence totale de visibilité par rapport à l’allocation des quotas ou la politique même de l’Etat en matière d’importation sur les prochaines années. Nous sommes en train de naviguer à l’aveugle, les quotas à ce jour n’ont pas été encore officialisés malgré les pourparlers, les différentes réunions, les propositions, les documents du projet de distribution signés unanimement par tous les membres de la Chambre syndicale des concessionnaires automobiles pour la distribution des quotas et qui ont été remis au ministre. A ce jour, silence radio ! On n’est pas bloqués, pour le moment, dans nos démarches d’importation, mais le jour où on atteindra le palier de 2014 nous seront obligés de nous arrêter. Et personne ne sait comment nous allons gérer la crise qui se déclenchera d’ici fin juillet, période où nous devrions financer les importations qui mettent deux à trois mois pour arriver. Il n’y a jamais eu de cas où les quotas n’ont pas été décidés jusqu’à juillet. Nous sommes le 2 juillet, aucune décision et aucune réponse officielle ne nous ont été adressées sous prétexte que le ministère est en train de gérer la crise de ramadan (approvisionnement, contrôle, prix, etc.).

 

Je pense que le ministre veut éviter à tout prix une prise de décision qui attend un conseil ministériel ou le feu vert du chef du gouvernement. A ma connaissance le dossier n’a été transmis à la présidence du gouvernement que depuis deux semaines à peu près, le temps de programmer un conseil des ministres autour du secteur de l’automobile et de l’importation.

Par contre ce qui est choquant, c’est qu’on a décidé le deuxième FCR très rapidement. C’est extraordinaire, les décisions qui nuisent à l’économie, au secteur officiel, au secteur formel, qui n’ont aucune valeur ajoutée à l’économie tunisienne, le gouvernement a le temps de les prendre rapidement, presque instantanément. Mais pour décider de l’avenir du secteur formel, le secteur structuré qui emploie, qui paye la douane, qui contribue aux caisses de l’Etat, le gouvernement n’a pas le temps, ce n’est pas une urgence, on attend ! Nous avons des partenaires à l’étranger qui sont en train d’acheter des pièces de rechange en Tunisie et qui doivent planifier leurs achats du pays selon les quotas : les commandes que nous recevons chaque année pour l’achat de pièces de rechange montent et descendent en fonction des quotas alloués, car nous ne sommes pas le site le plus compétitif au monde.

 

Le fait que PSA ait choisi à un moment donné de s’installer au Maroc, malgré le fait qu’elle achète énormément de pièces de la Tunisie et qu’il y ait déjà un tissu industriel, est un signe très fort. C’est un tout, le Maroc est un marché libre de 148.000 véhicules par an, l’Etat marocain a tout fait pour encourager le déploiement et l’installation des sous-traitants (ils ont bénéficié des mêmes avantages que PSA). Les propositions envoyées à PSA pour les inciter à s’installer en Tunisie, étaient de loin inférieures à la pensée et à l’approche globale de l’Etat marocain. Et c’est dommage pour la Tunisie. Le fait de ne pas annoncer une politique claire sur les 3 ans et de trainer la validation des quotas au mois de juillet ne rassure pas nos partenaires étrangers.

 

Vous pensez qu’on est en train de favoriser le marché informel sur le marché officiel ?


Il y a un lobby extraordinaire en faveur du marché parallèle au sein même de l’administration, pour ne pas dire au sein du gouvernement. Ce lobby a l’air d’être beaucoup plus écouté et plus puissant que le marché formel. C’est dommage et je pense que ça a une très grande relation avec le financement des campagnes. Ceux qui ont financé les campagnes législatives et présidentielle ont besoin d’un retour sur investissement et ce sont eux qui ont la priorité dans le programme gouvernemental et pas nous.

 

Le groupe Loukil est présent dans plusieurs secteurs d’activité. Comment se porte l’économie tunisienne, de votre point de vue ?


La plus grande catastrophe qui nous attend aujourd’hui, c’est l’industrie. Nous avons un ministre de l’Industrie absent et une absence totale de politique industrielle, cinq ans après la révolution. Ça fait deux mois que j’essaye d’avoir un rendez-vous avec le ministre de l’Industrie, mais il est toujours occupé. Je dirige trois unités industrielles et j’emploie 2.000 personnes dans ce secteur et je désire lui parler des problèmes du marché parallèle, de la contrefaçon, des prix de référence et de la concurrence déloyale.

 

Aujourd’hui, on parle de la relance de l’emploi et de l’investissement, comment y a arriver alors avec un tourisme en pleine crise, une industrie qui piétine et des sociétés géantes comme la CPG et le Groupe chimique à l’arrêt ? Devrions-nous tous recourir au marché parallèle ? Comment fera l’Etat pour financer ses caisses ? Le ministre est complètement effacé, nous ne l’avons pas vu ni à l’UTICA, ni à la CONECT, malgré nos relances. Il faut examiner les problèmes de l’industrie avant qu’il ne soit trop tard.

 

Le nombre d’entreprises qui ont mis la clé sous la porte depuis la révolution est très important. On remarque dans les zones industrielles où on opère, qu’il n’y a pas de nouvelles créations d’entreprises et que les usines autour de nous sont en train de fermer l’une après l’autre, notamment celles étrangères. D’ailleurs, à Ben Arous, selon les chiffres officiels, nous avons perdu 16.000 emplois sur les 3 dernières années, dont des entreprises étrangères qui ont plié bagages à cause des revendications sociales. Les PME et PMI tunisiennes, pour leur part, n’ont plus accès au financement des banques. Elles ont une forte concurrence du marché parallèle, le tout en l’absence totale de tout soutien ou accompagnement de l’Etat.

 

Que pensez-vous des performances du gouvernement ?


Ce gouvernement est entré au pouvoir sans programme et on le découvre aujourd'hui. Nous avons espéré, dans le temps, qu’il y aurait un programme qui nous conduirait à un business plan clair. Aujourd’hui, je ne suis pas le seul à le dire et tout le monde le constate, il n’y a pas de feuille de route claire, il n'y a pas de plan d’action ou de relance réel de l’économie. Jusqu’à cette heure, le gouvernement cherche ses priorités et ses repères, il a été déstabilisé dès le début par les grèves et les revendications. S’il y avait un programme économique dès le départ à appliquer et que les ministres concernés s'étaient concentrés sur son application et sur les réformes qu’il fallait mettre en place, aujourd’hui on aurait eu quelques signes de relance palpable. Je ne pense pas qu’il y ait eu une performance pour l’évaluer. Le gouvernement s’est contenté de tâtonner, de remédier et de réagir et non pas d’agir.

Par conséquent, aujourd’hui, il n’y a aucune visibilité et aucun signe de relance. Tous les indicateurs sont au rouge. C’est l’échec constaté d’un gouvernement qui a pris les rênes du pouvoir sans aucun programme. Je ne pense pas que le fait que ce gouvernement soit composé de 4 partis lui facilite la tâche, car chaque parti a son programme. Aussi, les loyautés des ministres vont, en premier lieu, à leurs partis respectifs et ils n’adhèrent pas tous à la même politique du gouvernement. Et ça c’est un problème, d’ailleurs y a des rumeurs sur le départ de l'UPL et de Afek du gouvernement. Il faut que le parti au pouvoir prenne ses responsabilités, gère et assure.

 

Une nouvelle attaque terroriste sanglante a visé la Tunisie la semaine dernière, quelles seront les conséquences sur l’économie tunisienne selon vous ?


Les deux dernières attaques terroristes ont eu des conséquences néfastes et les six derniers mois ont coûté à la Tunisie énormément plus cher que les 5 dernières années. Elles compliquent davantage les choses. Avant l’attaque du Bardo, il y avait une crise dans le secteur minier du phosphate avec de multiples grèves, outre l’absence d’investissement de l’Etat dans les projets d’infrastructure pour relancer l’économie et encourager l’investissement privé : déjà deux vecteurs de croissances anéantis. On avait l’espoir que le tourisme et que les IDE retrouvent un second souffle et permettent de réaliser un peu de croissance, mais là ce n’est plus le cas. Que reste-t-il ? Rien ! La plus grande crainte c'est de tomber dans la stagflation. Il s’agit d’une inflation accompagnant une économie en récession, le Japon depuis 20 ans n’arrive pas à sortir de cette situation. Chaque mois qui passe rend la tâche plus difficile, la réactivité du gouvernement est très importante : il faut qu’il ait le courage de prendre les décisions et les mesures concrètes pour lancer les réformes qui s’imposent dans l’immédiat.

Le gouvernement lorgnant les élections municipales de 2016, ne veut pas prendre ces décisions douloureuses pour ne pas perdre sa base de militants. Sauf miracle, nous continuerons 2015 avec une note très négative et je ne pense pas que nous atteindrons les 1% grâce à la consommation. Sans m’attendre aux attentats, j’avais prévu que 2015 serait une année noire, suite à la politique de Mehdi Jomâa, l’année où nous devrions payer la facture car il n'y a eu aucune action entreprise en 2014, c’était le laisser-aller total. Avec les attentats terroristes, la situation s’est aggravée. Le seul espoir pour que l’économie redémarre, c’est de récupérer les parts de marché caduques et d'accélérer les projets.

 

J'aimerai ajouter ceci : que dieu protège la Tunisie ! Votre rôle à vous les journalistes est très important pour critiquer et dire les 4 vérités à chacun, pour que tous reprennent le travail pour le bien de la Tunisie. Sauvez le pays, en disant la vérité sur tout ce qui se passe, en critiquant ouvertement les défaillances du gouvernement et en l’encouragent quand il le faut, pour l’intérêt national.

 

 

Interview menée par Imen NOUIRA

03/07/2015 | 19:00
12 min
Suivez-nous

Commentaires (18)

Commenter

Dr.Hmiriti
| 05-07-2015 10:26
Je suis content d avoir provoquer votre reaction enrichissante,quand a orange je n ai suivi que votre raisonnement en y apportant un exemple reel.Restez comme vous l etes: fidele a votre patrie.

hakim
| 05-07-2015 09:03
Ce que dit loukil ne serait pas faux d apres sa perception pour son business comme tout homme de ce metier..certains commentaires ont aussi raison de repondre lucidement par chiffre(exp qouta import rapporté a la population) et par questionnement comme la Vraie VA autre que la creation de postes d emploi,de telles activites de simple commerce dont loukil veut s en prevaloir pour "avoir mainmise sur l admin et le gouvernement allant meme a la taxer de gouvernement d elections achetees avec de l argent de l economie parallele"...
Je mets le doight brievement sur les points suivants que je considere vitaux pour une reelle evolution et revolution economique;
1-magistrature independante mais controlable et severement..devant le peuple..
2-presse independante mais controlable et tres severement devant le peuple
3- financement des partis et des associations controlable et severement
4- instaurer un systeme d admin electronique pour combattre la corruption et de gouvernement eelectronique pour ancrer davantage le systeme de gestion participative
Ces dispositions permettraient d elucider le peuple sur les rouages des circuits mafieux de les sanctionner severement . Elles permettront de donner confiance a de vrais partenaires de type tecjnologique par exemple qui ne seraient pas sous le risque de se faire saboter par des reseaux mafieux en connivence avec la mafia locale avec ses tentacules dans l admin..
5- instaurer une politique reelle de creation de passerelles entre les institutions academiques et le monde economique. Un groupe comme loukil doit avoir des objectifs fixes avec le gouv en terme de projets valorisables avec le monde universitaire au lieu de se contenter de passer des commandes pour ramener des produits qu il facture aux yeux de la tete...a ce niveau c est le gouvernement qui doit posseder une vision revolutionnaire en sachant preparer les termes des cahiers de charges pour les licences...
6-imposer un systeme de contrats par objectifs pour les universites pour imposer des projets d innovation et de transfert technologique avec le monde economique...ici on parle d innovation et non d invention..une institution univ qui se respecte se doit participer regulierement a l innovation de produits, de procedes, de marketing...
L Etat tunisien a deja cree des poles technologiques. Il faut creer les profils necessaires au transfert et a la valorisation d idees..
7- imposer aux ide des programmes de transfert tecjnologique qui rentrent dans une strategie nationale patriotique...le cas de certains operateurs telecoms est tres revelateurs. Certains se contentent d activites de soupoudrage aux yeux et beneficient au contraire de pleins d avantages pour faire de la tunisie en fait un tremplin d expansion sur l afrique....au prix d embaucher des gens et de mettre de l autre cote des gens a la retraite anticipee avec toute la perte de capital investi en formation de ressources....
tels sont les grands traits de mon de vue mais le mot maitre c qu il faut de vrais Hommes et Femmes patriotiques et visionnaires...en avons nous assez aux postes de decision? Le nouveau syst democratique permettrait il leur ascension? Ce n est pas facile mais il faut y croire pourtant...







Dr. Jamel Tazarki
| 04-07-2015 21:54
Notre Ministre de l'enseignement secondaire, Mr.Néji Jalloul, a fait appel aux "spécialistes" allemands afin de lutter contre l'épidémie des cours particuliers en Tunisie et afin d'améliorer le niveau de nos écoles secondaires, alors que l'enseignement secondaire en Allemagne est encore plus catastrophique et pire qu'en Tunisie. Je vous propose de voir le lien suivant:
http://www.sz-online.de/sachsen/tausende-schueler-brauchen-nachhilfe-2791648.html

Notre Ministre de l'emploi, Mr. Zied Ladhari, a fait appel aux "spécialistes" allemands afin de nous montrer comment créer des PME de moins de 9 personnes, alors qu'il y a beaucoup plus de PME de moins de 9 personnes en pourcentage en Tunisie qu'en Allemagne.

Certains de nos Ministres (ils sont plusieurs) font appel aux "spécialistes" allemands afin de faire disparaitre les insectes du système écologique et ceci seulement à cause des moustiques, quelle folie!

Et aujourd'hui, vous me racontez que "Le domaine des télécommunications est très sensible et que l'Algérie a trébuchée une fois, mais elle s'est relevée à grands frais." Vous me dites ainsi implicitement que l'on a permis à la société française Orange de s'installer en Tunisie avec le risque de ruiner notre Tunis Télécom de peur que l'on trébuche comme l'Algérie!

Oh non, les Tunisiens sont bien souvent leur pire ennemi. La bienveillance que nous avons envers certains autres peuples (en particulier envers les Allemands) nous ne nous l'accordons que rarement. Nous sommes même parfois notre pire ennemi, nous sommes victimes d'un manque de confiance même autodestructeur. Nous portons un sentiment intérieur en nous qui nous chuchote que nous sommes nuls. Alors que ce n'est pas vrai.

Il n'y a qu'en Tunisie que l'on rencontre une telle dévaluation de soi. Les Allemands ne sont pas meilleurs que les Tunisiens mais ils sont bien moins sévères à leur propre égard! Nous portons en nous inconsciemment un sentiment d'incapacité en nous refusant le droit à l'erreur, en nous nous soumettant sans cesse à une évaluation chiffrée et absurde, nous nous privons d'une humanité envers nous-même. Nous vivons un grand manque de compassion envers nous-même.

Nous grandissons avec un stock de pensées d'infériorité. La dureté de la société et le manque de perspectives ont renforcé ce mal de l'autodénigrement. Il suffit de lire certains commentaires sur ce forum, où l'on nous répète sans cesse que nous sommes un peuple de gueux, de clochards et de nuls, afin de finir par le croire.

Toutes les pensées négatives nous ont plongé dans l'angoisse, nous dépriment et elles sont la source de notre échec socio-économique. On n'ose plus avoir de nouveaux défis, de peur d'échouer. Nous avançons craintivement sur le chemin de la vie tellement nous sommes émotionnellement touchés.

Non, Dr. Hmiriti, nous avons beaucoup de grosses têtes en Tunisie, même beaucoup plus qu'ailleurs.
J'insiste que le pourcentage de l'extrême intelligence en Allemagne n'est pas supérieur à celui de la Tunisie. Par contre, le problème principal de la Tunisie est que l'extrême intelligence est inactive et son rendement est trop faible afin de faire à nouveau tourner les spirales du progrès socio-économique et de la création de richesses. Et nos Ministres ne font appel aux spécialistes Français et Allemands que par simple ignorance (pour ne pas dire autres choses).

Je vous donne une citation précieuse d'Antoine de Saint-Exupéry qui ne peut vous laisser indifférent: " Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose... Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le c'ur de tes hommes et femmes le désir de la mer" Et c'est vraiment ça qui nous manque en Tunisie afin d'encourager nos scientifiques, nos intellectuels et nos artistes à faire de la création et à innover


A propos des voitures chinoises:
Certes la concurrence est le moteur de l'innovation mais pas dans le domaine de l'importation automobile sans aucune valeur ajoutée... Non, la concurrence entre les Tunisiens dans le domaine de l'importation automobile nous fait perdre de la devise, beaucoup de devises étrangères et vous savez pourquoi (une opération mathématique d'optimisation).

Cordialement

Jamel

kerkennien
| 04-07-2015 16:45
le gouvernement navigue nous aussi mais pas l'opposition et vous car l'argent existe chez vous deux par vos discours pragmatique et vous ne cherchez que vos interrees et plus///////

justesse
| 04-07-2015 14:49
Il faut absolument libérer l'importation des véhicules pour faire face au monopole qui reste négatif danstous les secteurs.Cessez svp de critiquer le gouvernement ,chercher des solutions efficaces à la place de critique sans raison valable./.

Dr.Hmiriti
| 04-07-2015 14:06
Si je suis avec vous pour les telecoms le choix est entre les mains des citoyens tunisiens,quoique fasse Orange dans ses promotions,je reste TT.Le domaine des telecom est tres sensible.L Algerie a trebuchee une fois,mais elle s est relevee a grands frais.Quand a la voiture unique,cela rejoint la pensee unique.Il y a de la place pour la concurrence saine y compries les voitures chinoises et indiennes,malaisiennes,c est une affaire de gout.En DDR il y avait la trabi....non,la concurrence nourrit le commerce,ceux qui veulent se payer une mercedes,ils n ont qu a payer trois fois le prix....Bon Dr.Tazarki

Hannibal
| 04-07-2015 13:54
Il doit certainement de l argent aux banques et c est normal,il doit faire des benefices et c est normal,il emploie plus de 2000 personnes et c est important
Une entreprise,c est une entreprise.

habib
| 04-07-2015 11:56
SVP, demandez à ce monsieur qui a "réussi" combien il doit aux banques, et quelles sont ses affaires bénéficiaires.
Comme les apparences sont tropeuses !

Dr. Jamel Tazarki
| 04-07-2015 11:44
La Tunisie est en train d'introduire des ensembles complets d'équipements étrangers. Non, il faut plutôt compter sur nous-même. IL est temps d'introduire en Tunisie le Joint-Venture à la chinoise comme un moyen pour attirer le capital étranger mais aussi afin d'introduire des technologies avancées et adaptées à nos besoin. Ce qui compte le plus pour moi, c'est plutôt l'apport de technologie que nous propose l'investisseur étranger et non pas seulement le nombre d'emplois qu'il pourrait créer.

Il nous faut instaurer un régime d'importation préférentiel tout en exerçant un contrôle accru sur les devises étrangères. Il faut absolument encourager les investissements des technologies avancées à vocation exportatrice. Autrement dit, il faudrait importer a priori des technologies de production qui ont une forte capacité à rapporter des devises. Ainsi, je me demande à quoi ça sert de permettre à la société française Orange France (dans le domaine des télécommunications) de s'installer en Tunisie (sous le nom " Orange Tunisie ") si elle entre en conflit avec les intérêts de Tunis Télécom. En effet Orange Tunis ne rapporte pas des devises étrangères qui pourraient compenser les conséquences néfastes de ce conflit. Il nous faut plutôt trouver un substitut aux importations par l'acquisition de certaines technologies étrangères.

L'un des problèmes en Tunisie est l'absence des autorités compétentes pour l'évaluation et l'optimisation des contrats d'importation de technologie. En effet, il nous faut une garantie de résultat et de débouchés tout en empêchant d'acquérir une technologie semblable que l'on a déjà (ça sert à quoi de laisser Orange France s'installer en Tunisie, si elle risque de ruiner Tunis Télécom). La technologie importée devrait permettre de fabriquer des produits ayant des effets socio-économiques positifs à l'intérieur de la Tunisie et ayant aussi une compétitivité sur le marché international.

IL nous faut absolument définir un cadre juridique pour les entreprises à investissement étranger. Il y a un vide juridique dans ce domaine qui décourage ceux qui veulent investir en Tunisie. Par exemple, on ne sait que très peu sur le traitement fiscal des entreprises étrangères en Tunisie.


Une voiture chinoise pour la Tunisie:
Moi, si j'étais le chef du gouvernement tunisien, j'aurais imposé l'importation d'une seule marque de voiture, celle la plus robuste, la plus simple à réparer et la moins chère sur le marché international. Et cette marque ne pourrait être que celle d'une voiture chinoise.

Pourquoi une voiture chinoise? Bien évidemment, le prix. Lorsqu'on peut s'offrir une voiture à 3000 dinars tunisiens, d'autant que le véhicule chinois bénéficie d'une transmission intégrale et, souvent, d'un équipement supérieur aux voitures européennes. Un seul inconvénient, les moteurs des voitures chinoises ont une puissance limitée. Ce qui peut être aussi un avantage car un moteur qui tourne doucement s'abîme moins vite, tout en bénéficiant d'un couple suffisant pour remorquer une remorque. Il est temps d'importer les véhicules chinois parce que leur moteur est tout simple et n'est pas bardé d'électronique. On ne risquera pas de nous retrouver avec des boîtiers électroniques à changer de partout et qui nécessitent du matériel de détection sophistiqué.

L'accident de la princesse Diana et Dodi Al Fayed avait probablement un rapport avec une défaillance de l'électronique de la voiture à cause des rayonnements électroniques perturbateurs, en particulier avec l'introduction des systèmes de freinage A.B.S. et les ordinateurs de bord. Tous les systèmes électroniques d'injection se laissent perturber par un champ magnétique, et ça peut être causé par les radars routiers, les émetteurs de télé ou de radio très puissants, les radars aériens et même quand on stationne sous une ligne à haute tension.

Oui, je propose pour la Tunisie plutôt une voiture chinoise. En cas de souci, je peux mettre les mains dans le moteur, il y a de la place et ce n'est pas compliqué. Oui, nous avons besoin d'une mécanique simple, solide et qui tient la route. Du matériel digne de confiance et qui bénéficie des mêmes garanties pièces et main d'oeuvre.

Jamel

C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.

http://www.go4tunisia.de/PDF/Ce_Que_Je_Pense_Jamel_Tazarki.pdf

http://www.go4tunisia.de/PDF/Pronostics_excerpt.pdf

http://www.go4tunisia.de/PDF/intelligence_artificielle.pdf

https://www.youtube.com/watch?v=bkTLIO2zanM

Un citoyen qui aime ceux qui reussissent
| 04-07-2015 11:27
De quel monopol parlez vous,toute marque a son distributeur exclusif,les prix sont conformes aux marges et a la loi en vigueur .Arretez vos mensonges Mr Loukil a dit des verites qui vous derangent par votre haine de reussir