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Incendies de forêts : Le bilan d'une catastrophe
01/08/2017 | 19:59
4 min
Incendies de forêts : Le bilan d'une catastrophe

Avec un tiers de la surface de la Tunisie fait de déserts, le pays dispose d’une richesse forestière faible estimée à 1 million d’hectares. En ces mois caniculaires d’été et en raison d’une haute inflammabilité des surfaces végétales, les feux de forêts font chaque année des ravages.

Cet été 2017 n’échappe pas à la règle. Depuis les derniers jours de juillet, plusieurs régions du nord-ouest tunisien font face à d’énormes incendies dont la cause ne semble pas totalement naturelle.

 

D’après le recoupement des différentes interventions sur les radios et médias, faites par des éléments de l’armée dont le Colonel Mounir Riabi, on apprend que pour le seul gouvernorat de Jendouba, 23 habitations ont été ravagées par les flammes. Suite à ces importants dégâts, de nombreuses familles ont été déplacées vers les écoles primaires des gouvernorats touchés.

 

 

A ce jour, plusieurs foyers ont été enregistrés. Une centaine d’hectares aurait brûlé dans la localité d'Elhamra à Ain Drahem. Trois autres foyers à la Khmeiriya, à la Mouasiya et à la Brahmeya près de la ville d’Ain Drahem sont sur le point d’être maîtrisés, selon un communiqué de l’armée publié ce mardi 1er août 2017. Près de la ville côtière de Tabarka, le vent aurait favorisé trois autres départs de feux dans les localités d’Abdallah, de Aïn Sobh et d’Aouled Hlel.

 

 

Face à la catastrophe, le chef du gouvernement, Youssef Chahed a ordonné au ministre de la Défense, Farhat Horchani, et au ministre de l'Intérieur, Hédi Majdoub, de se rendre sur place et de faire « tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin à ces incendies mais également de prendre en charge les personnes lésées ».

En terme de matériel, on apprend que dès le déclenchement du premier feu, 2 avions militaires équipés pour éteindre des feux de forêts ont été dépêchés sur place. Plusieurs dizaines de camions de la protection civile sont également présents sur les lieux des différents foyers. En plus des militaires, agents de la protection civile et gardes forestiers, qui se sont déployés sur les différents lieux, des renforts humains et matériels ont été dépêchés de la part des unités régionales de Bizerte, Zaghouan, Le Kef, Siliana, Ben Arous et La Manouba.

 

En plus d’importants moyens matériels, le gouvernement a informé, dans son communiqué du 29 juillet, de la mise en place d’une cellule de coordination, composée de représentants des ministères de la Défense, de l'Intérieur, de la Santé, de l'Agriculture et de l'Equipement et de l'Habitat.

 

 

Le secrétaire général de Machrouû Tounes (MPT), Mohsen Marzouk, a été l’un des premiers hommes politiques à réagir face à l’ampleur de la catastrophe. Dans son communiqué publié ce mardi 1er août, M. Marzouk a pointé du doigt le manque de matériel et a appelé le gouvernement à demander l’aide des états européens afin de venir à bout des nombreux foyers qui ravagent le nord-ouest.

 

Le bilan dressé par le chef du gouvernement ce mardi 1 août 2017, lors d’un point de presse exceptionnel, fait état de : 37 incendies, dont une vingtaine se seraient déclenchés à Jendouba, 7 à Béja, 7 à Bizerte et 1 au Kef. Le nombre impressionnant de foyers et la simultanéité de leur déclenchement ne seraient pas anodins selon Youssef Chahed, qui a déclaré : « Nous suivons de très près la situation depuis maintenant 48 heures. Dans le gouvernorat de Jendouba, près de 80% des foyers ont été maîtrisés. A Béja la situation a également été contrôlée, tandis qu’à Sejnane nous y sommes presque. Tous les moyens de l’Etat ont été déployés ».

Le chef du gouvernement, a rappelé dans la foulée de sa déclaration que ce phénomène survient dans tous les pays du monde mais qu’à titre préventif, plusieurs unités sécuritaires ont été déployées pour relever tout mouvement suspect.

 

 

 

La question de l’origine de ces incendies s’est vite posée. Dans un premier temps, l’explication était la vague de chaleur couplée à des vents relativement puissants. Toutefois, le doute sur cette explication s’est vite installé. Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a déclaré aujourd’hui, depuis la salle des opérations centrale de l’office national de la protection civile, que certains incendies pourraient avoir une origine criminelle. D’autres observateurs vont même jusqu’à dire que les incendies pourraient avoir une origine terroriste et qu’ils serviraient à desserrer l’étau autour des terroristes retranchés dans les hauteurs, un peu plus au sud. Quoi qu’il en soit, l’enquête devra déterminer les origines de ces incendies qui ont provoqué des dégâts matériels considérables.

 

Sofiene Ahres

01/08/2017 | 19:59
4 min
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Commentaires (10)

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veritas
| 02-08-2017 19:45
C'est toujours les mêmes ,les terroristes islamistes feront tout ce qu'ils peuvent pour rayer le pays de la carte,c'est soit eux ou la destruction la plus totale le gourou l'a affirmé en personne tant de fois .

Zohra
| 02-08-2017 17:37
Merci pour votre optimisme qui me fait vraiment plaisir.

1/3i
| 02-08-2017 17:27
évidemment, quand des dizaines de milliers d'Ha brulent, là on est face à une catastrophe, avec toutes ses conséquences. Humaines et écologiques.

Mais visiblement, et heureusement, on en est loin.

Et sur les images qui nous sont fournies, c'est principalement du maquis, ou de la forêt très clairsemée qui a brulé.

Vous savez, j'étais dans un état d'énervement important lors des derniers incendies dans le sud de la France, à entendre les émissions spéciales sur BFM par exemple. En final, c'est une petite montage qui a brulé, de 2 km sur 6 environ. Or on avait l'impression que tout le sud était en feu.

Maintenant, ce qui m'a toujours émerveillé en Tunisie, ce sont tous ces couloirs coupe-feu qu'on voit sur toutes les montages (comme à Bourgarnin), mais sont-ils entretenus, c'est à dire défrichés régulièrement ?

A titre d'anecdote : en 1985 ou 86, nous repartions de vacances en Corse. Le mistral s'est levé : dans les 10 minutes qui suivirent, une dizaine d'incendie ont démarré (région de Porto Vecchio). Sur la route vers Bastia (145 km), nous avons dénombré plus de 150 incendies. Ces régions, aujourd'hui sont toujours aussi vertes et arborée.

Rationnel
| 02-08-2017 13:48
Un incendie de foret n'est pas une catastrophe, c'est une phénomène naturel qui permet le renouvellement de la foret. L'incendie va brûler les herbes et petits arbustes créer de la matière organique qui va enrichir le sol et donner plus d'espace aux arbres. Plusieurs espèces d'arbres résistent aux feux de forets.

zohra
| 02-08-2017 13:09
Bonjour,

LE FEU peut être un ami ou un ennemi. Il peut régénérer un paysage ou le dévaster. Lorsqu'ils ont pris de l'ampleur, les incendies se révèlent de terribles destructeurs, très difficiles à enrayer.

C'est ce qui s'est produit en Indonésie en 1997. Cette année-là, des feux de brousse ont ravagé le pays, ce qui a eu de graves conséquences pour le sol, la santé des habitants et l'économie. Les fumées dévastatrices de ces incendies ont gagné des pays voisins (huit en tout), touchant 75 millions de personnes, selon une estimation. Des rapports indiquent que 20 millions d'entre elles ont dû être soignées pour des affections telles que l'asthme, l'emphysème, des troubles cardiovasculaires, ainsi que des problèmes oculaires et cutanés.

Les méfaits du feu

e feu est l'une des forces de la nature. Un feu de brousse livré à lui-même peut bouleverser le paysage, modifier l'équilibre de la flore et de la faune, et menacer la vie et les biens de la population.

Un gros incendie peut accélérer l'érosion. Lorsque la terre est exposée aux fortes pluies qui suivent souvent un été chaud, le sol dénudé est emporté par l'eau, ce qui affecte la flore. Les espèces les plus fragiles dépérissent et meurent, tandis que d'autres s'adaptent. Malheureusement, celles qui prospèrent sont souvent les mauvaises herbes, qui ont tendance à envahir le paysage au détriment de la flore indigène.

Bonne journée

OBSERVATEUR
| 02-08-2017 12:55
OUI ils sont les vrais militants et patriotes tunisiens, c'est le moins qu'on peut dire, ils affrontent la chaleur et le feu avec le peu de moyens ,et s'exposent au péril ALORS QUE LES AUTRES SE LA COULENT DOUCE SOUS LES CLIM

1/3i
| 02-08-2017 12:07
En Tunisie, nous sommes tellement étonné que des gens fassent leur boulot (oui, un pompier a pour mission d'éteindre les incendies), que tout de suite on parle d'eux comme des héros fantastiques ...

"patriotes Tunisiens" ??

Dans les années 70/80, en Corse, on voyait tous les légionnaires basés en Corse partir se battre contre les feux. OUI, les légionnaires, parmi ce qui se fait de mieux comme soldats au monde.

Maintenant il faut savoir que 100 hectares ne font que 1 km2. Des gardes forestiers m'ont expliqué maintes fois qu'une foret qui brule tous les 15 ou 20 ans tire un bénéfice de ces incendies. En effet, les vieux arbres sont décimés, et permettent aux petites pousses naissantes de pouvoir se développer. Et ainsi renouveler avantageusement la forêt.

Ce qui est grave pour une forêt, ce sont les incendies à répétition.

On a vu les incendies importants de fin juillet en France. Sauf qu'en fait ils sont juste dans la moyenne normale. Ce sont les années précédentes qui étaient extraordinaires par le peu d'incendies.

Cette année nous avons des conditions climatiques exceptionnelles. plusieurs forts coups de vent du sud au mois de juillet. Alors oui, la végétation est sèche, et le moindre incident peut être catastrophique : un mégot, une bouteille cassée, un court circuit électrique, et peut être aussi des pyromanes (des malades)

DHEJ
| 02-08-2017 11:54
Et le dinar brulé par les criquets venus d'Europe... ça s'appelle comment alors?!


zohra
| 02-08-2017 07:25
Vantés par leur courage et leur dévouements les pompiers font un métier qui incarne aux yeux de beaucoup l'altruisme dans son sens le plus noble.

Par contre, il y a un manque d'anticipation, la canicule, annoncée depuis plusieurs jours par l'institut météorologique, n'a surpris personne, malheureusement, il y a une défaillance du protocole de protection civile, incapable de prendre la mesure des risques provoqués par les grandes chaleurs. Nous n'aurions peut-être pas pu empêcher l'incendie de démarrer, mais nous aurions dû minimiser sa progression

Hiver comme été ce manque d'anticipation est une catastrophe pour notre patrimoine.

OBSERVATEUR
| 01-08-2017 20:39
Mille bravo aux vrais militants et patriotes tunisiens