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Béji Caïd Essebsi a-t-il échoué ?
14/09/2017 | 20:49
2 min
Béji Caïd Essebsi a-t-il échoué ?

Par Karim Baklouti Barketallah

 

 

Coup sur coup, la Tunisie adopte deux projets historiques. La loi contre la violence sur les femmes et la possibilité désormais pour une Tunisienne d'épouser un non-musulman, sans que ce dernier n'ait à faire la mascarade de cette disant conversion à l'islam afin d'épouser celle qu'il aime.

Un autre projet en préparation, pourrait permettre à la Tunisienne d'hériter autant que son frère consacrant ainsi la justice au sein de la famille tunisienne et une plus grande équité au sein de la société.

 

S'il est indéniable que ces avancées historiques sont la conséquence de militantisme mené par les femmes et à leur tête l'ATFD, il est tout autant indéniable que la volonté politique y est pour quelque chose.

La circulaire interdisant d'épouser un non-musulman date de 1973 et aucun dirigeant politique n'a osé y toucher. Depuis, Béji Caïd Essebsi l'a fait, poussé il est vrai par un vent de liberté qui souffle sur le pays et une alliance avec les islamistes, auxquels il a finalement pris bien davantage qu'il n'a donné.

 

Contrairement à ce qui se dit Béji Caïd Essebsi ne s'est pas limité à cela. Deux ans avant la fin de son mandat, il est arrivé à faire passer une loi qui met fin aux poursuites judiciaires à l'encontre de gens de l'administration qui n'ont pas profité de leur statut, mais qui ont obéi aux ordres de leurs supérieurs hiérarchiques.

Si une poignée de personnes s’est soulevée contre la fin de l'injustice, cette loi réconcilie une grande partie des Tunisiens entre eux.

 

Profitant de son entente avec Rached Ghannouchi, Béji Caïd Essebsi a pu faire avancer le pays pour davantage d'équité dans le société, convaincu qu'il est que après lui, le bras de fer avec les islamistes sera bien dur et qu'il est important que cette société tunisienne, toujours avant-gardiste et qui a pu résister grâce au statut et à l'émancipation de la femme, puisse battre le fer en ayant davantage d'acquis.

 

Le bilan de BCE est-il mauvais? Il a tellement fait venir Ennahdha au modernisme qu'il a réussi à créer des scissions au sein de ce parti réputé fonctionner comme un bloc unique.

Que pouvons-nous reprocher à Béji Caïd Essebsi? Certainement son parti qui s'est affaibli et son fils qui l'a hérité.

Mais l'histoire retiendra que BCE a pu permettre à la famille tunisienne de jouir d'un plus grand équilibre et mettre sur la table des sujets sociétaux jadis tabou tout en prenant des islamistes bien davantage qu'il n'en n'a donné.

Béji Caïd Essebsi devra maintenant faire en sorte que Nidaa reprenne ses couleurs et annoncer clairement qu'il n'est pas candidat aux prochaines élections présidentielles.

14/09/2017 | 20:49
2 min
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Commentaires (9)

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Abel Chater
| 15-09-2017 20:43
Si cet écrivain «moliérien» avait un seul iota d'honnêteté "tunisienne" et "musulmane", il n'aurait jamais écrit sa débilité de:"la mascarade de cette disant conversion à l'Islam", ni qu'il ne puisse écrire «islam» sans majuscule à la manière des juifs.
Ce qu'il appelle lui et ses semblables bergers de nos oueds, ayant réussi quelques études en France, jusqu'à s'être transformés en les «Pompidou» de la Tunisie : "mascarade de conversion à l'islam", n'a aucun rapport avec la sexualité et l'amour de leur mauvaise haleine. C'est une obligation pour que les enfants de ces femmes tunisiennes musulmanes, ne virent pas vers une autre religion plus mascarade que la conversion de leurs pères. Lorsque le futur mari d'une Tunisienne se convertit à l'Islam, c'est qu'il reconnaît à sa future femme tunisienne son agrément et son acceptation de la religion musulmane comme base d'éducation pour leurs futures progénitures. Ni plus, ni moins.
A ceux qui répandent le mensonge que l'interdiction d'un mariage avec un non-musulman, ne se limite qu'à la circoncision du mari, il y a obligation de leur rappeler que même les juifs sont circoncis comme les Musulmans. Malgré tout, ils sont interdis de mariage avec les femmes musulmanes.
Maintenant que c'est devenu une «vertu» chez les Harkis, d'attaquer l'Islam de l'intérieur de chez nous, il est expressément requis de demander à ces clowns, de ne pas oublier qu'on se reconnait très bien entre Tunisiens. Ils ne font que se répéter entre eux-mêmes, sans constater que l'Islam n'a jamais vécu cette énorme et gigantesque renaissance en Tunisie. Les Mosquées parlent cinq fois par jour et bougent jusqu'à la rue à la prière du vendredi. Et ce n'est que grâce à ces «sans foi ni loi», de l'espèce de ce bonhomme qui nous colle sa photo devant une cathédrale de France, au moment où les Chrétiens désertent eux-mêmes leurs églises.
Si le complexe d'infériorité tuait !!!

DHEJ
| 15-09-2017 09:41
C'est ce que je dis pour cet INTELLIGENT comme son BCE!


Touefois, c'est bonne analyse qui ne sera pas bien digérée par les retardés mentaux de la Tunisie.


L'interdiction dans le code du statut personnel c'est quand on pose la question aux mariés s'ils n'ont pas de "mawanii chari-iya"???

Friday
| 15-09-2017 09:34
Je pense que oui!

MT
| 15-09-2017 08:52
Béji commence à se rattraper,et des bons pas,reste une chose et n'est pas le moindre,c'est dénoncer les assassins de Chokri et Brahmi,ce n'est pas acceptable que deux citoyens et patriotes se font assassiner dans leur propre pays et les criminels vivent entre nous!!!

Dr. Jamel Tazarki
| 15-09-2017 07:14
Je ne suis pas juriste, je suis plutôt mathématicien et je voudrais utiliser mon sens logico-mathématique afin d'expliquer un fait juridique, je vous prie de me corriger si je me trompe!

Des faits:
1) La circulaire de 1973 du ministère de la Justice n'interdit pas à la femme tunisienne d'épouser un non-musulman mais pose des conditions à ce mariage ==> La circulaire tolère le mariage de la femme tunisienne à un non-musulman sous certaines conditions que vous connaissez déjà (conversion à l'islam du mari non musulman).
2) C'est Le Code du statut personnel (une série de lois des années 50) qui interdit catégoriquement le mariage d'une femme tunisienne d'épouser un non-musulman. Je donne une citation de Wikipédia: "De même, le silence du CSP [du Code du statut personnel] à propos du mariage entre une musulmane et un non-musulman est, depuis 1969, interprété par la plupart des juges comme une reconnaissance de l'interdiction donnée par le droit musulman en la matière. Ce raisonnement est approuvé le 5 novembre 1973 par une circulaire du ministère de la Justice qui, afin d'éloigner les côtés négatifs de l'Occident, fait interdire les mariages entre musulmanes et non-musulmans et qui juge nul les mariages mixtes où le conjoint ne s'est pas converti à l'islam et où une attestation de conversion n'est pas fournie"

===>

La différence entre La circulaire de 1973 du ministère de la Justice et les lois du Code du statut personnel concernant le mariage de la femme tunisienne à un non-musulman est évidente:
a) La circulaire n'interdit pas à la femme tunisienne d'épouser un non-musulman mais pose plutôt des conditions à ce mariage (conversion à l'islam).
b) Le Code du statut personnel interdit catégoriquement le mariage d'une femme tunisienne d'épouser un non-musulman.
====> Je donne une conclusion objective (purement logique) de ces deux prémisses: Si on annule La circulaire de 1973 du ministère de la Justice sans modifier certaines lois du code du statut personnel, c'est l'interdiction catégorique du mariage d'une femme tunisienne avec un non musulman imposée par le code du statut personnel qui sera appliquée.



Encore une fois, j'ai essayé seulement de donner une analyse objective concernant l'annulation de la circulaire de 1973 du ministère de la Justice.

Joan
| 15-09-2017 06:54
H Bourguiba aurait fait de même mais plus tôt bravo quand même

Sadok Zghal
| 14-09-2017 23:45
Tout ce que ce je déteste dans ce texte. Nous faire croire que grâce à ces réformes BCE a réussi son mandat. Faire glisser sournoisement qu'ennahdha sort perdante de cette alliance et la Tunisie grandie alors qu'elle ne s'est jamais aussi mal portée. Confrondre des avancées certes considérables en matière d'égalité entre les deux sexes avec la notion d'équité est absolument révoltant dans un pays où les écarts sociaux se creusent de plus en plus, pire que du temps de Ben Ali. Cette propagande a été usée jusqu'à la corde depuis Bourguiba. Je dénonce les rabats joie qui ne mesurent pas l'importance des avancées pour la femme mais je m'insurge contre ces raccourcis qui n'ont pour objectif que de reproduire le même culte de la personnalité que tout un peuple a vomi. Je m'étais promis de ne plus déranger sur ce mur mais là trop c'est trop. Faire le bilan de l'alliance nidaa ennahdha sur la base de quelques réformes à saluer mais tellement insignifiantes par rapport à l'échec global des véritables choix stratégiques sur le plan socio-économique et de gouvernance. Non ce n'est pas possible de nous faire avaler toutes ces couleuvres et de nous enrober la pastille de la sorte. L'ATCE n'aurait pas fait mieux !!!

Halim
| 14-09-2017 23:29
Il n'a pas réussi ( et ne réussira jamais) à instaurer l'autorité de l'état...L'exemple flagrant est celui du Kamour et ses ordres d'intervention de l'armée non respectés...

DHEJ
| 14-09-2017 22:06
L'interdiction ne vient pa9de la circulaire, l'interdiction est dans le code du statut personnel


La circulaire à été établie pour trouver une solution à l'interdiction


A moins tu n'as pas connu "un contrat de mariage"!