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Tribunes
Paix financière
09/02/2017 | 12:25
4 min
Paix financière

Par Mohamed Abdellatif Chaïbi*

 

Sur fond de statuts BCT et de loi bancaire controversés, d’un code des investissements très grands marchés et très grosses affaires, de vieux corps de métiers en colère et dans la rue ; nos récentes réglementations n’ont été que mal accueillies.

 

Les fiascos les plus médiatisés restent ceux des légiférassions budgétaires. A chacun de leurs rendez-vous annuels, l’incompréhension et la démoralisation populaires, celles des individus, celles des entreprises, augmentent et croissent. Six ans de post révolution et voilà que la finance, avec toutes ses dérivées et toutes ses annexes, dont la banque, la bourse, la fiscalité et les taxes, réapparait comme étant notre plus grande défaillance nationale de tous les temps.

 

Détrompons-nous alors si par le vote de la Loi de finances 2017 nous croyons avoir signé une paix sociale. Le croire c’est oublier que tous nos précédents et innombrables pactes, de paix, de progrès, de contrat, furent tous éphémères. Brutalement rompus. De ces pactes, les Tunisiens n’avaient tiré que le triste record de subir deux émeutes tragiques, dix années de Programmes d’Ajustements Structurels maigres et de diète, et la présente difficile révolution.

 

A l’évidence ; autant que nous tarderions à reprendre les corpus réglementaires parus, autant la chronologie annoncée d’un nouveau désastre social et économique s’accélérerait et nous submergerait.

 

 

 

Négligence arithmétique

 

Comment aujourd’hui, à Tunis, au lieu de s’atteler à réduire une pression fiscale démesurée, dans les 21% de notre PIB, nous nous agrippons, FMI en premier, aux 13% en salaires des fonctionnaires publics ? Le résultat : les ultimatums et les délais, les polémiques, l’ont de nouveau emporté devant l’argumentaire sérieux et le raisonnement structuré.

 

C’est que ; sans vouloir les défendre, nos 13% s’intègrent normalement dans la bande des taux similaires OCDE ou EU. Bande de taux similaires qui se trouve en général entre les 10 % à 13% des PIB.

Et puis, si l’on considère les pressions fiscales et les salaires publics en OCDE, qui sont respectivement dans des moyennes globales des tailles des 15% PIB et des 11% PIB ; la basique logique arithmétique nous permettrait même, en Tunisie,  d’aller jusqu’à 15 à 16% du PIB en salaires publics !

Ce sont plutôt, donc, nos 21% PIB en pression fiscale, qui sont excessifs. Quelle a été leur contre partie ?

Et le vrai débat fiscal devrait commencer par dire que, avec 21% de PIB prélevés, les Tunisiens, individus, familles, entreprises, ne reçoivent pas la même qualité en services publics que leurs semblables EU ou en OCDE. Toutes proportions gardées, ces amis et semblables qui payent nettement moins que nous en impôts reçoivent plus et mieux en services et en commodités publiques servis et bien entretenus.

A Tunis ; l’objectif fiscal stratégique est de réduire drastiquement les impôts. De concevoir des budgets 2018 – 2022 en convergence décroissante, intelligente et responsable, d’au moins 1% de PIB par exercice. Les sources des ajustements budgétaires sont innombrables et diverses.

 

Ratage verbal

 

En décriant certaines professions, en rompant la chaine des remboursements de santé, en éprouvant le public par les successions des infos et des intox fiscales, en faisant montrer les Tunisiens tantôt comme des irresponsables tantôt comme des dépensiers qui jettent leur pain et leurs ordures à travers, les Tunisiens fraudeurs qui refusent d’avoir un n° de patente, les médecins récalcitrants, nous ne faisons que démobiliser les énergies et favoriser les conditions du renforcement du marché parallèle.

 

Un marché parallèle, florissant à 50% du PIB, liquide, sans patentes. Une patente, en manque de réadaptation, qui vous contraint généralement à passer chaque mois faire la queue et perdre de votre sérénité et temps de gagne pain. Qui vous fait fuir.

 

Fuir, ne voyons-nous pas que tout le pays fuit ? Les jeunes, filles et garçons, se jettent à la mer. Les diplômés, jeunes et moins jeunes, médecins, chirurgiens, têtes pensantes et matière grises, ils partent aussi et en nombre.

A qui la faute ? Sans doute à notre large corpus réglementaire et d’organisation des métiers et des affaires. Un corpus, matériel et immatériel, écrit et verbal, qui s’est montré incapable de faire éclore et de pérenniser l’environnement financier et bancaire, monétaire, fiscal et légal, intelligent et attractif dont le pays, entreprises et citoyens, a besoin.

 

La paix sociale, l’adhésion nationale, en dépendent. Autant que nous réussissons à refaire ce corpus pour le rendre attractif, arithmétique intelligente et verbe public humble et adéquat, autant la Tunisie rentrera dans l’économie. Dans l’intelligence de la paix financière.

 

*Banquier ; Statisticien ISUP-Paris


09/02/2017 | 12:25
4 min
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Commentaires (11)

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Tunisienne
| 10-02-2017 18:37


Bonsoir cher ami,


Tu me connais, je ne suis pas une adepte des politiques ultra-libérales. Et je ne prends du FMI, de Fitch et autres "prescripteurs" que ce qui permet d'analyser la situation de notre pays sans complaisance et sans concessions, en vue d'entrevoir les voies de sortie de crise.


Je soutiens qu'il faut sortir de ce cercle vicieux du (sur)surendettement qui ne sert pas les grands travaux, qui va en grande partie en paiement de salaires pour des emplois improductifs. Emplois qui, comme tu le dis très pertinemment, contribuent à fausser en les gonflant les chiffres de l'emploi. Tout ça, certes, pour créer du pouvoir d'achat, mais un pouvoir d'achat qui renforce l'inflation (puisque la catégorie socioprofessionnelle concernée consomme coûte que coûte) et un pouvoir d'achat tronqué et superficiel puisque les ménages en question s'adossent sur ce pouvoir d'achat pour aller de l'avant dans le consumérisme et renforcer leur propre surendettement. Un pouvoir d'achat, enfin, qui va stimuler, non pas forcément la consommation de produits locaux, mais plutôt des produis importés. Ce pouvoir d'achat grève donc les deux balances commerciale et de paiement (directement par la consommation et indirectement, par le surendettement qui a permis de le générer).

Je crois donc qu'un grand effort de rationalisation est indispensable. Je ne propose pas de mettre tout ce grand et beau monde au chômage, mais de freiner fermement l'emploi dans le secteur public, de ne pas renouveler les départs (ou, du moins, de ne pas envisager de réembaucher avant d'avoir entamé de grands travaux), de mettre une grande rigueur dans la gestion et l'assainissement de la fonction publique pour qu'elle devienne vraiment productive et serve la socioéconomie. Je propose de mettre le paquet (en toute transparence !) sur les formations, les reconversions, la réactualisation des savoirs/ compétences, la maîtrise des TIC pour numériser les opérations et les transactions et faciliter la vie aux citoyens. Il est enfin important, à mon sens, de faire sortir les fonctionnaires du schéma de l'exécution partielle (bête et méchante), de leur donner de la hauteur et la notion (et conscience) de service public et des priorités nationales.


Voilà. En sollicitant l'indulgence du Maître !


Enfin, je te remercie pour la musique - grandiose !- et je voudrais partager avec toi une partie de mon univers musical qui est très hétéroclite, mais où tu trouveras peut-être un fil conducteur !


Très bonne soirée, cher Nestor !




Carl Orff - O Fortuna ~ Carmina Burana :

https://www.youtube.com/watch?v=GXFSK0ogeg4


Pascal Obispo - Fan :

https://www.youtube.com/watch?v=rfkmxStyDVI


Aretha Franklin - A Deeper Love (Pride) -Remix :

https://www.youtube.com/watch?v=1YLVD0g8sw4


Requiem de Mozart :

https://www.youtube.com/watch?v=sPlhKP0nZII




N.Burma
| 10-02-2017 15:23
« Je maintiens aussi que la lourde charge des salaires de la fonction publique constitue une bonne partie du problème dans sa globalité (et donc de la solution qui doit, elle aussi, être globale !). » Tunisienne



Chère Tunisienne,

Mon dieu Tunisienne, ton regard impitoyable sur les misérables salaires et charges des misérables (pour dire pauvres) agents de la fonction publique aurait les applaudissements des excités de la maison blanche du coté de Washington, lesquels excités ne sont pas moins que des rejetons de Milton Friedman de triste mémoire.
La fonction publique tunisienne tourne autour de 590.000 agents, Abid, le ministre en charge, ne sait pas lui-même le nombre exact, c'est dire.
Les agents de la fonction publique sont composés pour près 45 % de femmes et j'en suis fière, car, l'Etat employeur, permet l'accession des femmes à une relative émancipation et droits équivalents à ceux des mâles qui sont tout aussi indispensables à la cohésion sociale.
122.000 agents ont été embauchés sous la domination de la Troïka, c'est la Troïka qui a mis les bouchées doubles pour recruter plus encore ses militants qu'elle ne le pouvait, aux dépens de l'endettement.
Qu'est-ce que tu feras de ces 122.000 agents si tu veux rétablir l'équilibre des comptes ?
Je sais que tu es contre la peine de mort, leur vie sera épargné dieu merci mais il faut que ces hommes été femmes aient de quoi acheter pour se nourrir et nourrir leurs familles, comment tu vas débloquer ces fonds de paiements alimentaires ? Je pourrais, sans la moindre prétention (tu me faire confiance) que les dépenses engagées par ces 122.000 agents, dans le circuit économique, ces dépensent permettent à l'économie nationale de se revigorer, sans ces 122.000 agents, tu aurais peut-être, 244.000 chômeurs de plus ! Qu'on le veuille ou non, c'est une solution de moindre mal, quoique tu fasses ;
Ces 122.000 personnes, si elles sont mises à la porte, ne crois-tu pas qu'elles iraient pour une grande partie, renforcer l'armée du marché parallèle ? Par conséquent, même si, ces emplois ne sont pas justifiés du simple point de vue de gestion du service public, ce sont des emplois aidés, comme on dit, des emplois qui camouflent l'ampleur du chômage sous peine, de déclarer la guerre sociale dans ce pays qui n'a jamais su ce qu'est la paix sociale.
Si on creuse un peu la question, la Tunisie est dépendante de la situation qui dégénère en Libye et de la situation qui n'est pas florissante en Algérie. Nos deux principaux voisins, ne se portent pas très bien et la situation née dans ces deux pays, aggrave sensiblement la situation sociale de la Tunisie.
Quant à l'Europe, tu peux le reconnaître, elle est enfoncée dans des crises et risque l'éclatement à tout moment.
Donc, il faut savoir compter sur ses propres forces et faire du mieux avec ce que l'on a, sans fanfaronnade et sans honte !
Bonne journée à toi, chère !




Version symphonique par Orquesta juvenil Simón Bolivar de Venezuela,Alma (Llanera est la chanson la plus populaire du pays d'Hugo Chavez)

https://www.youtube.com/watch?v=zbfBQI8h2cI
version populaire :
https://www.youtube.com/watch?v=7GyBrsLoJL0
les paroles de la chanson :
http://www.mamalisa.com/?t=fs&p=4969

Pourquoi?
| 10-02-2017 12:33
informelle en Tunisie: le premier fournisseur de l'économie formelle est l'économie informelle :)

Les solutions existent si on voulait vraiment faire sortir le pays du collapse!

el manchou
| 10-02-2017 12:22
En Tunisie seuls les fonctionnaires et les salariés du privé paient vraiment leurs impôts.
Pourtant il serait très facile de prouver par A+B qu'un tel grand médecin ou grand avocat a des biens immobiliers qui ne cadrent pas avec le salaire de misère déclaré, et de pouvoir le taxer d'office.

Oups, j'ai oublié que ce sont ces voleurs-là qui sont à la tête du gouvernement fantôche et du tafssissi.

Et vive la révolution Brou Etienne.

Tunisienne
| 10-02-2017 12:01

Bonjour,


Merci de votre interaction !


Autant je soutiens l'idée de la nécessaire constance de la fiscalité (pour donner de la visibilité aux opérateurs), autant je maintiens que (même avec les cotisations sociales) on ne peut pas parler de forte pression fiscale en Tunisie (et j'ai cru comprendre que le tout dernier rapport de l'OCDE allait également dans ce sens).

Je maintiens aussi que la lourde charge des salaires de la fonction publique constitue une bonne partie du problème dans sa globalité (et donc de la solution qui doit, elle aussi, être globale !).


Bonne journée !



N.Burma
| 10-02-2017 10:52
« Revoir nos options Sur la durée, entre 2000 et 2014, ces recettes de la pression fiscale au sens large ont augmenté de 7% en Tunisie, une croissance des plus élevées au monde. (Presque constante en OCDE). La révision de la fiscalité vers la baisse, et vers la constance, gagnerait à être une option stratégique nationale. » L'auteur





Monsieur l'auteur, je vous sais gré que vous acceptiez de dénouer en partie la pelote de laine fiscale, qui vous paraît en croissance démesurée eu égard aux normes standards des pays développés de l'OCDE.
Ce que les pays de l'OCDE pays à l'industrie (financière) développée ont, ce sont les rentrées fiscales quasi-garanties, ce qui permettent aux Etats membres de l'OCDE d'avoir une colonne vertébrale suffisamment solide pour engager autant de réformes fiscales que de réformes sociales suivies de réformes de l'appareil de l'Etat. Ces réformes de structures conjuguées développent les performances globales de l'économie sans nuire au filet social, par un minimum de protection sociale qui couvre largement les besoins vitaux de ces populations.
Or la Tunisie est en état de souffrance aggravé, par l'économie informelle qui saigne littéralement toutes les structures créatrices de richesses.
A cette économie informelle, s'ajoute les passe-droits que l'homme de la rue nomme bakchich, et qui étrangle encore davantage l'état chancelant des activités économiques nationales.
Vous considérez que la croissance de la fiscalité de 7 % au cours de la période 2000/2014 est trop forte, alors que l'on peut vous objecter à bon droit, qu'en moyenne, pour un pays aussi pauvre que la Tunisie, cette augmentation de la pression fiscale, compte tenu des cancers qui gangrènent l'économie du pays, cette croissance moyenne d'un demi pour cent par an, est au contraire très faible, je dirais même trop faible pour faire face, aux contraintes de toutes natures, contraintes auxquelles le pays est obligé d'y répondre.
Pour que, votre proposition de la révision de la fiscalité puisse être appliquée, il faut des conditions nécessaires et satisfaisantes, sans ces conditions, aucune politique fiscale, sociale, financière, économique et même culturelle ne peut déboucher sur un accord global de la société civile.
Ces conditions nécessaires et voire satisfaisantes, s'ouvrent sur une lutte sans merci contre le cancer du marché parallèle, contre la corruption à tous les niveaux été sans exception (actuellement à l'ARP, les députés débattent de plans de financements de logements, 14 entreprises ont été retenues, alors que d'évidence le pays compterait un peu plus que ces 14 favorites du harem du Premier ministre)
La question que je me pose est de savoir si l'Etat est en mesure de livrer cette guerre (et non cette bataille) ou au contraire, si l'Etat affaissé comme il l'est, laisse faire, laisse se développer ce cancer qui gangrène de plus en plus la société civile pour en faire, un Etat moribond qui survivrait de la charité internationale bien plus que de ses propres richesses kidnappées par la maffia du marché parallèle.

Bonne journée, monsieur l'auteur !

NATIONALISTE LIBRE
| 10-02-2017 10:18
enfin un discours d'expert indépendant qui pense à un avenir meilleur pour le pays et non pas à celui des gros bonnets qui font saignés le pays et prennent les tunisiens pour des attardées mentaux qui devrait applaudir aux décisions . FINIS LA COLONISATION INTELLECTUELLE.JE remercie l'auteur et l'invite à nous fournir plus de précisions.

L'auteur
| 10-02-2017 09:09
L'essentiel que je souligne est de ne pas se tromper de problème (les 13% qui sont une donnée que je ne défends pas ne sont pas le problème essentiel).
Par ailleurs, quand on fait intervenir les cotisations sociales, notre ratio national reste excessif et ne s'éloigne pas de celui de la moyenne OCDE (34.27% en 2015).
Sur la durée, entre 2000 et 2014, ces recettes de la pression fiscale au sens large ont augmenté de 7% en Tunisie, une croissance des plus élevées au monde. (Presque constante en OCDE).
La révision de la fiscalité vers la baisse, et vers la constance, gagnerait à être une option stratégique nationale.

Tunisienne
| 10-02-2017 08:26


Je suppose que les diatribes contre le FMI sont dans l'air du temps, mais quand-même ! Ce texte souffre d'un déficit flagrant de profondeur et de cohérence !


Monsieur Chaibi part en guerre contre la pression fiscale et contre le FMI qui recommande vivement de maîtriser les salaires dans la fonction publique. L'auteur va même plus loin en défendant une société plus fonctionnariale et en suggérant de continuer la fuite en avant dans l'enfoncement du secteur public !


Monsieur Chaibi s'insurge contre la pression fiscale. Oubliant au passage que si pression fiscale il y avait (ce qui n'est pas sûr si on compare avec d'autres pays, y compris africains), elle s'exercerait surtout sur certaines catégories socioprofessionnelles plus que d'autres (et pas forcément sur les «têtes pensantes» qui fuiraient ainsi le pays). Monsieur Chaibi serait-il en train de défendre le maintien du statu quo de l'iniquité fiscale ? Car la première des règles de la paix sociale, c'est ne pas mettre tout le monde dans le même sac et raisonner en termes d'équité. Et c'est déjà partir du postulat qu'on ne peut entrer en démocratie et en citoyenneté sans avoir passé l'épreuve douloureuse de la responsabilité fiscale.


D'un autre côté, l'auteur dénonce les recommandations de maîtriser les salaires de la fonction publique, mais déplore d'un autre côté qu'il n'y ait pas de services publics de qualité. Mais quels services publics de qualité peuvent être rendus lorsqu'une majeure partie des budgets part en paiement de salaires, sans qu'il y ait en retour une meilleure productivité du travail, ou des investissements publics conséquents ?

Pour résumer la situation par une autre «simple arithmétique», il faudrait voir que l'Etat consacre une bonne partie de son endettement à payer les salaires dans le public, reste en déficit structurel, n'arrive pas à mener les investissements nécessaires, se réendette pour boucler les budgets et ainsi de suite. Pour rompre avec ce cercle vicieux, il n'y a pas trente six mille solutions : il faut peser sur le poste «salaires de la fonction publique» (donc sur l'emploi dans le public, les rémunérations et/ ou la productivité du travail dans ce secteur), impulser l'investissement et l'investissement public qui peinent à démarrer, obliger différentes tranches sociales et corporations à mettre (fiscalement) la main à la pâte, et capter une partie de l'informel pour la faire rentrer dans le circuit officiel (et fiscal). Vaste chantier !

C'est dire combien nous sommes loin d'une prétendue «paix financière» ! Quant à la paix sociale, elle ne peut être obtenue au prix de l'égoïsme, de l'opportunisme et du défilement des uns et des autres de leurs obligations citoyennes.





N.Burma
| 09-02-2017 13:40
C'est une tribune décevante à tous points de vues et d'abord par le manque absolu de clarté, de pédagogie, d'argumentation, tout se passe comme si d'évidence nous nous devons d'être d'accord avec on ne sait quelle thèse de l'auteur qui mélange les salaires de la fonction publique et la fiscalité, les normes du FMI et le marché parallèle qu'il aurait mesuré pour atteindre 50 % du PIB alors que d'autres études sérieuses limitent l'importance du marché illégal à 35 % du PIB.
Ensuite, la pression fiscale chez l'auteur de la tribune, qu'il fixe à 21 % du PIB, que recouvre-t-elle concrètement ?
Les études objectives de la pression fiscale totale en Union Européenne, situent la France en seconde position avec un taux de prélèvement de 45 % derrière le Danemark qui occupe la première place dans la pression fiscale avec un taux de 48.6 % et la moyenne européenne est 33.37 %, nous sommes nettement au-dessus des malheureux 21 % de pression fiscale tunisienne.
Si l'on place le curseur à 21 % de pression fiscale totale par rapport au PIB, il faut en conséquence accepter les services fournis par l'administration publique à 21 % c'est-à-dire à un niveau ridicule de la redistribution des transferts sociaux et des investissements publics.
Sans être aucunement désobligeant à l'égard de l'auteur de cette tribune, on peut lui recommander de revoir sa copie, tant elle est insuffisante à tous égards qu'elle ne permet pas la discussion.