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Chroniques
Nous sommes contre la violence, mais…
10/01/2018 | 15:59
3 min

Si vous êtes un adepte de l’absolutisme à deux balles du type « si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi », passez votre chemin. Si vous pensez que ceux qui manifestent contre la cherté de la vie sont –uniquement- des pilleurs et des voleurs ou si vous êtes convaincu que ceux qui défendent l’Etat et sont opposés aux manifestations nocturnes sont des bourgeois indignes, cet article ne vous apportera rien.

 

Il est évident que tout acte de violence ou de vandalisme est à condamner avec la plus grande vigueur. On ne peut plus rien revendiquer quand on enfreint la loi. Casser, voler, couper les routes, saccager les biens privés ou publics est la meilleure manière de soustraire toute légitimité à n’importe quelle action de revendication.

 

Maintenant, parlons de responsabilité. Les pilleurs et les casseurs rendent un grand service aux gouvernants en place en leur offrant l’économie d’expliquer leurs aberrations et en délégitimant la colère. Et pourtant, elle est tellement légitime cette colère !

 

On ne peut qu’être en colère quand on entend un ministre, Mabrouk Korchid en l’occurrence, nous dire que « les augmentations de prix ne vont toucher que les catégories aisées et non les pauvres », comme si les gens qui achètent des bouteilles de gaz pour se chauffer et pour faire à manger étaient de grands propriétaires ! C’est une augmentation dont la Loi de finances n’est pas responsable ? Oui c’est vrai, mais c’est une augmentation quand même.

Quand un autre responsable au gouvernement, en la personne de Taoufik Rajhi, déclare que les augmentations prévues dans la Loi de finances ne sont pas encore entrées en vigueur et qu’il est « étonné » de voir de telles contestations, on se dit qu’il vit sur une autre planète.

Les gens qui travaillent dans le privé savent que les augmentations prévues sont d’ores et déjà appliquées. Quand un autre ministre, Iyed Dahmani, découvre subitement le concept de Fake News et nous le sert à toutes les sauces, reprenant sans le savoir la rhétorique qui avait mené Ben Ali à sa perte. Il a l’air de dire aux gens que les prix qui ont augmenté et le fait qu’il y ait de plus en plus de SDF en Tunisie, de gens qui ne mangent pas à leur faim, de gens qui sont obligés de faire des arbitrages entre nourriture et éducation par exemple, et bien c’est tout simplement faux.

 

Mais attention, les produits de base n’ont pas augmenté ! Ce que le gouvernement entend par produits de base, d’abord, c’est les produits subventionnés, rien d’autre. Et puis, il est vrai que les prix du sucre, de l’huile ou de la farine n’ont pas augmenté. Mais allez essayer de trouver du sucre en vrac en Tunisie. Essayez de choper une bouteille d’huile subventionnée chez l’épicier. Il n’y en a pas !

Par contre, le gouvernement fait tout ce qu’il peut, il ne faut pas lui en vouloir. En fait, ils ont du temps libre nos responsables, sinon comment expliquer qu’ils soient, dans leur majorité, nommés comme coordinateurs régionaux de NidaaTounes pour les élections municipales ? Ridha Chalghoum, Hatem Ben Salem, Selma Elloumi, Radhouane Ayara, Selim Azzabi, Mabrouk Korchid, Majdouline Cherni, Khemaïes Jhinaoui et d’autres encore vont préparer les élections pour leur parti.

Supposons qu’ils seront tous vigilants et qu’ils ne mettront pas les moyens de l’Etat au service du parti, pas une goutte d’essence, pas un coup de fil, ne seront financés par le contribuable. Mais qu’en est-il de l’autorité morale d’un ministre ou d’un chef de cabinet ou d’un conseiller à la présidence dans le cadre d’élections municipales ? Est-ce exagéré de dire que l’on réédite des méthodes pour le moins douteuses ?

 

Les mêmes ingrédients donnent les mêmes résultats, il est bête d’espérer qu’il en sera autrement. Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a évoqué des « parties » qui organisent les pillages et les troubles et qui les financent. Il faut agir contre eux de la manière la plus ferme. Mais de l’autre côté, il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles et infantiliser tout un peuple en resservant les discours de Ben Ali. La colère est là, elle est justifiée et légitime, faites avec et essayez de la gérer, ne dites pas qu’elle n’existe pas. 

10/01/2018 | 15:59
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Commentaires (13)

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DHEJ
| 11-01-2018 14:11
Et elle est une énergie!

Helios
| 11-01-2018 12:17
Il faut soigner les maux de la violence pour éviter toutes les formes de violences. Construire sur des bases solides et éradiquer les disparités et les inégalités. Les gens n'ont pas besoin d'un système d'austérité, mais d'une économie moderne, d'un pouvoir d'achat adapté et d'une qualité de vie. Enfin, à Bons Entendeurs, Bons Seigneurs !!!

Leila Ben Salem
| 11-01-2018 11:04
Il y a un exemple valable pour la Tunisie
celui de la methode de gouvernance de Mahathir Ben Mohammed de Malaisie dans l esperance de trouver l homme qui aura le courage,la volonte et l independance politiques de Mahathir.....denree rare dans les pays arabes.
quand a John Wayne.il suit la methode du cowboy,il tire sur tout ce qui bouge
melant vaches et moutons et le delire continue.

JOHN WAYNE
| 11-01-2018 09:50
La destruction de la Tunisie fait partie d'un plan établi au lendemain des attentats du 11 Septembre 2001. Ce plan édifié par les néo-conservateurs et sionistes Américains prévoit un anéantissement du monde Arabe, y compris de la Tunisie et de la Libye, par la destruction des régimes centraux et des structures des dits pays et la mise au pouvoir des frères musulmans. Ce plan n'a pu réussir que parce qu'il a bénéficié de la collaboration ardue de traitres et renégats cupides, apatrides, et dépourvus de patriotisme, et vouant à la Tunisie une haine elle-même ayant pour origine l'envie et le régionalisme.
La sauvegarde de la Tunisie passe nécessairement par la neutralisation de ces ennemis jurés de notre Nation.
La Tunisie court un risque de guerre civile lors de laquelle nos forces de l'ordre auront à combattre plusieurs factions, mais surtout des groupes armés Jihadistes ayant acquis une forte expérience de guérilla en Libye, en Syrie, et en Irak.
La Tunisie et les Tunisiens, ayant participé a la destruction et la déstabilisation de pays comme l'Egypte, la Syrie, l'Irak, et le Yémen, et ayant comploté contre la Nation algérienne, risquent fort de se retrouver isolés surtout dans un contexte ou Donald Trump a la Maison Blanche, planifie la mise à l'écart des pays ayant en leurs gouvernements une forte composante d'islamistes.

LES BEURRES :
Il s'agit de Tunisiens établis en Europe et nés ou non sur ce continent, et vouant à la Tunisie une haine et une envie remontant à l'époque de Ben Ali et quand les Tunisiens jouissaient d'une stabilité et d'une prospérité inédites pour un pays ne disposant pas de ressources pétrolières importantes. Cette classe pauvre ou aisée, éduquée ou prolétaire, est dépourvue de tout patriotisme. L'on retrouve au sein de cette catégorie ceux des quartiers pauvres qui ont participé au Jihad et donc a des génocides et crimes de guerre, en Syrie, en Libye, ou en Irak, mais aussi ceux qui de leurs bases universitaires ont subi un recrutement et un formatage en Europe ou aux Etats Unis par les branches de la CIA et du Mossad. Certains se sont même retrouvés à l'ANC ou ils ont préconisé un respect et une entente sans conditions avec les islamistes Tunisiens. Il s'agit d'individus très dangereux puisqu'ils possèdent en général la double nationalité et peuvent se déplacer en Europe et aux Etats Unis et donc intégrer de façon régulière les lobbys sionistes qui les financent et qui les forment. Les lois absurdes prévoyant la nomination de députés élus dans des régions se trouvant en dehors du territoire Tunisien, ont grandement facilité leur impact néfaste sur l'avenir et la survie de la Nation Tunisienne.

LES ISLAMISTES TUNISIENS :
Leur origine idéologique remonte à Jamal Al Dine Al Afghani, agent de Londres et de son empire ayant eu pour mission de créer un mouvement de pan-islamisme qui enrayerait le mouvement nationaliste anti-colonialiste Egyptien a une époque ou le Canal de Suez constituait un lieu stratégique pour l'empire Anglais. La première mosquée des frères Musulmans fut bâtie à Ismaïlia en Egypte grâce un compte en banque en Livres Sterling de la Compagnie Britannique du Canal de Suez. Les islamistes Tunisiens ont connu une ascension fulgurante suite à la révolution de l'Ayatollah Ruhallah Khomeiny. A cette époque beaucoup ont bénéficié de bourses du gouvernement Saoudien. Certains ont même effectué le Jihad en Afghanistan et donc ont subi des entrainements intensifs dans les camps Pakistanais de la CIA et du MI6. Leurs cerveaux disposent tous de doubles Nationalités Britanniques et Américaines. Leur mission est de détruire la République Tunisienne par la force et d'y établir un Califat qui rejoindra la Ouma. Leur législation suprême est la Chariaa.

LES DROITS DE L'HOMMISTES TUNISIENS :
Cupides et souffrant d'un régionalisme prononcé, ils constituent la classe des traitres interne à la Tunisie et au territoire Tunisien. Comme pour les deux catégories ci-dessus, ils ont en général bénéficié de fonds déposés dans des comptes a l'étranger afin de débuter des campagnes médiatiques préconisant un respect des droits de l'homme en Tunisie a une époque ou la Tunisie faisait face, comme pour l'Algérie, a un complot terroriste islamiste concomitant a la guerre du Jihad Afghan. Leur mission réelle n'est bien sur pas les droits de l'homme, mais la protection et l'avènement des forces islamistes Tunisiennes. Beaucoup sont avocats ou médecins mais ils ont en commun un enrichissement rapide dont l'origine est un gain en devises sous formes de bourses, et de prix des droits de l'homme obtenus des gouvernements Américains ou Européens, ou des lobby sionistes Israéliens ou de Hollywood et autres Think Tank sionistes combattant l'idéologie anti-colonialiste et anti-Israël du Nationalisme Arabe.

JOHN WAYNE

Bedra
| 10-01-2018 22:08
J'adhère à votre pertinente vision des choses. Ils nous rejouent la période ultime de Ben Ali, lorsque ce dernier, sa famille et son entourage n'étaient plus en contact avec la réalité.

kameleon78
| 10-01-2018 21:50
Vous avez tout dit, j'ai bien aimé la remarque sur les deux ministres Korchid et Dahmani, les symboles de l'incompétence du gouvernement, mais comment peut-on dire autant de bêtises? Des déclarations dénuées de tout sens politique même de sens tout court, pauvre Tunisie, comment peut-on recruter des gens aussi médiocres et je ne vous parle pas des Toubel, Ben Gharbia, HCE, Ettayeb etc...

Abou Walid
| 10-01-2018 18:37
Il n'y a pas de "Mais", on est contre la violence ou pas du tout car le pays est à un pas d'un gouffre abyssal ! Tous ceux qui n'arrêtent pas de brailler sur les plateaux des télévisions et radios doivent avancer des solutions pertinentes et réalisables à court terme ou se taire en attendant les prochaines élections, peut être trouveraient-ils une audience auprès de leurs concitoyens ?! Quant aux hors la loi et autres pilleurs et saccageurs ils doivent être jugés rapidement conformément à la loi afin de servir d'exemple.

momo
| 10-01-2018 18:15
Etonnante votre démonstration d'un intellectuel ou disant féru de la plume ,ou journaliste tout simplement ,étonnante à plus d'un titre ,les revendications ,les manifestations pacifiques quand ils ne sont pas nocturnes , sont légitimes ,portant la responsabilité du gouvernement dans le non respect de la loi par les tunisiens ,concernant les prix des produits et approuver la démarche des casseurs en chargeant le gouvernement aussi faible ,aussi incompétents soit-il ,est une malhonnêteté intellectuelle ou disant une position partisane dont le sens m'échappe de la part d'un journaliste .

CONQUERANT
| 10-01-2018 18:05
Que le pays aille mal, nul ne le conteste. Les spécialistes comme les profanes font invariablement le même diagnostic. La loi de finances au titre de l'exercice 2018, pour discriminante et injuste qu'elle soit ressentie par les moins aisés, n'est pas l'unique cause du malaise. Elle n'en est que le révélateur. Le mal est beaucoup plus profond que cela et nécessite un langage clair devenu rare par les temps qui courent.
Il faut bannir par exemple le recours à la litote rituelle du style : "Derrière les émeutiers existent des parties dont le but est de déstabiliser le pays" et on s'arrête au milieu de la phrase, cela devient équivoque.
Pourquoi ne pas nommer ces parties qui font courir des risques insoupçonnés au pays ? Pourquoi ne pas appeler un chat un chat ? Pourquoi rester dans le vague ? Pourquoi taire des noms si les services du renseignement les connaissent ?
Ou on les connait et dans ces conditions ne pas hésiter à prendre le pays pour témoin ou on ne les connait et on doit surseoir à jeter l'opprobre sur les gens en disant n'importe quoi.
Par ailleurs, dans votre dernier paragraphe vous écrivez très justement M.ACHOURI que : « Les mêmes ingrédients donnent les mêmes résultats ». C'est exact. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Einstein ira plus loin en vous disant : « La folie, c'est de faire la même chose et de s'attendre à un résultat différent. » Aussi longtemps que l'on n'aura pas intégré cet axiome, rien ne fonctionnera. Aussi longtemps que l'on occultera les véritables causes de la crise -qui sont d'abord, d'ordre politique avant d'être économiques - on n'aura rien compris des expériences passées et on refera toujours les mêmes erreurs. Or, notre pays a besoin d'un langage de vérité sans fioritures ; les temps urgent.
En 1969, beaucoup d'entre vous n'étaient pas nés, la Tunisie a frôlé la catastrophe à cause de l'expérience collectiviste qui a ruiné beaucoup de petits exploitants et le pays avec. Bourguiba a arrêté les frais en changeant de cap. Il nous faut aujourd'hui ce courage politique pour sortir de l'ornière. A la condition, toutefois, que tout le monde s'y mette. Pas le petit peuple seulement. Haro, par conséquent, sur les dépenses somptuaires des ministères et autres clercs de la République.
Pourquoi ne pas songer, en plus, à suspendre sine die le paiement de la dette contractée envers les organismes internationaux ? D'autres pays y ont eu recours et ont pu assainir leur situation et repartir de Zéro. Le président équatorien a décrété en 2008 que son pays n'honorerait pas une partie de sa dette (39% appartenant à des investisseurs étrangers) qu'il trouvait « illégitime, malhonnête et illégale ». Pour lui, ces mêmes institutions financières détentrices des obligations d'État sont en partie responsables du creusement de la dette équatorienne dans la mesure où elles spéculent sur son dos.
C'était aussi le cas de la Russie après la crise de 1998. La Russie qui se déclarait un pays pauvre est soudain devenue un pays riche, après son « désendettement miracle ». Le petit souci c'est que la Russie a décidé de ne pas payer ses dettes, sans que ses créanciers n'aient aucun recours.
Sans aller jusqu'à un reniement de la parole donnée. On pourrait solliciter un moratoire d'une quinzaine d'années sans intérêts, le temps d'équilibrer les comptes publics. Le monde entier regarde depuis deux jours ce qui se passe en Tunisie; c'est devenu viral. On n'a qu'à leur dire : « vous voyez où mènent les injonctions contraignantes, le pays est à feu et à sang! » On a un marché à vous proposer : ou vous acceptez un report de quinze ans sans intérêts ou le pays deviendra instable et INSOLVABLE. Un créancier, fût-il, des plus voraces acceptera d'échelonner sa créance, certes pas de gaieté de c'ur, plutôt que de la voir devenir carrément irrécouvrable. Moi, j'irai pleurer devant Bruxelles, le FMI, la Banque mondiale pour sauver mon pays d'une banqueroute certaine.



Barbababax
| 10-01-2018 17:17
Paroles sensées et mesurées : j'apprécie beaucoup.