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Il y a trente ans, Zine El Abidine Ben Ali promettait le Changement pour la Tunisie
06/11/2017 | 19:59
5 min
Il y a trente ans, Zine El Abidine Ben Ali promettait le Changement pour la Tunisie

Il y a trente ans de cela, plus exactement un certain 7 novembre 1987, toute la Tunisie fût prise de court par la nouvelle : Zine El Abidine Ben Ali prenait le pouvoir, mettant, ainsi, à l’écart le mythe Habib Bourguiba. Un changement qui s’imposait ou un coup d’Etat enveloppé ? Ce qui est certain, c’est que la Déclaration du 7 novembre répondait, à l’époque, aux attentes et aux aspirations de tous les Tunisiens.

 

« Face à sa sénilité et à lʹaggravation de son état de santé et nous basant sur le rapport y afférent, le devoir national nous impose de le déclarer dans lʹincapacité absolue dʹassumer les charges de la Présidence de la République. De ce fait, et en application de lʹarticle 57 de la Constitution, nous prenons en charge, avec l’aide du Tout‐Puissant, la Présidence de la République et le commandement suprême de nos forces armées »

C’est ainsi que résonnait, dans son préambule, la Déclaration du 7 novembre 1987, prononcée, sur un ton solennel, sur les ondes de la radio nationale, par le Premier ministre de l’époque, Zine El Abidine Ben Ali. C’est sur la base d’un rapport médical, signé par sept médecins qu’il prend le pouvoir, succédant au leader Habib Bourguiba.

 

Coup d’Etat dit-on ? Soit ! Cela s’est déroulé, théoriquement et officiellement, dans le respect de la Constitution en vigueur. Certains se disent même avoir été soulagés que le changement ait eu lieu sans la moindre goutte de sang. Au contraire, on assistait à l’époque à une déferlante d’enthousiasme, tant l’espoir était grand et les promesses stimulantes.

« Dans lʹexercice de nos responsabilités, nous comptons sur la contribution de tous les enfants de notre chère patrie, et ce dans un climat de confiance, de sécurité et de sérénité d’où seront bannies la haine et la rancœur […]. Lʹépoque que nous vivons ne peut plus souffrir ni de la présidence à vie, ni de la succession automatique à la tête de l’Etat desquelles le peuple se trouve exclu. Notre peuple est digne d’une vie politique évoluée et institutionnalisée, fondée réellement sur le multipartisme et la pluralité des organisations de masse ».

Ce furent les promesses qui avaient enthousiasmé les Tunisies, toutes tendances et tous courants idéologies confondus. C’est que ces promesses n’étaient autres que les revendications réclamées par les formations politiques et les opposants prônant l’instauration d’un processus démocratique ainsi que  les défenseurs des droits de l’Hommes.

Or, à part les quelques premières années ayant suivi  ce coup, l’euphorie commençait à s’estomper peu à peu cédant la place au scepticisme et au doute. Au final, cela a auguré un véritable établissement d’un régime dictatorial, pur et dur, mais qui essaye de passer d’une manière pernicieuse.

 

En effet, les débuts de ce qu’on appelait « la nouvelle ère », ont été marqués par une concrétisation des «promesses » à savoir la révision effective de la Constitution pour supprimer la présidence à vie et limiter le nombre de mandats à trois, d’une durée de cinq ans chacun.

Ensuite, on mentionnera la tolérance envers le Mouvement des démocrates socialistes et, surtout, le Mouvement de la tendance islamiste (MTI) avec une liberté relative d’action et la publication autorisée de son organe, l’hebdomadaire en langue arabe, « El Fejr » dirigé par Hamadi Jebali en personne.

 

Mais l’attentat survenu contre le siège du comité de coordination du RCD dissout de Bab Souika où les deux gardiens avaient été brûlés vifs, selon la version officielle, avait renversé les donnes. En effet, le régime de Ben Ali et les faucons qui l’entouraient en avaient profité pour lancer une répression sans précédent.

Une répression qui ne s’est plus arrêtée faisant incarcérer des dizaines de milliers de militants et de sympathisants du mouvement devenu, Ennahdha. Et dans la foulée, Ben Ali et son gouvernement ont fait élargir ladite répression aux différents mouvements d’opposition et autres droits-de l’hommistes  sans distinction entre islamistes, gauchises et simples démocrates…

Et ce qui corsait la situation fût la domination du régime par la corruption « personnalisée » des clans familiaux, notamment ceux des Ben Ali, Trabelsi, Materi, Chiboub, etc.

 

Toutefois et au fur et à mesure que le temps passe, après l’évènement de la Révolution du 14 janvier 2011, l’état d’esprit d’un bon nombre de citoyens tunisiens n’est plus tout à fait le même. Il faut dire que sept ans après la chute du régime de l’ancien président Ben Ali, plusieurs voix ne cachent plus leur nostalgie pour sa période de gouvernement.

Ces voix ne sont plus timides, elles sont encouragées dans cela par l’absence d’un changement significatif dans leur vécu quotidien. Les plus démunis se sentent encore plus appauvris. C’est qu’ils ont été fortement affectés par l’inflation continue, la dégradation de leur pouvoir d’achat ainsi que de leur situation socio-économique d’une manière globale.

D’autres regrettent la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays et la prolifération du terrorisme. Un sentiment d’insécurité touchant les citoyens et impactant d’une manière directe le climat des affaires et de l’investissement.

 

En tout état de cause, la dictature ne peut plus se réinstaller en Tunisie. Le vent de liberté qui a soufflé sur la Tunisie a changé les mentalités de plus d’un, ne laissant aucun espoir pour un retour en arrière. Mais ces mêmes gens qui ne veulent plus lâcher le plus grand acquis réalisé par la Révolution, estiment qu’il ne faut confondre liberté avec manque de respect et diffamation. Il y va de la poursuite du processus démocratique, dans lequel s’est lancé la Tunisie, et de l’œuvre de reconstruction du pays.

 

 

 

06/11/2017 | 19:59
5 min
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Commentaires (45)

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EL WOUAFFI
| 08-11-2017 21:42
Si en fait éloge à Ben Ali ça veut pas dire que l'actuel président Bedji Caid Essebsi n'est pas à l'hauteur en contraire B C E est très expérimenté dans la gérance que Ben Ali mois personnellement je fait pas de distinction entre les deux présidents .
Il me semble que Ben Ali avait intégré le pouvoir qu'en 1987 par contre B C E se trouvait dans le pouvoir avant l'indépendance ce que certains ignorent que B C E n'a jamais quitté le pouvoir même durant la règne de Ben Ali il était active dans la scène politique si ce n'est pas lui le conseilleur principal de Ben Ali .
Autre chose que certains ignorent que l'actuel président B C E qu'il n'accepte pas à personne de mal traité son ami l'ancien président Ben Ali au temps que être humain et ce n'est pas que B C E qui est dans cette position il y avait une majorité écrasante de tous classes confondus qui supportent cet ancien président et surtout les non politisés car ils sont au courant que Ben Ali était chuté du pouvoir pour des raisons stratégiques ( facilité le limogeage du président du pays voisin );car e dernière n'a pas pris sa distance auprès des pays puissants il croyait qu'il était l'homme fort dans le continent qu'il décidait lui seul sans demander les conseilles de quiconque les conséquences mettre à nouveau le drapeau royale et maintenant il ne reste que l'installation un des hérités du Roi et peut être c'est le début de la prospecte et la dignité du peuple Libyen c'est le moment de la science et les bonnes relations avec les pays valable pour transformer l'ignorance par le savoir faire dans tous les domaines scientifiques et la production locale plus loin de déstabilisation des pouvoir .

Carthage Libre
| 08-11-2017 15:05
Relis mon post ci-bas, tu vas tout comprendre. Ne soyons pas aveugle. Ben Ali n'a fait que cacher le soleil avec le tamis (ghati echems bil ghorbel) ; il a même encouragé l'islamisme, consciemment ou inconsciemment à un certain moment (arabisation de l'enseignement et de l'administration totale, construction de + de mosquées, autorisation à partir de 2009 du hijab dans les administrations, finances islamiques, radio islamique, appel à la prière à la télé, établissement des affaires de "moeurs" pour couples, homos, rapprochement avec la wahhabite Arabie Saoudite, etc, etc, ce qui a fait le lit des islamistes) ; Ben Ali n'est surement pas un ange! Il nous a fait beaucoup mal. J'en pleurais seul. Et tu as raison de dire que des salopards qui étaient avec Ben Ali, RCD, ont "changé de veste" pour être avec les dangereux islamistes et Nida! Tout à fait d'accord. Tu sais, les profiteurs, ceux qui recherchent l'argent et pouvoir, tu en trouveras toujours.

Mais de grâce, ne nous dis pas que sous Ben Ali c'était le paradis sur terre! Bien sur que non!

URMAX
| 08-11-2017 14:59
...
Je cherche juste des "valeurs" que bien peu d'entre-nous disposent encore, de nos jours.
...
Bon après-midi et ... restons poli. La vulgarité n'est pas mon fort (ça aussi ce sont des valeurs en voie de disparition).
...
URMAX

Zine Yahia
| 08-11-2017 14:09
Urmax ferme la et garde tes menaces et ton énergie pour plus tard, tu en auras besoin. ton raisonnement/propagande a 2 balles n'a aucun effet sur personne. Les traîtres brouettistes de ton espèce on les connais très bien : Hier RCDiste, en 20111 Brouettiste Boazizis et Aujourd'hui Nahdaiste/CPRiste. J'ai juste envie de te dire une parole que tu connais très bien : Digage !

URMAX
| 08-11-2017 13:05
...
Cela me fait bien plaisir de voir qu'il y en a - encore - qui disposent d'une tête très bien vissée sur leurs épaules !
...
D'autre, sont littéralement ... myopes !
...
URMAX

Carthage Libre
| 08-11-2017 11:48
Et n'oublie pas mon cher ami que si ce Cancer Ennahdha existe encore et toujours c'est en grande partie "grâce" à Ben Ali qui n'a pas pris ses responsabilités suite aux condamnation à mort par Bourguiba de Ghanouchi-Khriji/Jbeli/Laarayedh en 1987.

Ben Ali nous a fermé nos gueules sous l'alibi Ennahdha, mais ce faisant, il a renforcé Ennahdha qui a surfé sur cette "répression" pour convaincre des gens qui n'avaient rien à voir avec l'islamisme de les rejoindre. N'oublie pas le "pacte" de 2005 de Chebbi-Ennahdha et d'autres gauchos.

Et puis n'oublie surtout pas qu'à partir des années 2000, le régime de Ben Ali s'est fortement arabisé et islamisé, ça les gens ne le savent pas, et donc cela est une des conséquences de la facilitation de l'islamisation actuelle de la Tunisie qui vient déjà...de l'époque Ben Ali!

URMAX
| 08-11-2017 11:14
...
Tous ! Nous savions tous que ce type et sa clique (surtout par alliance) était corrompu jusqu'à la moelle de l'os.
...
Nul ne peut l'ignorer, de nos jours.
...
Notez bien ceci :
...
En regrettant Ben Ali (et donc ses faits, par apologie), vous regrettez donc - de façon directe - la mise en oeuvre de la corruption à grande échelle.
...
Par ce simple fait, vous vous rendez déjà justiciables - la corruption étant interdite, sanctionnée et sévèrement punie par la loi de notre Nation.
...
Au fait, savez vous que S/E Mr le Premier Ministre, en la personne de Monsieur Youssef CHAHED a entamé, il y a de cela bientôt 6 mois, une grande purge (BRAVO !) des corrompus ?
...
J'en inviterais donc plus d'un, à "tourner sa langue sept fois dans sa bouche" avant de s'exprimer (où dans notre cas, faire tourner leurs doigts sept fois sur le clavier avant de taper une lettre).
...
Et même si - de nos jours - les barbus en font autant, il n'empêche que cette pratique a été orchestrée, au début, par Zine El-Abidine Ben Ali et sa clique (surtout par alliance).
...
À bon entendeur(s) ... salut !
...
URMAX

SAMIA
| 07-11-2017 20:04
Ce sont des Tunisiens pur jus,le premier a fondé un état , l'autre a continué le travail...par contre les Ghannouchi, tartour et leur bandes ne se sentent pas Tunisiens.. Gourou s'est rappelé de la conquête de la Mecque alors qu'il était à la Kasbah..
L'âme est tjrs au 7eme siècle..ils ne changeront jamais..ils continueront à affaiblir l'état car ils ne peuvent gouverner que dans l'anarchie...ils finiront par vendre le pays morceau par morceau si notre armée ne se réveille pas pour sauver ce qui reste,je compte pas sur Bajbouj et
Je pardonnerai jamais ceux qui l'ont voté!



Zohra
| 07-11-2017 19:46
Correction.

Désolée, je rigole tellement que j'ai avalé la moitié de mes mots.

Bonne soirée

Zohra
| 07-11-2017 17:58
Merci vous fait trop rire. Excellent

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