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Chroniques
Il n'y a que les islamistes qui échappent encore à la justice
24/07/2017 | 15:59
5 min

 

 

L’été est chaud, la chaleur est suffocante et tout le monde en profite pour prendre des vacances. Y compris ceux en charge de la campagne de lutte contre la corruption.

Il y a comme l’impression que la campagne lancée par Youssef Chahed bat de l’aile en ce moment. Après les premières arrestations spectaculaires, on n’entend quasiment plus parler d’instruction, de gel d’avoirs, de convocations ou d’interrogatoires d’hommes d’affaires, d’hommes politiques ou de lobbyistes notoires et réputés de nager en eaux troubles.

 

Jeudi dernier, la députée Leïla Chettaoui a lancé de graves accusations contre son collègue élu sur les listes du parti islamiste Ennahdha, Mohamed Frikha. Une bonne partie, voire tout ce qu’elle a dit, a déjà été relayé depuis longtemps par les médias. M. Frikha s’est défendu et a toujours balayé d’un revers de main ces accusations, mais les faits sont têtus et remontent à la surface périodiquement.

On a beau étouffer les histoires, on a beau minimiser les scandales, on a beau démentir, jouer la vierge effarouchée et crier aux règlements de comptes politiques, les faits demeurent têtus. 

C’est pareil pour le cas de l’ancien ministre Rafik Abdessalem, accusé (preuves à l’appui) d’avoir détourné un don chinois d’un million de dollars dans son compte personnel. Les différents avocats islamistes et hauts cadres d’Ennahdha ont beau minimiser l’affaire, les faits demeurent têtus et l’opinion publique exige encore un passage par la case justice.

On se rappelle également de cette affaire de Belgacem Ferchichi arrêté à Orly en août 2012 avec une valise contenant des centaines de milliers de dollars. L’affaire a beau avoir été étouffée, les médias s’en rappellent encore et n’hésitent pas à l’évoquer régulièrement.

Tout comme les casseroles de l’ancien ministre cloitré en France Salim Ben Hamidène, la plus chaste des vierges effarouchées tunisiennes. Ce dernier a beau accuser les médias de règlement de comptes et les frapper de pierres (ce sont ses mots et parait-il c’est son sport favori), il a beau tenter de nous salir et nous accuser en toute légèreté et sans once d’une preuve de corruption et nous accabler de tout ce qu’il voudra, il ne nous intimide point et ne nous fera pas oublier ses casseroles pour autant. Surtout, il ne nous fera pas taire, car la vérité des uns et des autres finit un jour ou l’autre par remonter à la surface et s’imposer d’elle-même. Tôt ou tard, la justice vaincra, elle finira par avoir raison de nous tous. C’est une loi immuable, elle est inscrite dans l’Histoire !

 

Sauf que voilà, Leïla Chettaoui et tous les médias (qualifiés de médias de la honte) réunis avec elle, pouvons aller nous rhabiller avec nos mémoires vives et nos rappels périodiques des casseroles. La justice chancelle pour le moment quand il s’agit de politiques islamistes et leurs inféodés. Les ONG de transparence et instances de vérité et dignité sont de véritables lions pour casser du sucre sur le dos des « azlem », mais ils se taisent comme des carpes quand il s’agit d’islamistes. Le « manich msameh » (je ne pardonne pas) n’est valable qu’avec une caste bien particulière de la société.

Cela dure depuis 2011 et la fameuse révolution qui a blanchi, d’un coup de baguette magique, toutes les casseroles anciennes des islamistes. Véritables victimes, terroristes, malfrats et espions ont tous été logés à la même enseigne pour devenir victimes, pauvres victimes, de l’ancien régime répressif, dictatorial, despotique,  autoritaire, tyrannique etc.

Il est indéniable que plusieurs islamistes ont été victimes de la machine répressive de l’Etat qui, dès le début des années 90, luttait contre le terrorisme. De l’injustice, il y en a eu ! Mais il est également indéniable que plusieurs autres islamistes sont réellement coupables et ne méritent aucunement l’amnistie de 2011. Encore moins d’être dédommagés. L’abject a atteint son paroxysme quand on voit certains de ces terroristes échapper à la justice en fuyant à l’étranger, devenir par la suite ministres et continuer encore à se la jouer victimes.

 

Ce qui s’est passé hier est en train de se reproduire aujourd’hui. Regardez le « spectacle » de jeudi dernier après l’intervention de Leïla Chettaoui, comment les islamistes se sont levés comme un seul homme autour de Mohamed Frikha pour le défendre. La même députée a été victime, hier, de machinations politiques odieuses (jusqu’à son propre camp) pour l’éjecter de la tête de la commission d’enquête parlementaire sur les réseaux d’embrigadement.

Depuis les années Bourguiba, puis Ben Ali, jusqu’à aujourd’hui en passant par les fameuses années noires de la troïka, tout est fait pour étouffer la vérité et/ou la nier quand il s’agit de casseroles islamistes. Jusqu’à quand ?

Plusieurs parmi les islamistes ont subi des injustices, soit. Mais cela veut-il dire qu’ils sont tous victimes ? Cela veut-il dire qu’ils vont utiliser cette carte pour échapper éternellement à la case justice même quand il s’agit de suspicions de malversations ou de corruption ?

 

Le cas Frikha est emblématique et il est loin d’être le seul. Il peut se défendre et démentir toutes les accusations à son encontre et nous sommes prêts à le croire, mais cette défense ne peut pas et ne doit pas avoir lieu à l’ARP ou dans les médias, mais plutôt devant les juges dans les tribunaux ! C’est ça une démocratie et un Etat de droit ! Si Mohamed Frikha est innocent des accusations dont il est accablé (et il est possible qu’il le soit), qu’il laisse la justice le blanchir. Idem pour Rafik Abdessalem, Ben Hamidène and co, qui ne cessent de jouer avec les ficelles judiciaires pour échapper aux tribunaux.

On le constate clairement, ces suspects islamistes échappent bien (pour le moment) à la case justice, mais ils ne réussissent pas à échapper aux colonnes de journaux et aux plateaux télé. Cela crée une ambiance électrique qui, in fine, est à leur désavantage ! 

Pour établir l’Etat de droit et en finir avec l’injustice, pour construire la véritable démocratie, il est impératif que notre justice soit aveugle et ne distingue pas entre un suspect de corruption islamiste et un suspect de corruption non-islamiste. Chafik Jarraya et Rafik Abdessalem doivent être logés à la même enseigne et considérés comme égaux par le parquet et les juges d’instruction.

 

24/07/2017 | 15:59
5 min
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Commentaires (49)

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1919
| 30-07-2018 00:46
"Chafik Jarraya et Rafik Abdessalem doivent être logés à la même enseigne et considérés comme égaux par le parquet et les juges d'instruction." J'aime.

Barg-ellil
| 14-06-2018 18:41
Encore un,à rajouter à la longue liste de ceux qui échappent à la justice tel que Frikha,Bouchlaka Ferchichi et j'en passe ....
Cet imam va continuer à appeler au meurtre et va peut-être trouver quelqu'un qui l'écoutera et passera à l'acte .
Dans une région entouré de montagne où des terroristes sont sans doute retranchés , il aurait mieux fallu mettre cet individu hors d'état de nuire.

Tounsia
| 31-07-2017 21:03
On n'a pas entendu Mme Samia Abbou crier pour denoncer toutes ces affaires suspectes ou pour demander a ce que ces personnes soient poursuivies jusqu'a ce que la verite soit connue .Pourquoi?
Mme Chettaoui devrait tenir bon et ne pas etre intimidee par ces personnes qui gueulent pour defendre leurs amis.
Pourquoi on n'a pas vu Frikha ou Bouchlaka ou Ben Hmidene se defendre d'eux meme et montrer leur patte banche.
On se demande alors est ce qu'il ne faut pas etre plutot arrogante ,impolie ,insolante pour se faire entendre par cette horde de deputes masculins .

DIEHK
| 29-07-2017 10:59
Notre site BN ne nous informe plus sur la situation de la BCT:
A savoir:
Les Indicateurs Banque Centrale
Avoirs en devises:
Le Nb de Jours d'importation
La valeur de l' & du
Le Solde Compte du Trésor
Alors les tartufes Tunisiens ont décidé de dire :
"Cachez ce sein que je ne saurait voir"
(Dans la pièce Tartufe de Molière l'islamiste!!)

El Chapo
| 29-07-2017 10:22
Il ne faudrait surtout pas qu'on ose invoquer 'Ceux qui craignent Dieu ' dans ces histoires ...

Ils ont une immunité 'Rabanya' comme aimerait à nous le rappeler un certain Calife (6ème de son rang)

kamel
| 27-07-2017 11:03
@Zohra
les services financiers du ministere des affaires etangeres tiennent bien une comptabilite Non ? ces services sont audites par l ETAT Non ? un ministre ne peut pas se permettre de gerer un fonds tout seul ? il ya des procedures de controle des depenses et de suivi budgetaire dans chaque ministere Non ?

zohra
| 27-07-2017 09:02
Bonjour Monsieur,

On avait suivi les informations depuis le début que cette argent était annoncé comme un don (je me rappelle beaucoup de pays avaient donné des dons à la Tunisie) de la Chine à la Tunisie, d'après vous il doit y avoir deux dons alors un pour le Tunisie et un le sommet Chine Monde arabe, ou les médias racontaient n'importe de quoi. Dieu seul sait et Monsieur Rafik Abdessalem.

kamel
| 27-07-2017 08:01
@Zohra
le Don chinois a ete octroye pour financer le Sommet Chine Monde Arabe qui a eu lieu a Hamamet et non pas pour aider le peuple Tunisien .Je ne sais pas si tout le don a ete totalement depense ou non . mais a ma connaissance la cour des comptes fait des audit des comptes de tous les ministeres ? Minstere des affaires etrangers compris ? vous croyez que cest facile pour un fonctionnaire de delapider des fonds ? Il ya des systemes de controle au niveau des administrations de L ETAT qui controlent les depenses NOn ? on n est pas comme meme une republique bananiere . Si l auteur a des preuves Pourqoui il ne saisi pas la Justice ?
MEs Amities

kamel
| 27-07-2017 07:54
@Zohra
le don Chinois a ete octroye pour financer specialement le sommet Chine Monde arabe qui a eu lieu a Hammamet ,je ne pourrai pas dire que si tout cette argent a ete depense au sommet , cest au ministere des affaires etrangere de nous eclairer . mais accuser une persoinnalite politique de gauche et de droite gratuitement , cest tres bas . Si cet argent a ete delapide , l ETAT doit saisir la justice Non ? L ETAT a tous les moyens de faire des audits par la cour des comptes Non ? accuser des personnes a tort et a travers est nefaste pour notre jeune democratie .

Zohra
| 26-07-2017 18:54
Bonsoir,

C'était un don pour aider le peuple tunisien ce n'etait pas pour organiser un sommet entre pays arabes et la Chine, ce n'est pas au peuple de financer le sommet dont vous parlez, et un sommet coûte un million de dollars ça devait un sommet ultra ultra luxe.

Mon dieu c'est indécent cherchez une autre excuse.