Houda Nagdh confronte Saïd Chebli et fait une révélation fracassante
Lors de l’émission de Moez Ben Gharbia, diffusée sur la chaîne Attessia ce soir du jeudi 17 novembre 2016, Saïd Chebli, l'un des accusés libérés dans l’affaire de l’assassinat de Lotfi Nagdh, a répété la thèse officielle voulant que la victime « ait succombé » à une « crise cardiaque » comme l’atteste le rapport de l’autopsie.
Chebli a juste reconnu qu'une « marche pacifique a été organisée et que certains slogans étaient justifiés en cette période pour défendre l’Assemblée nationale constituante (ANC) ». Et de conclure que tout est clair et que le tribunal a tranché en prononçant un verdict conformément aux documents existants.
C’est alors que Houda Nagdh, veuve de Lotfi Nagdh, est intervenue par téléphone pour partir en une tirade émotive. Elle a, d’abord, clashé Sahbi Atig, curieusement silencieux, en lui rappelant ses « fameux » propos tenus à l’Avenue Bourguiba menaçant les Tunisiens de lynchage. Tout en reprochant à M. Atig de reproduire seulement une partie de la vérité, elle a évoqué son témoignage concernant la photo diffusée par les médias et les réseaux sociaux, en reconnaissant qu’elle n'était pas la photo de son défunt mari. Elle a expliqué qu'il s'agissait d'une photo d'un certain Bouchnaq qui voulait défendre Lotfi Nagdh et a rappelé, par la même, l'existence de vidéos retraçant la scène du lynchage, dont des séquences montrées par une télévision suisse, où les lyncheurs criaient : « encore, il respire toujours ! ».
Houda Nagdh, s’est adressée directement à Saïd Chebli en révélant, pour la première fois, que lui et ses compagnons lui avaient proposé de lui payer ce qu’on appelle la « diya », une somme d’argent qu’offrent généralement les tueurs à la famille de la victime. Elle a précisé que cette proposition a été faite à trois reprises dont une par l’intermédiaire de l’Imam de la Mosquée Bourguiba à Tataouine. Mme Nagdh s’est adressée en direct à Chebli en lui disant qu’elle « ne tend pas la main à un tueur et quelle était sûre qu’il ne dormait pas la nuit car il avait la mort de son mari sur la conscience ».
Et d’ajouter que si elle n’obtient pas justice devant les tribunaux, elle s’adresse à Dieu pour que ses droits soient restaurés. Elle conclut en disant : « Je n’ai pas peur de vous, je vais retourner à Tataouine et vous pouvez me tuer comme vous l’avez fait pour Lotfi Nagdh ! ».