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HCE a-t-il réussi à faire, définitivement, main basse sur Nidaa ?
24/05/2016 | 19:59
5 min
HCE a-t-il réussi à faire, définitivement, main basse sur Nidaa ?

Le parti vainqueur des législatives de 2014, Nidaa Tounes, ne sait plus à quel saint se vouer puisqu’à peine une année après ledit scrutin, il s’est retrouvé deuxième au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) loin derrière le mouvement Ennahdha.

 

Après une première implosion conséquente au fameux congrès de Sousse, les 9 et 10 janvier 2016 qui avait enregistré une prise en mains du parti par le duo Ridha Belhaj et Hafedh Caïd Essebsi, Nidaa poursuit sa descente aux enfers. Les observateurs ont cru, pourtant, qu’il allait reprendre du poil de la bête après la « démission-limogeage » de Ridha Belhaj de ses fonctions en tant que directeur du Cabinet présidentiel au Palais de Carthage en vue de se consacrer au parti au pouvoir et se voir investi du poste de président du Comité politique.

 

Mais les proches de ce parti, parmi les plus optimistes, ont vite fait de déchanter suite aux nouveaux coups de théâtre enregistrés, qualifiés par certains de « coup de poignard » dans le dos de Ridha Belhaj qui subit le second revers en l’espace d’à peine un mois et demi.

 

En effet, l’élection de Sofiène Toubel à la tête du bloc parlementaire en remplacement de Mohamed Fadhel Ben Omrane, démissionnaire, a sonné le glas pour Ridha Belhaj qui a préféré rendre le tablier sans toutefois l’annoncer officiellement et publiquement, et ce dans l’espoir de l’émergence d’un quelconque événement ou un retournement de situation. En vain.

 

Au cours de sa réunion à Tabarka samedi 21 mai 2016, et qui a enregistré les absences remarquées de Selma Elloumi Rekik, Abdellaziz Kotti, Khémaies Ksila, Zohra Driss et Boujemaa Remili, le comité politique de Nidaa Tounes, s’est réuni sous la présidence du directeur exécutif Hafedh Caid Essebsi. Lors de cette réunion, le comité politique a jugé utile d’accélérer le processus de mise à l’écart de Ridha Belhaj en prenant une série de décisions dont, notamment, l’acceptation de la démission de Ridha Belhaj de la présidence de dudit comité.

 

A souligner, à ce propos qu’il s’agissait d’un poste spécialement créé pour lui après son départ de Carthage. L’autre décision de taille a consisté en un retour à la case départ d’il y a quatre mois et demi, à savoir l’approbation, de la composition du bureau exécutif telle que fixée par le congrès de Sousse en janvier dernier !

 

Ces mesures ont été rendues publiques dans un communiqué officiel, le 22 mai 2016, tout en les accompagnant d’un ensemble de décisions aussi importantes que significatives pour la suite de la vie de Nidaa dont l’autorisation octroyée à la commission du règlement intérieur en vue d’exécuter les amendements, déjà adoptés, dans un délai maximal de 10 jours.

On mentionnera, également, la formation de deux nouvelles commissions, juridique et d’organisation, un bureau de coordinateurs régionaux et la désignation de Moncef Sellami à la tête de la commission économique, de la préparation de la liste de ses membres et de sa présentation devant le comité politique

 

On notera aussi démission de Mohamed Fadhel Ben Omrane avec son lot de diatribes et d’accusations, jugées comme entrant dans le cadre d’un règlement de comptes avec le ministre de la Santé et avec un de ses collègues qui se présenterait aux travaux de la Commission des finances en état d’ébriété.

Les indices de la zizanie sont allés crescendo avec le départ de Ridha Belhaj, de la présidence du comité politique de Nidaa. De quoi laisser entendre que les intrigues entourant la gestion des affaires du parti, plus précisément le rôle hégémonique joué par Hafedh Caïd Essebsi, seraient derrière cette débandade.

 

En effet, tout indique que le fils du président de la République, après avoir fait le dos rond pendant un certain temps, est revenu à la charge pour reprendre les rênes du parti, profitant du fait que le 10ème congrès d’Ennahdha faisait de l’ombre à toute l’actualité sur la scène politique nationale.

C’est exactement ce moment qui a été choisi pour la réunion du comité politique de Nidaa et pour la prise desdites décisions tranchantes pour son avenir. Sachant qu’en supprimant, carrément, le poste de président du comité politique, c’est le directeur exécutif, donc Hafedh Caïd Essebsi qui se retrouve l’unique homme fort du parti.

 

Or, de nombreuses voix se sont fait entendre à la suite de ce branle-bas pour fustiger l’attitude du « fils ». On citera, surtout, Boujemâ Remili, pourtant modéré et posé d’habitude, qui a déclaré que, «le parti, dans sa configuration actuelle, est fini». Il a appelé ses compagnons à «revoir toutes les décisions issues du congrès consensuel de Sousse», tenu les 9 et 10 janvier, et qui a été suivi d’une cascade de démissions.

Dans une deuxième déclaration, le même Boujemâ Remili a précisé qu’un nombre important de dirigeants ont gelé leur adhésion au comité politique, sans citer de noms, expliquant cette décision par une situation devenue difficile qui règne dans les rouages du mouvement.

«Les décisions prises par le bloc parlementaire de Nidaa Tounes sont devenus bizarres», a encore déclaré M. Remili, ajoutant que les membres du bloc, dirigés par Soufiane Toubel, «semblent prendre des décisions de manière totalement unilatérale et arbitraire sans concertation avec le comité politique».

 

Ainsi, Hafedh Caïd Essebsi et ses partisans semblent avoir bien calculé leur coup si l’on juge par le peu d’intérêt suscité chez les médias et chez l’opinion publique. Autrement dit, sans avoir eu à créer l’opération de diversion, celle-ci était bien là et il n’avait qu’à la saisir et exploiter. Ce qui fut fait.

 

Deux hypothèses se présentent en l’état actuel des choses. Ou bien, tous ceux étant restés à Nidaa, acquiescent et obéissent aux ordres du fiston ou une autre implosion-explosion se produirait et, cette fois-ci, elle serait fatale pour le parti où HCE semble prêt à admettre toutes les éventualités. En effet, ce dernier s’appuie, surtout, sur l’aile des destouriens RCDistes conduits par Abderraouf Khammassi qui parvient, jusque-là, à marquer de son empreinte le cours des événements au sein de Nidaa où il passe pour être un homme influent.

 


Sarra HLAOUI

 

24/05/2016 | 19:59
5 min
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Commentaires (15)

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figurant
| 26-05-2016 09:02
Un trio connu par tous le téléguide. Circuler rien à cirer...

Mannou
| 25-05-2016 20:46
En lisant votre article, je me disais l'auteur a tout dit sauf de citer le nom de la grande *** Abderraouf Khammassi qui guide et oriente HCE. Soulagée après en trouvant son nom dans la dernière phrase.

Ainsi l'article a fait le tour du sujet presque...parce qu'il y a aussi les deux autres *** "cachées" depuis quelques temps mais très actives : Ksila et Jarraya.

Ahmed
| 25-05-2016 20:23
Ils répondront calmement à votre question.

canalou
| 25-05-2016 17:57
le pere de jha a demande a son fils de garder la maison et de ne pas quitter la porte juqu au retour de la famille . lasse de ne pas voir revenir la famille ,il emporte la porte et laisse la maison sans gardien . Je crois que hce va partir avec le nom de nidaa sans les nidaaistes

aly
| 25-05-2016 11:55
oui bien sur il a commence par détruire l ancien édifice pour monter de toute pièce le nida monument des caid essebsi .mais surtout ne compter plus sur l ancien electorat .

Nephentes
| 25-05-2016 10:45
HCE est un parasite affairiste qui est en train de nuire considérablement la mouvance moderniste et laïque.

C'est le rejeton ubuesque d'un homme de réseaux occultes qui veut conserver les privilèges de l'époque ce la dictature Bourguiba et Benali.

HCE agit ainsi parce qu'il est soutenu par la mafia rcdiste et les milieux associés, y compris les anciens réseaux Trabelsi (dans l'administration en particulier)

Le KHAMMASSI est un homme de paille, et ses parrains sont très néfastes pour le devenir de cette pauvre démocratie.

Et le père béni de loin ces man'uvres ubuesques

bahrila
| 25-05-2016 09:37
un parti créé pour permettre à une doublure "d'un Bourguiba sur le déclin "de revenir à Carthage .
Circuler il n'y a plus rien à voir que le rassemblement stalinien des frères musulmans.
Amen

papi
| 25-05-2016 09:32
***de ce parti qui est entrain d'humilier et persécuter ses électeurs quotidiennement sans se soucier de leurs sentiments par ses responsables incompétents et à leurs tête HCE

linoucha
| 25-05-2016 09:09
pour moi depuis qu'on a invité un tabbal et un zakkar devant le siège du parti pour manifester sa joie de la réussite de son complot avec la participation des comploteurs et des arrivistes j'ai bien compris que ce parti est fini et que le tour viendra sur ces comparses présents

Léon
| 25-05-2016 08:48
C'est qui le HCE et c'est qui Nidaa?

Léon, Militant souverainiste.
VERSET 112 de la SOURTE des ABEILLES.