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Hamza Belloumi : Le droit à l’information doit primer !
22/11/2014 | 21:46
3 min
Hamza Belloumi : Le droit à l’information doit primer !
Notre apprentissage démocratique a commencé depuis quelques années avec des hauts et des bas… Tous les Tunisiens ; institutions de l’Etat, hommes et femmes politiques, médias, société civile et citoyens de tout bord…sont entrain d’apprendre les mécanismes de la démocratie.

Un apprentissage qui est garanti à mon sens surtout par la liberté de la presse et des médias, unique acquis autour duquel tout le monde (ou presque) est d’accord.
Depuis la révolution, nous bataillons pour pousser toujours les limites des lignes rouges et faire comprendre à beaucoup des citoyens réticents aux changements et au progrès, que c’est le moment ou jamais d’imposer une liberté des médias et un droit d’accès à l’information que plus personne ne peut museler.

Aujourd’hui, nous nous trouvons face à un cas très concret de volonté de museler cette liberté et de limiter le droit d’accès à l’information. L’acharnement avec lequel on veut faire interdire aux médias de publier les sondages « sortie des urnes » à la fermeture des bureaux de vote en Tunisie est tout simplement ahurissant !

Alors que les textes réglementant la question (et contrairement à ce que disent certains haut et fort) ne sont pas du tout clairs et nous donnent la possibilité de les interpréter dans un sens qui nous autorise à informer nos téléspectateurs/auditeurs/lecteurs des états des sondages sortie des urnes, l’ISIE‬ et le Tribunal administratif pensent bizarrement le contraire !

Il faut savoir que des notions comme « période électorale », « silence électoral », « fermeture des bureaux de vote », ou encore « sondages sortie des urnes » ou « sondages d’opinions » sont aussi ambigus qu’opaques dans nos différents textes de lois. Malgré cela, comme d’habitude, l’ISIE choisit de les interpréter uniquement dans un sens restrictif… extrêmement restrictif : Aucun résultat sortie des urnes n’est possible ! Aucun, l’interdiction est totale !

Cela voudrait dire ce qui suit : dimanche après la fermeture des bureaux de vote et alors que les médias et les hommes politiques auront ces résultats, ils ne pourront pas les communiquer au public ! Pis encore, alors que nos médias seront dans le respect de cette comédie surréaliste en respectant ce black-out, les médias étrangers eux, auront le plaisir d’annoncer les tendances des sondages !

En ce qui me concerne, cela ne peut être considéré que comme un manquement grave de la part des médias à leur devoir d’informer leur public. C’est de la rétention d’information. Surtout, c’est contraire à un droit constitutionnel garanti par les articles 31 et (surtout) 32 de la Constitution qui stipule que « le droit d’accès à l’information est garanti ». Normalement, les institutions de la République et en particulier la justice assurent le respect et l’application de cet article et non sa transgression.

Le Tunisien est en droit de savoir et les médias sont dans l’obligation de l’informer à partir du moment où les résultats annoncés n’auront pas d’impact sur les résultats définitifs des votes.

Je le dis très clairement, dans cette querelle d’interprétation des textes entre la ‪HAICA‬ et l’ISIE, je pense qu’il est du devoir des médias de privilégier le droit du citoyen à l’information au détriment de l’interdiction. Les médias doivent être solidaires en publiant et en relayant les résultats des sondages sortie des urnes (effectués par des cabinets sérieux et qui ont prouvé lors des législatives leur savoir- faire).

Ce n’est qu’ainsi que nous ferons entendre notre position et que nous pousserons vers une jurisprudence qui fait primer le droit constitutionnel à l’information sur des considérations purement subjectives.

22/11/2014 | 21:46
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