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Chroniques
Hafedh, Slim, Hechmi… qu'avons-nous fait pour mériter ça ?
01/02/2017 | 15:59
3 min

 

Le directeur exécutif du parti qui a gagné les élections, Hafedh Caïd Essebsi, a signé un communiqué à propos de l’attaque qui a visé une mosquée au Canada. Mais au lieu de passer inaperçu, comme d’habitude, ce communiqué a suscité les moqueries de la toile tunisienne, à tel point que ledit communiqué a été retiré. D’abord, la date de l’attentat est erronée. La moindre des choses, quand on veut s’indigner de quelque chose, est de savoir quand c’est arrivé. Ensuite, le communiqué mentionne une étrange « République du Canada », entité qui n’a absolument aucune existence. Enfin, même la formulation, en arabe littéraire, est saugrenue. Le communiqué invite à « extirper le terrorisme du corps humain ». Il est toujours fascinant de voir la quantité de bêtise qui peut être mise en si peu de lignes…

Pourtant, c’est le patron du parti le plus puissant de Tunisie (théoriquement) qui paraphe une chose pareille. Avons-nous, en tant que Tunisiens, fait tant de mal que cela au monde pour mériter la punition d’avoir des politiciens de ce genre ?

 

Mais Hafedh Caïd Essebsi a quand même de sérieux concurrents qui risquent de le battre par leur régularité dans le ridicule. A ma gauche, en moustache et en populisme, le seul, l’unique, Hechmi Hamdi.

Tous ceux qui s’intéressent à la politique tunisienne le voient évoluer depuis les élections de 2011 où il avait obtenu un score surprise. Il a déjà arrêté la politique plusieurs fois puisqu’il était déçu de ce peuple qui ne le comprenait pas et qui ne voulait pas intégrer le fait que Hechmi sait ce qui leur faut pour profiter d’un bonheur éternel.  

Son dernier combat en date, il le livre vaillamment contre Donald Trump après avoir soutenu ses idées durant la campagne. Mais Trump a fait ce qu’il ne fallait pas faire pour énerver notre Hechmi national : il a interdit le territoire US aux ressortissants de 7 pays musulmans et sa volonté de déménager l’ambassade US en Israël à Jérusalem. Hechmi a exprimé son indignation à travers une vidéo cinglante intitulée « Mr Trump : STOP ». Le milliardaire orange doit trembler dans sa tour de Manhattan ! En plus, Hechmi a appelé à une manifestation samedi devant le théâtre municipal de Tunis pour dénoncer les politiques de Trump ! Il est mal barré le président US…

 

A ma droite, sans moustache mais avec un carnet de chèques, le Berlusconi tunisien, Slim Riahi. Il a été l’un des partis conviés à signer le fameux « accord de Carthage ». Accord qu’il a renié plus tard parce qu’il ne trouvait pas son compte. Il avait fait du forcing pour être lui-même ministre dans le gouvernement Chahed. N’ayant pas réussi à s’imposer dans cette nouvelle mouture, il s’est acharné à dénoncer l’accord qu’il avait signé en disant qu’il ne valait plus rien. Ça donne une idée sur le respect qu’il voue aux choses qu’il signe, comme c’est le cas avec les contrats de ses employés d’ailleurs.

Pour continuer à exister politiquement, Slim Riahi s’est attaqué à Béji Caïd Essebsi. Dans une interview il a dit : « C’est un gouvernement  qui touche une caste précise de politiques à leur tête Béji Caïd Essebsi. Ce dernier ne s’est pas uniquement suffi de la présidence de la République, il a également rajouté le gouvernement, ce qui est contraire aux principes du régime parlementaire. Le président fait carrément mainmise sur le pouvoir ! ». Sachant que le gouvernement Chahed a été constitué en août, il aura fallu quatre mois à Slim Riahi pour se rendre compte que les trois présidences seraient pour Nidaa Tounes ! Il est loin d’être en avance le Berlusconi tunisien…

 

Avons-nous fait quelque chose de mal pour être obligés de subir de tels politiciens ? Je ne saurais répondre. Quoi qu’il en soit, le prix de l’inconsistance politique reste très disputé et les prétendants sont légion. Pendant ce temps-là, le peuple n’en a plus rien à faire de la chose publique et s’inquiète seulement des augmentations de prix des légumes qui font qu’une « chakchouka » aujourd’hui est un met de choix. Le président de l’UTAP, Abdelmajid Zar, a commenté cela en disant que ce n’est pas une catastrophe si on arrêtait de manger du piment et des tomates… Encore un sérieux prétendant, tiens !   

01/02/2017 | 15:59
3 min
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Commentaires (20)

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LAZARD
| 05-02-2017 11:50
nous payons notre médiocrité

'' '''''''' ''' ''''''' ''''

Bechir Toukabri
| 04-02-2017 14:07
Votre question a la fin de l'article mérite une réponse: Oui nous méritons tout cela.Pourquoi?
1) Parce que nos politiciens + Nos intellectuels qui "ont fait la "révolution" n'ont rien compris à la démocratie, à la liberté, aux droits de l'Homme, et ils ne savent pas voir les contradictions de la réalité.
2)Parce que le peuple vit dans les rêves: 50% ne pensent qu'à l'au delà et au "Bon Dieu" sans savoir s'ils existent ou non existe ou non? Quand au reste ils vivent comme s'ils se trouvent dans un pays riche? Comme l'illustre bien le dicton populaire
***.

G&G
| 02-02-2017 15:56
La question évidente à se poser:
-Qu'aurions du faire pour ne pas mériter ça?
La réponse est aussi évidente:
-Cracher la vérité.

adel
| 02-02-2017 15:37
... si on la posait autrement.

"Qu'avons nous fait pour ne pas mériter ça?" Par exemple.

Lefghoun
| 02-02-2017 15:04
eh bien la reponse est simple, vous vous etes tus pendant des decenies alors que les opposants ont ete reprimés dans le sang puis vous avez cautionner la mediocrité et bien vous meritez ce qui vous arrive.

Épicure
| 02-02-2017 13:47
Bonjour,

Je profite de la pause de midi pour répondre à votre "discours" que j'ai lu en diagonale, n'ayant pas plus de temps à lui consacrer et à le consulter en profondeur.
Ce qui m'a le plus frappé, c'est le ton et la manière dont vous m'apostrophez.
Vous semblez détenir la vérité révélée et vous traitez vos interlocuteurs d'imbéciles et d'ignares, juste parce qu'ils ne partagent pas votre opinion.

Le devoir m'appelle, je reviendrai si j'ai le courage ce soir.

pit
| 02-02-2017 12:58
...les chiens ne font pas des chats, et, nous avons ce que nous méritons...cette racaille a fait pire que le clan Ben Ali pendant 25 ans et nous sommes là à attendre que ça change alors que ça empire de jour en jour...au moins , avant, on bouffait pour pas cher!!!

G&G
| 02-02-2017 11:37
Lemli7 yabta ya Marwan.
Attendez vous n'avez rien vu jusque là.
Pourquoi vous êtes aussi pressés
Vous n'avez pas entendu les nouveaux locataires vous dire qu'il faut attendre 50 ans pour cueillir les prémicques d'aprés l'histoire des merdolutions.
Un peu de patience SVP
Notre RDV en 2060. Tout changera je vous l'assure.

G&G
RCDiste et fier

Léon
| 02-02-2017 10:11
Bonjour,
Vous posez une question pertinente: "où sont les hommes et les femmes d'honneur...".
Il y en a. Et je suppose même qu'ils sont nombreux. Vous voyez, je demeure optimiste contre vents et marrés.
Mais les tunisiens les cherchent dans le mauvais camp. Car les tunisiens prennent leurs désirs pour des réalités.
Tous ceux qui avaient applaudi la révolution ont eu tort. Je m'explique.
Après tout ils ont eu ceux qu'ils voulaient: Une démocratie à l'européenne en pays de bénou hillal et de amazigh indomptables. Ils ont oublié que les européens ne sont pas fait comme nous autres. Ils sont disciplinés et respectent la loi.
Vous avez eu une démocratie à l'européenne et vous en voyez les résultats. Si vous respectez vos voeux, et si vous êtes vraiment démocrate, vous n'avez pas le droit de contester les urnes en montrant les élus du peuple du doigt. Le seul droit que vous avez est celui de vous plier au choix du peuple et à la règle du jeu que vous avez vous même souhaité et choisie.
Maintenant il s'agit d'analyser où sont les erreurs. Si vous dites qu'elles viennent du choix du peuple, je vous ramène à ce que je viens de dire (à savoir que c'est çà la démocratie) et vous rajoute; "alors vous commencez peut-être à comprendre Ben Ali".
Alors où est l'erreur?
Je vous dit et vous le répète: La horde intellectuelle sortie le 14 maudit crier "dégage", ne voulait pas destituer une dictature mais voulait destituer l'autorité. Cette autorité si respectée en Europe et si mal perçue chez nous.
Le tunisien, et surtout le tunisien instruit, a la fâcheuse tendance tendance à confondre "dictature" et "autorité".
Cela, je l'avais vu dès le départ. La horde intellectuelle des tunisiens ne pouvait pas le voir puisqu'elle en fait partie et vit dans cette confusion.
D'autre part, ce peuple qui veut de la dignité, bafoue celle des autres, et s'emploie, dans un plaisir aussi inutile que malsain, à humilier son propre président (comme il le fera plus tard avec ses propres élus, les traitant de tartours...).
Il ne cherche donc pas de la dignité mais cherche à bafouer celle des autres en les soumettant à l'humiliation.
Une dame très riche et très "intellectuelle", bref une merde humaine, m'avait même confié vers le 20 janvier suivant le 14 maudit, que si elle avait le pouvoir, elle mettrai les "anciens" dans une cage, avenue Habib Bourguiba pour que le peuple leur jette des cacahuètes. Une dame qui s'est considérablement enrichie durant les années fastes 90 et 2000 et qui n'a jamais subi une quelconque brimade qui pourrait être perçue comme une injustice.
Cette dame est aujourd'hui humilié par le seul faut de Dieu; et je préfère m'en tenir là afin qu'elle ne me reconnaisse pas.

Quand vous comprendrez quel peuple vous êtes; quand vous comprendrez que Dieu est en train de vous punir dans un parallèle frappant avec le verset 112 de la sourate des abeilles; quand vous comprendrez que l'injustice, même envers les riches et les nantis, n'entraine que la colère de Dieu; quand vous comprendrez ce qu'est un état et que l'on ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs; quand vous comprendrez qu'il est très dur de gérer un pays, et la vanité des "y a qu'à faire ceci" et "y a qu'à faire cela" dont nous arrosent la horde intellectuelle instruite depuis plus de six ans; quand vous comprendrez que vous avez trahi votre pays; quand vous comprendrez que les solutions économiques et politiques ne s'apprennent pas dans les amphis (et surtout pas ceux d'économie) et qu'il est difficile d'en trouver (et je prétends en avoir que tous ces minables réunis n'ont pas vues malgré leur évidence); quand vous comprendrez que diriger des hommes est un art et un don de Dieu; quand vous comprendrez qu'il n'est pas à la portée de qui veut; quand vous comprendrez que les paroles et les diarrhées verbales des plateaux de télévision ne valent rien devant le travail conjugué au silence de Ben Ali;
Eh bien quand vous comprendrez tout çà, appelez-moi.

Léon, Min Joundi Tounis AL Awfiya;
Résistant Souverainiste.

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.

HSE 1994
| 02-02-2017 06:33
Ces trois individus ont pollué la scène politique tunisienne
Mais peut espérer mieux de la révolte de la brouette ?