Vous avez beau dire vous jouez l'avenir et vous pensez que vous avez vos chances à la présidentielle de 2019.
Extrait de La Presse du 24/07:
"Est-ce qu'il a demandé votre avis avant de lancer son initiative de former un gouvernement d'union nationale ?
Sincèrement non, mais je l'ai appris par mes propres sources. Pourtant, il s'agit d'une initiative qui me touche directement. Et franchement, je reproche au président de la République de ne pas m'avoir informé sur son intention de lancer une telle initiative, surtout qu'il sait très bien que je n'ai aucune intention de rester jusqu'à la fin du mandat. J'ai toujours cru que je devais partir au plus tard après les élections municipales qui pourraient redessiner le paysage politique et redéfinir l'équilibre des forces, et auraient donc nécessité un changement au niveau du gouvernement.
J'ajoute que la manière avec laquelle le président a annoncé son initiative a brisé l'harmonie qui existait entre nous. Je l'ai, d'ailleurs, informé de ma déception.
La deuxième chose que je n'ai pas pu accepter, c'est le timing qu'il a choisi pour annoncer cette initiative. Le contexte n'est pas favorable ni sur le plan sécuritaire ni sur le plan social. Sur le plan économique, nous avons commencé à voir les signes d'une reprise et d'une sortie de crise. Et donc cette initiative risque d'avoir des effets contreproductifs, ce que je ne souhaite pas.
Je ne vous cache pas mon amertume, surtout que j'ai toujours cru en la nécessité d'harmoniser le travail des deux institutions, La Kasbah et Carthage, pour éviter toute sorte de blocage et pour bien servir le pays.
J'ajoute que le président sait pertinemment que j'étais prêt à endosser à sa place la responsabilité de certaines décisions et de certaines mesures. Or, malgré mon dévouement et mon engagement, il a préféré ne pas m'informer de sa décision. Ma déception est profonde.
Permettez-moi d'ajouter à ce niveau que le régime politique actuel et pour lequel nous avons opté est hybride et comprend plusieurs anomalies. Je pense qu'il mérite d'être revu pour corriger les dysfonctionnements et permettre, dorénavant, plus de souplesse et une meilleure visibilité. D'ici là, il faut respecter la Constitution et ses différentes dispositions. Mais je ne peux ne pas poser cette question : dans ce contexte difficile, n'aurait-il pas été plus sage de soutenir et de renforcer le gouvernement actuel que de le changer ?"