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Tribunes
Habib Essid, Chedly Ayari vous ment et vous trompe !
29/01/2015 | 15:59
3 min
Habib Essid, Chedly Ayari vous ment et vous trompe !
Par Moez JOUDI*

Monsieur le Chef du gouvernement, certainement vous êtes au courant de la dernière sortie de la Tunisie sur le marché financier international. Avec un taux d’endettement global de 52 % (il était à 40 % en 2010), avec des cumuls de déficits à tous les niveaux (13.7 milliards de dinars de déficit commercial en 2014 !), avec une croissance molle (2.5 % au plus en 2014 !), avec un déficit budgétaire abyssal (8 milliards de dinars en 2014 !), avec des notations souveraines en forte dégradation au niveau de l’ensemble des agences de notation internationales, avec un financement du FMI inachevé assorti d’un plan de réforme inachevé, avec tous ces risques et avec cette situation incertaine, le gouvernement Jomâa sous la houlette de la BCT et de son Gouverneur ont décidé d’entraîner la Tunisie dans un accroissement de l’endettement extérieur. Cette fois-ci, le risque additionnel est très compromettant : une sortie sur les marchés financiers internationaux moyennant un spread de plus de 400 points de base et un coût de la dette exorbitant et spéculatif !

Cette sortie et même si elle va procurer à la Tunisie des moyens de financements de son budget fortement déficitaire, ne doit en aucun cas être considéré comme un succès ou une consécration d’un parcours. C’est une sortie périlleuse et coûteuse qui accablera encore plus le budget de l’Etat avec un net accroissement du service de la dette qui est de l’ordre de 5.7 milliards de dinars en 2015. Cet emprunt obligataire d’un milliard de dollars d’après les dernières informations, coûtera annuellement au budget de l’Etat plus de 200 millions de dinars en service de la dette! En 2017, cette rubrique du budget de l’Etat dépassera même les 8 milliards de dinars ! La situation devient et deviendra encore plus insoutenable, il en va même des équilibres financiers et des fondamentaux économiques du pays qui sont déjà bien touchés !
Le plus préoccupant Monsieur le Chef du gouvernement, c’est que cet endettement additionnel ne servira pas à l’investissement et au développement, mais à la consommation et au « colmatage » des brèches qui deviennent bien profondes ! A rappeler qu’en 2007 lors de la dernière sortie de la Tunisie sur le marché financier international, le spread était de 75 points de base avec des délais de remboursement de 20 ans ! Aujourd’hui avec les modalités présentées, les obligations peuvent être assimilées à des « obligations pourries », ce que les américains appellent des Junk bonds !
Conscients de la nécessité de procurer des financements au budget de l’Etat, nous ne sommes pas dans la contestation systématique mais plutôt dans la nuance, l’objectivité et l’avertissement ! L’avertissement qui devient conséquent aujourd’hui et qui nous pousse à tirer la sonnette d’alarme concernant l’endettement de la Tunisie et les risques sur la souveraineté et la solvabilité financière du pays.
A notre avis, cette sortie n’était pas indispensable surtout avec de pareilles conditions qui compromettent les équilibres financiers de la Tunisie et qui entraînent le pays dans une spirale dangereuse et contreproductive.

Nous appelons donc les autorités financières du pays à plus de prudence et de retenue, et nous profitons de l’occasion pour vous prier d’accélérer la composition du nouveau gouvernement et de procéder urgemment à la mise en œuvre d’un plan de sauvetage et de relance économique de la Tunisie. Ce plan pourrait tourner autour de dix axes majeurs :
- Reprise de la confiance et consolidation de la stabilité,
- Stopper l’hémorragie des déficits publics,
- Lancer un train de réformes (fiscales, financières, bancaires, compensation…),
- Sauver le tissu de PME dont des centaines sont en fortes difficultés,
- Relance économique par l’investissement et une politique de grands projets,
- Renforcement des règles de gouvernance et de transparence,
- Assainir le climat des affaires,
- Lutter contre l’économie parallèle,
- Alléger les formalités administratives au niveau des investisseurs,
- Libérer encore plus l’initiative et l’entreprenariat.

Vous souhaitant Monsieur le Chef du gouvernement, un bon courage et une bonne continuation pour le bien de la Tunisie.

*Dr Moez JOUDI est le président de l’Association Tunisienne de Gouvernance (ATG)

29/01/2015 | 15:59
3 min
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Commentaires (60)

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absence d'audace
| 21-02-2016 11:18
je salue si Moez el joudi pour ses propos relatifs à l'endettement qui s'alourdit de jour en jour en jour mais ce qui est grave c'est la destination de cet endettement de la pauvre Tunisie et les conditions d'octroi y afférant.Le pays le plus endetté du monde c'est le pays le plus puissant qui est les USA.La différence c'est que les USA avec les crédits possède la plus grande réserve en pétrole base de tout industrie.Pour la Tunisie les crédits sont des bouches trous de dépenses courantes(consommation, salaires,...)Alors il faut se réveiller avant avant que ce soit trop tard et surtout avoir l'audace et les hommes qu'il faut à la place qu'il faut pour vraiment aborder avec courage les réformes essentielles et indispensables à l'économie de notre cher pays.

SANCHONIATHON
| 19-05-2015 13:45
Tous ceux qui on dit que l'on est prisonnier de notre propre religion ne se trompent pas.A la liste de Mr Joudi il faudrait ajouter 1° pas de moutons (aucune malédiction n'est tombée sur nos amis marocains...) 2°moins de Omra (partie du commerce parallèle camouflé que l'on arrive pas à endiguer) 3°idem pour le pèlerinage...Mais quelques larmes de crocodile suffisent pour suspendre toute restriction.Personne n'a l'air de comprendre qu'enfin de compte et pour simplifier l'image nous prenons des prêts pour remplir les caisses de l'Arabie Saoudite.Sans être égoïste notre bien être passe bien avant le leur....Au passage j'aimerai vous dire que j'ai souvent écrit que je cherchais une religion où l'application de ses principes finissait par nuire autant à l'individu qu'à sa propre société....J'y suis presque car nous faisons des pieds et des mains pour que ce soit la notre...C'est là où le courage nous manque...il est temps de prendre le taureau par les cornes au risque de faire de nombreux mécontents. Mr C.Ayari doit être le premier à nous dire la vérité.Il a le rôle d'un père d'une famille nombreuse qui doit ramener impérativement à la raison un enfant prodigue.....

Nadia
| 03-02-2015 08:37
Mr Naji jalloul a fait la tour des plateaux TV et Radios et a réussi à décrocher un poste ministériel tandis que Mr Joudi, a fait doublement le tour, mais sans réussite. Pourquoi?
Mr Joudi, ne cesse de répéter les deux mots qu'il a appris dans tous les médias, un discours non convainquant, qui manque de crédibilité et de réalisme, un discours latent orienté politiquement pour supporter une partie politique ou une autre, un discours général qui manque de profondeur, se basant essentiellement sur la méthode d'exposition des chiffres sans aucune approche analytique, ce qui explique l'échec permanent de ce pseudo expert.
Sauf que, au niveau de cet article, grâce à sa vengeance pour avoir été écarté d'une nomination éventuelle, il commence à dire la vérité mais sans doute Mr Joudi, reste fidèle à lui même, un discours à la carte. La question qui se pose: Cette fois au profit de qui?

Jourchi Amel Sinaoui
| 02-02-2015 18:06
Pourquoi à la lecture des commentaires, si Joudi fait le plein des critiques personnelles, alors qu'il se démène corps et âme sur tous les médias pour offrir au public un spectacle hallucinant de pauvreté intellectuelle et économique et de flagornerie dans l'espoir, hélas trop visible de décrocher le fameux portefeuille? Soyez miséricordieux, laissez le poursuivre son chemin. Amel Sinaoui

Moustache
| 01-02-2015 15:17
Cet article est surprenant, pas dans le fond de l'analyse (je ne suis pas économiste), mais dans la forme. On dirait que l'auteur cherche un palace au nouveau gouvernement ?

Il vaut mieux un débat constructif (idées contre idées) entre spécialistes, qu'une chimère dont on n'arrive pas à se débarrasser : l'homme providence qui va tout comprendre très vite et va tout régler d'une baguette magique. Zaba est parti (*** ne sert plus à grand chose) et Bouguiba est mort depuis longtemps !.

Momo : je ne pense pas que H. Essid est plus doué en finance que les ministres actuels. Donc, étoffe un peu plus tes arguments et sois un peu plus agressif et convainquant !

Nadia
| 01-02-2015 12:45
Nous savons que Mr JOUDI cours derrière un poste au gouvernement mais il a été écarté. espérons que sa vengeance se poursuivra, pour dire la réalité, rien que la réalité.

RB
| 01-02-2015 01:14
Grâce à ces interpellations et ce suivi assuré par Moez Joudi et par d'autres braves experts de la place, des députés se réveillent et demandent la suspension de ce prêt douteux et l'ouverture d'une enquête! Des compétences courageuses et actives comme Moez Joudi sont fortement utiles et nécessaires pour la Tunisie!

Amina Tlili
| 31-01-2015 16:43
Ce pseudo docteur n'arrête pas de débiter le même discours sur tous les plateaux radios et TV qui qui ne trouvent rien de mieux que de l'inviter car généreux dans l'excessif et le sensationnel. Nous sommes servis tous les jours par un discours dont l'objectif est de montrer que personne ne sauvera l'économie tunisienne en dehors de son auguste personne. Trop d'idiotie est contagieux ! Amina Tlili

Belfou
| 31-01-2015 14:42
il faut attachez une photo de Moez JOUDI, vue de face. La réalité de l'économie tunisienne vue de face.

Hannibal
| 31-01-2015 14:21
D'abord...le titre...des fautes d'orthographe aussi grosses que le titre de Docteur...où avez vous donc soutenu votre thèse?et quel en est le sujet.vous ne comprenez rien de la finance internationale,ni des équilibres macro économiques.retour sur les bancs de l'ecole,avant de postuler pour un poste de ministre.la Tunisie mérite mieux!a bon entendeur salut Doctour ***.