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Habib Bourguiba, l'idole des jeunes…
03/08/2015 | 19:44
4 min
Habib Bourguiba, l'idole des jeunes…

Adoré et admiré, mais aussi critiqué et haï, force est de reconnaître que Habib Bourguiba a marqué l’histoire. Près de 60 ans après la proclamation de la République tunisienne en 57, celui qu’on surnomme aujourd’hui encore « le combattant suprême » continue d’influencer la Tunisie et d’agir sur le processus de transition politique dans le pays. Alors qu’on célèbre aujourd’hui son 112ème anniversaire, à titre posthume, Habib Bourguiba et son projet de société restent aujourd’hui au cours de l’actualité tunisienne même si la jeunesse d’aujourd’hui, notamment, ne lui reconnait pas forcément que des mérites…

 

15 ans après sa mort, Habib Bourguiba n’a jamais été aussi vivant. Dans la Tunisie post-révolutionnaire secouée par des questions liées à l’identité, à l’éducation, à la place de la femme dans la société, à l’islam et l’islamisme, aux disparités régionales, au développement économique et au rôle même de l’Etat, le bourguibisme est brandi par nombreuses parties comme la clé. Un courant de pensée et une vraie vision politique qui se présentent comme la solution « moderne » à la crise que connait le pays aujourd’hui. Une solution qui présente tout de même ses contradictions car faite d’un fort autoritarisme qui n’a plus sa place aujourd’hui dans la Tunisie post-révolutionnaire.

Après la révolution, si les anciennes générations jurent par une affiliation, parfois même inconditionnelle, au bourguibisme, les jeunes pratiquent aujourd’hui pleinement leur droit de critique et appellent à un inventaire dans le cadre de la justice transitionnelle. Car même si Bourguiba, l’intouchable, constitue une espèce de charte nationale, aujourd’hui, et que le critiquer est un véritable tabou, il ne faut cependant pas oublier que Bourguiba, en a persécuté plus d’un.

 

En parfait homme à poigne, les partisans de la gauche, les islamistes et les yousséfistes en ont énormément souffert sous le règne de Bourguiba. C’est aussi sous Bourguiba que 129 personnes ont été exécutées, entre 1956 et 1987. « Bourguiba était un inconditionnel de la peine de mort, en matière politique comme en matière de droit commun » (Le syndrome de Siliana). Mais Bourguiba reste aujourd’hui plus critiqué par les islamistes que par les factions de gauche qui refusent de se rebeller contre l’héritage bourguibien par esprit d’union contre l’islamisme et le terrorisme. Les islamistes ont, en effet, été aussi bien persécutés sous Bourguiba que sous Ben Ali.

Mais au-delà des luttes idéologiques, les émeutes du 14-janvier 2011 ont soulevé de réelles problématiques liées aux disparités économiques et sociales régionales et au régionalisme prévalant dans le pays depuis Bourguiba, qui avait clairement favorisé sa région natale, le Sahel, au détriment de l’intérieur du pays et du Sud. Des disparités qui se cachent derrière la façade d’un pays émergent en plein développement en se basant sur le clientélisme, le libéralisme et un tourisme de masse.

 

 

Il est important aujourd’hui de « restituer ce type de leader [Bourguiba] dans son époque » comme le souligne l’historienne Jocelyne Dakhliya, anthropologue du Maghreb et directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, dans une interview accordée au quotidien « L’Orient le jour ». L’époque qui a fait toute la gloire de Bourguiba est en effet un cadre particulier de construction nationale et de décolonisation qui imposait une certaine forme d’autoritarisme pour « modeler de ses mains une nouvelle société ». A l’image d’un Kemal Ataturk, qui a inspiré Bourguiba, le réformisme bourguibien était fait, entre autres, de scolarisation et d'émancipation des femmes. Des accomplissements qu’on lui reconnait aujourd’hui et qui font la fierté de la société tunisienne mais qui ne peuvent plus constituer la réforme demandée par la Tunisie d’aujourd’hui.

Le bourguibisme, fédérateur certes, mais évidemment autoritaire et dictatorial, doit être clairement inscrit dans une logique appartenant au passé. « La nostalgie de Bourguiba, si forte ces dernières années, s'est amplifiée comme un moyen de contrer les islamistes alors qu'ils étaient au pouvoir, mais aussi comme un paravent pour des partisans de Ben Ali, un moyen pour eux de reprendre leur place dans la vie publique et politique », rétorque l’historienne.

 

 

Cependant, ce n’est pas parce que la figure de Bourguiba est anachronique qu’il faut l’oublier pour autant. L’héritage bourguibiste a toute sa place dans le débat politique actuel et la révolution tunisienne l’a, contre toute attente, propulsé au devant de la scène. Les Tunisiens qui ont, par cette même révolution, chassé le dictateur corrompu Ben Ali, n’ont pas encore eu l’occasion de faire leur deuil de Bourguiba. Même si le « combattant suprême » était un dictateur (cela personne ne peut le nier), sa mort honteusement minimisée par Ben Ali, lui a donné une nouvelle aura et la Tunisie reste aujourd’hui attachée à cette image de « père de la nation » charismatique qui saura fédérer toute une nation.

« Seule la force de l’Etat peut garantir la sécurité et le bien-être des individus et donner un contenu réel aux notions de progrès et de civilisation […] L’homme pour s’élever et prospérer doit vivre à l’abri d’un pouvoir juste et fort » (Le discours du Bardo, 1er juin 1959 / le syndrome de Siliana). Cependant, des discours pareils ont-ils toute leur place aujourd’hui ?

 

Synda TAJINE

03/08/2015 | 19:44
4 min
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Commentaires (49)

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Atlas69
| 13-08-2015 23:50
De la mauvaise foi et des arguments aussi tordus que vos pensées.

Le contibuable de Kasserine ou Sidi Bouzid qui vont relever Sousse, ah aha ha , je viens de decouvrir vos commentaires boiteux et vous je vous remercie pour cette tranche de rire !

Mais je ne vous laisserais pas le dernier mot , car ce type de complainte c'est un ramassis de fausse vérités .

Alors premierement regarder une carte géographique et sachez placer le Sahel Tunisien ! c'est au centre de la Tunisie , oui biensur ils allaient construire a cette epoque une faculté de medecine à Sidi Bouzid , bien entendu , une région ou le taux d alphabétisation ne devait pas dépasser les 10%.

Et je vous invite aussi revoir un peu votre histoire depuis l'époque Phénicienne , bien sur Sidi Bouzid etait la capital economique de Carthage ah ah ah comme le fut jadis la Corèze à l'epoque Romaine !!

Et vous ressorter des chiffres du dividende petrolier des années 80 qui ne sont plus d'actualité , puisque les puits se n'ont plus la meme capacité.

et juste pour votre culture générale , l'université de Monastir a été en partie financer aussi par les Marocains et Algériens puisqu'elle était avant tout un pole universitaire Maghrébin, mais ça je pense que vous ne le saviez pas puisque vous etes toujours en train de pleurer.

Quand à l'huile d olive je ne parle pas de quantité mais de qualité , mais je ne vais pas m'étaler sur ce sujet et vous faire une thèse sur le taux d'acide gras saturé et insaturé sur les huiles par région , je vous invite a la place de faire un petit tour à L 'ONH à l'occasion leurs spectromètres vous l'indiqueront.

Mais j'ai un projet de taille pour les regions que vous defendez tant , l'installation de fabrication de mouchoir Kleenex je pense que ce sont les bon coins.

Le contribuable de Kasserine et Sidi Bouzid , ah ah ah ah , bon je vais me reposer.







LouFatima
| 06-08-2015 13:40
Espèrons que nos enfants prendrons exemple sur les enseignements de Bourguiba.

Car s'ils suivent ceux des Wahhabites, cela ne leur rapportera que la misère et la guerre sur le long terme.

canalou
| 06-08-2015 08:53
le jihad ikhouani wahabite enseigne dans la clandestinite aux jeunes a donne des fruits pourris en relation avec les butins de guerre autorise et l argent facile distribue du golf . La generation bourguiba c est le travail et le merite hallal. C est le sport pour tous ,c est la culture generale ,c est l art pour tous c est un esprit sain dans un corps sain . Nous avons passe le flambeau du patriotisme a nos enfants aujourdhui medecin et enseignants dans le PUBLIC pour rendre a la tunisie ce qu elle nous a donne

LouFatima
| 05-08-2015 23:43
Si Monsieur Bourguiba était réellement l'idole des jeunes, il n'y aurait pas ou peu de terrorisme aujourd'hui.

Les vraies idoles des jeunes d'aujourd'hui sont:


- La violence

- L'argent facile

- La terreur

Enfin, eux ne l'appellent pas comme ça.

Ils appellent ça: le "salafisme".

Mais ils sont pourris de l'intérieur.

canalou
| 05-08-2015 15:01
la generation bourguibiste était epanouie et outait au bonheur de l independance et de la liberte et s est mise au travail pour sortir du sous developpement . Malheureusement des mains criminelles sont venues gacher la fete . Les mosquées etaient ouvertes tout le temps mais des wahabites ont voulu les utiliser endocriner des enfants pour le jihad et cela a provoque des réclamations de la part des parents . les annees 70 a sfax ma fille agee de 6 ans a été entrainee avec ses camarades a la sortie de l ecole a suivre des cours dans une mosquee du quartier et a distribuer des tracts . Les enfants etaient arceles . Certains parents ont eu l intelligence de surveiller leurs enfants et de les soustraire au radicalisme . Le regime n avait pas d autres solutions que de surveiller les mosquées et il avait raison

rayan benne
| 05-08-2015 11:33
Idole dites vous, pourquoi? Pour la présidence à vie qu il s est autoproclamée ou pour la démocratie qu il nous a léguée?

rzouga
| 05-08-2015 08:46
S'il y a tant de fanatiques de Bourguiba et sans tenir compte de son bilan de Président, c'est par ce que les pouvoirs qui ont suivi étaient loin de l'égaler et loin de ça. Après de longs siècles de coma, seuls Khareddine et Bourguiba avaient un projet tunisien ancré dans sa méditerranée; finalement seul Bourguiba a eu le temps à mettre tous les atouts de son côté pour pouvoir travailler la pâte tunisienne et la façonner afin de contre carrer un tant soit peu la pente descendante de 5 ou 6 siècles d'Histoire décadente; ceux qui sont arrivés après, se sont contentés de gérer se qu'ils ont hérité avec plus ou moins de réussite car ils n'ont pas de projet tout simplement; ceux qui ont osé nous avancer un autre projet sociétal,totalement opposé à celui de Bourguiba, qui sont les islamistes, archaïques qu'ils sont, ne pouvaient se débarrasser de leurs habits ecclésiastiques et finalement sans trop casser la tête nous ont proposé un modèle de société calquée sur les heures de gloire de l'Islam mélangé au Khoumeinisme; mais leur réussite partielle de changement de la physionomie de la société, représentée en apparence par les foulards, les niqabs et autres ne peut cacher leur échec évident car ils n'ont pas compri pas que l'Histoire avance et peut être se répète mais ne recule jamais tel que formulée par Ibn Khaldoun.

canalou
| 05-08-2015 08:04
en proclamant la REPUBLIQUE INDEPENDANTE . Il a mis fin a la dynastie familiale et au protectorat . Il a donne a tous les tunisiens l egalite des chances avec la democratisation des l enseignement gratuit pour tous avec des bourses . Il a mis fin au racisme regional tribal. Les nostaliques de la superiorite sociale de quelques familles bourgeoises pourries par le pouvoir sans aucun merite doivent avoir honte . L histoire doit inscrire le genocide des amazighs tunisiens sous la domination arabe et otthomane et la confiscation de leurs terres en les obligeant a fuir dans les montagnes . Une page de l histoire est tournee avec la republique grace a BOURGUIBA et ses compagnons sans ARMEs TOUS LES TUNISIENS EGAUX .

Forza
| 04-08-2015 21:57
Vous voulez que je vous présente un transfert bancaire de la CPG ou de l'ETAP au projet de construction de la faculté de médecine ou de la faculté de pharmacie de Monastir pour avoir une preuve ? L'état finance son budget par les imports, par ses parts dans les ressources nationales comme le gaz, le pétrole, les phosphates et par les taxes de la Douane. Le budget de la Tunisie jusqu'a 1985 provenait a 25% et plus de pétrole. L'état utilise ses ressources budgétaires pour financer des infrastructures et comme salaires pour ses employés. Il suffit de regarder l'infrastructure de Monastir pour savoir qu'elle a profité énormément des investissements de l'état : routes, zones industrielles, universités, irrigation en utilisant des eaux provenant d'autres régions etc. Vous voulez me dire que c'est normal d'avoir une faculté de médecine a Sousse et une a Monastir même pas a 30 Km, une école d'ingénieur a Monastir et une a Sousse, un pole technologique a Sousse et un a Monastir. Vous dites que les entreprises étrangères s'installent où il y'a l'infrastructure et bien les décideurs que Bourguiba a choisi pour l'administration sont majoritairement du Sahel et surtout de Monastir et ils ont investi l'argent là-bas et par conséquence ils ont attiré les investisseurs. Géographiquement parlé et prenons la beauté du paysage, l'abondance de l'eau et la proximité de Tunis, des sites comme Mjaz Elbab ou Zaghouan présentent normalement des avantages comparatifs par rapport aux sabkhas de Monastir mais c'est l'investissement du budget de l'état presque totalement au sahel qui fait la différence. Kairouan ou Sidi Bouzid se trouvent a 50 Km de la cote, c'est une banlieue pratiquement mais aucune infrastructure routière digne de ce nom n'a été construite. Ce n'Est pas la priorité des décideurs. N'essayez pas de cacher une vérité que tous les tunisiens savent même les sahéliens.
Bourguiba et le congre de Ksar Hellal ne sont pas le début de la mouvance nationale. Elle a commencé bien avant avec Taalbi et même avant lui comme l'a bien indiqué l'un des commentateurs précédents qui a bien mentionné la résistance héroïque de la ville de Sfax déjà en 1881. Beaucoup de supporteurs de Bourguiba appellent l'occupation « protectorat », ca dit tout sur leur attitude.
Aib Alik d'appeler les gens de Tunis Hmalets mais bon c'est le même tjaltim que celui du président de l'étoile qui parlait des clubs de la capitale comme étant des clubs de hwoums. Bon les hôteliers de Sousse attendent les aides du contribuable de Sidi Bouzid et de Siliana, pays a l'envers.
Et pour les zitounas, il faut visiter Chaal et Zarzis et pour les olives de table, le nord ouest, Tboursouk par exemple.

Atlas69
| 04-08-2015 21:00
Zit zoutana Sahel oua7dou ;) et les connaisseurs te le dirons.

Et pour vous contre dire , vous qui régionalisez l'indépendance , Bourguiba a eu pour support les vrais indépendantistes du Nord au Sud , je vous rappel quand meme historiquement la date du 2 Mars 1934 vous qui aussi falsifiez l histoire et essayé de faire croire que les Saheliens sont des profiteurs.

Les industriels s installent ou il est plus propice de produire et là ou la main d oeuvre est qualifié et son infrastructure la plus profitable.

Desolé mais il n y a pas de port a Kasserine ou à Sidi BOuzid.

La plus qualifié dans le secteur du textile par exemple , je sais pas mais les metiers a tisser est une specialité locale.


Et desolé d avoir des plages qui ont permis de développé le tourisme et l aéroport qui va avec .

Et desolé encore une fois mais les plus grandes Zones industrielle se situe à SFAX et à Bizerte , Tunis n'en manque pas non plus.

Donc vous falsifier l histoire en faisant croire qu'ils (les Saheliens) ont été le beneficiare du petrole ou du phosphate et sans aucunes PREUVES !!

Moi je vois les gens gagner leur pains en travaillant , j ai jamais vu de rentier .

Et quand a Sahloul c est l hopital principal de toute la region et comme j aime a vous le rappeler faite la sommes des habitants du Sahel ça vous calmera peut etre.

Des allegations de bistrots ! consequence de votre jalousie maladive et votre incapacité à faire mieux !
Mais juste à pleurer !

Tiens un comportement de vrai saheliens en comparaison à la famille Trabelssi, les hmalate de Tunis :

http://www.leaders.com.tn/article/17645-rendre-a-bourguiba-ce-qui-est-a-bourguiba

ça te calemera peut etre

PS: je rajouterai au line , deux Zitounas à Bouhajar