La lutte contre le terrorisme s’est imposée à la Tunisie peu de temps après la révolution. Aujourd’hui, on parle de guerre contre le terrorisme. C’est dans ce cadre que la loi antiterroriste a été approuvée en conseil des ministres et a ensuite été transmise à l’Assemblée. Cette loi renferme un deuxième volet lié au blanchiment d’argent. L’objectif est de priver le terrorisme de toute sorte de financement, mais le chemin sera long après la déliquescence constatée sur ce plan pendant quatre ans.
On parle en Tunisie de la loi relative à la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d’argent. C’est dire le lien viscéral qui existe entre ces deux activités illégales. En effet, le terrorisme nécessite un financement, et non des moindres. Ces financements arrivent par différents moyens.
Le premier est celui du kidnapping de touristes comme ce fût le cas en Algérie, ainsi que la mise en place de réseaux structurés de contrebande pour assurer un revenu conséquent, destiné plus tard à l’achat d’armes et d’explosifs. Ceci rentre dans le cadre de ce qu’ils appellent « Ihtitab », une fatwa qui leur permet de s’adonner à des activités illégales tant que le but est d’instaurer un Etat islamique.
Une autre voie de financement est celle des associations. Les associations sont le paravent idéal pour recevoir des fonds en provenance d’autres pays pour ensuite les redistribuer et financer des activités illicites. Le nombre d’associations a explosé en Tunisie depuis la révolution. Certaines traitent des sommes d’argent faramineuses et aucun suivi n’est ensuite fait. La Banque centrale de Tunisie (BCT) représente l’un des principaux intervenants dans cette boucle du financement occulte mais rien n’a encore été fait pour juguler cette hémorragie.
Les destinataires de ce financement occulte sont divers et variés. En effet, l’obscurité règne sur le financement de certains médias. Des chaînes de télévision et de radio ont vu le jour tout juste après la révolution sans que leur financement ne soit transparent, jusqu’à aujourd’hui. Majoritairement, il s’agit de chaînes qui se sont fait une spécialité, plus tard, de blanchir médiatiquement le terrorisme, de lui trouver des excuses et d’en rendre responsable l’ancien régime.
Les autorités ne connaissent pas la provenance et la teneur des financements étrangers destinés à mettre en place et à viabiliser des médias. Toutefois, on peut affirmer qu’il s’agit de financements non négligeables. Il faut savoir que ces médias n’ont jamais pu percer dans le paysage audio-visuel tunisien. Leur taux d’écoute n’a presque jamais dépassé les 2% ce qui fait que les publicitaires et les annonceurs sont loin de se bousculer sur le pas de leurs portes. Pourtant, sans sources de financement apparentes et sans entrées d’argent venant de la publicité, comme c’est le cas pour les autres médias, ces chaînes de télévision et de radio continuent à émettre, à payer leurs employés et à concevoir leurs programmes.
Mehdi Jomâa, quand il était chef du gouvernement, avait pointé ce problème et l’avait inclus dans une stratégie globale de lutte contre le terrorisme. Selon lui, l’un des principaux axes de cette lutte est l’assèchement des sources de financement du terrorisme. Ceci passe par le contrôle strict de tous les flux financiers qui ont la Tunisie pour destination finale.
Les associations et les médias sont les principaux récipiendaires de ces financements occultes. L’Etat doit y mettre de l’ordre et appliquer scrupuleusement la loi. Par exemple, les associations sont tenues de déposer leurs comptes annuels au ministère des Finances pour qu’un contrôle soit fait sur les sources de financement et le dispatching des sommes collectées. La déliquescence de l’Etat, observée surtout pendant la période Troïka, a ouvert grand la porte de la Tunisie à cet argent sale. Pendant la gouvernance de la Troïka, un autre niveau a été dépassé vu que c’est l’Etat, lui-même qui a contribué à ses financements. On se rappellera du financement procuré par le ministère de la Femme, à l’époque sous l’autorité de l’inégalable Sihem Badi, à une association présidée par le frère de Imed Daïmi, à l’époque chef du cabinet présidentiel.
De quelle teneur parle-t-on dans ce type de malversations ? Est-ce arrivé une seule fois ou était-ce une réelle politique ? Où est allé cet argent et à quoi a-t-il servi ? Toutes ces questions restent aujourd’hui sans réponse. Sous l’égide de Habib Essid, le nouveau gouvernement doit intégrer cette réflexion autour du financement d’activités illicites dans une stratégie complète de lutte contre le terrorisme et surtout contre le blanchiment médiatique du terrorisme.
Il faudra également être vigilant quant à l’amalgame qui peut être fait entre ces associations et les autres. Toutes les associations en Tunisie ne sont pas impliquées dans ce type d’activités et la plupart d’entre elles effectuent des travaux utiles pour le pays et la société. L’une des tâches du gouvernement consistera donc à séparer le bon grain de l’ivraie tout en évitant de ternir la réputation de la société civile tunisienne.
Le traitement de la question terroriste ne peut se faire uniquement dans son aspect sécuritaire. Certes, ce dernier est nécessaire et l’opération du Bardo n’a fait que le démontrer. Toutefois, l’assèchement des flux financiers et logistiques du terrorisme est une condition sine qua none pour la réussite d’une telle entreprise. Ceci passe par l’implication des Douanes, du ministère des Finances et de la Banque centrale de Tunisie entre autres organismes étatiques.
Marouen Achouri
Donc Tolerance ZERO de la corruption et le trafic de la drogue.
En résumé, il faut assécher le flux financier qui alimente le terrorisme.
Cependant, et nous sommes obligés de retourner à la passoire que sont nos institutions , passoire grande ouverte
et perméable car corrompue sur tous les réseaux , c´est à dire qu´il est quasi impossible de contrôler ou d´assaicher ces flux sans au préalbale avoir un pays
sain dans ses institutions.
En effet, quand la corruption et le marché noir gangrène nos pays, il est impossible de contrôler quoi que ce soit.
Impossible.
Le fisac est corrompu, les banques aussi, les agents et cadres chargés de ces contrôles sont aussi corrompus et 500 dollars suffisent pour corrompre l´agent d´autorité le plus fervent pour ensuite faire passer armes et argent.
Impossible non plus de contrôler les flux entre nos pays et le Sahel ou le Sahara, car ces régions délaissées par les pouvoirs sont propices à toutes ces magouilles.
Mais apparemment vous êtes trop occupé à attaquer les chaines privés qui ont un taux d'écoute de moins de 2% !!
-déléguer les ventes d'armes
-ramifier les ventes et les gourmandises financières , macabres , territoriales ,d'intérêts directs et indirects....
Tout cela se passait avant que "l' étau ne soit serré".