alexametrics
vendredi 29 mars 2024
Heure de Tunis : 08:00
A la Une
Grève..quand tu nous tiens !
21/11/2018 | 16:59
5 min
Grève..quand tu nous tiens !

Si la grève dans le secteur public a été annulée suite à un accord convenu entre le gouvernement et l’UGTT, la grève générale dans la fonction publique demeure, conformément à l’appel de la centrale syndicale, maintenue. Ainsi, la date de demain, 22 novembre 2018, sera marquée par ce mouvement de protestation contestant essentiellement la situation financière des salariés de la fonction publique. Une contestation qui vient dénoncer également l’inaction de l’Etat face aux revendications des employés de la fonction publique.

 

« La décision de la grève dans la fonction publique revient notamment à la dégradation de la situation politique et sociale, ainsi qu’à la baisse du pouvoir d’achat. Outre l’intention du gouvernement de céder certains établissements publics afin de combler les lacunes budgétaires », a ainsi indiqué le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi.

Des motivations également adoptées par les dirigeants de la centrale syndicale qui n’ont cessé de dénoncer la situation économique précaire des salariés notamment, devant le mutisme des autorités de tutelle et leurs politiques erronées. L’UGTT se dit résolue de défendre le droit des employés de la fonction publique à des conditions de travail décentes, à un salaire gratifiant ainsi qu’à des majorations salariales, devant l’aggravation de l’inflation, la chute du dinar et la hausse des prix et des charges fiscales.

 

Ainsi, un appel à la grève a été lancé depuis octobre 2018 par la Commission administrative nationale de l’UGTT qui a exhorté ses affiliés à se soulever contre la détérioration constante de leur pouvoir d’achat devant la cherté de la vie et la dépréciation du dinar. Selon cette commission tenue le 20 septembre 2018, la grève est venue suite à l’échec des concertations sociales dans la fonction publique dont le délai de finalisation a été fixé au 15 septembre 2018.

 

De ce fait, environ 680 mille agents des ministères, des administrations centrales, régionales et locales ainsi que tous ceux faisant partie des institutions régies par la loi fondamentale relative aux agents de la fonction publique, répartis sur tout le territoire tunisien, sont appelés à se présenter à leurs lieux de travail le 22 novembre 2018 sans signer la feuille de présence. Des marches de protestation auront, également, lieu devant le siège de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour les employés grévistes du Grand-Tunis. Quant aux autres régions, les rassemblements se tiendront devant les sièges régionaux et locaux de l’UGTT.

 

Vraisemblablement, la grève s’annonce réussie. D’ailleurs, en préparation de cette grève, les syndicalistes de l’UGTT ont manifesté massivement le 17 novembre courant dans la place Mohamed Ali à Tunis. Une manifestation lors de laquelle Noureddine Taboubi a indiqué que la centrale syndicale recourra à d’autres formes de militantisme et à la surenchère afin de répondre aux revendications des salariés. Une déclaration qui s’ajoute à de nombreuses autres où le secrétaire général de l’UGTT a mis en garde contre « la révolution des ventres vides » si la situation socio-économique reste inchangée tenant pour responsable le gouvernement pour ses choix et décisions.

 

Selon les dirigeants de la centrale syndicale, ces choix sont, en effet, dictés par des parties étrangères, qui donnent des directives au gouvernement l’interdisant d’augmenter la masse salariale des employés de la fonction publique. Les bailleurs de fonds tels que le Fonds monétaire international (FMI), l’Union européenne (UE) et la Banque africaine de développement (Bad) ont averti le gouvernement des répercussions qu’auraient les augmentations salariales sur le déficit budgétaire que l’Etat est appelé à résorber, d’autant plus que l’UGTT aurait revendiqué des augmentations estimées à 8% représentant ainsi 1.2 MD supplémentaire dans le budget de l’Etat de 2019. Les augmentations revendiquées par l’UGTT devraient porter la masse salariale de la fonction publique à 17.7 MD, soit 17% du PIB du pays bien que le budget de l’Etat de 2019 ait prévu de consacrer 16.5 MD au titre des salaires des fonctionnaires de l’Etat.

 

Toujours selon l’UGTT, ces consignes sont, malgré les réunions récurrentes, à l’origine du blocage des négociations où la partie gouvernementale a refusé de rehausser les salaires des employés de la fonction publique. Des instructions qui prouvent, selon le secrétaire général adjoint de la centrale syndicale, l’ingérence étrangère dans la politique monétaire du pays l’incitant, ainsi, à appeler les députés à imposer la souveraineté de l’Etat.

 

Cet appel à la grève a, de surcroît, suscité des réactions mitigées. L’union générale des étudiants de Tunisie (Uget) avait, en effet, considéré cette grève comme une occasion pour unir la résistance populaire et défendre la souveraineté nationale exprimant sa solidarité avec la centrale syndicale et son soutien des mouvements de protestation émanant de l’UGTT. Une position partagée par les parti de gauche notamment le Parti des travailleurs et le Parti unifié des patriotes démocrates (Al Watad) qui a appelé les militants du Front populaire ainsi que des forces politiques démocrates à descendre dans la rue et faire réussir cette grève tout en condamnant les campagnes de diffamation visant la centrale syndicale.

Cependant, certains organes ont choisi de ne pas se conformer à l’appel de l’UGTT à l’instar de l’Union des travailleurs de Tunisie (UTT) et l’Union des médecins généralistes de la santé publique car elles n’ont pas été consultées dans la prise de décision de la grève. Une grève qui, selon l’expert économique, Houcine Dimassi constitue une preuve de l’irresponsabilité et du manque de patriotisme de l’UGTT vu la gravité de ses conséquences sur l’économie nationale.

 

Après l’épuisement de toutes les possibilités de dialogue et la clôture de la porte des négociations avec la partie gouvernementale, l’UGTT a promis d’entreprendre d’autres mesures d’escalade d’ici la fin de cette semaine. Certes, les retentissements de la grève seront profondément ressentis et la crise semble loin d’être dénouée dans une conjoncture économique de plus en plus délicate.

 

Boutheïna Laâtar

 

21/11/2018 | 16:59
5 min
Suivez-nous

Commentaires (10)

Commenter

Amilcar
| 22-11-2018 13:25
Le pouvoir syndical à pris de l' ampleur depuis la sois disant révolution de 2014, et grâce à qui? '? l' origine de tous les maux et toujours à celui là: le maudit concensus! Le pacte mortel avec les islamo-fascistes. Le pacte de la haute trahison de Nidaa et le pacte diabolique de Paris! Bce à initié la trahison et l'a érigé comme un modèle de conduite il YA mêlé tous tous les partis Y COMPRIS LA CENTRALE SYNDICALE QUI N A RIEN de politique et qui depuis ce temps là à la grosse tête fait la pluie et le beau temps se sentant investie d' in pouvoir signé par le pacte de Carthage. Depuis c 'est la chute aux enfers tous Les partis s' engouffrent dans la brèche pour danser sur le cadavre Tunisie et demander leurs part du butin tels des Hyènes affamés! Bce à ouvert la brèche de la trahison et pour se dédouaner après coup de sa trahison historique avec les frères du diable, il y a mêlé tous Les partis Y compris les plus insignifiant sans que ceux ci aient prouvés un quelconque leadership ou historicité valable en tant que poids électoral.. A cause de Bce les seuls Bénéficiaires sont les frères su diable islamo-fascistes historiquement nuisibles implantés seulement grâce au marchandage éhonté et hypocrite du référentiel religieux utilisé à toutes les sauces sur le dos d' une populace crédule ignorante, illetree et de plus en plus analphabète unilingue, confortée dans son ignorance par une sois disant retour à une l'identité zarabe islamique par les islamo-fascistes qui en font leur cheval de bataille!

Ainsi la Tunisie est piégée! En Tunisie Il n y a pas que les descendants des zarabiques islamiques! j' **'?'***de les islamo-fascistes et toutes les Intolérances!

L' autre ' parti' si l' on puis dire, qui s' est mis à jouer dans la cours du politique grâce toujours au fameux consensus de Bce , l' ugtt qui ne se rendent pas compte de leur acharnement inutile sur un cadavre..
Le syndicat jadis fierté du mouvement ouvriers guidé par des leaders charismatiques , responsables et patriotes, est guides maintenant par des voyous sans conscience vendus aux destructeurs islamistes leurs maitres..

De déception en déception , d' échec en échec , la culture de la trahison à fait son chemin plus de retenue ni de honte. Financement occulte.. D'où vient la puissance financière des islamo-fascistes, ? Tous Les associés aux islamistes sont complices par complaisance et compromission. La coalition nationale est encore une succursale islamiste

Honte à Y.C ! Il aurait dû démissionner et fonder son propre parti. Un de ceux qui avait un certain aura . Terminé! Enccore une trahison! Coalition nationale! La.bonne blague! Une coalition pour mieux vous faire entuber par les islamo-fascistes!
Y a pas à chercher. Les islamo-fascistes, en huit ans ont infiltrés toutes les institutions de l' état le syndicat tué tous les partis qui s' y sont associés, éliminés tous les opposants, moralement ou physiquement, pourris la vie des citoyens patriotes., recul de la Tunisie.



Fehri
| 22-11-2018 11:30
Je ne vie pas en Tunisie depuis très longtemps. On s'y plaint du pouvoir d'achat mais le problème sont les besoins qui ont changé comme le besoin d'avoir l'Internet, le téléphone, l'assurance auto, le carburant, les sorties et bien d'autres chose que le Tunisien se trouve dans l' Obligation d'acquerir. Que lui reste-il après ces dépenses qui sont devenues nécessaires? 800 dinars sont trop pour couvrir tout cela

Fehri
| 21-11-2018 23:16
La Grèce a l'Euro, nous avons une soft devise qui ne vaut rien à l'etranger; la Grèce a des investissements en Europe et partout dans le monde; elle a une infrastructure touristique très solide. Quant à la Tunisie on a rien de pareil alors une comparaison plus logique serait l'Egypte ou la Mauritanie mais pas la Grèce en plus celle-ci a l'avantage d'etre Un pays Européen.

Zohra
| 21-11-2018 22:11
Je comprends votre inquiétude et je suis de tout coeur avec vous, je sais ce que c'est dur de serrer la ceinture. Mais malheureusement il n'y pas de solution miracle, la patience et le sacrifice, mais sachez une chose que la greve va creuser plus le déficit et n'arrangera rien du tout. Il y a que les réformes qui vont apporter leur fruits, tient par exemple réduire le nombre de fonctionnaires ca serait primordial.

Bonne soirée

Fehri
| 21-11-2018 21:50
Bonjour ma chère,
Oui, oui, mais que vont faire les fonctionnaires public y compris la police et la garde nationale? 1200 après les cotisations, location et le carburant il n'y a plus rien pour les enfants. Cette précarité va conduire aux corruptions. Le kg de Zgougou est à 26 dinars, viande à 24 dinars, poisson à 18 dinars, le mouton a 1000 dinars. Oui, on va vers la Grèce mais sachez bien que la Grèce payait de la retraite aux gens qui sont disparus il y a 30 ans.

Zohra
| 21-11-2018 21:15
Par contre, je salue la position de YC qui est une position très responsable.

Zohra
| 21-11-2018 20:55
Bonsoir Monsieur,

Je suis tout a fait d'accord avec vous, mais il faudrait être raisonnable le timing ne le permet pas, sinon on va direct vers le scénario grec. C'est tres dangereux cette augmentation de salaire surtout que ca va accentuer l'inflation et vous y gangnerez rien du tout au contraire vous allez y perdre.
Quand à Ghanouchi il a rien a foutre du reste du moment qu'il vit bien comme tout le reste.

Par contre, je salut la position qui est une position très responsable.

Rabi ykhader elkhir

Fehri
| 21-11-2018 20:24
Avant 2011 il y avait seulement 380 mille fonctionnaires durant la Toika ce nombre a grimpé à 600000 et aujourd'hui il est à 650000. Le salaire d'un cadre est à 1200 DT par mois c'est à dire 400 Euro par mois. Qui a conduit la fonction public à ce stade? Les politiciens. Un membre de l'ARP gagne 5000 DT plus les frais de transport, l'habitation et que sais-je. Un executive de parti politique gagne 8000 DT plus les frais. Qui paye pour cela? Non, l'UGTT dois défendre les droits des fonctionnaires. Ghannpuchi vie mieux que le ministre, pourquoi?

Zohra
| 21-11-2018 18:24
Allez-y vous êtes sur le bon chemin, bande d'imbéciles. Un syndicat qui fait de la politique politicienne n'est pas un syndicat. Vous êtes des criminels vous avez detruit l'économie du pays et c'est jamais vous. De la manipulationque la manipulation.

MFH
| 21-11-2018 17:56
Les tambours de la guerre ont tonné
Personne ne sait quand elle va s'arrêter. BCE où es-tu?

Allah yostor Toun'?s ou yehlek min ken sbab.