« Je suis au service de l’Etat et de l’intérêt public. A tous ceux qui sont sceptiques quant à ma nomination pour assurer l’intérim au ministère de l’Intérieur, je dis que j’ai accepté cette mission, qui m’a été confiée par le chef du gouvernement après concertation avec le président de la République, partant du principe que nous sommes une équipe et que le jeu individuel n’a jamais mené à la victoire. Pour moi, l’important était d’assurer la continuité du service public et de l’Etat » a déclaré, le ministre de la Justice et ministre de l’Intérieur par intérim, Ghazi Jeribi, lors de son passage ce mercredi 20 juin 2018, au micro de Wassim Ben Larbi sur Express FM.

Le ministre a tenu à rappeler, qu’en tant que ministre de la Justice il n’est plus désigné président du parquet, selon la constitution de 2014 et que de ce fait il n’y a aucun conflit d’intérêt ni discordance avec la fonction qu’il assure par intérim.

Sur la question du remaniement ministériel, rumeur qui persiste de plus en plus ces dernières semaines, Ghazi Jeribi a souligné que les remaniements sont une chose tout à fait ordinaire qui arrive partout et qu’il ne détient pas d’informations concernant son successeur à la tête du ministère de l’Intérieur.

« On parle d’un ultimatum qu’aurait donné le chef du gouvernement à l’ancien ministre de l’Intérieur pour mettre à exécution le mandat d’amener à l’encontre de Najem Gharsalli, je veux préciser que les relations entre le chef du gouvernement et les ministres ne fonctionnement pas comme ça. Pour ma part, en tant qu’homme de loi, je veillerai le temps que durera mon mandat à appliquer scrupuleusement toutes les décisions de la justice car c’est cela aussi mon rôle » a-t-il poursuivi.

Le ministre par intérim a expliqué, concernant les récentes nominations qu’il vient d’effectuer dans l’appareil sécuritaire, qu’il n’a fait que combler des vacances et donner des promotions s’étonnant de voir s’éterniser des vacances au sein d’un ministère duquel dépendent les secteurs vitaux du pays.

« Il y a eu des vacances qui ont duré des années, est-ce logique qu’un responsable puisse passer par le ministère et maintenir un telle situation ? De deux choses l’une, si ces vacances, qui sont au nombre de 250, sont maintenues c’est qu’on n’a pas besoin de ces postes et qu’il faut donc les supprimer, autrement s’ils ne sont pas comblés c’est qu’il y a eu manquement. Je me suis réuni avec tous les directeurs généraux de la sécurité nationale et j’ai reçu de chacun les propositions pour les postes vacants à combler qui sont au nombre de 102 dans leurs services. J’ai procédé à des nominations et cela n’a pas fait de vagues. La même approche a été adoptée auprès de la Garde nationale, pour combler les 91 postes vacants au sein de ses services. Il n’y a eu aucun problème et 95% des nommés sont des candidats proposés par les directeurs généraux, je n’ai limogé personne, pour les 5%, on a tort de penser que le ministre de l’Intérieur est un simple exécutant, il a aussi des prérogatives et un pouvoir de décision et certains noms ont été maintenus à leurs postes ou orientés vers un poste qui n’est pas celui suggéré par leur direction. Je dois être clair, il n’y a eu aucun limogeage ou départ anticipé à la retraite ou rien de ce genre ! » a tenu à préciser le ministre.

Ghazi Jeribi est enfin revenu sur la polémique qui concerne le recours, sans motif légal, au placement sous résidence surveillée de suspects notamment dans des affaires de corruption. Le ministre a souligné que le décret relatif à l’état d’urgence permet de recourir à cette procédure dans un cadre préventif. « Si le texte peut être discutable, il reste effectif. Toutefois, sur les 22 personnes placées en résidence surveillée, 10 ont été libérées et 12 autres ont été traduites devant la justice. Cela concerne les affaires liées à la corruption, d’autres suspects dans des affaires liées au terrorisme sont encore sous résidence surveillée » a-t-il conclu.

M.B.Z