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Géopolitique et prospective pour la survie et la compétitivité de l'entreprise tunisienne
13/10/2017 | 16:20
14 min
Géopolitique et prospective pour la survie et la compétitivité de l'entreprise tunisienne

Par Mehdi Taje*


Sans anticipation des enjeux et mutations géopolitiques, toute entreprise hypothèque son avenir, sa compétitivité, ses performances, voire sa survie par une dilution de l'action dans la gestion quotidienne.

 

 

L’adoption de la loi de finance 2018, la généralisation de troubles sociaux non maîtrisés, la montée en puissance de logiques tribales et locales, les pressions exercées par les bailleurs de fonds internationaux, le manque de visibilité et de stabilité institutionnelle, le risque sécuritaire incarné notamment par le terrorisme et le crime organisé transnational, le poids de l’économie informelle et l’évolution dans un voisinage stratégique tourmenté, voire hostile, constituent autant d’éléments d’incertitude et de volatilité devant interpeller les chefs d’entreprises tunisiens.


Un monde en profonde reconfiguration

Le monde est caractérisé par une nouvelle fluidité bousculant l’ensemble des repères traditionnels. Emergence de pôles de puissance aspirant à relativiser l’empreinte géopolitique américaine, montée en puissance des rivalités entre Etats, fragmentation de l’Occident, retour remarqué de la Russie au Moyen-Orient et en Méditerranée, affirmation de la puissance chinoise dans son voisinage et au-delà, notamment via le futur projet de routes de la Soie (OBOR), exacerbation de la menace terroriste et du crime organisé transnational, retour en force de l’identitaire et du religieux, révolution numérique et digitale, surprises et ruptures stratégiques, cybermenace et cybercriminalité, chocs économiques et financiers, chocs migratoires, bouleversements climatiques, etc. constituent autant de facteurs marquant la fin d’un monde et l’accélération de l’histoire.

 

 

Le Brexit, l’élection du Président Donald Trump aux Etats-Unis, la montée des extrêmes droites, etc. révèlent une nouvelle tectonique des plaques et une remise en cause du modèle dominant : la mondialisation. L’individu, dilué et ayant perdu ses repères, aspire à retrouver les fondements de son identité. Le rejet de « l’Autre » n’est que la manifestation de la résurgence de cette quête. Dans ce contexte, la globalisation, bousculée et remise en cause, se grippe, piétine. « La fin de l’histoire » fait place à un retour en force de l’histoire, de la géographie, de l’Homme, bref de la géopolitique.

Selon l’Amiral Jean Dufourcq, « ce n’est pas une crise de croissance de la planète. Ce qu’on observe est en fait autre chose de plus vaste, de plus central qui conduit au tassement de la globalisation. Cette globalisation a en effet suscité un système profond propre, hors sol, déterritorialisé, transversal, puissant qui s’est affranchi des règles et des projets collectifs, nationaux pour promouvoir ce qui unit entre eux de multiples acteurs transversaux, le pouvoir et l’argent.  Ce système, du fait de sa structure et de sa finalité n’a pas hésité à composer avec les systèmes mafieux et les organisations criminelles. Hier l’idéologie révolutionnaire avait inspiré une internationale triomphante ; aujourd’hui le capitalisme financiarisé a produit un système profond de pouvoir masqué, réparti et prédateur. Sur son chemin, il trouve bien souvent des États gênants. Ce qu’on a observé en 2016, c’est la révolte des peuples profonds contre ce système profond »[1].

Parallèlement, les pôles de puissance d’un monde polycentrique, perçus initialement comme de nouveaux marchés émergents, sont devenus de vigoureux concurrents soucieux de compter dans l'histoire et de restaurer leur puissance en jouant un rôle géopolitique croissant.

 

Dans ce contexte, l'entreprise ne peut plus ignorer la géopolitique, champ disciplinaire peu connu et souvent réservé aux acteurs influents de la scène internationale (Etats, organisations internationales, etc.) en quête de stratégies de puissance relevant du temps long.

En effet, une tradition, voire une certaine myopie, tendent à exclure l'entreprise du champ de la géopolitique. Longtemps, cette dernière a cherché à évoluer à l'abri des préoccupations et des incidences géopolitiques, « comme si les marchés étaient des espaces commerciaux protégés, des bulles de paix et de prospérité, préservés des évolutions et des chocs géopolitiques ».

Aujourd’hui, deux mots dominent la presse économique mondiale : géopolitique et innovation[2]. Comme le constate Patrick Pouyanné, Pdg du Groupe Total, « même si le risque géopolitique n’a jamais véritablement disparu, force est de reconnaître qu’il fait aujourd’hui un retour en force, avec des situations de plus en plus fréquentes dans lesquelles l’économie s’efface devant les impératifs politiques. ».[3]


Prise dans la tourmente d’une mondialisation effrénée de plus en plus remise en cause et rejetée par les peuples, cette vision idéale, quasi utopique, a volé en éclats. Aujourd'hui, à la lumière des bouleversements économiques et financiers, du jeu des forces profondes et du reclassement en cours des puissances, tout marché est menacé, les frontières ne constituant plus ces barrières réputées infranchissables. En effet, historiquement, toute reconfiguration des rapports de puissance et des sphères d'influence ne s'est jamais faite dans la paix et la sérénité. Les entreprises tunisiennes ne peuvent plus prétendre échapper à cette réalité, à moins de faire preuve d'un aveuglement coupable. Des secousses, même lointaines, ne peuvent plus être ignorées et doivent être intégrées dans la stratégie de toute entreprise soucieuse d'assurer sa pérennité et de consolider ses parts de marché.

Comment sortir de la crise, comment consolider mes positions dans un marché de plus en plus menacé et volatile, comment amplifier mes marges de manœuvre et ma liberté d’action, comment concentrer mes efforts en valorisant l’économie des moyens, comment analyser et évaluer la stratégie de mes concurrents (jeu des acteurs), comment investir des territoires d'avenir et des marchés porteurs sont autant de questions qui doivent guider tout chef d'entreprise. Dans ce contexte, une vision géopolitique, doublée d'une approche prospective, s'avèrera un atout précieux dans le pilotage des entreprises, notamment internationalisées et délocalisées.

La stratégie de toute entreprise se déploie désormais au sein d'un espace en pleine reconfiguration. L'équation « un pays = un marché » n'a plus de sens stratégique car l'entreprise raisonne en segments de marchés transnationaux au sein desquels sont regroupés les consommateurs, les clients et l'ensemble des acteurs d'une chaine aspirant aux mêmes besoins et attentes, transcendant ainsi la notion de frontière étatique. L'entreprise a-t-elle une conscience territoriale ? Incontestablement oui ! En effet, les sièges sociaux, les usines, les bureaux etc. sont autant d'ancrages territoriaux pour une entreprise : toute firme possède une nationalité.

Par le passé, le marché national était un espace acquis, une base arrière sanctuarisée et difficilement pénétrable. Aujourd'hui, globalisé ou inversement fragmenté, le marché de l'entreprise est paradoxalement un territoire « déterritorialisé », fuyant, incertain, évolutif et poreux. Dans cette optique, les marchés sont autant d'espaces à conquérir, à investir et à tenir face aux assauts d'une concurrence de plus en plus acerbe. Le caractère national est dilué et relativisé. Portés par la révolution numérique et digitale, de nouveaux acteurs aux pouvoirs surpassant parfois ceux des Etats émergent et redessinent les rapports de force par le contrôle de l’information. Les GAFA et leurs rivaux chinois sont le laboratoire de ce nouveau champ de confrontation risquant d’asservir les individus et les petites PME.


Dynamiques de restructuration des champs économiques

A plus d'un titre, la géopolitique compte et comptera de plus en plus. Les conflits font naître ou disparaître des marchés de plus en plus conditionnés par l'évolution des rapports de force entre Etats ou tout autre acteur influent. Des ensembles régionaux se constituent ou se fragmentent, des acteurs disparaissent ou inversement émergent, constituant ainsi de puissantes dynamiques de restructuration des champs économiques.

A titre illustratif, demain, au Moyen-Orient, une nouvelle cartographie des relations et influences commerciales, et donc des parts de marché, se dessinera au regard des répercussions encore incertaines des révolutions arabes, de l'évolution de la guerre syrienne, de la configuration des rapports de force entre Iran, Russie, Israël et Turquie et du conflit israélo-palestinien. Les alliances sont volatiles et mouvantes. Ce qui est valable aujourd’hui ne l’est plus forcément dans 24 heures. Des logiques sont à l'œuvre et il convient d'en saisir toute la substance et la portée. L’atout concurrentiel pour tout chef d’entreprise est de saisir avant son concurrent l’intelligence complexe d’un territoire, d’un marché et de rapports de force plus que jamais volatiles et mouvants.

Le bassin méditerranéen, espace de concentration de nos échanges économiques, est le reflet des bouleversements politiques et stratégiques caractéristiques de la nouvelle configuration des rapports de puissance mondiaux. L'UE, principal partenaire économique de la Tunisie, semble s'enfoncer un peu plus chaque jour dans la crise risquant à terme la marginalisation au rang de périphérie de continent eurasiatique. Quel sera l'avenir de la Tunisie si l'Europe devient une périphérie du monde ? Vers quelle Europe allons-nous : élargie ou contractée, à la carte, à géométrie variable ou fédérale ? dynamique ou minée par les politiques d'austérité et les déficits criants ? Ouverte sur le monde ou forteresse assiégée ?

Le Grand Maghreb, travaillé par des forces centrifuges et fragilisé par les événements secouant le Sahel africain, peine à émerger et risque la dilution dans son essence géopolitique. En effet, les visions des pays maghrébins sont dispersées et marquées par des tensions intérieures, des problèmes de stabilité, de modernité et de voisinage : ils ne se perçoivent pas à travers un ensemble régional stabilisé et demeurent otages de rivalités et de conflits gelés, larvés ou potentiels non encore surmontés. Chaque pays, en fonction de ses intérêts stratégiques, joue son propre jeu : les trajectoires stratégiques ne se complètent pas, elles se croisent, voire se neutralisent suivant une trajectoire en silos. Quel ordre maghrébin émergera ? Cette problématique commandera le présent et l'avenir du tissu économique tunisien. Quel avenir pour la Libye, voisinage immédiat de la Tunisie ? Quelles logiques géopolitiques commandent l’avenir de ce pays ? Quelles dynamiques entre local, régional et international ? Comment se positionner afin de compter lors de la reconstruction du pays ? La Libye, qui occupait le rang de second partenaire économique de la Tunisie après l’UE, et la Tunisie ont une destinée commune. Quelles sont les forces à l’œuvre, quels sont les acteurs qui vont compter dans la future équation algérienne post Bouteflika ? L’inconnue et l’incertitude algériennes doivent être clarifiées par une analyse rigoureuse de la géopolitique intérieure et extérieure du pays. Comment positionner au mieux nos entreprises en évaluant les risques et menaces et en saisissant les opportunités des transformations en cours refaçonnant la scène algérienne ?

Sans vision structurée, ces différentes dynamiques risqueront d'être subies par les acteurs économiques tunisiens. Rappelons l'interjection du Sphinx à Œdipe : « Comprends ou tu es dévoré ».

Ainsi, la stratégie d'entreprise est peu à peu rattrapée par la géopolitique : ni les Etats ni les entreprises ne peuvent prétendre jouer seuls. L'entreprise fait face à des environnements toujours plus complexes et incertains. Comme le souligne J-M Leersnyder, « ne perdons pas de vue un principe essentiel : en matière politique, contrairement à ce qui se passe en matière économique, le risque n'est assorti d'aucune prime de rendement. Il est de pure perte pour l'entreprise ».

 

Tensions internes et zones de fractures

L’analyse géopolitique vise à affuter le regard, à « éduquer et repérer les zones de contact, de frictions et d’échanges où vont naître les événements porteurs d’avenir »[4]. Comprendre, analyser le jeu des acteurs, distinguer le structurel du conjoncturel, détecter les signaux faibles et les facteurs de changement, lister les risques, menaces et opportunités, telles sont les finalités poursuivies par une approche géopolitique et prospective appliquée à l’entreprise.

L'objectif de toute analyse géopolitique est de comprendre le comportement d'un Etat ou de tout autre acteur de la scène internationale en cherchant le pourquoi et le comment de son action.

Par voie de conséquence, toute entreprise tunisienne exerçant une activité à l'étranger doit être en mesure d'anticiper les évolutions socio-politiques et géopolitiques de l'environnement dans lequel s'insère son activité. Cette démarche relève d'une approche anticipative des risques réduisant les coûts inhérents à toute gestion dans l'urgence. L'étude géopolitique d'une zone révèlera à une entreprise la personnalité stratégique de cet espace, ses enjeux, les dynamiques qui le structurent et ainsi les risques mais aussi les opportunités qu'il projette. L'analyse géopolitique, grille de lecture devenue incontournable afin de déchiffrer les enjeux régionaux et internationaux, constitue un outil managérial d'aide à la décision stratégique en environnement fortement incertain. Il s'agit de comprendre, de distinguer le structurel du conjoncturel afin de mieux agir et d'optimiser ses process.

Comme le souligne M. Fiorina, « de nouvelles instabilités mais aussi de nouvelles opportunités émergent de ce chaos mondial. Elles imposent à toutes les entreprises de prendre en compte les analyses géopolitiques, de se donner des règles claires et d’en professionnaliser le traitement. La plupart des grandes entreprises sont bien informées et rompues à ces analyses, mais les autres ne disposent souvent ni de ces moyens, ni de ces compétences. Vulnérables aux nouveaux risques, elles doivent apprendre à s’adapter ! Les méthodes et les outils sont disponibles, les structures existent pour apprendre. Mais l’état d’esprit qui préside à ces vigilances d’un nouveau type, la volonté de ne plus se laisser surprendre, font encore trop souvent défaut. Bref, la géopolitique est devenue une discipline à part entière du management. Sa spécificité par rapport aux autres disciplines est qu’elle est transverse, associant management, sciences sociales et sciences humaines »[5].

 

Anticiper pour se prémunir contre les impacts négatifs

Convenons que sans vision d'avenir, aucune décision n'est envisageable. En effet, en l'absence d'éléments suffisants d'aide à la prise de décision, laquelle, en termes de stratégie d'entreprise signifie toujours une prise de risque, le danger est qu'il y ait mauvaise décision, voire encore plus fréquemment absence de décision tout simplement ! En effet, décider, c'est prendre le risque de se tromper. Nombreux sont ceux qui préfèrent attendre que les événements décident pour eux, plutôt que de choisir de peser significativement sur ce qui leur arrive et va leur arriver au risque d'engager leur responsabilité.

Dans ce cadre, pour un chef d'entreprise confronté quotidiennement à des gestions de crises amenées à se multiplier, il convient d'être en mesure d'identifier les crises (et les risques), de les apprécier et d'en mesurer l'intensité (les tenants et les aboutissants). Dans ce contexte, les outils d'anticipation s'avèrent précieux. En effet, débouchant sur un modèle causal de la crise spécifique à chaque entreprise, ils permettent de s'affranchir du flou inhérent aux effets induits (la crise est là mais l'on ne comprend pas ce qu'il y a derrière) : diagnostic de la crise, modèle explicatif et scénarios de sortie de crise permettent de limiter les pertes qui peuvent s'avérer catastrophiques si la crise est mal gérée car mal comprise.

Anticiper, c'est donc se prémunir contre les impacts négatifs, c'est privilégier la réflexion en préparant avec le plus possible de précision une décision : c'est en cela que souvent la prospective est qualifiée de « réductrice de risques ». Prospective et géopolitique permettent de mieux éclairer l’action présente.

Il est de coutume d'affirmer que pour éteindre un feu qui démarre, il faut un verre d'eau lors de la première minute, un seau au bout de cinq minutes et un camion de pompier après un quart d'heure[6]. C'est pourquoi nous plaidons vivement pour la mise en place, au sein des entreprises tunisiennes, de cellules de veille et d'alerte (détection des germes), pouvant être également dénommées cellules de crise, afin de sensibiliser les dirigeants et les cadres à toutes situations constituant, compte tenu de leur montée en puissance, des menaces sérieuses à la performance de l'entreprise.

Convenons ensemble que l'équipe de crise doit être constituée bien avant que ne se déclenche tout incident et non l'inverse. Assumons nos responsabilités dans un monde de plus en plus instable, un monde brisé et incertain : une crise anticipée peut s'avérer vectrice d'opportunités nouvelles et créer une dynamique porteuse et vertueuse.

En définitive, l'anticipation, c'est, certes des méthodes rigoureuses, mais c'est avant tout un état d'esprit, une méthode de travail, de nouvelles approches managériales incitant les entreprises tunisiennes à s'affranchir du poids du présent. Il ne s'agit pas de bouleverser les modes traditionnels de gestion mais d'optimiser et d'aménager afin d'accroître la rentabilité et la performance de ces entreprises. Les PME n'échappent pas à cette nouvelle réalité et nécessité : elles doivent être en mesure de se positionner sur des pôles de profit et non sur des pôles de coût : voilà l'optimisation !Par voie de conséquence, cessons de fuir nos responsabilités de dirigeants et de chefs en arguant que nous ne pouvions pas faire autrement : l'avenir se construit, il ne doit pas être subi dans la torpeur : ouvrons les yeux sur cette nouvelle réalité et cessons de nous dérober !
 
 

[1] Amiral Jean Dufourcq, « Le monde en marche », 15 février 2017.

[2] Voir CLES, « Géopolitique et entreprises », Jean-François Fiorina, N°200, 8 mars 2017.

[3] Voir CLES, « « La géopolitique, discipline à part entière du management », 6 avril 2017 consultable au lien suivant : http://notes-geopolitiques.com/si-tu-ne-tinteresses-pas-a-la-geopolitique-la-geopolitique-sinteresse-a-toi/

[4] Voir CLES, « Géopolitique et entreprises », Jean-François Fiorina, N°200, 8 mars 2017.

[5] Voir CLES, « « La géopolitique, discipline à part entière du management », 6 avril 2017 consultable au lien suivant : http://notes-geopolitiques.com/si-tu-ne-tinteresses-pas-a-la-geopolitique-la-geopolitique-sinteresse-a-toi/

[6] Voir Futuribles, Hugues de Jouvenel.

 

 

*Mehdi Taje : Géopoliticien et prospectiviste, Directeur de Global Prospect Intelligence










13/10/2017 | 16:20
14 min
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Commentaires (16)

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drbmn
| 19-10-2017 10:18
Du copiage. On doit etre honnête

Dr. Jamel Tazarki
| 14-10-2017 11:30
merci pour votre feedback

Dr. Jamel Tazarki
| 14-10-2017 11:29
La tomate n'a pas d'exigences particulières en matière de sol! La tomate serait plutôt encore plus "heureuse" en tant que plante en hors sol! Le gout de la tomate dépend plutôt de la luminosité, de la qualité des engrais liquides, de la température ambiante et non pas du sol!

Le manque d'eau ne se laisse résoudre en Tunisie que par l'introduction des cultures hydroponiques et aquaponiques ==> Il est temps de généraliser la production et la vente des engrais liquides made in Tunisia à des prix dérisoires et d'organiser des émissions de télévision afin d'initier les Tunisiens aux cultures hydroponiques et aquaponiques!

Il faut transformer notre agriculture traditionnelle, en la dotant d'équipements et de techniques d'avant-garde. Le mode de production agricole caractérisé par les systèmes d'irrigation classique et de labour traditionnel n'est plus suffisant afin de nourrir 12 Millions de Tunisien. Afin de développer une agriculture moderne, il est important de la transformer et la doter des techniques modernes de l'hydro-culture. ==> Nous allons vers une catastrophe, si on ne trouve pas de solutions pour nourrir actuellement 12 millions de Tunisiens et d'ici 2045 même 40 millions de Tunisien! Certains de nos politiciens sont irresponsables et n'ont jamais pu penser assez loin!

Je reviens au sujet de l'article, il ne faut pas se casser trop la tête avec des problèmes géopolitiques (@Mounir: merci pour votre feedback) afin de résoudre nos problèmes socio-économiques. Il suffit plutôt de partir de quelques principes simples et faciles à appliquer (comme le principe des avantages comparatifs).

Pour certains tunisiens si ce n'est pas théologique et métaphysique, alors ils tombent dans le Géopolitique! On se complique trop la vie ==> et ainsi on stagne et on n'avance pas!


Je dois arrêter, je pars faire une promenade/balade sur les Alpes, nous avons aujourd'hui le grand soleil et 20°C!


Très Cordialement

Jamel Tazarki

Hzif
| 14-10-2017 10:17
Excellent article.
Hatem Zid

Benje
| 14-10-2017 09:12
Avant de passer aux cultures hors sols pour économiser l'eau il faut optimiser l'arrosage par des systèmes gouttes à gouttes et programmable par muniterie . C'est ce que j'utilise pour les légumes de mon potager dans l'ouest de la France car même ici ou on ne manque pas d'eau l'eau est polluée par les nitrates par l'agriculture ( usage des pesticides de monsonto ...) et surtout l'élevage intensif . Et pourquoi les tunisiens comme l'a soulevé un commentateurs n'ont pas de potager dans leur jardin c'est facile et passionnant de manger des légumes qui ont mûri avec un goût succulent : une tomate c'ur de b'uf qui se pelle avec une goutte d'huile d'olive c'est délicieux ça n'a rien à voir avec ce ces belles tomates du supermarché c'est du cactus ! L'agriculture et l'élevage industriel c'est une catastrophe culluniaire et écologique . Mais les politiciens nous répondent que c'est un mal nécessaire pour nourrir les milliards de l'humanité ...
Pour revenir à l'abandon de la production des cellules phrovataique (pourtant l'effet phtoelectrique découvert par les physicien allemands , Einstein, Planck ...) C'est une chose classique que les pays émergeants ou non ont récupéré plusieurs secteurs comme les écrans plats et TV , l'horlogerie LiP et la photographie ... dans ce domaine une entreprise française qui produit du silicium pour les cellules solaire a failli faire faillite et a été obligé de vendre cette activité e de se concentrer sur les plaques pour silicium à faible consomation d'énergie pour les fabricants du smartphone du monde entier et alors son cours en bourse s'es redresse passant d'un euro à 50 euros actuellement ça confirme votre avis de ne pas trop s'éparpiller et vouloir tout fabriquer ...
pour finir vous propsez que chaque pays se specialise das ses secteurs mais vous ne dites pas sur qu'elle base notamlent et choix es ce les matières premières les compétences et le savoir faire ancestrale en somme la main d''uvre abondante. En claire c'est les niches qu'il faut repérer ...
Votre exemple du modélisme pour la tunisie me rappelle les débuts de l'induralisation de la Chine il y a plusieurs dizaine d'année ou on disait que ce pays d'un milliard de travailleur c'était l'atelier du monde ! Mais on a oublié qu'ils ne s'arrêteront pas la et ils sont devenus le laboratoire et l'usine du monde
NB : chaud pas chaux
Bonne journée

Mounir
| 14-10-2017 06:23
l'idée de votre réponse à la dissertation apocalyptique de Mr. Mehdi Taje est si simple et si efficace: la Tunisie doit appliquer le principe des avantages comparatifs sans se casser la tête avec une discussion longue et inutile de notre géopoliticien, le directeur de Global Prospect Intelligence!

Mr. Mehdi Taje se complique trop la vie et risque de compliquer aussi la notre!

Dr. Jamel Tazarki
| 14-10-2017 06:04
Encore des fautes que je voudrais corriger!

-"maintenir au chaud" et non pas "au chaux" :)

-la Tunisie a intérêt à renoncer à la culture des tomates et même des fraises en sol!

Mk
| 13-10-2017 23:11
Voilà un exemple véritable vision géopolitique de la Tunisie dont le chef de gouvernement devrait s'inspirer pour se positionner et positionner la Tunisie dans l'échiquier international

Dr. Jamel Tazarki
| 13-10-2017 22:20
Comme d'habitude, j'ai fait beaucoup de fautes de frappe et d'inattention mais je ne corrige que ceux qui me dérangent le plus:

Le nord de la Tunisie est la région idéale pour la culture de la Tomate en hors sol! Je rappelle que les Hollandais consacrent les 3/4 de leur production du gaz naturel (provenant de la mer du nord) afin de maintenir leurs plantes de tomate au chaux autour de 22°C.

Dr. Jamel Tazarki
| 13-10-2017 21:37
Vous vous faites trop de soucis à cause de la globalisation et des mutations géopolitiques!

Le jour où on saura produire 400 tonnes de tomates par hectare comme les Hollandais, 20 Millions de tonnes de patates en hors sol comme les espagnol, 50 millions de tonnes de crevettes comme les Thaïlandais, la globalisation serait un avantage pour la Tunisie et pour tous les Tunisiens.

Je redonne un texte de @Rafik de Jendouba qui a bien résumé le sens de la mondialisation par ces quelques lignes: "basé sur le principe des avantages comparatifs le néolibéralisme sous couvert de mondialisation est censé être générateur de richesses pour tous , chaque pays excelle dans le domaine qu'il maîtrise et fait bénéficier l'humanité de sa maîtrise c'est la notion de l'avantage comparatif développée au XIXème siècle"


Je vais essayer de situer la Tunisie dans ce que vous fait peur.

Très Cordialement
Jamel Tazarki