Dans une étude réalisée par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux ( FTDES) et publiée aujourd’hui 18 janvier 2018, l’organisation a dressé un bilan sévère des accords de libre-échange entre l’Union Européenne et la Tunisie, entrés en vigueur en 2008, et qui ont conduit notamment à la suppression des droits de douane sur tous les produits manufacturiers européens entrant en Tunisie et vis versa.
Pour le FTDES, ces accords sont un échec. Pour étayer son constat, l’association avance un certain nombre de chiffres qui accréditent sa thèse :
- L’équivalent du salaire de 60.000 professeurs a été perdu à cause de la baisse des droits de douane, soit 2,4% du PIB ou 1/10ème du revenu de l’Etat. Cette baisse de revenus a été compensée par des hausses d’impôts, que les Tunisiens ont directement ressentie.
- 55% du tissu industriel tunisien a été perdu entre 1996 et 2013.
- Le chômage n’a pas diminué et a explosé pour les jeunes diplômés. L’économie tunisienne s’est en effet spécialisée dans des activités à faible valeur ajoutée.
- La croissance de l’économie n’a pas dépassé le plafond des 5%.
- La Zone de libre-échange n’a pas eu un impact significatif sur les exportations vers l’UE mais a significativement augmenté les importations. La balance commerciale s’est fortement dégradée.
- Les investissements étrangers se sont concentrés sur le littoral, aggravant les inégalités territoriales, sous un régime offshore permettant de rapatrier les bénéfices en Europe.
L’organisation demande au gouvernement de réaliser « une évaluation indépendante et approfondie, sur les conséquences pour les tunisiens de l’Accord d’Association avec l’UE ».
Aussi, le FTDES met en garde contre les conséquences de la mise en œuvre de l’Accord de libre-échange complet (ALECA) sur l’économie tunisienne. « Cet ALECA concernerait tous les secteurs de l’économie, y compris l’agriculture, l’énergie ou les services ». Or pour l’agriculture, « les agriculteurs ne semblent pas être en mesure de faire face à la productivité européenne, 7 fois supérieure dans le cas d’une agriculture massivement subventionnée » précise l’organisation dans son étude.
Pour rappel, l’ALECA est au stade de projet puisque les négociations, débutées en 2015 entre des délégations gouvernementales tunisiennes et celles de l’Union Européenne, sont encore en cours.
Commentaires (3)
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Analyse partisane qu'un seul indice peut mettre à nu très facilement...
C'est du mensonge plutôt que de l'évaluation objective sinon pourquoi on ne fait pas la part des choses entre les résultats de 1995 à 2010 et ceux d'après la merdolution.
Un seul indice prouve que le mal de l'économie tunisienne provient des zones autre que la zone de libre échange avec l'Europe à savoir la couverture des importation par les exportations:
* Europe = 95%.
* Turquie = 18%.
* Russie = 5%.
* Chine = 1.1%.
Source INS pour novembre 2017.
Sachant par ailleurs qu'avec la france que tout le monde ou presque n'arrête pas lui porter tous les malheurs économiques de ce pays, la balance commerciale est largement excédentaire côté Tunisien.
Le mal comme l'a si bien dit quelqu'un avant moi sur ce forum est en nous, autrement dit dans la culture mercantile de commerce de bas de gamme qu'a le Tunisien dans les gènes pour ramener de la camelote de Chine et de la Turquie à coup de milliards de dinars pour créer du chômage chez nous.
Je ne suis ni francophone ni ottomanophone ni encore communiste à la chinoise; je suis Tunisien tout cours mais patriote et bien lucide.
la responsabilité est en nous et non dans l'étranger
L'industrie textile perdue que beaucoup de gens imputent tantôt à cet accord et tantôt aux turcs est un grand mensonge.
La fermeture des usines de textile est le fait des tunisiens qui ont l'esprit commerçant et non industriel. Les revendications sociales ont contribué pour beaucoup dans ces fermetures. Le smig européen, turc ou chinois est plus élevé qu'en Tunisie et pourtant nous importons de ces pays pour nous vêtir.
Beaucoup d'industriels se sont convertis en prmoteurs immobiliers et depuis la revolution en franchiseurs agents de l'étranger avec la complicité de nos dirigeants incapables d'avoir une politique economique au service du pays.
Certains grands noms de l'industrie privée se sont empressés de vendre leurs entreprises et se sont associés avec des étrangers pour ouvrir de gigantesques épiceries et asphyxier leurs fournisseurs.
Les maux dans lesquels se débat notre économie proviennent de nos dirigeants qui pour avoir la paix avec l'ugtt augmentaient les salaires sans augmentation de productivité, aux avantages fiscaux à certains secteurs au detriment d'autres, aux avantages dont bénéficient les concessionnaires autos gros consommateurs de devises et de carburant.