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Forces et faiblesses de la coopération tuniso-européenne
30/01/2008 | 1
min
Forces et faiblesses de la coopération tuniso-européenne
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Le ministère de l’Industrie, de l’Energie et des PME, en collaboration avec les partenaires tunisiens et européens du projet STREN (Réseau d’Echange des Résultats Scientifiques et Technologiques) a organisé mardi 29 janvier 2008 à Tunis une conférence de clôture sur le thème : « Comment renforcer la coopération tuniso-européenne en terme d’innovation scientifique et technologique ? ». Ce projet, financé par le sixième Programme Cadre de Recherche et de Développement de la Commission Européenne (PCRD), a pour objectif de stimuler et de renforcer la coopération en termes d’innovation scientifique et technologique entre la Tunisie et l’Union Européenne.

Cette conférence de clôture a été l’occasion de débattre en présence des décideurs, des industriels et des chercheurs, les perspectives de renforcement de la coopération tuniso-européenne en matière de technologie et d’innovation et d’exposer, ainsi, les meilleures pratiques dans ce domaine. Elle a également offert l’opportunité de présenter les projets de coopération scientifique et technologique relevant du 7ème Programme cadre de Recherche et de Développement de la Commission Européenne et d’identifier, ainsi, les opportunités et les secteurs porteurs dans le domaine de la recherche scientifique et technologique.

A l’ouverture de cette rencontre, M. Abdelaziz Rassaa, secrétaire d’Etat chargé des Industries agroalimentaires et de l’Energie renouvelable a souligné que la recherche et le développement constitue une préoccupation majeure de l’Etat tunisien qui va consacrer 1,25% du PIB à ce domaine d’ici 2009. Il a ajouté que le but recherché est de développer le savoir-faire national à travers la protection de la propriété intellectuelle. M. Rassaa a souligné que la mise en place des programmes de recherche fédérés (PRF) constitue une étape supplémentaire dans le cadre de l'organisation des activités de recherche, rappelant que le programme STREN a permis durant deux années un échange et une collaboration réussie entre neuf organisations d'appui tunisiennes italiennes et espagnoles.

Encore un nouveau dispositif de coopération

Mme Noura Laroussi, directrice générale des stratégies industrielles et coordinatrice du projet STREN a, pour sa part, rappelé le contexte dans lequel est né ce projet, soulignant que depuis 1995, les exportations tunisiennes ont quadruplé passant de deux à huit milliards d’euros. Les IDE à vocation industrielle sont passés de 30 à 250 millions d’euros par an portant le nombre d’entreprises en partenariat avec l’Union européenne à 2200. De ce fait, la Tunisie est « fortement intégrée à l’espace commercial européen à 85% », a-t-elle ajouté. Ainsi, le 7ème PCRD (2007- 2013) va encore se renforcer à travers le démarrage du Programme cadre pour l’innovation (PCI). Ce nouveau mécanisme consiste à améliorer la compétitivité et le potentiel d’innovation en Tunisie et l’UE. Rappelons que le PCI vise entre autres à encourager l’utilisation des technologies de l’information, des éco-technologies et des sources d’énergie renouvelables et faciliter l’accès au financement pour les entreprises dont les activités portent sur l’innovation. Son budget tourne autour de 3,621 milliards d’euros.

Enquête auprès de 41 entreprises

Mme Francesca Giannetti, représentante de l’Institut italien de promotion industrielle (IPI) a exposé ensuite les principaux résultats d’une enquête menée auprès de 19 institutions tunisiennes (universités, centres techniques, entreprises, associations scientifiques, etc.) et 22 européennes. En Tunisie, cette enquête a révélé que ce sont les entreprises opérant dans l’agroalimentaire, l’environnement, les sciences de la vie, l’ingénierie et les TICs qui ont été les plus intéressées par cette coopération avec l’UE. Cette enquête confirme le rôle irremplaçable du contact personnel, formel ou informel dans l’établissement des liens dans cette coopération. Au moment où l’Internet ne représente que 10% des opportunités de contact, la meilleure manière de nouer des relations est à trouver dans les workshops, les séminaires, en plus des rencontres institutionnelles de haut niveau et de contacts informels. Elle montre cependant que dans la majorité des cas, ces relations sont initialement établies par les institutions européennes.

S’agissant des domaines de coopération, les partenaires tunisiens et européens échangent plus leur savoir-faire dans recherche et développement (la recherche fondamentale, la recherche industrielle, le développement de produits, la conception de prototypes, la formation professionnelle, les séminaires, les ateliers, les publications, etc.) et dans le transfert de technologies (propriété intellectuelle, assistance technique, coopération technique, accords de fabrication, groupements, etc.). À noter que les partenaires tunisiens semblent être plus satisfaits du transfert des performances technologiques que leurs homologues européens.

En ce qui concerne le taux de réussite de coopération entre la Tunisie et l’UE, les partenaires tunisiens estiment globalement que cette expérience a assez bien réussi, alors même que les institutions européennes tendent à faire plus de critiques. En outre, cette enquête a relevé que l’élargissement du réseau de partenariats a permis de faire de bonnes pratiques, d’acquérir des compétences en gestion de projet et le partage d’informations. Cependant, le revers de la médaille est dans ces partenaires confrontés à l’absence de motivation (retards des feedbacks, manque de respect des délais, barrières de la langue…) et aux lourdeurs des procédures administratives et financières.

Ainsi, les partenaires tunisiens sont nombreux à dire que ces procédures administratives du programme de financement sont très complexes. Par ailleurs, l’enquête mentionne que le budget reste le facteur le plus important parmi les faiblesses de ce partenariat scientifique et technologique, ce qui représente pour eux un obstacle pour le développement de leurs activités. Mais ce qui a le plus attiré l’attention, c’est le manque d’informations sur les compétences tunisiennes de la part des partenaires européens.

Vers plus de budget alloué aux R&D

M. Mohamed Kerkeni, chargé de mission des technopôles au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie a axé son intervention sur la stratégie tunisienne d’internationalisation de la recherche appliquée. Selon lui, « la Tunisie a peu de ressources naturelles. La principale source de création de richesses réside désormais dans le savoir et les compétences ». Il a indiqué que 7,5% du PIB sont consacrés à l’éducation et au développement des ressources humaines qualifiées. La part des ressources financières destinées à la recherche et développement (R&D) était de 0,45% du PIB en 2000, de 1,07% en 2006 et sera de 1,25% en 2009. M. Kerkeni a, en outre, ajouté que la Tunisie possède 139 laboratoires, 638 unités de recherche et 27.529 chercheurs. Le nombre des entreprises privées participant à l’essor des nouvelles technologies de l’information et de la communication s’élève pour sa part à 52 en 2007, ce qui a permis la création de 1.282 emplois dont 98% de cadres supérieurs. Il a par ailleurs fait savoir que 60% des activités de ces entreprises sont tournées vers l’export.

A l’avenir, les deux partenaires recommandent qu’il y ait plus de visibilité dans le système de recherche tunisienne et européenne, de circulation d’informations ciblées, de mobilité des chercheurs, d’assistance au montage des projets et de sensibilisation auprès des décideurs. Les partenaires des deux parties reconnaissent la nécessité de développer la coopération en matière des nanosciences et nanotechnologies, des biotechnologies, etc.
30/01/2008 | 1
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