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Férid Ben Tanfous : Le portefeuille de l'ATB est sain
07/05/2015 | 20:51
8 min
Férid Ben Tanfous : Le portefeuille de l'ATB est sain

 L'Arab Tunisian Bank (ATB) a tenu ce jeudi 7 mai 2015 son Assemblée générale ordinaire pour l’exercice 2014, sous la présidence de la présidente du conseil d’administration, Randa Sadik, de son vice-président Férid Abbès et son directeur général, Férid Ben Tanfous. Une assemblée marquée par quelques tensions et au cours de laquelle certains actionnaires ont exprimé leur mécontentement alors que d’autres étaient ravis par les résultats affichés.


L’ATB a enregistré, pour l’exercice 2014, une amélioration de son résultat net de 18,4%, s’établissant à 53,3 millions de dinars (MD) et ses actionnaires auront droit à un dividende de 230 millimes par action, à compter du 14 mai 2015.
Côté performance, les dépôts de la clientèle ont baissé de 4,25% passant de 3.712,9 MD en 2013 à 3.555,3 MD en 2014 alors que les crédits se sont accrus de 6,91%, évoluant de 2.956,9 MD à 3.352,2 MD pour cette même période. La diminution des dépôts est le résultat d’une volonté de la banque de ne pas céder à la surenchère de la concurrence sur les dépôts, précisent les responsables. M. Ben Tanfous a mis en relief que les crédits nets de la banque à l’économie ont augmenté atteignant 3.117 MD. Le produit net bancaire enregistre un accroissement de 166,66 MD à 173,67 MD, soit une hausse de 4,2%.


Mme Sadik a expliqué ces performances par «les efforts continus en matière de maitrise du risque crédit qui ont permis l’effort de provisionnement annuel de 42% par rapport à 2013». Elle a également souligné le maintien de sa politique de solidité financière, avec un ratio de solvabilité de 13,11% et un ratio de liquidité de 110%. M. Ben Tanfous a précisé que le taux de couverture des créances classées par les agios et les provisions culmine à 78%. Il a également relevé que dans le cadre des activités d’inspection, quelques cas de vol et de malversation ont été identifiés : les mesures nécessaires ont été prises et les personnes impliquées ont été déférées devant la justice. D’autre part, le réseau a été étendu par 6 nouvelles agences, portant leur nombre total à 126 agences sur l’ensemble du territoire.

Bien que les résultats aient été au rendez-vous, certains actionnaires ont exprimé leur mécontentement en usant parfois de termes blessants à l’encontre des membres du conseil d’administration.
L’un d’eux, parlant au nom de plusieurs, a réclamé la compression supplémentaire des dépenses. Il a aussi sollicité des efforts supplémentaires en termes de remboursement de dettes douteuses, notamment en vendant les biens de garantie des mauvais payeurs. Il estime que le dividende distribué est «peu, très peu» : il a demandé que le dividende par action passe de 220 millimes à 300 millimes.


L’actionnaire Habib Bouzouita s’est interrogé, pour sa part, sur le fait qu’alors que le résultat net de la banque se rapproche de celui réalisé en 2010, le meilleur que la banque ait accompli, la rémunération du DG a doublé en 4 ans passant de 0,861 MD à 1.666 MD, sachant que sa rétribution est déterminée en fonction de la performance réalisée.

Mais c’est via le célèbre actionnaire Mustapha Chouaïeb que l’on verra le "spectacle". Frôlant l’hystérie, il a usé, parfois, de propos déplacés et blessants. Il a soutenu que le résultat affiché des filiales n’est pas exact puisque les provisions n’ont pas été comptabilisées : selon lui, ces sociétés ne sont pas rentables. Pour lui, les commissaires aux comptes n’ont pas fait convenablement leur travail, laissant passer plusieurs dépassements, notamment la présence sur les comptes d’une société qui a été vendue depuis 4 ans. En outre, il a estimé que les provisions faites par certaines des filiales sont exorbitantes.
M. Chouaïeb a reproché d’avoir «les mêmes têtes qui ne changent pas et qui ne veulent pas céder leur place dans le Conseil d’administration». «Il y a eu une révolution dans le pays, mais on ne veut pas faire une révolution dans les conseils. Nous, les petits porteurs, qui nous représente ?», a-t-il fustigé, réclamant un poste pour les actionnaires minoritaires.
Intervenant pour l’apaiser, Mustapha Chouaïeb a agressé verbalement Mme Sadik : «Non je ne me calmerai pas, écoute d’une seule oreille !». Ce qui a déplu au reste des actionnaires qui ont protesté face à ces propos désobligeants. Ces derniers sont intervenus à maintes reprises, chaque fois qu’il a dérapé.
L’important s’est pas d’ouvrir des agences mais de penser combien vont rapporter ces agences, a assuré l’actionnaire. Il a, également, essayé de comparer les augmentations salariales à d’autres banques, déduisant que la moyenne est de 6% alors que l’augmentation opérée par la banque est de 15%, selon ses estimations.
Mustapha Chouaïeb a relevé la baisse du cours de l’action de 8 dinars en 2011 à 4,580 dinars actuellement, soulignant que les cours des autres entreprises grimpent de 20% annuellement. Il attribue cette baisse du prix de l’action au fait que le rendement de l’action n’est pas suffisant.
Il a estimé que les responsables de la banque sont en train de manipuler les actionnaires : «Il n’y a pas de bénéfices, puisqu’on a prélevé 44 MD pour des réserves pour réinvestissements exonérés. Où ce montant a été investi et quel est son rendement ?», s’est-il interrogé.
«Ils veulent manger seuls ! Un "Smigar" en Tunisie devra batailler 450 ans pour atteindre le salaire d’un PDG», a-t-il conclu, amer.

En réponse à ces interrogations, le commissaire aux comptes a précisé, à un actionnaire ayant été gêné par la formulation utilisée dans les rapports reflétant selon son estimation un manque d’assurance des commissaires, que les réserves dans le vocabulaire utilisé dans le rapport découlent du fait que quatre filiales n’ont pas encore remis leurs rapports. Mais ceci dit, il atteste de la régularité et sincérité des états financiers.
En réponse à l’interrogation de Mustapha Chouaïeb sur les provisions, il a souligné que les commissaires aux comptes n’interviennent pas dans la gestion des sociétés : leur devoir est d’exprimer une opinion, sur la base de leur audit, sur ces états financiers afin d’attester qu’ils reflètent une image fidèle de la situation financière, pour tout aspect significatif. «Si des participations 100% provisionnées n’ont pas été supprimées de la liste des participations, c’est à cause de la procédure judicaire inachevée», a-t-il expliqué.

Férid Ben Tanfous a souligné que l’ATB respecte toutes les normes imposées par la loi et la BCT. Concernant les dettes classées, il a précisé qu’elles sont moins de 7% contre une moyenne du secteur de plus 18%.
«Le portefeuille de l’ATB est sain mais la banque ambitionne d’atteindre les normes internationales de 4%», a-t-il indiqué, précisant que les dettes classées sont couvertes à hauteur de 78% par les provisions. En cas de fluctuations économiques, la banque est protégée grâce à ces provisions générales de 85%.
Le DG a indiqué que les dépenses générales se sont accrues de 8,7% entre 2013 et 2014, pour une inflation de 6%. Les dépenses salariales ont augmenté de 10% et non pas de 15%, a-t-il noté. Il a expliqué cette hausse par l’augmentation sectorielle de 6% en 2014 qui se répercute, en prenant en considération les promotions, l’extension du réseau et les nouveaux recrutements, par une hausse de plus de 9%.

Concernant le cours du titre de l’ATB, M. Ben Tanfous a souligné qu’il n’y a pas beaucoup d’actions de la banque sur le marché, ne permettant pas les spéculations, contrairement à la concurrence, et que le plus important est que les fondamentaux soient solides.


Autre point, le DG a précisé que l’ATB continue ses efforts en matière de bonne gouvernance. A cet effet, la direction d’audit a réalisé des missions dans 50% des agences et les principales fonctions au niveau des organes centraux. Ces missions ont permis l’identification des insuffisances, la prise de mesures correctives et la mise en place de procédures visant à supprimer ces défaillances futures. La banque a pris les mesures correctives visant à réduire drastiquement dans le futur, tout type de risque, notamment de vol ou de malversation.
La banque poursuit aussi ses efforts en matière de conformité, pour que l’ensemble de ses activités soient conformes à la législation et aux règles en vigueur. D’ailleurs, elle a multiplié ses contrôles afin de détecter les opérations de blanchiment d’argent, de financement du terrorisme afin d’alerter les autorités concernées.

«Le plus important, c’est de se focaliser sur le futur et comment rendre la banque plus performante et plus saine», a-t-il conclu.

Prenant en considération les réclamations des actionnaires, la présidente du conseil d’administration Randa Sadik a annoncé une légère hausse du dividende distribué par action de 10 millimes passant ainsi à 230 millimes au lieu des 220 millimes annoncés.
«La distribution des bénéfices est une équation délicate, car il faut préserver la santé de l’établissement et son ratio de solvabilité», a-t-elle souligné à l’adresse des actionnaires qui protestaient encore.


Concernant la rémunération du DG, Mme Sadik a rappelé à M. Bouzouita que de nouvelles lois sont entrées en vigueur depuis la révolution et que la BCT a imposé aux banques de faire plus de provisions, ce qui a impacté le résultat de la banque, qui parait égal à celui de 2010. Elle a estimé que malgré la situation économique délicate du pays, l’ATB s’est développée grâce à son DG qui a su mener son équipe pour atteindre ces bons résultats. Donc pour elle, il est évident que si les salariés de la banque ont eu droit à 10% de hausse, il est normal que le salaire et primes du DG soient augmentés en conséquence.

En 2015, l’ATB ambitionne de poursuivre le développement des différents canaux de distribution (internet banking, mobile banking, call center et IVR), l’amélioration de la qualité de service et le renforcement du système d’information.


«2015, une année d’espoir pour mettre fin aux déboires économiques», a déclaré Férid Ben Tanfous, exprimant ainsi son optimisme pour l’avenir du pays et de la banque. D’ailleurs, il a précisé que les indicateurs du 1er trimestre 2015 sont positifs, donc l’objectif actuellement est de maitriser les coûts, notamment ceux relatifs aux dépôts.

Imen Nouira

 

07/05/2015 | 20:51
8 min
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Commentaires (6) Commenter
Mille bravo Mr. Tazarki
G&G
| 11-05-2015 12:12
Bavooooo si Tazarki
Si j'eais chef d Etat je mettrais tous ceux dont le salaire dépasse les 5,000 dinars. C'est du vol caractérisé. Sinon comment expliqer que ce que ben tanfous qui n'etait qu' un petit epsilon les annèes 80 devient milliardaire alors que mon fils mastere finance et banque depuis six ans travaille dans un café
C'est cette mentalité d'egoiste qui est source source de terrorisme en Tunisie.hdepuis six ans travaille
@Mr. Béji Caïd Essebsi, le Père du Peuple tunisien!
Dr. Jamel Tazarki
| 10-05-2015 21:43
Je vous adore et je vous estime encore plus pour votre initiative qu'il n'y a pas d'avenir pour la Tunisie sans la réconciliation nationale.

Oui, la réconciliation entre-autre avec nos hommes d'affaires est indispensable pour notre pays, mais j'aimerais vous rappeler aussi, Très Cher Mr. Béji Caïd Essebsi, que certains de nos hommes d'affaires qui vivent actuellement en Tunisie ont eu durant la dictature des crédits hors des conditions du marché de quelques centaines de Millions et même de quelques Milliards de dinars (partiellement en devises étrangères) et on sait que ces derniers sont maintenant des Milliardaires (en grande partie en devises étrangères). Ainsi, Il serait correct d'exiger de ces gens, au nom de la réconciliation nationale, de rembourser leurs crédits bancaires qui ne sont rien d'autre que des créances douteuses.

Sur Internet, on peut lire que l'une des dernières créances bancaires douteuses date de la fin de 2010 et elle est d'une valeur de 640 Millions de Dinars! Tout cela serait vérifiable, si' (vous savez ce que je veux dire')

Il est temps de faire une descente de police aux sièges de certains de nos banques, comme l'ont fait les Allemands avec la Deutsche Bank'

Je vous prie d'accepter, Très Cher Mr. Béji Caïd Essebsi, pour vous-même, votre famille et vos proches mes meilleurs voeux de robuste santé, de paix, de prospérité et de succès en votre fonction de Président de la République Tunisienne.


Dr. Jamel Tazarki

http://www.go4tunisia.de/PDF/Pronostics_excerpt.pdf

http://www.go4tunisia.de/PDF/intelligence_artificielle.pdf

C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens
Les copains et les coquins
Sami
| 09-05-2015 18:41
Il faut k tous ceux ki ont profité des crédits les remboursent et comprennent k c l'argent des épargnants et non le leur ! La liste est connue de tout le monde
Il est temps de faire une descente de police au siège de certains de nos banques!
Dr. Jamel Tazarki
| 08-05-2015 15:57
Voilà ce que font les Allemands avec les banques qui trichent, descente de police au siège de la Deutsche Bank:
http://www.bild.de/video/clip/steuerhinterziehung/deutsche-bank-12363192.bild.html

Encore un lien: https://liesidotorg.wordpress.com/2013/01/25/deutsche-bank-sur-le-point-de-perdre-son-statut-d-intouchable/

"Depuis le début de la crise financière, Deutsche Bank, la plus grande institution financière privée allemande, se sentait protégée par son prétendu statut de « trop grosse pour être poursuivie ». Ce n'est plus le cas depuis le 12 décembre, date à laquelle 500 policiers ont effectué une descente surprise dans les deux tours de la banque à Francfort. Cinq cadres supérieurs ont été arrêtés, des ordinateurs et d'autres documents saisis. L'enquête concerne nominalement une évasion fiscale liée à de faux achats de certificats de droits d'émission de CO2, pour lesquels la banque a injustement obtenu le remboursement de taxes sur la valeur ajoutée à hauteur de 300 millions d'euros."

Dr. Jamel Tazarki

http://www.go4tunisia.de/PDF/Pronostics_excerpt.pdf

http://www.go4tunisia.de/PDF/intelligence_artificielle.pdf

https://www.youtube.com/watch?v=n3Rzug1OWPU&list=RDpuAeFwRFh3Q&index=2
Sous la pression psychologique
DHEJ
| 08-05-2015 12:33
Le cours de l'action chute de presque 50% et le salaire du directoire se multiplie par 2!

Et les experts comptables arguent qu'ils ne sont pas responsables de la BONNE-MAUVAISE gestion; mais alors pourquoi "L'AUDIT"?


Association aux malfaiteurs... dans l'absence d'un Eliot NESS!


P


L'équation serait très simple à résoudre!
Dr. Jamel Tazarki
| 07-05-2015 22:01
L'Arab Tunisian Bank ne nous dit absolument rien sur le maintien dans le bilan de l'ATB d'actifs toxiques. Et ainsi je me demande s'il est honnête d'exiger des actionnaires à renforcer les fonds propres de l' ATB sans les informer de l'existence d'actifs toxiques et de sa gravité.

Regardons les choses en face et cherchons une solution des créances irrécouvrables qui nous mettent mal à l'aise. Ça ne sert à rien d'essayer de les ignorer, de prétendre que nous ne les avons pas, ou qu'un miracle va les faire disparaître. Les mauvaises créances sont en train d'user notre économie. Il nous faut une stratégie de traitement des créances douteuses (des créances susceptibles de ne pas être remboursées) afin de réhabiliter notre économie.

L'équation serait très simple à résoudre, s'il y avait une volonté politique: on connait ceux qui ont eu des crédits hors des conditions du marché de quelques centaines de Millions et même de quelques Milliards de dinars (partiellement en devises étrangères) et on sait que ces derniers sont actuellement des Milliardaires (en grande partie en devises étrangères). Ainsi, Il suffirait que ces derniers remboursent leurs crédits bancaires qui ne sont rien d'autre que des créances douteuses.

Nous avons tout ce qu'il nous faut afin de faire sortir la Tunisie et les Tunisiens de la misère et je n'arrive pas à comprendre pourquoi est-ce que l'on est si bloqué'

Dr. Jamel Tazarki