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Chroniques
Faisons comme Trump !
27/01/2017 | 15:59
3 min

Après tout, ce ne sont que des malfrats, des criminels sans scrupules, des violeurs en puissance, des terroristes sanguinaires, ou de simples pauvres égarés qui ont eu la malchance de commettre un délit. Cela importerait peu donc, si on leur donnait une « petite » correction, n’est-ce pas ? Ca ne compte pas, ils ne comptent pas, ce ne sont plus des êtres humains, des « animaux » plutôt, et on devrait les traiter comme tels ! Et puis c’est une nécessité, comment pourrait-on leur arracher des aveux sinon ? On le leur demandant gentiment ? Inefficace !

 

Ce n’est pas M. Trump qui dira le contraire. Dans sa dernière sortie, il l’affirme : « Est-ce que la torture marche ? Oui ». Après un vote du Congrès américain, sous l’administration Obama, d’une loi interdisant formellement l’usage de la torture, le nouveau locataire de la Maison Blanche ne serait pas contre son retour.

Alors pourquoi, devrait-on lutter contre une pratique historiquement enracinée, d’autant plus que notre pays fait face à une montée du terrorisme et que cela impose de sortir le grand jeu ? Et dans ce grand jeu, nous excellons. Humiliations, privations de sommeil, électrocutions, viols, simulations de noyade et j’en passe, nos tortionnaires-artistes n’ont rien à envier à leur confrères du Moyen-Age.

 

C’est le rapport 2016 de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) qui tire la sonnette d’alarme sur une pratique encore persistante et qui démontre une tendance à l’arbitraire. On aurait cru que la révolution amènerait avec elle les ruptures escomptées, mais les vieilles habitudes ont la dent dure. Ajoutez à la gravité de ces pratiques, une tendance à ne pas condamner les tortionnaires, renforçant ainsi une souveraineté de l’impunité et la boucle est bouclée. Les présumés coupables n’ont aucune chance d’aspirer à un traitement humain. En même temps, vous me direz que ce n’est pas bien grave. Après tout, c’est pour le bien de tous que nous les torturons, c’est pour les châtier pour leurs crimes !

 

Cette mentalité largement répandue en Tunisie conforte ce climat d’impunité. Dans la rue, au poste de police ou en prison, l’agent est plus puissant que Dieu. Il pourrait se permettre toutes les exactions du monde, en usant de sa surpuissance et de l’omerta entourant ses pratiques. Dans cette Tunisie qui pensait tourner la page, on assiste à des actes de torture qui ôtent toute dignité et humanité.

 

De plus, notre institution judiciaire continue à utiliser les aveux obtenus sous la contrainte et les plaintes pour torture sont encore rarement instruites. Pourtant, le contexte politique actuel se trouve être favorable à la mise en place de programmes de lutte contre la torture et contre l’impunité. Mais on en est encore loin.

Depuis le début de la lutte antiterroriste en Tunisie, aux alentours de 2012, les ONG ont relevé des dizaines, voire des centaines de cas de torture et de maltraitance. Les arrestations, interrogatoires et tortures exercés dans le cadre de la lutte antiterroriste sont le fait, tant de la police que de la Garde nationale.

 

Ah ces droit-de-l’hommistes qui prennent la défense de ces monstres ! A bas ceux qui éprouvent de la « sympathie » pour les terroristes ! Ils n’ont rien d’autre à faire que de s’attaquer à nos forces de l’ordre, les accusant de tous les torts, alors qu’ils tentent de nous défendre !

Ceci est le discours que soutient un grande partie de la société et certaines de nos élites, qui tolèrent ces violations au nom de l’intérêt supérieur.

 

Se transformer en complice d’actes inhumains serait-il la solution ? La torture en elle-même, est-elle une solution aux maux qui rongent notre société et toute une génération en perdition ? « Il faudra les exterminer ! », « larguer du Napalm ! », « leur arracher les ongles, la peau, leur broyer les os, quitte à ce que mort s’en suive », « ceci est le seul moyen pour les combattre et que tout cela cesse ! ».

Les bourreaux et les complices, ne rivaliseraient-t-ils pas là en monstruosité avec les présumés coupables ?

 

 

27/01/2017 | 15:59
3 min
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Commentaires (32)

Commenter

Maxula
| 31-01-2017 23:37
"La belle Ikhlas Latif s'avère la crème de la crème du journalisme moderne, objectif, honnête et courageux."

Hou la...! Je ne vous savais pas aussi obséquieux et autant spécialiste en faux-derchisme...
Devrais-je vous voir désormais en brosse à reluire...?
J'ai plein ma besace d'images qui vous iraient comme un gant...
En tout cas...question "objectivité", vous repasserez...hein ?
Maxula.

Fehri
| 30-01-2017 14:23
On peut torturer tant qu'on veut, le soi-disant terroriste sera libéré parce qu'on l'a torture. Dans un tel cas la Justice devra emprisonner le policier: Ca c'est de la JUSTICE.

Tunisienne
| 30-01-2017 11:49



Bonjour cher Nestor,


Merci d'avoir pris le temps de la réponse exhaustive et précise !

Du coup, je me demande ce qui est le plus humainement soutenable : respecter l'intégrité physique ou respecter l'intégrité morale, intellectuelle et affective de la personne. Car tout cela (cette «légumisation») relève de la plus profonde manipulation de ce qui fait le coeur de l'humain (son vécu, ses valeurs, ses sentiments...). Je me demande même si la Médecine avec un grand M (et ses dérivés) et la Science en général peuvent s'enorgueillir de soutenir ce genre de pratiques déontologiquement et éthiquement insoutenables...

Entre la violence/ manipulation physique vs. morale, le débat reste posé, et il est plus que d'actualité.


Enfin, je pense que les psycho-sociologues et les spécialistes de la cognition devraient se pencher sérieusement sur le phénomène du terrorisme islamiste, un terrorisme qui ne ressemble à aucun autre et dont on ne connaît pas vraiment les ressorts.



Bonne journée !



PS : Pour ton autre commentaire sur Mohsen Marzouk, c'est «soutien» (appui) (vs. «opposition») et non souteneur (vs. opposant). Et la «question naïve» était ironique. Évidemment !




N.Burma
| 30-01-2017 07:48
« -Pénétrer le cerveau, n'est-ce pas aussi toucher au coeur de l'intégrité de la personne ? » Tunisienne



Chère Tunisienne,

Les questions que tu poses relèvent du secret professionnel, c'est-à-dire, de ce qui ne pourrait être rendue public, parce que le traitement est personnalisé, les résultats obtenus auprès de certains ne sont pas garantis auprès d'autres, chaque cas constitue en lui, une étude individualisée.

Atteindre les zones d'ombre de tout individu a des conséquences incalculables, qui peuvent plus souvent qu'on le pense, pousser l'individu vers le suicide non plus en kamikaze dans un attentat mais en suicide individualisé parce que le terroriste a été touché dans ses zones d'incertitudes et dans ses points faibles au plus profond de son intimité.

En combien de temps les résultats peuvent apparaître ?

C'est en fonction de la somme des connaissances acquises sur le sujet (sous les verrous) que des actions pourraient être rapides et d'autres qui exigent un travail profond d'investigation nécessitent plus de temps. En fonction du détenu et de son importance supposée par les autorités, des équipes renforcées peuvent le serrer de près sur tous les aspects de sa vie sociale, affective, amoureuse, professionnelle, morale, réelle et fantasmée. Rien n'est laissé à l'ombre, précisément, ce sont les zones d'ombre qui sont recherchées pour trouver les points faibles du criminel et d'exercer les pressions appropriées à le faire chanter et danser au rythme du personnel médical qui l'entoure. C'est ainsi que le détenu devient sous contrôle et qu'il ne commettra aucune incartade durant le traitement, y compris quand il sera dehors, il sait, que les experts savent tout sur lui et bien plus encore, qu'il en perd les limites et devient une sorte de rat de laboratoire qui marchera au doigt et à l'o e i l sur toute directive émanant de l'équipe d'experts, exactement comme une souris de laboratoire.

Les islamo-terroristes n'ont rien de plus que les autres terroristes (les Irlandais, les Basques, les Corses, les Palestiniens, les Tamouls, les Tchétchènes) ils ont tous des points faibles qu'ils ignorent, ils ont tous des zones d'incertitude dans lesquelles ils ne savent pas comment ils peuvent réagir, ils sont tous dépendants de certaines valeurs qui leur sont propres et pour lesquelles ils sont en addiction, comme des toxicomanes dépendants. Identifiant leurs travers, les équipes agissent le plus adroitement possible pour influer au maximum sur les terroristes pour amplifier le contrôle.

Au bout du traitement, le terroriste égorgeur deviendrait un légume, un poireau et de sons statut de loup prédateur, il deviendrait un mouton.

Je te recommande vivement de voir ou revoir les films « mon oncle d'Amérique » ou « I comme Icare » qui traitent de ces questions avec subtilité et réalisme époustouflant. Comme par ailleurs je te recommande la lecture de l'essai :
« Missions, méthodes, techniques spéciales des services secrets au 21e siècle » du Lieutenant-colonel Jacques Léger

PS
Tu as une chance inouïe que je réponde à toutes tes questions, c'est comme si je répondais à Elisabeth reine d'Angleterre et d'Irlande !


Bonne journée, Majesté (Tunisienne!)

Épicure
| 28-01-2017 21:08
1- D'abord si vous avez des couilles, affrontez moi en face. Parlez-moi directement au lieu de parler de moi à la troisième personne du singulier !
SINGULIER ! NON ?
2- Ayez la gentillesse d'aérer votre texte et respectez les ponctuations.
3- Quant au "droit-de-l'hommisme" dont vous parlez, sachez que je n'ai aucune accointance ni aucune sympathie pour les nouveaux et singuliers "droit-de-l'hommisme" de troisième type dont vous partez !
Vous êtes tellement bête et arbitraire que vous inventez des situations abracadabrantesques !
Sinon que connaissez-vous de ma personne !
Quand on ne sait pas on est juste autorisé à fermer sa gueule.
Et ... Je reste poli et jovial !
Enfin permettez-moi de douter de votre sincérité quand vous écrivez "l'épicure doit regarder son clavier et il verra "le Z au-dessus du S"
Je qualifie cela tout simplement de malhonnêteté intellectuelle et je clos le débat (inintéressant pour moi).
-------------
Pardon pour ma vulgarité mais cet individu imbu de sa personne ne mérite pas mieux !

Enfin, si vous permettez( et là je dépasse toutes mes forces), je vous emmerde !

Correcteur
| 28-01-2017 19:10
Correcteur n'a jamais prétendu être "parfait",car il n'est pas vaniteux.Et l'épicure le sait ou devait le savoir!Correcteur n'avait pas l'intention d'intervenir ou de corriger quoi que ce soit.Mais ce qui agace le plus, Correcteur,ce sont les leçons de "droit-de-l'hommisme!L'épicure n'a pas l'air de se soucier des préjudices que ces derniers nous ont fait subir et que nous subissons encore et ce pour longtemps!L'épicure a oublié combien nous étions bien considérés notamment en Europe y compris en France(là ou vous vivez)et maintenant?il faut faire profil bas?....merci les révolutionnistes et ceux qui ont soutenu et soutiennent encore les "épiciers des droits de l'homme"!Et il pense quoi ,l'épicure ,de l'image qu'on nous colle à travers le monde?une image faisant croire que nous sommes comme ça et ressemblant à ça,même physiquement(il a vu leurs tronches,le tartour en tête)!
Quant au prénom de Nizar que j'ai écorché sans le vouloir c'est facile à expliquer:l'épicure doit regarder son clavier et il verra "le Z au dessus du S" ou bien il peut interpréter cela comme un acte manqué ou lapsus(selon Freud)!Et Correcteur pense que l'épicure en faisant cette remarque reste un petit cafteur!
Bonne Année l'épicure!

RODIN
| 28-01-2017 16:38
«A bas» les commerçants du droit-de-l'hommisme.Qu'ils soient détaillants,grossistes (grosse Ong)ou occasionnels,ils sont du Kif Kif !
Que les faux-Tunisiens,résidant en RFA,aient la décence de ne plus dire qu'ils sont "tunisiens".

Épicure
| 28-01-2017 15:43
Laissez les gens s'exprimer comme ils le désirent et faire des fautes que tout un chacun commet tous les jours pour différentes raisons.
Nous n'atteindrons JAMAIS votre perfection ! Sachez-le une fois pour toute.

PS: Nizar n'est assurément pas rancunier. Il ne vous pas demandé d'orthographier correctement son prénom.

Tunisienne
| 28-01-2017 14:45



C'est une approche très intéressante, cher Nestor !


Mais ça pose une foule d'autres questions :

-Pénétrer le cerveau, n'est-ce pas aussi toucher au coeur de l'intégrité de la personne ?

- Ça prendrait combien de temps pour avoir des résultats probants ? Et quels types de résultats et de possibilités d'adaptation des actions en fonction de la diversité des personnes (si elles sont en nombre important) ?

- Quelle est la faisabilité de la chose (ça prend combien de temps, nécessite combien de spécialistes mobilisés, avec quelles déclinaisons possibles lorsque le nombre de «cas» est important ? ...)

- Est-ce que ça peut fonctionner avec les islamo-terroristes dont les récompenses se situent dans l'au-delà ?

- Etc.



A bientôt !



Correcteur
| 28-01-2017 14:04
Cher correcteur,je vous invite à modifier au moins deux expressions:
1)Il faut écrire les vieilles habitudes ont la vie dure et non la dent dure.
2)On a tort ou raison,donc on n'accuse pas,mais il faut écrire:«en leur imputant tous les torts»!et j'en passe..
Ma remarque et sans prétention et motivé par l'amitié que je porte à Nisar et d'autres comme RBH etc etc,et non aux droit-de-l'hommistes!
Cordialement,