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Fadhel Abdelkefi, épilogue d’une sale affaire !
05/03/2019 | 19:59
4 min
Fadhel Abdelkefi, épilogue d’une sale affaire !

 

C’est la conclusion d’un long feuilleton judiciaire qui a fait les choux gras de la presse et des acteurs politiques. Fadhel Abdelkefi est définitivement blanchi dans l’affaire intentée contre Tunisie Valeurs pour infraction au Code des changes et du commerce extérieur. Une affaire qui a coûté à l’homme sa place au gouvernement, en plus de voir son nom et son honneur trainés dans la boue.

 

L’opinion publique apprenait donc ce mardi 5 mars 2019, que la Cour de cassation a infirmé la décision de la Cour d’appel, une seconde fois, blanchissant Fadhel Abdelkefi de toutes les accusations qui pesaient contre lui. Le verdict est tombé, Tunisie Valeurs gagne ainsi définitivement son procès.

 

C’était le scandale du mois d’août 2017. Le ministre des Finances, dans le gouvernement qui s’est fixé pour premier objectif la lutte contre la corruption, ne seraient en fait qu’un vulgaire contrebandier de devises. Les rumeurs allaient bon train dans la sphère facebookienne et la machine s’est mise en branle pour abattre le ministre par tous les moyens possibles, et par son truchement le chef du gouvernement, Youssef Chahed. La torpeur de l’été est supplantée par une vive polémique : Fadhel Abdelkefi aurait fait fuiter des devises à l’aéroport Tunis-Carthage (250 mille dinars) et il aurait été condamné pour son méfait. Branle-bas chez les détracteurs du ministre, connu pour son franc-parler, insultes, campagnes de diffamation et appels au limogeage se multiplient. Finalement, le ministre a choisi de jeter l’éponge en démissionnant.

 

Reprises et amplifiées les rumeurs sont devenues vérité. Pour le Tunisien lambda, qui en a eu vent au détour d’une publication Facebook, c’est certain, Fadhel Abdelkefi est un corrompu. Mais qu’en est-il réellement ?

Commençons par le début. On va dire que l’histoire a débuté en 2007, lorsque Tunisie Valeurs, dont il était le responsable, a obtenu des autorités marocaines l’autorisation de s’installer en tant qu’intermédiaire en bourse sur le marché de Casablanca. Dans le même temps, la société avait obtenu l’autorisation de la Banque centrale de Tunisie pour transférer la somme de 950 mille dinars afin de souscrire au capital initial de sa filiale Integra Bourse. La société y a installé son système d’exploitation Valorix.

Ainsi, Integra Bourse a démarré son activité en 2007, la crise économique ayant éclaté entre temps, la société a enregistré des exercices déficitaires, ce qui a conduit Tunisie Valeurs à la décision de se retirer du Maroc. Suivant les démarches en vigueur lors du retrait d’un agrément, deux augmentations de capital ont été effectuées avec l’accord de la BCT, en plus d’une augmentation en nature. Celle-ci consistait à incorporer le système d’exploitation Valorix au capital de la société au montant fixé à 250 mille dinars.

C’est alors que la Banque centrale a précisé que la conversion de la créance en capital  nécessite une autorisation préalable, étant une opération de compensation, et a demandé à Tunisie Valeurs de la régulariser. La BCT a, selon l’usage, saisi la direction des Douanes pour que la société fournisse ses explications, ce qui a été fait en 2013.  

 

Depuis, Tunisie Valeurs et Fadhel Abdelkefi n’en ont plus entendu parler. Entre temps, Abdelkefi fait son entrée au gouvernement. Et c’est là que l’affaire ressurgit, par pur hasard, en août 2017 : un jugement en première instance par contumace. Tunisie Valeurs réplique immédiatement en interjetant appel. Ce qui s’est passé c’est que la procédure légale s’est poursuivie, alors que le dossier administratif entre la société d’un côté et la BCT et la Douane d’un autre, était clos. Et en sa qualité de représentant légal de Tunisie Valeurs, Fadhel Abdelkefi se retrouve condamné par contumace.

Bien évidemment, des documents à propos de cette affaire fuitent mettant au pilori le ministre. Ses ennemis, alors nombreux, font croire qu’il s’est adonné à la contrebande de devises, sauf qu’il ne s’agit en réalité que d’un transfert du système d’exploitation Valorix (250 mille dinars) effectué par la société mère à sa filiale. De valise remplie de devises qui transite par l’aéroport Tunis-Carthage, il n’est était rien.

 

Pour résumer, l’affaire était censée être clôturée en 2013, mais les procédures étant ce qu’elles sont, elle passe devant la justice en 2014 avec une condamnation par contumace à la prison et une lourde amende. Pendant tout ce temps, le jugement n’a pas été appliqué et surtout Fadhel Abdelkefi n’a pas été convoqué pour son procès ou informé du verdict, pourtant il était une personnalité publique. Et comme par miracle, l’affaire éclate en 2017 sur les réseaux sociaux et les médias.

 

Reconnu pour être une grande compétence et pour sa droiture, Fadhel Abdelkefi s’est retrouvé sali par les adversaires politiques qui cherchaient noise au gouvernement. Ceux-ci ont eu gain de cause en obtenant la démission du ministre après des campagnes de diffamation en règle. La justice vient de trancher en l’innocentant de toutes les accusations portées à son encontre. La vérité, rien que la vérité a refait surface, dévoilant les dessous d’une affaire aux ramifications politico-politiciennes.

 

Ikhlas Latif

 

05/03/2019 | 19:59
4 min
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Commentaires (6)

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g.belhadj
| 07-03-2019 10:17
la médiocrité a horreur de la compétence ... c'est bien l'accroche qui devrait résumer ce feuilleton politique de très mauvais gout où l'unique perdant était encore une fois la Tunisie. Le dé-traqueurs politiques de M. Abdelkefi se trouvant alors menacés par son franc parlé et son efficacité qui mettaient à nu leur incompétence et leur populisme en voie de préemption ont choisi de monter e de toutes pièces ce complot misérable pour faire avorter ce cas d'école d'ascension politique par méritocratie.
Merci Justice pour nous avoir rendu une lueur d'espoir dans ce pays. Reste à savoir si la machine médiatique, dont certains pseudo-symboles polémiste creux ont contribué à la médiatisation de cette mascarade, aura le courage et la correction de remédier à cette grande injustice en mettant les projecteurs sur le dénouement de cette affaire qui n'en est pas une et remettre en selle cette grande compétence nationale et potentiel leader à juste titre?

Marouane
| 06-03-2019 16:13
Il était ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale et non des finances.
Merci de corriger votre article.

Nephentes
| 06-03-2019 11:44
Dans cette affaire on omet soigneusement -et lâchement- la participation de certains responsables de la Douane dans cette basse et très déshonorante besogne, digne de l'époque benali.

Ces responsables douaniers faisaient pourtant bien pâle figure du temps des Trabelsi...

Il faudrait à mon sens aller jusqu'au bout et opérer des réformes de ruptures dans l'institution douanière quitte à remplacer les fonctionnaires existants par l'Armée

Tout le monde sait qu'au delà ce certaines affaires comme celles-ci, c'est un enjeu de sécurité nationale dont il s'agit.

Sisdi
| 06-03-2019 08:40
Donc si j'ai bien compris tout est parti d'une fausse rumeur facebookienne... ca demontre bien le niveau d'intelligence et de réflexion des tunisiens. Miskina tounes. Un ministre démis de ses fonctions à cause d'une fausse rumeur sur FB... vive benali...

Khira Chibani
| 06-03-2019 07:32
Sincères félicitations cher Fadhel ,une grande compétence tunisienne , d une rare intégrité et sincère patriotisme.Tel père, tel fils.

maya
| 05-03-2019 20:52
Félicitations si el fadhel, et au diable vos détracteurs qui nous tirent tous vers le bas, qui vont finir par couler tout le pays et surtout ses compétences, ses cadres honnêtes et ses jeunes futurs dirigeants.