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Ezzeddine Saidane : La Tunisie vit le scénario grec…en pire !
24/07/2017 | 16:33
4 min
Ezzeddine Saidane : La Tunisie vit le scénario grec…en pire !

L’expert économique Ezzeddine Saidane a soutenu que « la Tunisie vit le scénario grec en pire » ajoutant que « si la Grèce avait été épaulée par l’UE, la Tunisie, elle, n’a personne ». Pour lui, « le pays n’a pas le choix, il doit suivre les recommandations du Fonds Monétaire International (FMI) ».

 

M. Saidane a expliqué, lors d’une interview accordée ce lundi 24 juillet 2017, à  Amina Ben Doua dans l'émission Midi Show, qu’après la révolution, on parlait de recommandations du FMI alors que réellement, il n’y en avait pas : Il y avait plutôt des engagements des autorités tunisiennes pour réaliser certaines réformes économiques.

«Aujourd’hui, je le dis avec une certaine amertume : Avec certaines de ses mesures, le FMI met l’économie tunisienne sous sa tutelle. Il y a des décisions et des mesures que l’Etat tunisien ne peut pas prendre librement sans l’approbation du FMI. En outre, il y a des rapports mensuels qui devront être envoyés à l’institution monétaire internationale», a-t-il affirmé.

 

Revenant sur certaines dates clés, l’expert économique a rappelé que la Tunisie a recouru au FMI en 2013, dans le cadre d’engagements et de réformes bien déterminés. Les réformes convenues n’ont pas été accomplies intégralement, puisque la dernière tranche a été bloquée et a été annulée, la Tunisie n’ayant pas respecté ses engagements.

En mai 2016, la Tunisie a de nouveau recouru au FMI pour obtenir un crédit de 7 milliards de dinars (soit 2,8 milliards de dollars) et la Tunisie s’est engagée à réaliser un programme de réformes contre le déblocage du prêt, explique l’expert.

« La première tranche est automatiquement débloquée dès la signature de l’accord. La deuxième tranche, en revanche, n’a pas été débloquée alors que cela aurait dû se faire en décembre 2016. Il y a eu, entre temps, la visite de plusieurs délégations du FMI jusqu’à celle d’avril qui a été déterminante. Le FMI s’orientait vers le blocage de la 2ème tranche, mais la Tunisie insistait pour remettre en cause les principes de l’accord établi entre les deux parties », a-t-il dit.

L’expert ajoute que « cette affaire a été suivie par une dépréciation violente du dinar, une augmentation du taux d’intérêt directeur, deux fois en à peine un mois, l’augmentation des prix du carburant et diverses autres mesures ».

«Si cette tranche n’a pas été versée, elle aurait créé un étranglement complet de l’économie tunisienne, sachant que l’ensemble des institutions financières suivent l’avis du FMI», estime-t-il.

Il ajoute : « Juste après le déblocage de cette tranche, la Banque Mondiale a accordé un prêt de 500 millions de dollars, la BEI 300 millions d’euros et la BAD 300 millions de dollars. Ces prêts ont donné une bouffée d’air aux finances tunisiennes ».

 

« Cette fois-ci, le FMI a exigé la signature du gouverneur de la BCT et du chef du gouvernement sur l’accord les liant, pour sceller les engagements de l’Etat tunisien. Ces accords concernent, notamment, le départ de 25.000 fonctionnaires ce qui fera perdre à l’administration ses meilleurs éléments, le gel de l’augmentation de la masse salariale, la mise en place d’une politique d’austérité, le suivi avec le FMI de 5 sociétés publiques (Tunisair, la STEG, l’Office des céréales, la Régie nationale des tabacs et des allumettes (RNTA) et la SONEDE) avec des rapports périodiques ainsi que des rapports mensuels sur une trentaine d’indicateurs », a précisé Ezzeddine Saidane.

 «Ce sont des engagements importants et je doute que la Tunisie soit capable de les tenir, sachant qu’une délégation du FMI est actuellement en mission en Tunisie, pour le déblocage de la 3ème tranche prévue pour octobre 2017 », note-t-il, en expliquant qu’il y a une opacité politique qui empêche la prise de décisions de l’exécutif et le dialogue avec les parties sociales.

 

« Le départ de 25.000 fonctionnaire a un coût et on ne sait pas comment cela va-t-il être financé », indique-t-il, en rappelant également que, « le gouvernement s'est engagé à opérer des augmentations salariales en 2017 et en 2018 ».

 

I.N

 

 

24/07/2017 | 16:33
4 min
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Commentaires (34)

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L' Optimiste
| 26-07-2017 04:29
Quoiqu'il soit réaliste j 'aurais souhaité qu' il soit plus optimiste.cet expert avait dit auparavant que notre pays n' allait pas honorer ses engagements vis à vis de l 'extérieur et n 'allait pas payer ses salariés. Les augmentations salariales ayant eu lieu et ont démenti ce qu' il avait avancé. La Tunisie est en train de rembourser sa dette . N ' est ce pas Mr l' expert.

Tounsi blid
| 25-07-2017 22:28
Je partage l, avis de cet expert, mais nos dirigeants n, ont pas le choix. Ils veulent relancer l, économie et cela passe par un plan Marshall de grands travaux d, infrastructures etc..et par des investissements sécuritaires pour rattraper le retard conséquent avec les pays au alentour !....
La tutelle du fmi ou des usa ou de la France ou du quatar peut importe!...
Depuis l, indépendance notre pays ne sait pas donner les moyens d' un développement économique progressif ,certain et durable
(importance du tourisme, abandon de l, autosuffisance alimentaire et de l, indépendance énergétique)
Je fais confiance au premier ministre et au gouvernement actuel pour attirer
Les touristes mais surtout. Les entreprises étrangères grace a la baisse de parité du dinar et a la qualification de la jeunesse tunisienne. Notre pays peut être le sous traitant low cost de la France et de l, Europe!.....
Notre sécurité passe par un renforcement de notre armee et seule
Les Usa peuvent dumper notre embryon d, armee.en devenant un allie majeur non membre de l, otan.
Le message est clair. Nos protecteurs sont les usa et la France voir l, Allemagne ou l, Italie....
Je fais confiance a nos dirigeants
Dont Medhi jommaa. Ancien directeur
De chez Total.siegant au conseil d, administration etc....
Des grosses têtes qui sont rompus aux arcanes du capitalisme et qui feront au mieux pour s, enrichir en enrichissant le pays....
C, est comme ça que sa marche!....

Dr. Jamel Tazarki
| 25-07-2017 20:48
Ce que vous dites est très intéressant, mais j'ai l'impression que vous dramatisez quand-même plus qu'il ne faut!

1) si on se séparait de 25000 fonctionnaires dont le salaire dépasse les 2000 dinars le mois ===> ceci ferait 25000 * 2000 * 12 = 600000000 dinars par an!!!! Certains de nos hauts vieux fonctionnaires nous coûtent plus que 5000 dinars le mois (deux voitures pour la famille, les chauffeurs, les primes, etc., etc., etc.).

2) Il faut revoir la retraite de certains de nos politiciens, ce n'est pas normal qu'un Ex-président de la République ou du parlement touche 30000 dinars le mois!

3) une augmentation salariale de 4,2% (équivalente à l'inflation) aux 900000 fonctionnaires et salariés des entreprises et établissements publics ferait une somme cumulative annuelle inférieure à 350 Millions de dinars ===> c'est vraiment un "maigre" montant que le Budget de l'Etat pourrait facilement supporter et que l'on peut récupérer par d'autres impôts.

Et si on se limitait (compromis) à une augmentation salariale de 2,1% aux 900000 fonctionnaires et salariés des entreprises et établissements publics, ceci ferait une somme cumulative annuelle inférieure à 200 Millions de dinars.

Et si le FMI nous interdit l'augmentation salariale, il y a une autre Solution: Il faut prendre un peu plus aux riches et donner un peu plus aux pauvres par les impôts sans parler d'augmentation salariale. Le même salaire brut mais un meilleur salaire net pour ceux qui ont très peu. ===> Ce qui compte est le net, ce que je reçois réellement à la fin du mois. Le rôle de l'Etat dans une économie sociale de marché et de corriger un peu les inégalités sociales par les impôts.

4) La valeur cumulative annuelle des augmentations salariales de 4,2% pour les 1,2 million de salariés du secteur privé est inférieure à 450 Millions de dinars. ===> Un "maigre" montant pour les membres de l'Union tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA).

De même si on se limitait (compromis) à une augmentation salariale de 2,1% aux 1,2 millions de salariés du secteur privé, ceci ferait une somme cumulative annuelle inférieure à 230 de Millions dinars.

5) La Grèce est sortie de la crise non seulement grâce aux injections de milliards d'euros par la banque centrale européenne, mais en particulier car on a obligé les grecques à payer leurs impôts, ce qui n'est pas encore vrai pour beaucoup de tunisiens!

6) Je vous donne raison que certains partis politique freine le développement socio-économique de la Tunisie par idiotie. Il est temps de laisser Mr. Youssef Chahed faire son job sans sabotage et sans ingérence des partis politiques!


Très Cordialement
Jamel Tazarki


C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.

Jean-Jacques Goldman - Tournent les violons:
https://www.youtube.com/watch?v=-eR6v2zcy4c

el manchou
| 25-07-2017 19:43
Si le pays fait faillite, on a l'auto-suffisance en Harissa et huile d'olive.
Quant aux politiciens post merdoultion, ils ont tous un autre passeport qui leur permettra de quitter le Tounestène en faillite.

Zug
| 25-07-2017 17:42
Erreur Monsieur l'Expert. La Tunisie a la Libye qui va bientôt pouvoir nous prêter main forte et prendre en charge quelques factures de la révolution du jasmin, à l'heureuse initiative du Président Macron, la France renvoyant ainsi l'ascenseur à l'allié Tunisien et remettant la petite économie Tunisienne en ordre de marche comme si rien ne s'était passé, magie de la politique. Il y a aussi la Suisse qui voue une affection toute particulière à notre pays, car nous sommes en dépit des apparences un bon client ... Une économie qui se remet en marche dans le monde d'aujourd'hui, c'est aussi et même surtout, r'trocommissions et sociétés écrans qu'il faut bien domicilier quelque part. Ainsi va le monde !

Muslim véritable
| 25-07-2017 17:06
« Ô vous qui croyez, craignez Dieu ! et renoncez au reliquat de l'intérêt usuraire, si vous êtes croyants, Si vous ne le faites pas, attendez-vous à une guerre de la part de Dieu et de Son envoyé, Tandis que si vous vous repentez, votre capital vous restera : vous ne léserez pas et vous ne serez pas lésés. » AL-Baqara (2:278-279)

Profane
| 25-07-2017 16:25
Cet ex banquier de Zaba, chassé de l'ABC pour mauvaise gestion, se prend pour donneur de leçon. Il est manadaté pour décrédibiliser le chef du gouvernement en manipulant dès hypothèse de négociations. Entré à Nidaa pour le volet financier et économique qu'est ce qu'il a proposé, rien le néant. Langue de bois et balivernes. Non la Tunisie n'est pas la Grèce. Son problème est géopolitique exclusivement, éradiquer l'obscurantisme et tout reprendra. Les médias se font rouler par ce charlatanisme, aucune crédibilité

TAW TCHOUFOU
| 25-07-2017 14:03
Mais , mais ..... de quoi parle ce monsieur ?
Ne sait-il donc pas que Marzouki et Ghannouchi nous avaient assuré que le pays allait être " inondé " par les pétrodollars du Qatar ? Que les projets allaient sortie de terre , comme par miracle , soubhane allah !
Que nous pouvions nous passer du secteur du tourisme ( ya latif ), pour diminuer le nombres des kouffars !
Ils avaient également viré un certain Mr M.K. Nabli , ex-gouverneur de la BCT , expert financier reconnu par ses pairs en Tunisie comme à l'étranger , pour le remplacer par un C. Ayari , complétement dépassé et largué , qui est loin d'avoir le niveau d'un H. Nouira ,d'un I. Khellil ou d'un T. Baccar!
Mais pas de panique , nous allons augmenter notre commerce avec la Turquie d'Erdogan , qui a promis à notre gourou de nous sortir de ce pétrin , lors de son dernier entretien avec ce dernier !
Y a plus qu'à attendre !


DHEJ
| 25-07-2017 14:01
Des familles qui pillent-elles le pays???


Dans un pays où le REPOS EST RÉMUNÉRÉ alors pourquoi travailler!!!

G&G
| 25-07-2017 10:59
Pourquoi BN ne nous rafraichi pas la mémoire par ses articles publiés à l'aube de la merdolution relatives aux déclaration des experts de la derniere heure qui nous ont promis le paradis aprés avoir chassé les voleurs. Rappelez nous SVP les déclarations aussi bien de ce monsieur *** S. Beliid ou du con stutionnel B. Achour
Wahed ita7i et l'autre izakki
Ce sont ces derniers qui avaient ouvert les portes de l'enfer