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Et pendant ce temps là, dans l'Etat espérantiste…
29/09/2017 | 19:59
4 min
Et pendant ce temps là, dans l'Etat espérantiste…

 

L’annonce de la démission de Hamdi Meddeb de la présidence de l’Espérance sportive de Tunis a créé l’évènement la semaine dernière. Les chaines de radio ont interrompu leurs programmes pour faire cette annonce et depuis, les efforts se sont accumulés pour faire renoncer l’homme d’affaires à cette décision. Les interventions sont même venues du plus haut niveau de l’Etat…

 

La nouvelle est tombée le 26 septembre 2017, Hamdi Meddeb a présenté sa démission de la présidence de l’Espérance sportive de Tunis. Le club l’a confirmé dans un communiqué paru sur son site officiel en disant : « Dans un communiqué adressé à l’administration du club, monsieur Hamdi Meddeb a décidé de quitter la présidence de l’Espérance sportive de Tunis ». Pendant trois jours, les supputations et les pronostics se sont succédés pour savoir si oui ou non Hamdi Meddeb irait au bout de sa démarche et abandonnerait réellement la présidence du club.

La plus invraisemblable d’entre ces suppositions est sans doute celle qui a bombardé Hafedh Caïd Essebsi, directeur exécutif de Nidaa Tounes, à la tête de l’Espérance sportive de Tunis. Une promotion que HCE a vite démentie en disant qu’il ne briguait pas cette responsabilité même s’il est un fidèle supporter du club. Il a également exhorté Hamdi Meddeb à rester à son poste en ajoutant qu’il est allé immédiatement le voir chez lui en apprenant la nouvelle.

 

Ces suppositions sont basées sur le fait que Hamdi Meddeb a injecté des dizaines de millions de dinars dans les finances du club ce qui a permis d’attirer les meilleurs joueurs. En deuxième lieu, le fait que la démission de M. Meddeb ait pour origine une contreperformance sportive. Et pour parachever le tableau, le comité des sages de l’Espérance sportive de Tunis, qui regroupe les anciens présidents du club et quelques uns de ses dirigeants historiques, a pesé de tout son poids pour que Hamdi Meddeb change d’avis.

 

Mais l’intervention la plus spectaculaire est sans doute celle du président de la République, Béji Caïd Essebsi. Selon plusieurs sources, des contacts téléphoniques ont eu lieu entre les deux hommes suite à l’annonce de la démission. Ses contacts se sont concrétisés ce jour par une rencontre au palais de Carthage. Selon le communiqué de la présidence de la République, Béji Caïd Essebsi a demandé à Hamdi Meddeb, officiellement, de renoncer à sa décision de démissionner du club. Une intervention qui montre, si besoin était, la collusion qu’il peut y avoir entre politique et sport. Les clubs de football en Tunisie, et particulièrement les grands du championnat, sont des relais d’influence bien trop importants pour être épargnés par la politique. On citera dans ce sens l’exemple de Slim Riahi qui a voulu – et réussi dans une certaine mesure- à employer politiquement sa présidence du Club africain.

 

D’anciens présidents de l’Espérance sportive de Tunis sont montés au créneau, et surtout dans les médias pour prendre la défense de Hamdi Meddeb et pour commenter sa décision de démissionner. Aziz Zouhir est allé sur le plateau de Myriam Belkadhi pour expliquer les pressions auxquelles peut être soumis le président d’un club comme l’EST. Il a également déclaré qu’une petite partie du public de l’Espérance aurait pu avoir des propos virulents envers le président de l’Espérance mais que la majorité connait les sacrifices qu’a fait M. Meddeb pour le compte de l’Espérance.

Pour sa part, Slim Chiboub a déclaré que Hamdi Meddeb ne devait pas démissionner de la présidence du club. Il a expliqué que la défaite contre Al Ahly est la responsabilité du staff technique du club et de ses joueurs et qu’en aucun cas Meddeb ne porte une quelconque responsabilité dans une déconvenue sportive. Il a également déclaré que le bureau directeur du club ne pouvait pas décider de convoquer une assemblée générale élective et que c’était au conseil des sages de le faire. Il parait clair que le conseil va explorer toutes les pistes pour essayer de garder Hamdi Meddeb à la tête du club avant d’envisager de le remplacer.

 

Mais la question récurrente est celle de savoir pourquoi Hamdi Meddeb a-t-il pris une telle décision ? D’après certaines sources, Hamdi Meddeb accumulait, depuis un certain temps, énormément de stress lié à sa double casquette de président de l’Espérance sportive de Tunis et de parton de Délice-Danone. Un stress qui aurait même des effets sur sa santé. En plus de tout cela, la défaite contre Al Ahly à Radés en Champion’s League africaine, la plus prestigieuse des compétitions continentales, a beaucoup affecté le président de l’Espérance. D’autant plus que la victoire en Champion’s League était l’un des objectifs annoncés de l’Espérance pour cette saison. Tout cela a été agrémenté par un flot d’insultes et de critiques visant le président par une minorité du public de l’Espérance.

 

Hamdi Meddeb a finalement tranché quant à son éventuel départ de l’Espérance sportive de Tunis. Sa décision est prise, il poursuivra sa mission à la tête du club. Il ne pouvait ignorer toutes les demandes qui lui sont faites pour rester. Quoi qu’il en soit, c’est un feuilleton qui a tenu en haleine le monde sportif et politique en Tunisie vu la rareté de la démarche et le fait qu’elle touche l’un des plus grands clubs de Tunisie, sinon le plus grand.

 

Marouen Achouri

29/09/2017 | 19:59
4 min
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Commentaires (21)

Commenter

Khneji
| 30-09-2017 21:33
Personne ne peut douter que si Hamdi est parmi les rares presidents qui benificient de l estime et du respect de la majorite' des Tunisiens ....Si Hamdi a beaucoup donne' pour l EST mais il a ete' trahi par le staff technique et les joueurs...Je reste convaicu que Benzarti est le premier responsable de la defaite...je reste aussi convaincu que le gardien et la defense axiales sont trop faibles....

Mohamed 1
| 30-09-2017 19:04
Ne dites pas Etat de l'Espérance. Dites plutôt une institution. Une institution militante contre le protectorat. Une institution du sport en Tunisie.
Ce terme pouvait être normal et même se justifier pendant une certaine période. Mais maintenant il constitue une fausse note en cette période de supposée démocratisation.
Si évidemment le but est une démocratisation sérieuse et rigoureuse du pays.
Mais je pense que beaucoup n'ont pas encore compris ce qu'implique obligatoirement un système démocratique. Alors ils continuent sur leur lancée initiale, sans penser à porter des correctifs sur les mots qu'ils emploient.

observator
| 30-09-2017 18:22
Bravo

Le Fouineur.
| 30-09-2017 17:17
C'est la Mkachkha qui rend un grand service à Meddeb et non l'inverse et voici 2 arguments 1)« Un an plus tard, le 25 novembre 2010, il (Meddeb) rachète également 25 % des actions de Tunisiana avec Mohamed Sakhr El Materi. Les deux associés financent 75 % de la transaction au moyen de crédits bancaires, qui s'élèvent à 640 millions de dinars, tandis que leur société Zitouna Télécom doit prendre en charge le reste, soit 200 millions de dinars. Officiellement créée le 14 décembre, la nouvelle entreprise disposant d'un capital initial de 10 000 dinars compte cependant sur les banques pour régler ce solde. Les observateurs se posent donc la question de savoir qui a réglé finalement la transaction. » '' « Presque épargné de tout jugement ou critique, l'ancien partenaire d'El Materi traverse sans beaucoup de difficultés les agitations post-révolutionnaires ; Meddeb se maintient non seulement à la tête de l'Espérance sportive de Tunis mais parvient aussi à remettre la main sur certaines entreprises d'El Materi. » ''.. « Sans propriétaire depuis l'évasion de son bâtisseur, El Materi, le groupe Princesse Holding est visé par Meddeb qui dirige déjà l'une des sociétés du groupe spécialisée dans l'exploitation de jets privés, Princess Private Aviation et procède à sa liquidation. Il vend un avion Falcon 900 à Mohamed Frikha, appareil cédé par la Suisse à la suite d'une décision prise en septembre 2011 grâce aux efforts de l'administrateur judiciaire Nizar Alouini. Cependant, l'avion n'est ni confisqué ni saisi par l'État tunisien comme prévu ; la transaction se déroule dans le silence et en l'absence d'un appel d'offres, la valeur de l'engin étant estimé à près de 8,5 millions de dollars. » ''. « En juillet 2012, Princess Private Aviation change d'adresse. Cet évènement s'accompagne du départ de l'administrateur judiciaire Alouini et de l'arrivée du nouveau directeur général Sami Hamdi. Meddeb et certains de ses proches en sont actionnaires. » d'après Wikipédia. 2) En contrepartie de l'argent qu'il verse à la Mkachkha les effigies de Délice et Danone figurent sur le maillot et ce n'est pas rien !

Forza
| 30-09-2017 16:38
C'est la règle du jeu. L'état a besoin de ressources pour ses devoirs. Le problème en Tunisie est le manque d'efficience des structures de l'état, travail maximum de 30 minutes par fonctionnaire et l'imposition juste des employés et de l'économie formelle. L'économie informelle et beaucoup de professions libérales médecins et avocats en tête ne payent pratiquement rien.

Ahlem
| 30-09-2017 15:01
Comme l'a dit Jamel, ce n'est pas normale que Mr. Hamdi Meddeb jette l'éponge pour des petits problèmes! Alors on peut se demander, comment fait-il afin de diriger Delice? Non, s'enfuir n'est pas une bonne qualité d'un dirigeant d'un grand Club ou d'une grande entreprise comme Delice, c'est même irresponsable de sa part! Et dire que Le Président de la République a reçu ce Monsieur! Non, BCE a été très mal conseillé!

Si la Tunisie va mal, c'est parce que notre classe politique s'abaisse et se fait très petite en face de notre oligarchie entrepreneuse! Ce qui n'est pas le cas en Allemagne!

EL OUFFY AVEC Y A LA FIN
| 30-09-2017 14:44
Si je ne me trompe pas Slim Erriahy lui aussi est concerné par ces articles .
Où est cet homme fidèle à sa patrie quoiqu'il soit un peu déranger vue sa fortune qu'elle préserve que pour l'intérêt général des emplois rentables pour les citoyens ?

Forza
| 30-09-2017 14:44
Les grands clubs comme l'espérance, le club africain, l'ESS ou le CSS ont des supporteurs même hors leur région surtout pour l'espérance et le club africain comme clubs de la capitale sont les clubs de tous les tunisiens car Tunis est la capitale de tous les tunisiens et non pas seulement des baldis n'en déplaise a Takilas et son régionalisme boudourou. Il est régionaliste et insulte les autres de régionalisme.
Concernant Hamdi Meddeb, on entend beaucoup de bien de lui, quelqu'un de bosseur et un bénévole du sport. Maintenant les gens critiquent les hommes d'affaires lorsqu'ils ne s'engagent pas et les critiquent lorsqu'ils s'engagent. Beaucoup de commentateurs croient qu'il le fait pour le fric, je e le pense pas, je pense qu'il investit beaucoup de son argent pour le club. Maintenant on aimerait le voir s'engager aussi au sponsoring des activités culturelles ou les clubs scientifiques pour la jeunesse. Lorsqu'on voit ce que les milliardaires américains font pour leurs universités, on se demande pourquoi les tunisiens ne font pas de même (Meddeb lui il est engagé à fond et je comprends ca déception lorsqu'on après tant d'efforts on vient l'insulter).
Bon après-midi malgré l'AFD ;-)

Forza
| 30-09-2017 14:21
Je ne suis pas espérantiste mais l'Esperance est un grand club qui a fait souvent le bonheur des ses fans et des tunisiens dans les rencontres internationales. Meddeb lui est l'un des hommes d'affaires les plus engagés dans le sport. Il est aussi un des rares qui a osé investir a l'intérieur a Sidi Bouzid. Donc il fait beaucoup pour le pays tant sur le plan sportif que celui de l'économie. Ce n'est pas un scandale de voir le président dire courage a quelqu'un des rares qui s'engagent. Qu'on le veut ou non, le sport fait le bonheur de millions de personnes, c'est donc une question sociétale importante. L'étoile a une bonne chance d'être reçue a Carthage, je leur souhaite victoire pour leur rencontre contre Alhali et je ne suis pas etoiliste non plus mais pour les rencontres internationales, on supporte chaque équipe tunisienne.

observator
| 30-09-2017 13:24
"..Ces suppositions sont basées sur le fait que Hamdi Meddeb a injecté des dizaines de millions de dinars dans les finances du club ce qui a permis d'attirer les meilleurs joueurs..."

Vous aurez pu jeter un coup d'oeil et nous éclairer sur la fiscalité des club de foot et de tous ceux qui "injectent" de l'argent dans ces club pour que votre article soit plus équilibré.
Ou est ce que vous avez, dans ce pays, un chat chasser pour les autres, surtout quand les sommes sont colossales ?

Les avantages fiscaux sans raison accordé par l'Etat dans le domaine du sport est un manque à gagner pour son budget.
Qui comble ce manque à gagner ?
Nous tunisiens qui trimons dans ce pays.
Donc indirectement c'est la masse des contribuables qui injectent des milliards dans les "comptes" des club de foot et autres et dans la gestion ne subit aucun contrôle ce qui ouvre la porte à tous les abus.
En tant que responsable au ministère des finances pouvez-vous déclenché un contrôle fiscal contre ce Meddeb et d'autres pour savoir s'ils sont en règle avec le fisc ?
Non ce sont des intouchables surtout quand on préside un club comme l'Espérance, l'Etoile, sfax...

Essayez d'être plus complet quand vous traitez d'un sujet.
On nous présente ce Meddeb comme un bien faiseur hors norme mais si on fouine un peu la réalité pourrait être loin de cette image.
Donc fouinez et creusez Mr Achouri c'est votre devoir de journaliste.