alexametrics
vendredi 29 mars 2024
Heure de Tunis : 06:44
Chroniques
Ennahdha peut-il être un parti civil et républicain ?
07/10/2018 | 15:59
3 min
 
Par Sofiene Ben Hamida
 
 
 
Le conseil de la choura qui se réunit ce week-end à Hammamet aura la lourde et délicate tâche d’éteindre les foyers de feu multiples qui se sont déclarés sous la tente du parti islamiste et qui risquent de l’embraser. En effet, le parti islamiste Ennahdha a passé au cours des deux dernières semaines, les pires moments de son existence depuis la révolution. Il y a eu d’abord l’annonce du président de la République de la fin de la coalition avec Ennahdha, avec toutes ses implications à l’échelle nationale mais surtout sur le plan international. Il y a eu ensuite les affirmations, preuves à l’appui, du comité de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, concernant l’existence d’un organe sécuritaire secret au sein d’Ennahdha, une sorte d’aile militaire comme c’est le cas dans tous les partis fascistes et les organisations de l’islam politique.
 
 
Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’Ennahdha se trouve confronté à des soupçons graves contre le parti concernant l’existence d’une organisation sécuritaire secrète qui constitue son bras armé. Les indices ne manquent pas avec les affaires des attaques à l’eau de vie, les attentats contre des hôtels au Sahel, l’immolation par le feu d’un gardien de nuit à Bab Souika, la tentative du coup d’Etat, l’attaque de l’avion présidentiel par une fusée stinger, l’infiltration de l’armée par le groupe de Barraket Essahel et autres. Après la révolution, il y a eu bien entendu les deux assassinats de Chokri Belaid le 6 février 2013 et de Mohamed Brahmi le 25 juillet de la même année. Il y a eu aussi ces innombrables déclarations des dirigeants islamistes qui traduisent ce climat de violence imposé au pays et qui promettent aux Tunisiens les pires traitements comme la dilapidation publique ou l’amputation des bras et des jambes s’ils ne se soumettent pas au pouvoir de la troika.
 
 
Mais contrairement aux fois précédentes où le parti islamiste avait réussi à gérer les accusations et les soupçons qui pesaient sur lui avec le minimum de dégâts, Ennahdha semble accuser le coup cette fois et apparait désorienté par ces nouvelles attaques, sonné même. C’est que ces accusations n’émanent pas d’un pouvoir peu crédible comme se fut le cas avec le régime de Ben Ali mais s’adossent à des documents saisis dans le cadre d’une affaire judiciaire, corroborés par des déclarations et des aveux, récents ou anciens, de dirigeants islamistes de premier plan.
 
 
D’ailleurs l’entêtement des dirigeants d’Ennahdha aujourd’hui,  à nier en bloc, contre toute évidence,  toute implication des islamistes dans des actes de violence,  trahit leur panique et les rend pathétiques. Pour la première fois peut-être, l’étau semble se resserrer autour d’Ennahdha qui ne trouve plus d’arguments et ne convainc plus grand monde. Les dirigeants islamistes le savent mais n’ont pas d’autres choix que de continuer de tout nier en bloc au risque de tout perdre. Ils ont dépensé tellement d’énergie au cours de la dernière décennie  pour se confectionner l’image d’un parti civil, républicain, qui croit aux outils démocratiques de l’alternance, dans le but d’être acceptés par la communauté internationale. Toute leur stratégie tomberait dans l’eau s’ils avouent, même du bout des lèvres, conserver une branche militaire ou une organisation sécuritaire secrète.
 
 
Le conseil de la choura d’Ennahdha saura t-il désamorcer cette grave crise qui impactera l’avenir du mouvement islamiste tunisien ? Quels sont les moyens dont disposent les islamistes aujourd’hui pour convaincre l’opinion publique tunisienne ainsi que la communauté internationale que l’islamisme tunisien continue à être différent de la nébuleuse de l’islam politique ? Auront-ils le courage d’assumer leur histoire et leurs erreurs pour pouvoir enfin ouvrir une nouvelle page dans leurs rapports avec leurs partenaires en Tunisie et ailleurs, qui repose sur la confiance et non sur la méfiance et la suspicion?
07/10/2018 | 15:59
3 min
Suivez-nous

Commentaires (17)

Commenter

Bab ezzira
| 09-10-2018 21:50
La secte ne peut oublier son triste passé.
Chez nous on dit la roche ne peut s'user et la bonne dame ne peut jamais oublier son vieux métier.

HaemC
| 08-10-2018 19:02
L'islam est obligatoirement une théocratie et un mode d'organisation de la société sous tous ses aspects; la famille, les rapports sociaux, l'économie, la justice qui inclut aussi la SURVEILLANCE de la moralité, l'application des différents codes de conduite et le respect des obligations religieuses '?'

Alors non, Nahdha ne sera JAMAIS un parti civil '?'

La loi islamique essaye de régenter tous les aspects de la vie d'un individu '?' Il lui est seulement permis d'accepter les commandements divins tels qu'ils furent interprétés par les docteurs de la loi .. La Charia '?' or les musulmans vécurent sans Charia du 6 ieme au 9 ieme S, si le Coran est complet la Charia n'a pas lieux d'exister '?'.



La Constitution Tunisienne stipule que seul les musulmans peuvent occuper des postes de ministre '?' La discrimination religieuse est inscrite en toutes lettres dans le coran, les juifs Tunisiens n'ont pas leur place dans un GVT '?'

On se rappelle de Boutros Boutros Ghali un Copte, les musulmans n'ont pas caché leur irritation quand il a été désigné SG des Nations Unis '?'. l'?gypte n'avait-elle pas de musulmans assez qualifiés pour le poste?


Non Nahdha ne sera jamais un parti civil et pour preuve '?' les règles prescrites dans le Coran sont en OPPOSITIONS avec les règles des droits de l'homme '?'


Article 1: Tous les êtres humains naissent LIBRES et '?GAUX en dignité et en droits,

Or la loi Coranique stipule que les femmes sont des êtres INFERIEURS, leur témoignage devant une cour de justice vaut la moitié de celui d'un homme, elle n'ont pas le droit de se déplacer librement, ne peuvent disposer de leur propre personne, ne peuvent épouser un non-musulman, leur part d'héritage vaut la moitié de celle de l'homme, elles peuvent être légalement violentée par leur mari si celui-ci CRAINT ou ANTICIPE leur désobéissance, elle ne peuvent refuser ses avances sexuelles, elle ne peuvent quitter le domicile conjugal même si elles sont violentées, elles peuvent être répudiées à tous moments et n'ont pas en contrepartie le droit de répudier leur mari, elles sont tenues de partager leur mari avec d'autres épouses, elles ont l'obligation de se couvrir le corps au complet et ne rien révéler de leur épiderme.


Article 3: «Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne:»

Que décrète la loi coranique? Les athées n'ont pas droit à la vie, au même titre que les polythéistes ils sont condamnés à mourir et ne peuvent échapper à la mort qu'en se convertissant à l'islam. La peine de mort est prescrite à ceux parmi les musulmans qui abandonnent leur religion.



On connait les réactions des Freres Musulmans contre Taha Hussein, Mohamed Talbi '?' Youssef Seddik, '?' Néjib Mahfoud '?'. Roshdi Salman '?'. Non Nahdha ne sera jamais un parti civil '?'. HC

BARON
| 08-10-2018 15:59
Est ce que vous pouvez définir ce que vous voulez dire par " partie civil et républicain"?
Si vous mettez la définition devant vous avec tous les détails et si vous commencez à analyser sans préjugé ,logique et sans parti pris vous pouvez arriver à la réponse de votre question.

Monia
| 08-10-2018 15:14
la question ne se pose même pas!

Crow
| 08-10-2018 12:31
Un parti religieux, par essence, ne peut pas être républicain encore moins civil..
Quand le religieux s'immisce dans le politique c'est le désordre.

soussi
| 08-10-2018 12:16
chaque jour on se reveille sur ennahdha hafedh hammami la guerre des clans
arreter cette mascarade
unissez vous pour une fois pour sauver ce qu il reste a sauver pour l amour de dieu

Be zen
| 08-10-2018 10:29
NON

averroes
| 08-10-2018 07:49
La strategie des islamistes est simple depuis des decenies:
- se victimiser
- taxer islamophobie tous ceux qui ne seraient pas d'accord avec eux.
Non, les freres musulmans sont tout simplement violents et dangereux.

Bahr
| 07-10-2018 23:49
Pour un islamiste, reconnaître son erreure, revient à dire que Dieu à tord !
Changer de stratégie, serai renier le livre saint !
A quoi servira alors une nouvelle page, si de toutes manières, ils garderont les mêmes convictions et y inscriront la même et unique histoire !

HatemC
| 07-10-2018 21:12
Bin voyons quand on attaque le parti de Dieu on est islamophobe.... ce parti représente Dieu pour nous taxer d'islamophobe Tu emplois des mots sans en comprendre le sens tout comme bon salafiste ... HC