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En immersion chez Aerolia
11/09/2014 | 1
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En immersion chez Aerolia
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Le secteur de l’aéronautique est considéré comme une importante opportunité d’investissement en Tunisie. La dynamique de développement du secteur a été consolidée par l’implantation de grands groupes industriels, tels que la société Aerolia et ses sous-traitants, intervenant sur la gamme Airbus. Reportage au cœur d’un parc aéronautique qui fonctionne à plein régime.


Accompagnant le premier ministre français, Manuel Valls, lors de sa visite à la filiale tunisienne d’Aerolia, au gouvernorat de Ben Arous, au niveau de la zone industrielle d’El Mghira, on découvre  le site qui s’étend sur 20 hectares. Situé dans le concept d’un parc aéronautique localisé en zone-franche, Aerolia et ses partenaires ont constitué un système industriel autonome : un processus pleinement intégré d’activités d’assemblage. En effet, à l’arrivée et vu de l’extérieur, le parc donne l’impression d’un camp retranché entouré de toutes parts de clôtures. Aerolia Tunisie comprend deux bâtiments de 10.000 m2 et 3.200 m2 et une surface totale de 9 hectares.  A ce jour, cette filiale emploie 703 salariés et le nombre total d’employés du parc, incluant donc Aerolia, est de 1.450 personnes à fin juillet 2014.




En accédant au hangar on découvre des employés qui s’affairent autour de structures d’avions. Les taches exécutées sont multiples : on retrouve des monteurs de structures et cellules aéronefs, des câbleurs aéronautiques ou des électriciens et des opérateurs composites. Un groupe ajuste et assemble les pièces métalliques et composites d’un fuselage ou d’une nacelle, un autre spécialisé dans la mise en forme des matériaux métalliques est en train de fabriquer des pièces en aluminium, notamment des tôles et des tubes.  D’autres groupes exécutent la pose, le montage et la fixation de composants électriques et électroniques, qui constituent le câblage de l’aéronef. La précision étant de mise, une équipe est spécialisée dans le contrôle des normes relatives aux industries aéronautiques et veille à la qualité et à la sécurité, bénéficiant d’outils à la pointe de la technologie.



C’est en 2010, date de création du parc aéronautique d’El Mghira, qu’une convention de formation a été signée entre l’Etat tunisien et la société, née de la volonté d’Aerolia et de ses sous-traitants d’implanter en Tunisie des unités de production. Une collaboration qui s’est inscrite dans le cadre de la stratégie tunisienne de formation aéronautique et qui répondait aux besoins spécifiques d’Aerolia. Ainsi, les salariés du parc ont suivi une formation assurée par le centre de formation professionnelle d’El Mghira, qui fait bénéficier la filiale tunisienne de main d’œuvre hautement qualifiée. Après un cycle de formation en alternance, les employés tunisiens passent par une période d’immersion en entreprise, avant d’être recrutés, garantissant ainsi une qualité et une performance optimale. Outre la formation professionnelle, le Groupement des industries tunisiennes aéronautiques et spatiales (GITAS) a noué des conventions de formation avec des universités, telles que l’Ecole nationale d’ingénieurs de Tunis (ENIT) et celle de Bizerte (ENIB), permettant des échanges avec des écoles françaises spécialisées dans l’aéronautique. 



Par ailleurs, Aerolia s’est implantée en Tunisie en ramenant 7 partenaires composant le parc aéronautique, à l’instar de Mecahers Aerospace (Unité de production low-cost spécialiste en tôlerie et assemblage), Figeac Aero (pièces mécaniques et sous-ensemble), Mecaprotec Industries (traitement de surface) ou CCA (sous-ensemble en composites), ThyssenKrupp (Fabriquant de matières premières), SFLT (spécialiste en logistique) et Mecanyvois (outillage). C’est dire l’importance d’une telle structure industrielle qui fonctionne en vase clos et en complète autonomie.

A l’occasion de sa récente visite à Aerolia, le premier ministre français, Manuel Valls, a souligné que la France se doit d’aider la Tunisie : « Pour nous, c’est important ; on crée de l’emploi ici, mais on le crée aussi en France et ce sont ces partenariats gagnant-gagnant que nous sommes tenus de développer ». Le premier ministre a également précisé que si les entreprises françaises investissent plus en Tunisie, cela sera bénéfique pour les deux parties, affirmant que le Maghreb, d’une manière générale, l’Afrique qui est un continent d’avenir, et la Méditerranée, sont des espaces que la France doit conquérir.
Manuel Valls a finalement assuré que les entreprises françaises ont toujours confiance et n’ont pas quitté la Tunisie : « Nos entreprises continueront à investir et la France sera au rendez-vous». Le premier ministre français a, en outre, mis en valeur la notion de colocalisation. Il a salué dans ce sens, un partenariat équilibré faisant bénéficier la main d’œuvre locale d’une qualification de qualité et pouvant aussi relancer certains secteurs industriels. D’un autre côté, les entreprises françaises y gagneraient des parts de marché.



Dans un autre contexte, la situation sociale a constitué une préoccupation majeure pour la société. Depuis 2011 et jusqu’au début 2014, les mouvements sociaux et les revendications syndicales ont eu un impact direct sur la production. Cependant, un accord a été signé en mars 2014, avec le passage à la Convention de la fonderie, métallurgie et constructions. Il repose sur des changements importants en termes de temps de travail hebdomadaire et de salaires. La société a de ce fait indiqué que cette base agréée a permis depuis quelques mois de retrouver une stabilité et une pérennité indispensables à toute activité industrielle. Reste à améliorer les atouts de la Tunisie dans le secteur de l’aéronautique, en matière de qualité du système de formation et de compétitivité.
 

Ikhlas Latif

11/09/2014 | 1
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