En ce 25 juillet, "les orphelins de Bourguiba" ne seront jamais vos sujets !
Par Lilia Bouguira*
25 juillet,
25 juillet 1957 fête de la première République tunisienne.
25 juillet 2013 assassinat politique du martyr Mohamed Brahmi.
Que de chemin entrepris entre ces deux dates.
La première celle de Bourguiba et de ses Tunisiens vers la modernité et la souveraineté, vers l'émancipation de la femme et son planning familial à plus d'une avancée, vers l'éradication de la tuberculose, du choléra et de bien d'autres maladies, vers la scolarisation obligatoire et l'école gratuite pour tous les Tunisiens.
Une ère où Bourguiba fort de son peuple a fait de nous une nation puissante et respectée dans le monde entier par sa sagesse et son amour pour son pays. Il n'a pas lésiné sur les moyens pour que les enfants de la Tunisie accèdent à leurs rêves les plus fous. Il a fait de ce tout petit pays, un pays phare parmi tous pays arabo-musulmans et bien d'autres dans l'occident. Le combattant suprême comme il aimait qu'on l'appelle, est rendu à sa nature première et la maladie l'a emportée dans certaines erreurs de discernement ou de décisions surtout vers la fin. Seulement, il n'a jamais vendu son pays ni traité avec l'étranger.
Ben Ali s'en est suivi balayant le maître de la Tunisie par un putsch blanc. Il a certes kidnappé les libertés mais il n'a jamais vendu le pays à quelconque étranger.
2011, année de la grande arnaque avec ce semblant de printemps arabe.
2012, tous les rêves ont été vite confisqués.
La chute en cascade puis libre et vertigineuse de ce beau pays.
Chauffés à blanc, les esprits sont en train de fondre dans un renoncement foudroyant.
Le terrorisme a frappé le pays dans plus d'un flanc. Ce dernier infeste d'arrivistes devenus fortunés sur le dos d'une nation qu'ils ont scalpé en un temps record. Corrompus et banqueroutiers, ils ont ruiné le pays pour en faire un énorme dépotoir et de la nation, un cheptel plus mort que vivant. Ils ont permis à la prémonition de Bourguiba ou sa grande peur de voir les ennemis de la Tunisie et ses jaloux savourer la victoire de la voir traîner dans la boue par ses propres enfants.
Enfants monstres et ingrats. Des renégats qui pensent pouvoir gagner seulement ils ont oublié que la Tunisie est en train de renaître de ses cendres.
Les Tunisiens, ce peuple magnifique et unique.
Ni les rêves volés ni la corruption n'ont réussi à l'achever. Son âme est intacte malgré les bas-fonds où ils ont voulu le jeter. Il est resté digne jusque dans la débâcle toujours debout surtout avec ses femmes.
Et quelles femmes!
Des femmes qu'ils ont vite repérer comme le maillon fort de la société, sa moelle épinière.
Ils ont vainement tenté de la chosifier, de l'asservir à leur traîne. Seulement, la Tunisienne est souveraine et jamais esclave. Une digne et jamais catin. Elles tranchent avec leur dernière-née: la sainte Colibe de Bochra Bel Haj Hmida qu'ils aiment dénigrer mais qui en vérité les a achevés.
Ils ont tenté de clochardiser nos artistes et de les amoindrir. Ils ont voulu étouffer le génie.
Pour y parer, nos étoiles ont réinventé l'amour et ses odyssées.
L'art, la musique et la vie en générale sont troqués lourdement. Les houris, le paradis et l'après-mort sont au premier plan. Ils ont essayé oui essayé de faire du Tunisien un homme plus mort que vivant trafiquotant ses valeurs manipulant ses affects.
Une guerre basée sur l'émotionnel et les croyances de ce peuple qu'ils tentent haineux de rendre orphelins.
"Les orphelins de Bourguiba " qu'ils nous surnomment ignares que par cet attribut, nous ne serons jamais leurs sujets.
Jamais.
Seulement, le bébé monstre né malheureusement de ce pays a été couvé ailleurs, allaité à la haine et au désamour.
Incontestablement, ils seront voués à un cuisant échec qui va les emporter comme un tsunami.
Voilà ce que sonne ce nouveau 25 juillet.
* Docteur Lilia Bouguira, membre réhabilitée par la loi de l'IVD