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Chroniques
Elections : Des choses à revoir absolument
12/10/2014 | 18:34
3 min

Par Sofiene Ben Hamida

La campagne électorale n’a pas connu encore son rythme de croisière et la première semaine a été tiède tout au plus, sans faits saillants, avec son lot de petits dérapages, pas dangereux pour l’instant et qui ne semblent pas mettre en péril le processus électoral. Mais cette première semaine de campagne électorale a été riche en enseignements sur les lacunes de l’ensemble du processus des élections qui nécessitent une réforme rapide et urgente.
La première réforme concerne les partis politiques. Selon des indications statistiques, soixante dix partis politiques reconnus n’ont présenté aucune liste pour les prochaines élections législatives. Une vingtaine d’autres partis ont présenté une liste unique chacun. D’un point de vue théorique un parti politique est un regroupement d’individus autour d’une idée et d’un programme dans le but d’accéder au pouvoir ou d’y participer. La seule manière tolérée pour le faire étant les méthodes non violentes donc la participation aux différentes échéances électorales. De ce point de vue, les partis qui n’ont pas présenté de listes aux élections ou ceux qui ont un caractère unicellulaire ne leur permettant de présenter qu’une liste unique ne répondent pas objectivement aux normes d’un parti politique. Malheureusement, en dehors des périodes électorales, ces « partis » font des mains et des pieds pour apparaitre dans les médias et faire entendre leurs voix, ou plutôt la voix de leurs chefs, souvent d’une manière cacophonique et intéressée. Ces partis, véritables phénomènes sonores mais inexistants dans les faits contribuent à discréditer la politique et renforcent la crise de confiance entre l’opinion publique et les partis politiques.
C’est pourquoi il serait nécessaire de réviser la loi sur les partis politiques pour imposer aux différentes formations politiques de se présenter aux élections législatives dans des circonscriptions dont le total des sièges équivaut au moins à la moitié des sièges du parlement. Ceux qui ne se plient pas à cette exigence ne peuvent prétendre à un statut de parti politique et sont dissous automatiquement.
Bien entendu, le parti Ettahrir qui refuse de participer aux élections et qui refuse même le régime républicain puisqu’il appelle à l’avènement du califat doit être interdit illico, sa régularisation étant l’une des innombrables bourdes commises par le gouvernement de la troïka. La démocratie se construit par ceux qui y croient et pour être viable, la démocratie a le devoir et l’obligation de se défendre contre ses ennemis.
La seconde réforme concerne la loi électorale dans le but de prévenir les candidatures farfelues ou dégradantes pour les tunisiens. Il n’est pas normal ni acceptable que des candidats se présentent pour représenter le peuple tunisien ou pour la magistrature suprême le font en ayant une double nationalité. Ils n’ont qu’à choisir entre leurs « avantages » et leur volonté de servir la Tunisie. C’est le cas de Hechemi Hamdi qui ambitionne être président de la République tunisienne tout en gardant son statut de serviteur de sa majesté. C’est le cas aussi de la vice présidente de l’ANC, Mehrezia Labidi qui avait avoué dans une ancienne vidéo qu’elle était française d’origine tunisienne.
Il n’est pas normal aussi qu’un candidat se présente aux élections par procuration sans daigner se déplacer. Un minimum de respect pour les Tunisiens doit être exigé des candidats ce qui n’est visiblement pas le cas de Hechemi Hamedi, encore lui.
Cette réforme doit revoir aussi cette question de signatures de soutien aux candidats pour éviter les fraudes, la sous-traitance, l’ambiance de foire et de vente au plus offrant. Ce qui s’est passé cette fois est grave mais pas au point de saper l’opération de vote. Toutefois, il ne doit absolument pas se reproduire à l’avenir parce qu’il est indigne d’un pays qui veut construire une démocratie saine et viable.
Quant aux candidatures farfelues et fantaisistes, il est aisé de les contrecarrer en leur coupant les vivres. Au lieu d’avancer les allocations, l’ISIE doit exiger des listes d’avancer les frais de leurs campagnes, de présenter leurs comptabilités ensuite aux structures de contrôle. Seules les listes conformes aux dispositions de la loi auront le droit à l’allocation de l’Etat. Les candidats auraient montré entretemps leur engagement et leur attachement à participer à la construction démocratique et consentis quelques sacrifices. La démocratie a aussi un prix.
12/10/2014 | 18:34
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